Pour sa sixième édition, le Prix des lecteurs Babelio a une nouvelle fois récompensé 10 livres dans 10 genres différents, lors d'une soirée de remise des prix avec pour thème 'Le Crime de l'Orient-Express' d'Agatha Christie. Félicitations aux lauréats et un grand merci aux 16 000 votants !
Retrouvez ici les 100 sélectionnés pour le Prix 2024, ainsi que les 10 lauréats par catégorie : https://www.babelio.com/prix-babelio
Plus de détails sur le Prix Babelio : https://www.babelio.com/article/2355/Prix-Babelio--Decouvrez-les-laureats
Et voici les lauréats dans les 10 catégories :
- Manga : Hayao Miyazaki pour le Voyage de Shuna (Sarbacane)
- Imaginaire : R. F. Kuang pour Babel (De Saxus)
- Jeunesse : Titiou Lecoq pour Les femmes aussi ont fait L Histoire (Les Arènes)
- Non-fiction : Thomas Pesquet pour Ma vie sans gravité (Flammarion)
- Polar & Thriller : Freida McFadden pour Les Secrets de la femme de ménage (City éditions)
- Littérature étrangère : Ken Follett pour Les Armes de la lumière (Robert Laffont)
- Roman d'amour : Rebecca Yarros pour Fourth Wing (Hugo Roman)
- Jeune adulte : Clara Héraut pour L'Effet boule de neige (Hachette Romans)
- Bande dessinée : Manu Larcenet pour La Route (Dargaud)
- Littérature française : Laure Manel pour Cinq coeurs en sursis (Michel Lafon)
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J'ai toujours été un peu transparente, aussi volatile qu'un parfum qui ne tient pas une journée.
Je mange tout seul en bas, et je me sens con. Pourtant, je mange tout seul tous les jours, ou presque. C'est de savoir qu'elle est là-haut et qu'elle sait que je suis en train de manger en bas. Je suis allé la voir tout à l'heure. Enfin, voir… Pas vraiment : je lui ai demandé à travers la porte si ça allait, si elle voulait quelque chose. Elle a juste dit : " ça va, non merci ", d'une toute petite voix qui ment un peu. Plus de vingt-quatre heures qu'elle n'a rien mangé. A moins qu'elle ait des réserves dans son sac à dos, je ne sais pas.
Aimer, c’est aussi ça : vouloir que l’autre soit heureux, même de loin, même si ce n’est ni avec ni grâce à nous.
Je ne suis rien... pour quiconque, et ce depuis toujours. Je ne compte pas. Je n'ai jamais compté, je n'étais pas assez, ou bien j'étais trop... mais jamais comme il l'aurait fallu. Jamais. Je suis au monde, m.ais je ne suis rien. J'existe mais je ne vis rien. Et ici, dans cet univers reculé où j'ai choisi d'échouer, je suis, encore une fois, une moins que rien, celle qu'on ne retient pas, qui ne compte pas. Invisible, aussi inutile et transparente que l'écume foulée par les sabots d'un cheval.
Je regarde ses mains pendant qu'il coupe les légumes, et je ne le pense plus du tout à la cuisine. Je les imagine sur moi.
–Devant ce panorama aussi, vous êtes blasé ?
–Pourquoi dis-tu cela ? demande-t-il, étonné.
–Vous ne regardez pas…
–Je le connais par cœur.
–Ah oui ? Mais ces nuages en troupeau, là-bas, par lesquels le soleil fuse difficilement, ils n’étaient pas là la dernière fois que vous êtes venu, si ?
Il trouve sa remarque étonnante plus qu’insolente, et regarde ce qu’elle lui désigne avec son doigt.
–Et ces oiseaux qui tournoient ? Et ce tapis de fleurs violettes ? Est-ce que ça sentait la même odeur ? Est-ce que vous entendiez aussi siffler les marmottes ?
Antoine n’a même pas prêté attention à tout cela.
–Vous qui n’avez jamais le temps… Pourquoi ne le prendriez-vous pas maintenant pour apprécier ce qui vous entoure comme il se doit?
C’est facile de juger a priori. C’est comme les grandes leçons sur l’éducation donnée par ceux qui n’ont pas encore d’enfants. C’est drôle comme le discours change, après… On fait ce qu’on peut, comme on peut, avec ce qu’on a !
La vie est faite de désir, d’envies, de projection dans l’avenir. Sinon l’esprit se meurt et le corps s’assèche.
La solitude, quand elle est pleine et vivante, est aussi un cadeau... bien plus qu'une vie de couple bancale et insatisfaisante.
Et pour la grande échelle, ce serait aussi pas mal que les grands de ce monde prennent enfin leurs responsabilités et de grandes décisions... sans mettre le financier en haut des priorités. Quand les tempêtes seront quotidiennes, que des millions de gens mourront à cause de la pollution, que la banquise n'existera plus, que l'eau douce sera devenue de l'or, que certains pays seront engloutis sous les eaux, qu'il n'y aura plus d'insectes, plus d'écosystèmes viables, que les chaînes alimentaires seront brisées, qu'une majorité d'espèces ne sera plus visible qu'au zoo... qu'en sera-t-il de notre Terre ? Les hommes sont en train de tout détruire à une vitesse vertigineuse. En un siècle, quand on y pense, il faut voir comme tout a changé. Et on appelle ça « le progrès »...