Les Notes d'écriture, en manière de making of et explications par l'auteur.
Il en va parfois ainsi des personnages conçus pour une quête : une fois la quête terminée, qu'en faire ?
Philip José Farmer (1918-2009) est resté dans l'histoire comme « l'homme qui dévergonda la SF ». Ses "Amants étrangers" ("The Lovers", 1952) firent scandale en leur temps, dans une Amérique encore pudibonde, et il consacra par la suite une bonne partie de sa carrière à pulvériser les tabous, qu'ils soient sexuels ou religieux.
NOTEZ TOUS LES RÊVES, CONCEPTS, IDÉES, ATMOSPHÈRES, IMAGES, ETC., BIZARRES EN VUE D'UNE POSSIBLE UTILISATION ULTÉRIEURE. NE VOUS DÉCOURAGEZ PAS S'ILS NE SEMBLENT PAS SE PRÊTER À UN DÉVELOPPEMENT LOGIQUE. ILS POURRONT TOUJOURS ÊTRE RETRAVAILLÉS, AVEC LE TEMPS - UNE FOIS INSÉRÉS DANS LEUR COCON DE NOTES ET DE SYNOPSIS -, ET QUAND ILS AURONT ENFIN PRIS LEUR PLACE DANS UN CADRE EXPLICATIF COHÉRENT, SUSCEPTIBLE DE PRODUIRE UNE HISTOIRE. NE VOUS DÉPÊCHEZ PAS. IL N'EST PAS RARE QUE LES MEILLEURES HISTOIRES SE DÉVELOPPENT TRÈS LENTEMENT - SUR DE LONGUES PÉRIODES -, ET LEUR RÉDACTION EST SOUVENT ENTRECOUPÉE DE PAUSES. ».
- HPL, « NOTES SUR LA LITTÉRATURE FANTASTIQUE »
Ce que vous ne voyez pas, tous les deux, c’est qu’avoir survécu suffit en soi. C’est ce qu’apprennent tous les soldats, en tout monde et en toute époque. Une journée où l’on finit vivant est une journée de plus, une journée où la mort n’a pas gagné. Quoiqu’on ait pu perdre par ailleurs, il y a là une raison de se réjouir.
Là où l'autonomie n'existait pas, l'innovation n'existait pas non plus.
Quand il lui arrivait de plonger ses regards dans l’esprit d’un de ses congénères, Lothe n’y voyait souvent que des préoccupations communes et vulgaires. Et, quand elles ne l’étaient pas, elles n’avaient aucun sens à ses yeux. Ces gens se rendaient malades en se demandant de quoi demain serait fait. Pour la plupart d’entre eux, demain devait se maintenir à l’identique du présent. L’inattendu, le changement, la remise en cause du statu quo, tout cela les terrifiait. Ils s’accrochaient à de minuscules privilèges, à des bribes de pouvoir ou de réputation, sans jamais s’interroger sur le sens de leur vie et de ces colifichets dont ils encombraient leur esprit.
Diabolique, ululant, un gargouillement de cadavre mêlé d'un cliquetis de morts emplit l'atmosphère - cette même atmosphère d'ossuaire qu'empoisonnaient des relents de naphte et de bitume.
Une femme pouvait devenir hiérarque de son convent féminin, pas épiscope ni ecclésiarque. Une femme pouvait devenir lictrice et donner son sang pour la défense de la Foi, elle pouvait même devenir sergent, mais jamais capitaine, et Alania le savait. Quand elle s’était retournée contre l’inquisiteur, elle savait être montée aussi haut qu’elle le pourrait jamais. La chute était dès lors inévitable, tant la jeune femme ne se croyait pas faire pour la stagnation.
J'ai toujours apprécié cette forme de solitude conférée par la campagne sauvage, quand on console son âme des misères subies avec un bon livre, dans un bon fauteuil au coin du feu (et quand un livre est mauvais ou décevant, la cheminée devient un moyen expéditif de lui faire savoir le déplaisir de sa lectrice).
Curieusement, c’est à ce moment que lui revint une histoire racontée par son père, une nuit qu’ils avaient été garder des bêtes dans les collines. « Les étoiles, ce sont les trous dans la toile de tente du ciel. De l’autre côté, c’est le monde lumineux des dieux, et c’est leur lumière qui nous provient ainsi, coulant par les trous. » Il se souvient avoir demandé alors : « mais papa, qu’est-ce que ça veut dire, quand il pleut ? » Et la mélancolique réponse de l’homme, prématurément usé par les travaux des champs et la perte d’une partie de sa famille, avait été : « ce sont les dieux qui pleurent sur le sort de notre pauvre monde, et leurs larmes qui nous baptisent de peine. »