Alastair Reynolds est un écrivain britannique qui a acquis sa notoriété dans les années 2000 en renouvelant le space opera avec son cycle des Inhibiteurs, cycle composé de cinq gros romans (dont quatre ont été traduits en France) et de quelques nouvelles.
Mais la qualité de
la millième nuit nous montre aussi qu'il est capable d'écrire des oeuvres plus courtes tout à fait remarquables.
L'action de ce court roman se passe dans plusieurs millions d'années, l'humanité s'est épandue dans toute la Voie lactée.
Le narrateur appartient à la Lignée Gentiane, un millier de clones quasiment immortels issus de la même personne, Abigail Gentiane, qui sillonnent la Voie lactée depuis des millénaires et qui se réunissent périodiquement pour partager les expériences les plus mémorables qu'ils ont vécues ; ces expériences sont condensées sous la forme de « fils » oniriques, des ensembles de rêves que chaque membre de la lignée transmet aux autres la nuit (une seule transmission par nuit).
C'est au cours de
la millième nuit de ces retrouvailles que les participants éliront le fil onirique qui les aura le plus impressionnés.
Mais le narrateur et une amie très proche s'aperçoivent que l'un de ces fils oniriques n'est pas conforme à la réalité et que celui qui l'a créé a une conduite suspecte : il pose des questions au sujet d'un mystérieux Grand Oeuvre élaboré par certains membres de la lignée (Grand Oeuvre dont je tairai la nature pour préserver le mystère dans ce récit qui fonctionne à la manière d' un roman policier).
Le narrateur et son amie mènent une enquête périlleuse qui va déboucher sur d'incroyables révélations...
Ce court roman d'une facture assez classique se lit d'une traite, les rebondissements sont inattendus, les projets découverts d'une ampleur ahurissante et le final absolument grandiose.
P.-S. : on pourra regretter évidemment que la brièveté du récit ne permet pas au lecteur de partager quelques-unes des formidables expériences vécues par les membres de la Lignée Gentiane au cours de leurs errances millénaires à travers la Voie lactée !