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EAN : 978B09HR1DVKF
103 pages
(03/10/2021)
4.67/5   15 notes
Résumé :
Le quartier des Marais, quelque part au Nord de la France, est le repère d'une bête endormie depuis des décennies : le Bloc D. Un petit immeuble où sept locataires s'ignorent, se méprisent ou se haïssent en silence.

La bête se réveille le soir où une femme disparaît. Le Bloc D devient alors, en l'espace d'une soirée, le théâtre de crimes sordides et vengeurs.

À travers sept nouvelles, découvrez le destin des habitants du Marais servi s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Adeline Rogeaux est une autrice que je connais plus sous son pseudo Driller Killer, pseudo qui parlera bien sûr aux amateurs de cinéma poisseux ! Sans surprise, elle oeuvre dans le genre horrifique, et Bloc d'est son deuxième recueil, un recueil de nouvelles qui fonctionnent cependant en concordance avec une unité de lieu et de temps.

Cette concordance entre les différentes histoires est indéniablement un bon point, car ça assoit une narration fluide, intelligente, de nombreux éléments se reflétant d'un texte à l'autre sans forcément qu'ils soient expliqués à leur première apparition. Il en résulte du suspense, et il faut le dire, la progression est maline (le premier chapitre présentant subtilement toute la maisonnée). On sent un ouvrage bien pensé et c'est déjà un très bon point.
Autre bon point, l'ouvrage se présente comme relevant du genre horrifique, et il en donne pour son argent. On pense tour à tour à des films d'horreur comme Street Trash ou Willard en lisant l'ouvrage, et c'est un grand 8 en la matière, quasiment cartoonesque parfois tant il joue de la surenchère et ne laisse pas retomber la sauce. Il pose aussi des personnages bien cradingues, tous avec un vrai grain, mais pas pour autant mal dégrossis. Je dirai même que si l'ouvrage parvient à dépasser son caractère "grand 8 horrifique" c'est grâce à ses personnages qui sont bien amenés, bien présentés, qui ne sont pas que des enveloppes. Si certains sont un poil caricaturaux, ce n'est pas non plus le cas de tous et c'est bienvenu.

Après, Bloc d'n'est à mon sens pas dépourvu de certains défauts. Il y a un côté un peu répétitif. Même si l'autrice varie les situations, force est de constater que plusieurs morts surviennent identiquement, et surtout il y a une redondance de mots pour les descriptions. Les mêmes termes reviennent dans des descriptions assez similaires d'une scène à l'autre. Je dirai d'ailleurs que les descriptions sont peut-être le point faible de l'ouvrage à cause de cela. Par ailleurs, il m'a semblé que la volonté parfois insistante d'être trash rend l'ouvrage un peu trop décalé (je pense aux têtes de rats, lorsqu'à priori soit on met tout le rat soit juste le corps). Peut-être est-ce d'ailleurs la volonté de l'autrice, mais l'horreur est poussée si loin dans les descriptions de certains détails que ça devient grand-guignolesque et presque amusant.

A mon sens, Bloc d'c'est avant tout un grand 8 de l'horreur sans temps mort qui plaira indubitablement aux amateurs du genre (mais vraiment aux amateurs du genre). Très alerte (le livre est court aussi), très gore, il ne s'encombre pas d'une intrigue bien dégrossie, mais compense heureusement par des personnages solidement campés. Il n'en reste pas moins que sa volonté de faire continuellement plus fort, plus spectaculaire, l'enferme dans une certaine propension à la répétition d'effets dans des descriptions pas toujours subtiles et pas très variées non plus. Mais enfin, c'est là un élément de détail dans un recueil qui reste tout à fait divertissant et suffisamment bien construit pour susciter l'adhésion du lecteur qui sait ce qu'il est venu chercher.


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C'est parti pour ce recueil de nouvelles dont l'introduction nous informe que tout ou presque se passera dans le bloc D. Je dis « ou presque » pour ne pas vous spoiler la première nouvelle.

Béton cendres : très beau jeu de mots, quand on lit cette nouvelle. On rigole, mais l'isolation phonique merdique, on l'oublie souvent. L'isolation thermique on en parle, enfin, car y en a qui se les gèlent avec une facture ahurissante, seulement n'oubliez pas le son…
De la tension, avec cet homme qui ne sait pas comment faire pour maquiller l'horreur. Comment s'en sortir ? Peut-être qu'avant de regarder en haut, de faire les cent pas ou d'emprunter la moto, il faut écouter ce qu'il se passe… Je ne dirai rien ! Quelques enchaînements similaires malgré tout et une répétition sont les seuls points négatifs de cette nouvelle.

