Nicole Blake, dite Nic Nac, vit maintenant avec son père Maxwell à Jackson après avoir successivement déménagé de New-York à Washington puis Charleston, Atlanta, Memphis ou La Nouvelle-Orléans. Elle a deux meilleurs amis, Rebecca et Joshua
Paul Williams, dit JP, le fils du pasteur Williams. Nicole et Maxwell sont des Manifestors, les Remarkables les plus puissants au sein d'une communauté de créatures fantastiques. Il y a aussi au sein des Remarkables, les Rougarous, les Vampires, les Géants, les Fées, les Sirènes ou les Tritons du peuple de la mer.
Nic est fan avec JP d'une série de romans de fantasy, les aventures de Stevie James par Tyran J. Porter ; or elle apprend soudainement que l'histoire de Stevie est celle de son père écrite par son parrain : tout ce qu'elle pensait savoir est faux, elle s'appelle en réalité Alexis, son père s'appelle en réalité Calvin, elle rencontre pour la première fois sa mère, Zoé qui la recherche depuis des années et elle a un frère jumeau, Alexis dit Alex. Son père l'aurait de fait kidnappée quand elle était petite afin de fuir la Lore. En effet, un prophète a annoncé qu'un Manifestor détruira le monde des Remarquable, ce sera le Manowari, le Destructeur. Seul un autre Manifestor pourra l'arrêter, c'est le Mshindi ou l'élu et cet élu serait Porter, le parrain de Nic… Nic doit donc aider ce Mshindi, quel qu'il soit et retrouver avant le Manowari une arme dangereuse, le Msaidizi…
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Angie Thomas est née le 20 septembre 1988 à Jackson, dans le Mississippi, où elle a grandi. Elle a obtenu une consécration internationale avec
The Hate U Give en 2017.
Angie Thomas a été soumise à plusieurs cas de violence armée dès son plus jeune âge. Elle a grandi près de la maison du militant des droits civiques assassiné, Medgar Evers et quand elle avait six ans, elle a assisté à une fusillade. Dans une interview au Guardian, elle a raconté comment sa mère l'avait emmenée à la bibliothèque le lendemain pour lui montrer qu'« il y avait plus dans le monde que ce que [Angie] a vu ce jour-là ». Cela l'a inspirée à se lancer dans l'écriture. Durant son adolescence,
Angie Thomas a partagé ses talents de rappeuse, même si sa carrière musicale a été de courte durée. Elle a pourtant fait l'objet d'un article dans Right On ! revue. Elle a ensuite obtenu une licence en beaux-arts à l'Université de Belhaven. Elle a été la première adolescente noire à obtenir son diplôme d'écriture créative.
L'intention initiale de
Angie Thomas était d'écrire des romans pour la jeunesse fantastiques. Alors qu'elle était étudiante, l'un de ses professeurs a suggéré que ses expériences étaient uniques et que ses écrits pouvaient donner une voix à ceux qui avaient été réduits au silence et dont les histoires n'avaient pas été racontées. Au même moment, elle a suivi les actualités avec la mort tragique d'Oscar Grant sous les balles d'un policier. Cette histoire, aggravée par la mort de Trayvon Martin, Tamir Rice,
Michael Brown et Sandra Bland, a eu une influence majeure sur son nouveau manuscrit qui deviendra The Hate You Give.
Angie Thomas cite
Tupac Shakur comme source d'inspiration pour son écriture. Elle a ressenti une large gamme d'émotions en écoutant sa musique et a voulu obtenir un effet similaire en tant qu'écrivain, en disant : « Je veux te faire réfléchir par moments ; je veux te faire rire par moments ; je veux te faire réfléchir ».
Dans une interview avec le Daily Telegraph ,
Angie Thomas a déclaré qu'elle visait à « montrer la vérité et déconstruire les stéréotypes » dans ses écrits ; elle a ajouté qu'il est important que la communauté blanche écoute les doléances du mouvement Black Lives Matter. Après sa publication,
The Hate U Give a été adapté en 2018 dans un film du même nom par Fox 2000, avec
Amandla Stenberg .
