Michel Collon interroge Vincent Engel sur des sujets très controversés : antisémitisme, antisionisme, judaïsme, histoire de ces notions...
Une interview très riche d'enseignements.
Une conduite lente mais nerveuse dans la circulation dense du matin, et l’impression d’être un tigre se faufilant entre des moutons gras et idiots, ce bétail abruti qui avait tacitement cautionné un programme d’éradication des vieillards improductifs, sans songer qu’il se retrouverait un jour dans la même situation que leurs parents.
" ... Ces mythologies nationalistes qui reviennent massivement et dont l'influence se mesure chaque jour davantage. "
(page 52).
- [...] Tu sais, j’adore ma mère, je lui dois tout… La voir dans cet état me brise le cœur, et plus encore de ne pas pouvoir en prendre soin moi-même. Mais je suis si rarement chez moi, j’ai des horaires épouvantables… Elle s’inquiéterait tout le temps, je devrais engager une aide-soignante à demeure, et c’est si désagréable d’avoir une étrangère chez soi.
C’était évident. Bien plus désagréable que de placer son parent dans une institution remplie d’étrangers… Il tint sa réflexion pour lui et songea à sa propre mère ; il ne savait que trop ce qui se passait dans ces institutions, et il était hors de question qu’elle y mette jamais les pieds.
La fuite, face aux agresseurs plus puissants, était, dans tout le règne animal, une preuve de sagesse. Seul l'humain, gorgé d'honneur, de jalousie, de principes, de vertus, affrontait le danger de manière absurde et s'entêtait dans des plans qui finissaient par l'obnubiler, dût-il s'y perdre.
Les rassemblements à Nuremberg, les défilés aux flambeaux des nazis m’ont horrifié. Mais le plus insupportable, c’et qu’il y avait sur les visages quelque chose de grandiose et de sublime à quoi nombre d’individus, les intellectuels en tête, ne savent résister. C’est pour cela, entre autres, que les nazis triomphent : ils dominent l’image et la parole. Pour leurs adversaires, il ne reste déjà plus que le silence et la nuit
(Fayard, p.461)
Il me faut l’avouer : je n’écris que pour moi. Que pour ce geste de l’écriture qui abolit et le temps et le monde.
(Fayard, p.572)
... je considère que le seul paradis qui nous attend réside dans la mémoire affectueuse de ceux qui nous survivront.
...la sacro-sainte culpabilité sans laquelle les Eglises s'effondreraient et les hommes seraient libres!
Les domaines toscans, comme tous les autres, peuvent parfaitemment se passer de leur maître pendant de longues périodes sans qu'on se rende compte de leur absence. Une maîtresse efficace les gouverne : l'habitude.
L'espoir, c'est une habitude qui vous colle aux chaussures. Et même aux pieds, lorsque vous enlevez vos chaussures. À votre peau. C'est une forme d'acné. Sauf que ça vous rend beau, l'espoir. Mais ça vous rend aussi triste que l'acné. Désespéré.