Au pied Bibiche : Bibiche est une chienne qui a disparu. Ne vous inquiétez pas, sa maîtresse Isabelle, qui racontera sa rencontre avec Bibiche, va la retrouver. Problème ? Y a du sang. D'où vient-il ? Que s'est-il passé ? C'est parti pour une petite enquête dans les étages.
J'ai bien aimé le ton de cette nouvelle, entre l'enquête et le sarcasme. Y a toujours quelques enchaînements que j'aimerais rectifier, mais dans l'ensemble c'est hyper fluide. La fin est un peu prévisible…

Crève la faim : C'est parti pour Maurice, qui déteste les dépenses inutiles autant que les bêtes. « Gauche et asocial », quand on ne mange que des quignons, au bout d'un moment, on en a marre ! Sauf que voilà, Maurice, qui juge plus vite qu'il ne change d'ampoule, a faim.
J'ai adoré le rythme et le ton de cette nouvelle. Bon c'est aussi prévisible, après tout je suis bien un ventre sur pattes. Néanmoins, c'est cynique et appétissant.

Tapage nocturne : On assiste au début de soirée avec Kimberley et Jordan. Bon, en tant que lectrice, je sais comment ça va se finir, no spoil, mais pas ce qui va se dérouler. Si vous voulez savoir quoi faire d'un foetus ou sur quel coussin le reposer, il faudra lire !
J'ai bien aimé l'action de cette nouvelle, ponctuée de boom à moins que ce soit une autre « boom », oui je fais exprès de vous mélanger les mots.

Couloir au poil : Julien, chez sa moman, un « gameur » que je mets entre guillemets parce que naaaan tous les gamers et gameuses ne sont pas comme ce type 😛. ce que ça peut « hérisser les poils », de Julien évidemment. le bruit ? Peut-être.
J'ai moins accroché à celle-ci. Autant le côté horreur et sanglant on l'a, autant la connerie de Julien et le reste, pour ne pas spoiler, mouais.

Chaud bouillant : Pauvre Finn, oui je vais l'appeler Finn. Alors oui, il est peut-être différent des autres. Cet aspect n'a pas échappé à David, oui David, le même qu'au début. Pauvre ragoût aussi. Pauvre lui !
Nouvelle assez émouvante, touchante même et affreuse, of course, on reste dans l'horreur. Au fil des pages on fait de plus en plus le lien avec ce qu'il s'est passé dans le Bloc D. J'aime beaucoup ce fil qui se révèle.

Amour à crocs : Sans spoiler c'est difficile, puisqu'on peut dire que cette nouvelle boucle le fil rouge. Nous faisons la connaissance de la femme de David, et des rats aussi. Est-ce la fin ou simplement un début ?
Pas mal du tout, même si encore une fois la chute ne m'a pas étonnée.

Côté univers, c'est glauque, dérangeant, cynique, poignant, triste aussi. Des thèmes sont abordés, sans spoiler, je peux dire que c'est bien traité. L'air de rien, y a des éléments glissés, le simple fait de parler des ouvriers à un moment, des bailleurs, de la CAF, ce côté réaliste que certains et certaines préfèrent oublier. Pourtant, on est là hein ! Poutain de bloc…
Côté histoire, accrochez-vous. Merci aux indicateurs d'heure et de lieu, vous comprendrez en lisant, et cette construction est géniale. Jamais le fil n'est perdu, on assemble les pièces du puzzle au fur et à mesure, on voit passer des visages, mais pas dans un judas, inexistant. Bien triste d'ailleurs…
Dommage que ce soit prévisible, et finalement que les chutes ne me sortent pas un « ouaou » tant attendu des nouvelles.

Côté personnages, à l'exception de deux, à mon sens trop en retrait, ils sont bien. Géniaux dans leur caricature, leur colère, leur solitude ou encore leurs faiblesses… Parfois qui fait la force. Des rebondissements leur donnent du relief (Kimberley, Finn), quand ils ne les achèvent pas. Les animaux ne sont pas oubliés, ils sont des acteurs à part entière.

Un dernier mot ? Toujours avoir son téléphone sur soi, conseil De Mari' !
La suite sur ma pageeee !
Lien : https://www.facebook.com/mar..
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Bloc D: Terminus, tout le monde descend !

