Dalaï-Lama

L'analyse des mécanismes de projection mentale qui entachent nos jugements - positifs ou négatifs - sur les gens, les objets, les situations révèle que des émotions et des pensées plus raisonnées sont toujours plus objectives.

La compassion n'a guère de valeur si elle en reste au stade d'idée. Elle doit façonner notre attitude envers notre prochain, se traduire dans tous nos actes et toutes nos pensée. On peut très bien comprendre abstraitement la nécessité de se montrer humble et néanmoins demeurer arrogant.

En élargissant notre champ de contemplation, nous devenons capables d'étendre notre compassion jusqu'à inclure ceux qui nous blessent.

Chacun de nous est le centre de son propre univers. Nous déterminons l'est, l'ouest, le nord, le sud, tout comme ce qui est le haut et le bas, autant de données établies en fonction du lieu où nous nous trouvons. Nous concevons le moi comme étant la structure fondamentale grâce à laquelle nous comprenons l'intégralité de l'existence à laquelle nous nous relions.

Nous ne devons pas nous attendre à ce que les situations difficiles de la vie changent ; cependant, en modifiant notre attitude à leur égard, nous serons capables d'envisager ces circonstances non pas comme des événements que nous voudrions éviter, mais comme autant d'occasions de travailler sur nous-mêmes. Cet entraînement nous aidera à supporter des situations que nous aurions auparavant considérées comme intolérables. Ainsi, pour un disciple qui maîtrise bien l'entrainement de l'esprit, des constances qui, normalement, apparaîtraient comme des obstacles au développement spirituel, tels qu'une maladie grave qui abrège la vie, se transforment-elles en opportunités de développement intérieur. Un pratiquant du passé a déclaré : « Je ne me réjouis par lorsque les circonstances sont favorables, mais je suis content quand elles ne le sont pas, parce que c'est à ce moment-là que la pratique spirituelle se renforce. »

Je pense que chaque être humain a un sens inné du «moi». Nous ne pouvons expliquer d'où nous vient ce sentiment, mais il existe. De lui nous vient un désir d'être heureux et de surmonter la souffrance.

Un homme avait décidé de se jeter dans le fleuve. Il avait emporté avec lui une bouteille d'alcool et a commencé à en boire un peu. Et comme cela ne lui donnait toujours pas assez de courage, il en a bu encore un peu. Finalement il est retourné chez lui, la bouteille vide sous le bras.

Ne vous considérez jamais comme supérieur à ceux que vous aidez. Personnellement, quand je rencontre un mendiant, je m'efforce toujours de ne pas le voir comme un inférieur, mais comme un être humain qui ne diffère en rien de moi.

S'il n'y avait plus d'humains sur cette planète, celle-ci serait un endroit plus sûr. Pour des millions d'animaux, ce serait là une véritable libération.

J'ai découvert par ma propre expérience, limitée, que le plus haut degré de sérénité intérieure naît du déploiement de l'amour et de la compassion. Plus nous nous soucions du bonheur des autres, plus notre sentiment de bien-être grandit. Le fait de cultiver une attitude de proximité chaleureux envers autrui calme automatiquement l'esprit. Cela contribue à dissiper les peurs et les incertitudes qui peuvent nous troubler, et nous donne la force de faire face à d'éventuels obstacles. C'est la source suprême de succès dans la vie.
Aussi longtemps que nous vivrons dans ce monde, nous rencontrerons forcément des problèmes. Si dans ces moments-là nous perdons espoir et courage, nous réduisons d'autant nos capacités à faire face aux difficultés. Si, en revanche, nous gardons à l'esprit que nous ne sommes pas les seules victimes de cette souffrance, mais qu'elle est notre lot commun à tous, cette optique plus réaliste renforcera notre détermination et notre aptitude à surmonter les épreuves. Grâce à cette attitude, chaque nouvel obstacle peut être véritablement perçu comme une occasion supplémentaire autant que précieuse de faire progresser notre esprit!
Nous pouvons ainsi, par des efforts successifs, devenir peu à peu compatissants, autrement dit mettre en oeuvre à la fois une réelle empathie vis-à-vis de la douleur des autres et une volonté d'abolir leurs souffrances, le résultat étant que notre propre sérénité et notre force intérieure en seront d'autant accrues.
Le besoin d'amour est le fondement de l'interdépendance qui nous lie les uns aux autres. Si doué et si habile que soit un individu donné, il ne peut survivre seul.