Dans une interview avec Publishers Weekly,
Angie Thomas donne un aperçu de son rôle d'activiste : « J'ai toujours considéré l'écriture comme une forme d'activisme. Au moins, les livres nous donnent un aperçu de vies dont nous n'avions peut-être pas connaissance auparavant ; ils peuvent promouvoir l'empathie. Il y a le mouvement Black Lives Matter et l'organisation Black Lives Matter, et je respecte ce que font les deux. Je sais que [
The Hate U Give] est un livre « problématique », mais je ne le voulais pas nécessairement. Je voulais que quelque chose de si politique paraisse personnel. Alors que je voulais que Khalil représente ces jeunes hommes qui perdent la vie et sont rapidement qualifiés de voyous, je voulais que [l'intrigue du livre] en soit la sienne. Je ne voulais manquer de respect à la famille de personne, à la mémoire de qui que ce soit ».
The Hate U Give a immédiatement été un des best-sellers du New York Times, il a remporté le William C. Morris Debut Award de l'American Library Association (ALA) et le Boston Globe-Horn Book Award (États-Unis), le Waterstones Children's Book Prize (Royaume-Uni) et le Deutscher Jugendliteraturpreis (Allemagne).
The Hate U give a été publié en 2018 chez Nathan, maison qui a publié ensuite
Parée pour percer : tu peux pas m'arrêter et
Trouve ta voix : écris ton roman avec les conseils d'
Angie Thomas en 2020,
Concrete rose : quand une rose pousse dans le béton en 2022.
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Après le succès de
The Hate U Give et
Concrete Rose, nous nous attendions à retrouver la verve d'
Angie Thomas. Ce roman est extrêmement déconcertant pour plusieurs raisons. Tout d'abord,
Angie Thomas semble écrire une fanfiction de Harry Potter comme toute pottermaniaque sans aucun recul sur l'oeuvre de J.K. Rowling, elle ne se détache pas du tout de son écriture palimpseste et bien au contraire, elle essaie de créer un univers mais celui-ci est si confus et alambiqué que nous nous y perdons, il y a trop de personnages trop peu caractérisés, trop de mélanges d'univers fantastiques sans aucun souci d'illusion romanesque, trop de situations si mal décrites que nous ne savons même plus où nous sommes ! Cet univers est un capharnaüm romanesque !
Il faut y ajouter l'irruption du religieux et la lutte entre Jésus et les forces du mal symbolisées par les créatures fantastiques est quelque peu détonante.
Néanmoins,
Angie Thomas continue avec ce roman à décrire la vie de la communauté afro-américaine aux Etats-Unis d'Amérique, à donner une voix à l'histoire et aux cultures afro-américaines, elle évoque dans ce roman
Nat Turner, le chef d'une des rébellions les plus marquantes de l'histoire des Etats-Unis en 1831, le Chemin de fer souterrain et notamment
Harriet Tubman, le Ku Klux Klan qui commettra des assassinats jusque dans les années 1960, l'histoire d'Emmett Till assassiné pour avoir parlé à une femme blanche, le mouvement des droits civiques et la redécouverte du swahili, la langue parlée dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est et toutes les légendes autour du hoodoo, un ensemble de pratiques magiques entre le vaudou d'Afrique de l'Ouest et la religion catholique imposée aux esclaves. Nous retrouvons ainsi dans le roman de nombreuses légendes de la communauté afro-américaine, celle de High John, du mojo bag, du juju ou des haints et encore du Hairy Man.
C'est donc tout le sud des Etats-Unis que
Angie Thomas évoque de Harlem à La Nouvelle-Orléans en passant par Jackson, centre du mouvement des droits civiques dans les années 1950 et 1960, Memphis, l'une des villes d'origine des juke points, ces petits bars clandestins dans lesquels se retrouvaient les esclaves après leur journée de labeur à Tulsa, la ville de la meurtrière attaque raciste de 1921 du quartier de Greenwood et de la Black Wall Street.
Le travail d'
Angie Thomas reste intéressant, notamment dans sa volonté de mettre en scène des héros noirs et de bousculer les stéréotypes de la littérature pour la jeunesse ; néanmoins, ce roman nous apparaît quelque peu maladroit, confus et hypertrophié.