Deuxième roman de
Sue Rainsford, découverte avec le tonitruant
Jusque dans la terre, ce
Jours de sang ne vous laissera que peu de repos !
Anna et Adam, jumeaux, vivent isolé·es dans ce qui fut une communauté formée pour tenter de survivre à une apocalypse mystico-organique. Seul reste Koan, ancien leader du groupe, gourou fatigué et sur le déclin.
Dans ce monde en perdition, où la Terre semble vouloir faire tabula rasa et où Tempête est attendue comme figure de salut, les enfants se soumettent à des rituels abrupts, pour repousser le rouge, cette infection-qui-n'en-est-pas-une, cette malédiction-instable-qui-n'émane-de-nulle-part-et-de-partout.
La narration est faite de courts chapitres, alternant les voix d'Adam, Anna et le journal de Koan. de nombreux allers-retours dans le passé ajoutent les témoignages de deux autres personnages, Tabatha et Matthew.
Pour parler du premier livre de
Sue Rainsford, je citais
Les Saisons de
Maurice Pons et la plume de
Claude Seignolle.
Ici, les personnages pourraient tout à fait provenir du village de Pons, mais dans une réécriture du Phénomènes de
M. Night Shyamalan faite par
Livia Llewellyn. Avec des tas de choses en plus. L'univers de
Sue Rainsford est unique.
Glauque puis malaisant, porté par une poésie macabre, cette histoire de famille pour le moins brutale nous emporte dans les tréfonds de la manipulation.
La violence est omniprésente.
"Que se passe-t-il quand on enlève sa muselière ?"
Quand la fin du monde approche, toujours un peu plus, mais n'arrive jamais, comment organiser sa survie ? Comment savoir qui ou que croire ?
Quand le danger est partout, "comment dormir dans les ténèbres de ses propres paupières ?"
Des enfants qui sautillent dans la pataugeoire du chaos, manipulé·es à n'en plus savoir par qui ni pour quoi. Une balade dans la nature aux allures de cauchemar.
Un roman étouffant, charnel et organique.
Merci Aux forges de Vulcain pour le SP, et la traduction de cette autrice !