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EAN : 9791093275871
272 pages
Tangerine Nights (29/09/2022)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Une enfance algérienne...
Tel aurait pu être le titre de ce livre, librement inspiré de faits réels. Sauf qu’il est déjà pris, je crois, et que cette enfance-là ne ressemble à aucune autre.
De la librairie Charlot à Alger jusqu’aux plages de Tigzirt se dessine ici un monde disparu, merveilleux et horrible. Sour El-Ghozlane, Blida, Baïnem, autant de terrains de jeux à explorer pour une gamine intrépide, éprise de justice et de liberté et qui rêve d’écri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un grand merci à Geneviève Buono , aux Editions Tangerine et à toute l'équipe de Babelio pour la confiance témoignée. Remporter un livre dans le cadre d'une " Masse Critique " est toujours un plaisir et un honneur .
Avant d'entrer dans le vif du sujet , je dois dire que j'ai pu découvrir chez l'auteure que je ne connaissais pas , je m'en excuse , un amour incroyable pour l'écriture , notamment la poésie , le théâtre , les contes , les nouvelles . .Dés lors , pas étonnant de retrouver dans son livre , toutes les caractéristiques de ces divers et magnifiques genres littéraires . Belle idée du reste , selon moi , pour exprimer son extraordinaire parcours , sorte de conte merveilleux , vécu à son enfance dans cet Eden de lumière et de félicité . Car c'est tout ça qu'elle va nous inviter à découvrir , tout ça et le reste , le moins admirable , la guerre , même si , on le sent bien , ce sera l'éclatant soleil qui va inonder ses courts chapitres , passant de l'un ou de l'une à l'autre pour n'oublier que ce bonheur était unanimement partagé jusqu'à .....
C'est vrai , l'enfance reste un moment bien particulier , marqué de façon indélébile en nous , et qui ressurgit ici ou là , au détour d'une conversation , d'une situation , d'un évènement et on a toujours cette impression , sans doute pas toujours trés objective , d'éprouver une nostalgie particulièrement forte . Pas facile , pourtant , de capter l'attention des autres sur des faits qui nous bouleversent encore mais qui , au demeurant , restent trés trés personnels .Alors , oui , Geneviève Buono livre son coeur , ses joies , ses peines , enjolive sans doute un peu , transforme ses souvenirs en contes , mais c'est son histoire , pas la nôtre , non ? Et bien c'est là que sa maitrise des genres intervient , c'est là que son talent s'exprime pour faire de son histoire , notre histoire , pour nous transporter ...Il était une fois , dans un pays merveilleux ......
Ses pages dégoulinent de soleil , de lumière , avec elle , les fleurs et les fruits répandent sur les pages qu'on tourne avec de plus en plus d'abandon , des parfums venus de là-bas . Elle y est , nous aussi .Quand je vous disais théâtre , je pense , entre autre à cette liste de personnages au début , quand je disais poésie , je pense à toutes ces phrases aériennes construites avec tendresse et mélancolie , quand je disais contes .....
Madame Buono a , selon moi , évité les écueils inhérents à ces récits de vie grâce à une formidable maitrise de la langue et la sincérité de son propos , de ses èmotions .C'est beau , ce jeu avec les mots .....
Il m'a semblé faire, grâce à elle , un pas , juste un pas mais un trés beau pas, dans un endroit qui ne peut appartenir qu'à elle et à ceux et celles qui ont vécu au même moment dans le même lieu . Une mémoire qui s'exprime et nous transporte .Pas mal du tout , non?
A bientôt.
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Les livres évoquant l'histoire de l'Algérie, particulièrement autour de la période de la guerre d'indépendance, m'intéressent beaucoup et je cherche le plus souvent à diversifier les angles d'approche pour mieux comprendre ce qui s'est joué dans ces années terribles. Je remercie donc Babelio et les éditions Tangerine Nights de m'avoir octroyé cette Masse critique qui m'ouvre un regard pied-noir particulier.

