AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Le Printemps des Poètes (21)


Un seul mot

Pour nous comprendre et vaincre le silence
nous n'avions qu'un seul mot
pour éclairer la route
faire échec à la nuit
nous n'avions qu'un seul mot
mon amour mon amour

Pour que renaisse dans l'ombre
un visage armé d'un sourire
pour qu'une claire certitude
délivre l'espoir dans les yeux
nous n'avions qu'un seul mot
mon amour mon amour

Gilbert Socard, " Poésie présente"
Commenter  J’apprécie          210
Le caillou blanc

Bien serré au creux de ta paume,
Le caillou blanc ramassé en chemin
S'est endormi, tiède comme un oiseau

Mais soudain on dirait qu'il bouge,
Il vient de frémir dans ta main,
C'est un coeur qui bat sourdement,

Un simple caillou blanc
Comme le coeur du monde dans ta main.

Pierre Gabriel, " Chaque aube tient parole"
Commenter  J’apprécie          180
Lors des nuits d'hiver
La queue blanche des étoiles filantes
Brille un peu plus longtemps

Akiko Yosano
Commenter  J’apprécie          110
Madame



tes seins sont deux filles qui jouent
à se frapper quand tu laves ton linge
L’arc-en-ciel de ton regard est tendu dans l’écume
Qui te verrait soutiendrait que tu ne souffres pas
Il ne saurait pas qu’au pied de ton bac à lessive
s’entasse une partie de ton histoire
Le sifflement que tu entonnes
est le fil sur lequel tu accroches ta fatigue
Le vent est un gamin moqueur
qui tire et tend ton linge
Sur les arbres de l’orient
le soleil est un nouveau-né
qui répand ses larmes tièdes et jaunes


// Briceida Cuevas Cob (Mexique, née le 12/07/1969 -)
Commenter  J’apprécie          70
Printemps



Tu te lèves un matin
Et tu te sens ému
Un rien te remplit de joie
Tu portes le Bien.
Tu t’entretiens avec les fleurs,
Les pierres, ta fenêtre
Tu comprends le déversoir du moulin
Et tu comprends l’oiseau.
Tu te prends à envoyer des baisers
À tout ce qui t’entoure.
Tu chantes à tue-tête.
C’est comme ça le printemps !


// Ghjuvan Teramu Rocchi

/ Traduction du Corse de Denis Montebello
Commenter  J’apprécie          60
J’aime cette terre



Si j’étais un oiseau,
Je chanterais d’une voix rauque :
La terre battue par les pluies des orages
Les fleuves tourmentés qui toujours nous inondent,
Ce vent furieux qui souffle éternellement,
Et ces aubes uniques et douces derrière la forêt…
Ensuite je mourrais,
Et même mon duvet se décomposerait sous la terre.

Pourquoi souvent des larmes dans mes yeux ?
Parce que j’aime cette terre profondément…


// Ai Qing

/ Traduction de Thierry Renard,
avec le concours de Joël Bel Lassen
Commenter  J’apprécie          60
Où le sable détourne…


Où le sable détourne
Où le vent rature

Où le jour creuse et vrille
Où le jour ouvre large illimité

Où la nuit désancre
Où la nuit déporte

Où la marge fulgure
Où la vacance attise

Où la parole écarte
Où le silence joint

Où la neige n’est plus
Que veilleuse clarté

Où le corbeau s’estompe
Dans ses croassements

Où l’hiver mène haut
Sa chasse de roideur

Où c’est prendre visage
Que brûler d’une attente

Là ma demeure
Flamme profondément


//Paul Chaulot (1914 - 19/12/1969)
Commenter  J’apprécie          60
Je ne m’adosserai à rien



Je ne m’adosserai à rien
Finalement
Je ne m’adosserai à aucune pensée
Finalement
Je ne m’adosserai à aucune religion
Finalement
Je ne m’adosserai à aucun savoir
Finalement je ne m’adosserai à aucun pouvoir

Vivre longtemps m’a appris au plus profond du cœur
À ne croire qu’en ce que je vois et entends moi-même
À ne me tenir que sur mes propres jambes
Face à l’adversité
Si je devais m’adosser à quelque chose
Ce serait seulement à un dossier de siège.


// Noriko Ibaragi

/ Traduction de Camille Loivier
Commenter  J’apprécie          40
Je connais tous les contes



Je ne sais pas beaucoup de choses, il est vrai.
Je ne dis rien d’autre que ce que j’ai vu.
Et j’ai vu:
que l’on berce le berceau de l’homme avec des contes
que l’on étouffe les cris d’angoisse de l’homme avec des contes

que l’on éponge les larmes de l’homme avec des contes
que l’on enterre les os de l’homme avec des contes
et que la peur de l’homme…
a inventé tous les contes.
Je sais très peu de choses, il est vrai,
mais on m’a endormi avec tous ces contes…
Je connais tous les contes.


// León Felipe (Espagne 11/04/1884 – 18/09/1968)

/ Traduction Jean-Michel Maulpois
Commenter  J’apprécie          40
La route des fourmis



par la maison de ma tante passe la route des fourmis,
cette route ancestrale attestée par les chroniques de l’Orient.
Les fourmis montent du jardin de la voisine, le long d’une
   lézarde dans le mur.
Dans la salle de bains, elles valsent sur les dalles blanches
   et bleues,
traversent le panier à linge, la paroi et soudain, dans le salon,
elles défilent sur le cadre doré de la glace ronde.


