Qu’est-ce qu’être jeune dans un quartier populaire ? À quelle expérience sociale, urbaine, familiale, à quelles visions de sa place dans la société et dans le territoire cela renvoie-t-il ? Telles sont les questions qui ont guidé cet ouvrage et la recherche participative conduite dans dix villes ou quartiers de l’Île-de-France : ce livre en est le fruit
Certains de ces récits expriment des sentiments d’injustice et pointent des inégalités ; d’autres témoignent des stigmatisations, fondées sur des préjugés, qui tendent à discréditer les jeunes eux-mêmes ou leur quartier ; d’autres encore relatent des mises à l’écart qui se traduisent par des refus, des rejets qui atteignent les jeunes dans leurs espoirs de se fondre dans une normalité et brisent des trajectoires
En les embarquant dans une dynamique de production collective, elle a aussi légitimé leur crédibilité à pouvoir agir sur leur vécu et leur entourage. Pour certain·es, l’aspiration à prolonger cette recherche au-delà des vidéos et à participer à l’écriture du livre et à d’autres actions en est une manifestation.
Ces réseaux et associations apportent une dimension déterminante de l’engagement à la fois le partage d’une aventure commune et le plaisir d’être ensemble, de faire, de donner, parfois de se mettre en scène et de contribuer à une autre image des « jeunes des quartiers »
La culture donne le pouvoir de dire et de se dire, à la fois sur le plan du soi, mais aussi sur le plan du nous. Pouvoir de dire, pouvoir de dénoncer, dans la contestation et l’opposition aux injustices, à la violence, aux inégalités, aux discriminations
Rendre compte de cette expérience dans sa globalité et dans sa diversité, c’est en effet considérer que chacune de ses dimensions ne peut être appréhendée isolément des autres, qu’elle ne peut être saisie que si elle est éclairée par d’autres
L’ouvrage pourra être lu comme un anti-dictionnaire des idées reçues sur les jeunes des quartiers populaires, tant les analyses proposées vont parfois à l’encontre des représentations de sens commun et, dans tous les cas, les complexifient
Prendre position sur les changements à l’échelle de la société pose la question du sentiment d’appartenance, ou pour le dire autrement, de la possibilité de se projeter comme partie prenante de dynamiques sociales qui nous dépassent
Ces noms ancrent dans une histoire et une mémoire collectives les actions de citoyens ordinaires qui, dans la ville et bien au-delà, ont voulu porter la mobilisation sociale sur la place publique, lui donner un impact politique
Leur expérience de la politique est avant tout une expérience sociale qui se décline en des formes multiples d’engagement, singulières ou collectives, innovantes et formatrices, sociales et politiques