C'est en effet dans l'Algérie des années 50-60 que nous invite l'auteure. Par les yeux d'une petite fille, les siens, fille de Français d'Algérie, instituteurs militants, désireux de porter la connaissance et la langue française dans les coins les plus reculés de l'Algérie. Évidemment les récits à hauteur d'enfant fonctionnent particulièrement. On est facilement pris par l'empathie, retrouvant nos propres engouements d'enfants, nos innocences joyeuses. Mais au-delà de ce regard tendre porté par l'auteur sur ses souvenirs d'enfance, l'originalité du récit est surtout dans sa construction.

Partant d'un échange avec une journaliste souhaitant lui faire parler de son enfance, le récit devient multiforme : échanges avec sa grand-mère, contes "à la manière de" ou issus des souvenirs de ceux racontés par les parents, incarnation dans un de ses amis kabyle qui nous offre un autre angle sur les "évènements", poésies recrées d'après les déclamations d'un poète kabyle défenseur de l'oralité... L'auteure est très habile pour varier les plaisirs, exploitant à plein les différentes cordes de son arc que sa bibliographie de fin de volume permet de découvrir. le rapport aux grands-mères est particulièrement bien utilisé, puisqu'ils permettent de décrire les enfances des mères aux petits-enfants, avides d'avoir accès à leur mère d'avant qu'ils ne les connaissent.

Avec tant de louanges, on finirait par m'interroger sur cette demi-étoile bien mal payée. C'est que si l'auteur construit brillamment son récit, la construction en chapitres et en paragraphes m'a bien plus désarçonné. Des titres de chapitres que je n'ai pas toujours compris, des paragraphes clairement séparés en plein milieu d'un récit qui ne se justifient pas, une mise en page générale bien pauvre et bien moins chatoyante que le style. Je sais que les petites maisons d'édition manquent de moyens... mais à ce point ? Je ne suis pas assez spécialiste pour savoir ce que coûte une vraie mise en valeur typographique d'un texte mais je pensais que l'ère numérique actuelle avait lissé les coûts... Je remarque rarement négativement cet aspect, il faut donc qu'il soit particulièrement criant pour que je le signale ici... et c'est je pense également mon rôle quand je suis destinataire d'une Masse critique.

Heureusement cela ne parvient pas à ruiner le réel plaisir du lecteur devant ce récit décousu, mais comme peut l'être une danse joyeuse autour des souvenirs, dont les mouvements désordonnés finissent par s'harmoniser pour former une chorégraphie mémorielle aboutie.
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« ALGER, mère capitale » est virtuose de sincérité. À hauteur d'enfant, grandissante au fil des pages. Il s'agit en l'occurrence de l'auteure Geneviève Buono qui écrit également des nouvelles, de la poésie et du théâtre côté ville.
Le récit est un soleil éclatant qui va agir tout au long de ce témoignage de vie, jusqu'à frôler l'horizon en pleine mer.
Nous sommes au coeur d'une histoire entrelacs de nostalgie et d'amour pour une terre. L'Algérie et sa ville mythique, Alger.
Une petite fille conte. Enjouée, pétillante, délicieuse et intuitive. Elle rassemble l'épars de son enfance. L'idiosyncrasie algérienne-française. Les diktats d'un pays, où les soldats français faisaient preuve d'arrogance.
Comment cette petite fille peut-elle affirmer son identité ?
Laury et sa famille, Mam's sa grand-mère, Chloé sa mère et Tristan son père, sont le microcosme de cet écrin qui dévoile les cheminements, les interrogations, les quêtes et les survivances. Nous sommes au coeur des années 50.
Laury, éduquée et éveillée, brillante et superbement intelligente, est bercée par l'aura de ses parents, instituteurs et passeurs du verbe. Engagés, une vocation : la démocratisation de la lecture. Français d'Algérie, ils sont le garde-fou entre la France et l'Algérie. Jusqu'à quand ?
Férus de ce pays, ils sont un socle pour cette enfant qui va aimer la littérature, la poésie et les contes.
« - Merci, tu es bien la seule ici à me considérer… - J'ai vu un monsieur vous parler. Il a récité l'un de vos poèmes. -Un poème de Si Mohand. Si Mohand, le grand poète. »
Sa grand-mère lui inculque des valeurs. Ce livre est un parchemin. Cette petite fille curieuse et avide d'apprendre la vie. Résiliente et douce, éprise de fraternité.
Elle protégera le plus faible, un poète kabyle et mendiant. « J'habite ici, juste ici, au bout du monde du vide. Et je cherche du secours, trop de danger sur cette branche. Pour chercher du secours, trop de danger sur cette branche. Je pars à l'heure où la campagne est blanche ».
L'innée bonté, et la spontanéité souveraine. « ALGER, mère capitale » est un kaléidoscope générationnel. Superbe et chaleureux, magnétique, il inspire à l'évasion, à la découverte d'un peuple chahuté par l'évènementiel. L'ubiquité en équilibre. Une déambulation solaire et intime, dont Geneviève Buono nous confie ses secrets.
« -Mon destin est de partir, partir toujours vers un autre village. Il faut que je parle aux gens, il faut que je les réveille et que l'on redevienne libres comme avant. Tant que cela n'est pas, je ne dors pas. Aujourd'hui et les jours qui viennent, je marcherai, toujours, toujours, jusqu'à l'indépendance. Mais je te promets qu'on se reverra ».
À noter une couverture de l'auteure de sable et de vent. La clarté des chapitres est comme cette petite fille qui franchit les rais de lumière. L'impression de ce livre en Normandie renforce le pouvoir d'aller vers l'intransigeance éditoriale. Ce livre est précieux, l'humilité est son arc de direction. C'est donc la poésie de l'amour, celui d'une fillette pour les siens. Les quêtes existentielles à l'instar d'un funambule sur un fil d'or.
En lice pour le prix Hors Concours des Éditions indépendantes 2023/2024. Publié par les majeures Éditions Tangerine nights. Collection Mouvements d'elles.
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Ce livre nous plonge dans les souvenirs de Laury à travers des instantanés ressurgis de sa mémoire. Pas de récit linéaire ici. Imaginez plutôt des photos éparpillées que Laury piocherait au gré de sa fantaisie ? de son humeur ? des questionnements d'une jeune journaliste, Aïda.

