Moscou 1980
Un monde fracturé
Jimmy Carter, président des États Unis, a le bras long. Quelques semaines après l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS, il annonce, le 20 janvier 1980, le boycott des prochains jeux à Moscou. Le monde du sport tremble. Le patron de l’Equipe, Jacques Goddet, appelle à des jeux sans hymnes, ni drapeaux, afin, expliquera-t-il dans ses Mémoires, de bien montrer que notre specialisme ne nous rendait pas aveugle et idiots.
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Le président Valéry Giscard d’Estaing a invité chaque fédération à décider. Seuls l’équitation, le tir, le tir à l’arc, et la voile refusent de cautionner Moscou.
Les autres Bleus évoluent dans une atmosphère martiale et hostile. Les tribunes sont garnies de militaires, les autorités soviétiques ayant pris soin de vider la ville de tous ses jeunes gens, envoyés dans les camps de pionniers de peur qu’ils se pervertissent au contact d’athlètes du monde entier.
Ce qu'il y a de formidable avec les France-Italie d'ouverture de Tournoi [des Six Nations], c'est que ce sont toujours d'infâmes purges, que les deux équipes aient décidé de s'enfoncer mutuellement la tête dans le sol à grands coups de casques ou qu'elles soient disposées, comme ce fut le cas à Saint-Denis, à céder aux vertiges de ce jeu de mouvement perpétuel considéré du dernier chic depuis l'orgie de la récente Coupe du Monde.
Pour tout dire, ce fut bordélique comme à l'ordinaire, plombé comme souvent d'une de ces fines pluies de pénalités qu'un arbitre anglo-saxon suspicieux a vite fait de distribuer équitablement aux deux protagonistes d'inspiration latine, et caviardé tout du long d'imprécisions tactiques et de maladresses indignes.
Ce top 30 du confinement se veut donc avant tout un hommage à ceux qui ont résisté à l'appel du canapé devant Netflix toute la journée, à ceux qui se sont bougés, sur leur home-trainer, dans la limite d'un kilomètre autour de leur domicile ou dans les visioconférences entre dirigeants, toutes organisées selon le même implacable process : JMA se réveillait avec une solution géniale ("saison blanche", "nouveau calendrier calqué sur l'année civile", "play-off", etc...), Jacques-Henri Eyrault était contre, Nasser al-Khelaïfi négociait pied à pied avec lui-même et, à la fin, c'est toujours Noël Le Graët qui finissait par l'emporter.
Renaud Lavillenie (après son élimination aux qualifications au concours de saut à la perche des championnats du monde d'athlétisme) : Il n'est pas dit que, dans ma chambre, je ne chiale pas comme un con, mais ça ne va pas durer.
Plus planétaire que le 61-10 encaissé contre les Blacks au printemps 2007 avec une équipe de rechange, cette cuisante déroute [62-13] est d'abord celle de tout le rugby français, si riche, si content de lui, si conventionnel qu'on finit par se demander s'il n'est pas un peu con tout court.
On aura tout dit sur ce circuit des Championnats du monde de Glasgow, du poli "indigne" au plus familier "de merde", mais on avait oublié que de la laideur pouvait naître la beauté.
Asafa Powell n'en a pas cru son épaule. D'habitude, quand il y jette un coup d’œil à l'arrivée du 100 m en meeting, il n'y voit rien. Ou alors de la grosse bébête. Du Bolt, Gatlin ou Gay. Cette fois, l'insecte a une drôle de tête. C'est Jimmy Vicaut, la sangsue. Voilà quatre-vingts mètres qu'il s'accroche.
En 1969, il [Roger Pingeon] termine deuxième derrière Merckx, qui a bénéficié d'une mesure de clémence de la FICP (ex-UCI) pour courir le Tour, après son exclusion du Giro pour dopage. Deux ans plus tard, Pingeon est pris au contrôle pour les mêmes raisons. Mais lui devra purger sa peine...
"Tu ne peux pas préparer un match contre Nick Kyrgios. C’est un génie du jeu et il ne sait pas lui-même ce qu’il va faire sur le point suivant. Novak devait juste être concentré sur ce qu’il avait à faire", arguait Ivanisevic.
- C'est juste parce qu'il manque de confiance en lui, j'en suis sûr, souligne Bakary d'un ton docte. Il y a plein de gens comme ça, qui croient que ça les rend cool de maltraiter les autres.