C'est avec une grande impatience et une certaine fièvre que je me suis jetée sur le nouveau recueil de cette auteure dont j'apprécie énormément la plume et surtout… l'esprit tortueux, le style vif, et la plongée dans l'horreur qu'elle maîtrise si bien. Pour le coup, je n'ai pas été déçue !
Bloc D, par un sombre mécanisme dont on peine à saisir les ficelles, mais qui possède une efficacité sans faille, nous immerge au plus profond de la folie humaine, celle qui naît du désespoir. Vous savez ce que ça fait, d'être pris à la gorge par la misère de sa propre vie ? de se trouver si englué dans le vide d'une existence dont toutes les portes de sortie sont condamnées que la seule lumière qui nous reste, c'est celle des lueurs mourantes de la démence et de la violence ordinaire ?
L'auteure le sait, elle, et c'est ça que reflète ce livre. J'ai été surprise, et remuée, par l'étrange magnétisme tissé de haine, de tristesse et d'espoirs perdus qui émanent de l'histoire. Une condamnation pèse, on le sait depuis le début, mais ce qui est intéressant, c'est l'intrication des destins des habitants de cet immeuble, la façon dont ils ont tous… cessé de lutter, en fait, presque comme s'ils étaient déjà morts, attendant, exsangues, que s'ouvre enfin pour eux la trappe des enfers. Mais de quelle manière vont-ils y arriver ? Et après quels pétages de plombs, et surtout, dans quel état ?
Si le style d'Adeline Rogeaux s'est indéniablement affirmé depuis la parution de son dernier ouvrage, la profondeur de son message, et les échos qui en jaillissent, avec ce goût inimitable du réel, du vécu, eux, ont drastiquement pris de l'ampleur.
Bref, c'est une réussite.
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Après avoir goûté aux charmantes histoires folles et horrifiques d'Adeline Rogeaux, j'ai décidé de participer à son opération portes ouvertes pour visiter son bloc D, immeuble de standing. Euh... immeuble charmant. Euh... immeuble qui a le mérite de tenir debout. Euh...
Bref, j'ai visité le bloc D. Visite menée au pas de charge, sur un rythme effréné - en même temps, il y avait un je ne sais quoi dans l'atmosphère qui ne me donnait pas envie de m'éterniser. Une soirée vous suffira pour en faire un tour complet. Ce bloc d'est une merveille d'architecture et de construction, et d'ailleurs l'idée d'effectuer la visite à rebours est brillante, parfaitement exécutée, et constitue l'une des grandes forces de la bâtisse.
Les locataires sont sympathiques. Euh.. avenants. Euh... vivants. Euh... En tout cas, ils sont soignés. Difficile de dire lequel est pire que l'autre.
Une vieil homme politique parlait du "bruit et de l'odeur" et je dois dire que cette phrase calamiteuse se prête bien au bloc D.
Je conseille donc cette visite sans hésiter à tous mes clients et clientes férus d'atrocités en tous genres. Vous y trouverez votre compte comme je l'ai fait, garanti sur borchure.
Je décline par contre toute responsabilité quant aux dommages que vous pourriez subir lors de cette visite.

J'enlève une demi-étoile non par sadisme, mais parce que Adeline possède une plume unique, un talent monstrueux, et qu'elle a laissé traîner un peu de poussière dans quelques recoins.
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Découverte sur les réseaux sociaux, je ne pensais pas un jour tomber dans la spirale infernale de cette autrice talentueuse.
Pour avoir vécu en appartement, je peux vous assurer que l'on se fait des tas de films sur nos voisins, en espérant qu'ils ne soient jamais réels.

Bloc d'est un récit des pires horreurs qui peuvent se produire juste sous votre nez, à côté de chez vous, tout près...
On commence la lecture par une mise en bouche parfaitement écrite, qui nous montre que tout peut disparaître en un claquement de doigts, mais ces horreurs ont pourtant bien existées.

D'histoire en histoire, on apprend à connaître les occupants de cet immeuble maudit, en se disant que l'un ne peut pas être pire que l'autre. On nous instaure une certaine curiosité morbide et malsaine qui nous pousse à continuer malgré la gravité des actes afin de découvrir tous les embranchements des effets et conséquences de leurs actions.
Autant écoeurée que surprise, je salue l'intelligence de la construction de ces histoires qui s'imbriquent parfaitement et se complètent.

Bien que l'horreur ne soit pas mon genre de prédilection, je ne suis pas déçue par ce recueil. Je suis même rassurée de ne pas habiter en appartement...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le bloc était en train d'exploser. L'immeuble brûlant, dans les immenses flammes oranges et blanches, laissait cracher des années de galère et de vices au travers de ses vitres brisées. Les flammes léchaient les murs. Des hurlements inhumains pouvaient s'entendre à travers les vitres de la voiture.
[...]
Les policiers retirèrent leur casquette et baissèrent la tête. Le Bloc D n'existait plus. [...] Il régnait autour de lui l'odeur de la trahison et du meurtre, de la cendre et du sang.
Le journal, le lendemain, titrera que ce fut l'incendie le plus terrible de la région. Il n'aura jamais vent de ce qui s'était passé la veille dans le Bloc D...
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Les larmes ornaient son visage barbu et poussiéreux, traçant des sillons immaculés sur le noir de sa détresse.
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"Son torse se soulevait au rythme de ses sanglots, la morve lui coulait du nez sans retenue et ses yeux, ces yeux qu'aimait tant sa femme, étaient fermés. Comme s'il voulait les suturer de sa douleur."
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...tandis que de sa gorge sortaient des hurlements venus de loin, du fond de la Terre, des enfers ; un cri originel, animal. Le chuchotement de la mort.
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Elle désirait juste sombrer dans les abîmes de l’oubli, des rêves évaporés et des espoirs en cendres.
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