Quand l'esprit s'est ainsi engagé de manière répétée et que se sont établies une flexibilité physique et mentale, on appelle cet état d'esprit le calme mental. C'est ainsi que les bodhisattva recherchent correctement l'état ou l'esprit repose calmement.
Par le processus de méditation, le pratiquant commence à manifester un esprit souple. Cette étape est précédée d'une sorte de lourdeur mentale qui est en fait le signe de l'abandon des défauts de l'esprit. Après avoir développé un esprit souple, vient la souplesse physique. Elle est l'opposé direct des défauts physiques. Il en résulte le développement de la félicité physique, d'où procède le développement de la félicité mentale.
Quand le bodhisattva a obtenu les souplesses mentale et physique et demeure uniquement en cela, il élimine la distraction mentale. Le phénomène qu'il a contemplé en guise d'objet de concentration intérieur unifiant devrait alors être analysé et considéré comme un reflet. Ce reflet ou cette image, l'objet de concentration unifiée, devrait faire l'objet d'un examen minutieux en tant qu'objet de connaissance. On devrait l'étudier en détail et l'examiner à fond. Pratiquez la patience et prenez-y du plaisir. A l'aide d'une analyse adéquate, observez-le et comprenez-le. C'est cela que l'on appelle vision supérieure. Ainsi, les bodhisattva deviennent habiles dans les méthodes de la vision supérieure.
Il est crucial d'engendrer une bonne motivation. Le pratiquant devrait recréer cette attitude positive au cours du processus de la pratique.
Pensez : "Je vais écouter ce texte sacré afin d'atteindre l'Eveil insurpassable pour le bien de tous les êtres dont le nombre est aussi vaste que l'espace." Il est de la plus haute importance que nous réalisions que la rareté et le caractère précieux de la vie humaine. C'est sur cette base que nous pouvons atteindre nos buts, aussi bien temporaires qu'ultimes.
La racine et le fondement de la réalisation du but ultime de l'Eveil réside dans le développement de la pensée altruiste, qui elle-même a pour source la compassion.

LES CONDITIONS PREALABLES COMMUNES AUX MEDITATIONS DU CALME MENTAL ET DE LA VISION SUPERIEURE
Les conditions préalables indispensables au développement de la méditation du calme mental sont : vivre dans un lieu favorable, limiter ses désirs et pratiquer le contentement, ne pas s'impliquer dans de trop nombreuses activités, maintenir une moralité pure, et éliminer complètement l'attachement et tout autre sorte de pensée conceptuelle.
Le fait d'être attentif aux divers défauts de l'attachement à cette vie et aux vies futures vous aidera à éliminer les conceptions erronées à ce propos. Dans le cycle des existences, les belles choses comme les choses répugnantes ont ceci en commun, qu'elles sont toute instables et sujettes à la désintégration. Il ne fait aucun doute que vous serez séparé sous peu de toutes ces choses.
Méditez ainsi : "pourquoi donc le soi devrait-il s'attachez avec tant d'excès à ces choses?", puis dissipez toutes les conceptions erronées.
Les yogi devraient en permanence éviter le poison, la viande, etc., devraient manger avec modération et éviter les nourritures qui ne favorise pas la bonne santé (les indigestions font des ravages dans la méditation. Qui plus est, ceux qui mangent trop peuvent difficilement rester éveillés).

Sème un acte, tu récolteras une habitude ; sème une habitude, tu récolteras un caractère ; sème un caractère, tu récolteras une destinée.

Aucun journaliste ne sait plus ce qu’est une bonne nouvelle.

Si vous avez l'impression d'être trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir.

" On peut conquérir des milliers d'hommes dans une bataille,
mais celui qui se conquiert lui-même,
lui seul est le plus noble des conquérants. "

La prospérité - mentale et affective plutôt que purement matérielle - a elle aussi son importance dans l'acquisition de la paix intérieure.

À mes yeux, l’utilité majeure de la connaissance et de l’éducation, c’est de nous aider à comprendre l’importance d’agir plus sainement et de nous apporter la discipline de l’esprit. Hélas, ce n’est pas l’aspect que la société met le plus en valeur. Pourtant, le bon usage de l’intelligence et du savoir, c’est bel et bien d’arriver à opérer des changements de l’intérieur afin d’épandre sa bonté d’âme.

« la religion est un choix personnel et que la moitié de l’humanité n’en pratique d’ailleurs aucune mais qu’en revanche les valeurs d’amour, de tolérance, de compassion prônées par le bouddhisme concernent tous les humains et que cultiver ces valeurs n’a rien à voir avec le fait d’être croyant ou non ».

Nul besoin de temples, nul besoin de philosophies compliquées. Notre cerveau et notre coeur sont nos temples.