Et l'auteure, grâce à son écriture si évocatrice, fait surgir devant nos yeux un monde enchanté, un monde baigné d'amour : pour sa famille, ses amis et pour son pays, l'Algérie. Un monde teinté d'un peu de nostalgie, à l'évocation de son enfance définitivement derrière soi, mais aussi de son paradis perdu. D'autant plus, que le contraste entre l'Algérie, la lumineuse, la terre des contes et des Djinns, et Paris et sa grisaille, sa tristesse, le covid et la crise sanitaire, est énorme.

Malgré tout, parfois, au détour d'une conversation d'adultes, par petites touches, à travers ses incompréhensions d'enfant, Laury lève un coin du voile sur les événements qui se sont déroulés en Algérie dans les années 50, jusqu'à la conclusion inéluctable.

Je l'avoue, ce n'est pas le type de lectures vers lequel je me dirige spontanément (je suis plutôt polar et SF). Mais il faut parfois sortir de sa zone de confort car alors, on peut faire de merveilleuses rencontres. Merci à Babelio et aux éditions Tangerine nights pour cette belle découverte.
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Geneviève Buono, c'est l'Algérie à fleur de peau. Avec poésie et humour, elle met en scène une enfance peu ordinaire dans les années cinquante.
Auprès de ses parents, instituteurs engagés pour l'indépendance, elle nous entraîne dans une farandole peuplée de rencontres étonnantes... autant de reflets de la diversité du peuple algérien.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Petite, tu verras comme on navigue. On passe notre temps à partir et revenir, comme ce paquebot, le Ville d'Alger, si beau, si blanc... Il glisse droit devant, traverse, retraverse le fleuve intérieur. Cette mousse bleue et blanche sous la proue, c'est le ventre de la mer qui s'ouvre... Tu verras, tu verras !
Tu sais, chaque exilé possède là-bas un autre lui-même, un être qui parfois l'appelle, lui parle pendant des heures, et tous les deux pleurent, bras tendus au-dessus de la mer. Souvent ils n'arrivent pas à s'accorder. Leurs tonalités se déchirent et ce duo les fait souffrir très fort..."
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Écoute avec ta propre joie, ton or pur. Et surtout, dis-toi que les silences aussi ont des choses à nous dire. Silence de la terre, musique de la vie. Musique, silence, battement d'aile de papillon. Là est ton pays, ton voyage, le chemin de la terre promise, et ses danses...
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