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Zoé poche, 2018 (01/02/2018)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Deux recueils, l'un publié en 1979 et l'autre en 1986. Dans le premier, l'auteure affronte le mal, la violence du monde à travers un langage où se côtoient la révolte et l'émerveillement. Dans le second, elle évoque la beauté sensuelle de l'existence et sa cruauté destructrice.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Depuis longtemps, je recherchais sans succès un recueil d'Anne Perrier, femme poète suisse décédée l'an dernier, dont j'aimais déjà certains textes. Quelle joie et quelle révélation d'avoir trouvé ce livre dans ma librairie préférée" le furet du Nord"!

Révélation, oui: dans " le livre d'Ophélie" et plus encore dans " La Voie nomade", s'élève un chant ardent, aux mots ciselés et musicaux ( la musique était une autre passion de l'auteure) , un chant de vie et de mort, de douceur intime et d'amertume devant la violence du monde, d'air et de vent, qui m'a transportée.

Les textes sont souvent courts mais d'une telle intensité!

" Levée avant les heures
Je jette au vent ces mots
Poignée de graines dédiées
Au monde ailé du jour"...

Ses voyages en Grèce, en Afrique du Nord s'impriment dans les images de lumière, de paysages fulgurants de beauté, de fragilité du monde:

" Peut-être qu'à la fin du jour
Se lèvera d'entre les harpes
La brise du désert
Plus ineffable que le rossignol
Et que seul peut entendre
le coeur intemporel"

C'est vraiment un recueil magnifique, profondément humain, délicat et sensible, aux mots aériens et emplis de grâce . Et j'ai été heureuse d'apprendre qu'Anne Perrier était née le même jour que moi. Autre point commun, elle est aussi par sa mère d'origine alsacienne... Découvrez- la!


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J'ai découvert, avec ce recueil, une poétesse suisse que je ne connaissais pas, ainsi qu'une écriture délicate et profonde.
La première partie du recueil s'inspire d'Ophélie, cette jeune fille glissant sur l'eau de la rivière au coeur d'une nature luxuriante, en route vers sa mort. Chaque court poème est imprégné de la fuite du temps, de la dualité vie / mort, en quelques vers seulement qui vibrent d'intensité. J'ai lu et relu ces poèmes évanescents avec un plaisir renouvelé, je pense que je pourrais les relire encore et les redécouvrir à chaque fois.
En voici un:
L'arbre en hiver
se roule dans la douceur fourrée
des étoiles

Un autre qui évoque la mort prochaine:

Je regarde encore une fois La haute rose
Pendant que s'éloigne de moi
Le bruit des choses
Qu'ils sont beaux les derniers appels
De la vie

Adieu

Je meurs d'une chute infinie
Dans l'eau du ciel

La voie nomade, composé quelques années plus tard, nous mène dans le désert, l'errance comme un dernier voyage car une fois encore la mort rôde entre les lignes dans ce paysage où nul chemin ne se profile. Cette deuxième partie est empreinte d'une certaine tension que la première n'a pas.
Une belle découverte donc, à approfondir.
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Dans le Livre d'Ophélie :

L'auteure est confronté au mal, à la
fureur du monde, à la mort.
Elle y répond par une parole à la fois
tendre et inconsolée, où sa résistance
côtoie son enchantement.


« La nuit pourra venir
Souffler sur mes paupières
Le silence pourra tenir
En laisse tous mes airs
Mais pas avant
Que j'aie jeté aux quatre vents
Mon chant de mort
Et planté dans le front du temps
Mes banderilles d'or »



Dans la voie nomade :

Anne Perrier retrouve cette oscillation écartelée
entre des forces opposées. Sa poésie maintient
un subtil équilibre entre la beauté de l'existence
et son hostilité destructrice, ce afin d'aller au-delà
et de s'en délester.


« Si le temps me touche
Si la mort m'arrêt
Alors que ce soit
D'un doigt éblouissant »


« le temps que tombe un citron mûr
Sur la paume du jour
Mes yeux retrouvent la fraicheur
De l'enfance »

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ô rompre les amarres
Partir partir
Je ne suis pas de ceux qui restent
La maison le jardin tant aimés
Ne sont jamais derrière mais devant
Dans la splendide brume
Inconnue
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Je m'arrête parfois sous un mot
Précaire abri à ma voix qui tremble
Et qui lutte contre le sable
Mais où est ma demeure
Ô village de vent
Ainsi de mot en mot je passe
A l'éternel silence

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J'ai retrouvé par hasard
Sous les feuilles ma petite flûte d'enfant
Et je sais que tout près d'ici
Je vais revoir la place d'herbe humide
D'où s'envolait sans fin
Le héron cendré
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Ce là-bas
Ce chant cette aube
Cet envol de ramiers
Cet horizon comme un jardin
Qui repose dans la lumière
Et les aromates
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Heures


Laissez ah ! laissez-moi
Me perdre dans ce lac d'asphodèles
Elles regardent dans les yeux
Le ciel
Que m'emporte ce clair essaim
Et la nuit viendra boire
Dans ma main

p.41
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Videos de Anne Perrier (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Perrier
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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