Les tueries de masse, et plus précisément les homicides intra-familiaux, sont rarement abordés par les romanciers mais
Danielle Thiéry, première femme commissaire divisionnaire de la police, a connu au cours de sa carrière de tels drames et ceci se ressent dès les premiers chapitres de son polar qui alterne scènes d'actions et exposés didactiques en suivant Olympe Marin, étudiante en criminologie à Bordeaux, que le hasard place au coeur d'une tragédie familiale.
Un message trouvé dans un tiroir secret, est le fil d'Ariane qui guide la jeune enquêtrice. Découverte providentielle qui rappelle au lecteur ses premières lectures, «
Le mystère du message secret » d'
Enid Blyton (Bibliothèque Rose), « Alice et le tiroir secret » de
Caroline Quine (
Bibliothèque Verte), « Jacques Rogy trouve un os » de
Pierre Lamblin (Rouge et Or Spirale), mais aussi «
Les enfants du Capitaine Grant » de
Jules Verne, ou « Le trésor de Rackham le Rouge » de
Hergé … artifice utilisé par nombre d'écrivains (
Carole Sorreau par exemple) pour relier deux époques distantes.
Ici le message signé la crevure confesse « c'est moi qui les est tué, tous, avec le Zigue » …
Qui est la crevure ? qui sont les victimes ? quelle est l'arme des crimes ? Quelle est la cause de la tuerie ?
L'intrigue se révèle assez simple et dévoile les techniques utilisées par le RAID, décrit la mission du négociateur et de son souffleur qui négocient avec un preneur d'otages. Mais ce qui m'a ému, c'est le calvaire enduré par la « crevure », et ce qui révolte c'est le comportement des parents qui traitent leurs chiens avec plus de soins que leurs enfants.
Danielle Thiéry, avec coeur et passion, révèle les qualités humaines d'attention, d'écoute, d'empathie, qui sont souvent celles des policiers, mais sont rarement valorisées dans les polars.
Amnésie est un roman que l'intrigue, le contexte familial, l'humanité des acteurs rendent fort agréable.