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Marguerite Pozzoli (Traducteur)
EAN : 9782221115329
324 pages
Robert Laffont (15/04/2010)
4.06/5   24 notes
Résumé :
« Si j'ai jamais rêvé quelque chose, c'est que mes mots aient une influence, c'est de pouvoir démonter que la parole littéraire peut encore avoir un poids, peut changer la réalité. »


« Les responsables ont des noms. Ils ont des visages. Ils ont même une âme. Ou peut-être pas. »
C'est parce qu'il a osé briser l'omerta napolitaine que Roberto Saviano a vu ses jours menacés. Et c'est parce qu'il a été contraint à un régime de sûreté qu'il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Histoire : C'est un recueil de textes écrits par Saviano depuis la sortie de "Gommora" et sa condamnation à mort par la mafia italienne. Entre portraits croisés et réflexions sur le devoir d'un auteur c'est un témoignage brut, nerveux, marquant.

Style : A l'exact mi chemin entre le journalisme et le romancier Saviano livre un texte lisible et poignant. Il dit d'ailleurs dans le livre que c'est ce fameux style qui a rendu Gomorra dangereux, parce qu'il ne s'adresse pas qu'aux lecteurs habituels des essais sur la mafia mais a élargi le lectorat au grand public... Et c'est précisément cela qu'on lui reproche, le danger d'un livre lu par le grand public.

Oui : Saviano expose ici sa vision du monde et sa vision de la place de l'auteur dans le monde. Et le monde qu'il décrit est noir, totalement noir pourtant la seule question qui vient est "comment a-t-on pu laisser faire ça" puis "pourquoi rien ne change?" (donc un message d'espoir... même désespéré). En se mettant dans la grande ligne des témoignage littéraires (Capote, Levi) Saviano dit: maintenant vous savez alors pourquoi rien ne change?

Et on ne peut que constater avec lui que oui, pourquoi rien ne change? le monde qu'il a si bien décrit existe devant nous, qu'attendons-nous pour le changer?

Non : La seule réticence qu'on pourrait avoir est la peur de lire encore un récit sur les exploits glauques de la mafia mais il n'en est rien dans ce livre. Dans ce livre l'auteur évoque bien sûr la mafia mais il donne surtout un sous texte à son livre, il explique son engagement. Ce livre n'est donc pas le livre d'un auteur sur la mafia mais plutôt le livre d'un auteur sur le fait d'écrire pour raconter ce qu'on sait, perspective totalement différente.

Conclusion : Que vous ayez lu ou non Gomorra ce livre vous fait vivre dans l'univers du grand auteur qu'est Saviano. Avant Gomorra c'est une formidable introduction, après Gomorra c'est une mise en perspective et une ouverture.