// Constantin Abaluta (Roumanie 08/10/1938 -)

/ Traduction de Carl Norac et d’Annie Bentoïu
Commenter  J’apprécie          30
Toute cette lessive



ce soir je veux
une fois encore
essorer
mes pensées
puisque ce matin
les femmes
ont brossé lavé
et passé
à l’eau claire
ma vieille chemise
mes poussiéreux principes
toute mon existence

demain matin je veux
rendre net
mon poème avec du vinaigre
des larmes de l’eau de Javel
avec rien que de la joie

et pour finir
essorer vigoureusement
mon amour le poser au soleil
et accrocher
tout proprement
toute cette lessive
devant la fenêtre


// Conrad Winter Alsace (01/01/1931 – 06/09/2007)

/ Traduction de Roland Reutenauer, avec la collaboration de l’auteur
Commenter  J’apprécie          31
Toute langue



Toute langue est celle de la maison ou
seulement bruit sans pouvoir sur le silence.

Les mots se laissent mener
à l’abattoir comme ces bœufs
que tu voyais paître dans la combe
corne contre corne, comme s’ils étaient encore
tenus ensemble par le joug.

Ils ressemblent aussi aux morts
quand la terre les pétrit
pour en faire enfin des dieux

Pourtant tu ne peux pas tout leur demander.
Il sont ce que tu es.


// Yves Rouquette

/ Traduction de l’Occitan par Alain Freixe
Commenter  J’apprécie          20
Plainte



Plainte
Le sifflement des arbres dans la montagne
Semblable à la corne d’un bateau dans la tempête


// Akiko Yosano

/ Traduction de Camille Loivier
Commenter  J’apprécie          10
Le mal appellera toujours le mal



[…]

Le mal appellera toujours le mal
Il y aura toujours plus d’enfants que de pères et de mères
Ici l’orage gronde
Je dis adieu aux insectes et aux dieux
J’écoute en silence le cri transparent des étoiles
Et chaque pas de plus vers l’exil
M’éloigne et m’éloignera chaque jour davantage
Jusqu’à ce que j’atteigne
L’ultime refuge en moi
Plus profond que moi-même


//Radovan Pavlovski Serbie (23/11/1937 - 23/02/2022)

/ Adaptation de Jean-Pierre Spilmont
d’après une traduction de Konstantin Plevnès
Commenter  J’apprécie          10
En mémoire de ma mère



Je dois encore apprendre qui tu es.

Tu es devenue le livre
où logent maintenant toutes mes années
et mon regard
Tu t’obscurcis
devant mes yeux.
Je suis en vain le chiffre des pages
depuis ta tombe jusqu’au compte
qui nous désigne
depuis la femme jusqu’à l’homme.

Je dois encore te lire.


// Leonard Nolens (Belgique 11/04/1947 -)
Commenter  J’apprécie          10
De l’argent



Chacun peut s’acheter
de la nourriture, mais pas l’appétit,
des médicaments, mais pas la santé,
des lits moelleux, mais pas le sommeil,
des connaissances, mais pas l’intelligence,
un statut social, mais pas la bonté,
des choses qui brillent, mais pas le bien-être,
des amusements, mais pas la joie,
des camarades, mais pas l’amitié,
des serviteurs, mais pas la loyauté,
des cheveux gris, mais pas l’honneur,
des jours tranquilles, mais pas la paix.

L’écorce de toute chose peut
s’obtenir avec de l’argent.
Mais le cœur, lui,
n’est pas à vendre.


// Anne Garborg
Commenter  J’apprécie          10
Si ma voix meurt à terre



Si ma voix meurt à terre
portez-la au niveau de la mer
et laissez-la sur le rivage

Portez-la au niveau de la mer
et nommez la capitaine
d’un blanc bateau de guerre

Oh ma voix décorée
d’une insigne maritime :
Sur le cœur une ancre
et sur l’ancre une étoile
et sur l’étoile le vent
et sur le vent la voile !


// Rafael Alberti
Commenter  J’apprécie          00
Hier est déjà le lointain passé



Hier est déjà le lointain passé
Mais aujourd’hui l’est aussi
Comme advenu en plein rêve


//Akiko Yosano

/ Traduction de Camille Loivier
Commenter  J’apprécie          00
Le vent des montagnes



Le vent des montagnes s’immisce dans la salle de bains
Un simple coup d’œil
Me livre la plénitude des étoiles


// Akiko Yosano

/ Traduction de Camille Loivier
Commenter  J’apprécie          00
Feu et cendres



Le feu ignore
Les cendres
Et brûle

Les cendres se souviennent
Du feu
Et rêvent

Dans les tombes
Les cendres sont ivres de feu
Et d’éternité glacée

Mais nul
Ne pense à elles
Mis à part les morts.

Nul ne pense
À elles

Même le feu
Qui erre infiniment
De noces en noces.


// Eftim Kletnikov Macédoine (1946 -)

/ Adaptation de Jean-Pierre Spilmont
d’après une traduction de Konstantin Plevnès
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Le Printemps des Poètes (9)Voir plus

Quiz Voir plus

Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements

Qui est la supérieure d'Amélie ?

Omochi
Saito
Fubuki
Haneda

7 questions
49 lecteurs ont répondu
Thème : Stupeur et Tremblements de Amélie NothombCréer un quiz sur cet auteur

{* *}