Oui ou non :Oui bien sur (puis regarder les "journalistes" de TF1 et pleurer, et puis réfléchir à ce qu'est le courage aussi...)
Lien : http://xannadu.canalblog.com/
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J'avais été très touchée par Gomorra, le livre que Robert Saviano avait écrit en 2001 et qui lui avait valu une condamnation à mort de la part de ceux qu'il dénonçait. J'ai été contente d'avoir de ses nouvelles en lisant « La beauté et l'enfer » qui regroupe des articles, des récits qui nous permettent de partager sa vie devenue si compliquée depuis 2007. J'admire le courage de cet homme qui n'a pas craint de dénoncer, au risque de sa vie, ce qu'il jugeait inacceptable. Je suis frappée par le nombre de gens célèbres qui l'ont soutenu et que l'auteur remercie à la fin de l'ouvrage. Un livre d'espoir malgré tout. G.
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La moindre des chose que l'on puisse faire pour Saviano, c'est de le lire. Un livre particulièrement dur et facile, sombre et encourageant. Grazzie mille
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L'auteur décrit que parce que il a brisé l'omerta napolitaine. C'est un excellent recueil d'articles et il revient sur sa situation depuis qu'il vit menacé par la mafia entre la reconnaissance internationale et la menace constat de la mort et sa injustifiable situation et solitude. Un livre incontournable. Un vrai chef d'oeuvre.
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Incontournable, comme tous les ouvrages de Saviano.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Salman Rushdie attend déjà dans la petite pièce qui nous est réservée. Nous nous embrassons. La générosité dont il fait preuve envers moi depuis notre première rencontre est de celles qui naissent chez ceux qui n’oublient pas ce qu’ils ont vécu. Il veut me transmettre un peu de ce qu’il a appris dans sa chair, peut-être veut-il m’aider à récupérer quelques lambeaux de ma liberté ; mais pour moi, le seul fait de savoir que je ne suis pas seul avec mon expérience est précieux. Cela semble incroyable. Quand il a été « condamné », j’étais un enfant, j’allais encore à l’école primaire. Sa fatwa khomeiniste et mes menaces camorristes sont l’expression de deux contextes bien différents, mais leurs conséquences sur nos vies, leurs répercussions sur notre histoire, en tant qu’écrivains, sont à peu près identiques, tout compte fait. Même poids de l’emprisonnement, que personne ne peut comprendre totalement, même angoisse continuelle, même solitude. Et nous nous heurtons, tous les deux, à une méfiance qui peut se transformer en diffamation : c’est ce qui est le plus blessant, le plus injuste et le plus intolérable. Tout ce que Rushdie racontera sur ses difficultés pour traverser une rue, prendre un avion, trouver une maison, et tout ce qu’une vie sous haute protection rend impossible, m’amènera à penser : "C’est vrai, c’est exactement ça."
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Nous sommes bien conscients aujourd’hui des possibilités exponentielles de communication : essentiellement peut-être grâce à Internet, aux télévisions libres, au fait que des reporters sont reliés aux quatre coins du monde lorsqu’il y a un conflit, et pas seulement dans ce cas. Mais face à ces énormes possibilités, une difficulté aussi apparaît : lorsqu’il y a une grande quantité d’informations, il n’est plus possible de trouver celles qui permettent de comprendre.
    Je crois que là est le danger, aujourd’hui : il y a une masse énorme, incontrôlable, d’informations, et une difficulté de réception tout aussi grande. Voilà pourquoi la responsabilité, et aussi le danger, retombent sur ceux qui parviennent à démêler cette masse énorme et à en faire comprendre les mécanismes essentiels.
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Rushdie, cette fois sans l’ironie de son discours public, me dit : « Continue à avoir confiance dans les mots, au-delà de toute condamnation, au-delà de toute accusation. On t’accusera d’avoir survécu et de ne pas être mort, comme tu aurais dû le faire. Tu dois t’en foutre. Vis et écris. Les mots finissent par triompher. »
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Lorsque Salman prend la parole, il rappelle que la littérature naît de quelque chose qui est inhérent à la nature humaine : de son besoin de raconter des histoires, car c’est grâce à la narration que les hommes se représentent à eux-mêmes, et, par conséquent, seule une humanité libre de se raconter comme elle le veut est libre. Rushdie n’a jamais voulu être autre chose, un tisseur d’histoires, un romancier sans entraves, et ce qui le blesse le plus, ce n’est pas le verdict d’une idéologie qui le rejette, mais la diffamation de ceux qui, dans le monde libre, voudraient faire croire qu’il aspire à autre chose, qu’il a des idées derrière la tête : l’argent, la carrière, la célébrité.
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Mais on m’a recommandé de ne pas parler de trop de choses à la fois, de ne pas être trop long, je me concentre donc sur ce qui demeure pour moi l’expérience la plus importante. La littérature et le pouvoir, l’écriture qui devient un danger grâce à ce qui est le plus dangereux : le lecteur. J’explique que, dans les démocraties, ce n’est pas la parole en elle-même qui effraie les pouvoirs, mais celle qui parvient à faire tomber le mur du silence. [...] La différence entre Rushdie et moi tient à ceci : il a été condamné par un régime qui ne tolère aucune expression opposée à son idéologie ; alors que, là où la censure n’existe pas, elle est remplacée par l’inattention, l’indifférence, le bruit de fond du fleuve d’informations qui s’écoulent sans produire le moindre effet.
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Vidéo de Roberto Saviano
"Mon ambition est de me venger envers ceux qui m'obligent à vivre ainsi." Roberto Saviano est un homme qui refuse de se taire. Il en paie le prix : depuis 2006, le journaliste italien est menacé de mort par la mafia et vit sous protection policière 24h sur 24.
Dans son nouveau livre “Crie le !”, il dresse le portrait de journalistes qui ont mis leur corps au service de la recherche de la vérité. Rencontre.
#mafia #justice #italie ________
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