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Emiliano Pagani (Autre)Vincenzo Bizzarri (Autre)
EAN : 9782344059784
144 pages
Glénat (02/05/2024)
3.36/5   7 notes
Résumé :
« Avant nos parents étaient fiers d’être ouvriers »Quelque part en Italie, une usine va fermer. Depuis que la grève a débuté, les salariés se relaient dans le froid, les visages tendus devant les grilles fermées de l’usine. Des quartiers, des centaines de familles, des voisins… tout un monde se trouve menacé par le plan de délocalisation d’une multinationale. Parmi ces gens, il y a Hannibal, un vieux syndicaliste qui n’accepte pas la capitulation ; son fils Fabio, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Hannibal et son fils Fabio arrivent sur le site de leur usine. Elle devrait bientôt fermer et laisser huit cents familles sur le carreau. Alors Hannibal, leader syndicaliste, a décidé de se battre. Fabio, lui, pense à Chiara, qui porte son bébé et travaille pour l'accueil des migrants. Et Mirco qui chasse le spleen en faisant des BD de fantasy...
D'un côté le cri de douleur de 800 ouvriers, de l'autre une manifestation devant un centre accueillant 80 nouveaux migrants, Emiliano Pagani, ancien ouvrier lui-même, explore la facture de la société italienne. Il met en avant la disparition de la conscience de classe au profit de l'individualisme, de l'image de soi. Ce récit désenchanté et dur traite aussi du conflit des générations, du gouffre qui semble se creuser entre les parents et leurs enfants.
J'avais découvert Vincenzo Bizzarri dans "Les assiégés" (Sarbacane, 2022) et j'ai plaisir à retrouver ici ses atmosphères noires et tendues. J'ai beaucoup aimé son trait épais sombre et ses personnages qui sonnent juste. La montée en puissance du récit montre bien l'engrenage d'un destin qui semble s'acharner sur ces personnages.
Je l'ai déjà dit mais de bien belles surprises nous viennent de la BD italienne ces derniers temps. Cet album en est un bel exemple. Entre chronique sociale et portraits affectueux, "Les ennemis du peuple" est un album à découvrir !
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« - Les lecteurs de fantasy s'en foutent de la métaphore, du message social. Ils veulent de la magie, des dragons, des sortilèges. Ils veulent échapper à la réalité. Ils n'en veulent même pas sous forme de métaphore… Par contre, il y a plein de lecteurs, comme ceux qui fréquentent les librairies indés et lisent des articles de journaux branchouilles, ces soi-disant « intellectuels » qui refusent la fantasy, sauf, justement, quand elle sert à véhiculer un message social, et là, les zombies sont parfaits. Allez, transforme-moi tout ça en zombies et on en reparle. de toute façon, les sorties de l'an prochain sont déjà toutes programmées. Peut-être dans un an ou deux, faut voir… D'autant qu'en ce moment, les batailles sociales qui intéressent le public des librairies sont celles qui portent sur l'identité de genre ou sur l'environnement… et nous, c'est ce public qu'on doit viser, vu que les ouvriers ne voudront pas mettre dix-huit euros dans une BD. »
(pp.99-101)
Quand Mirco, un ouvrier qui dessine dans son temps libre des récits graphiques de fantasy, apporte son nouveau manuscrit à son éditeur, il reçoit ainsi une désagréable leçon de réalisme commercial, l'engageant à abandonner un message trop directement politique, au profit d'une histoire empreinte de magie ou hantée par les zombies. Car qui veut encore, dans nos sociétés, entendre parler de « conscience de classe », de cette solidarité qui unissait la classe ouvrière, assurait la puissance de ses luttes et conférait force et dignité à ses membres ?
le scénario d'Emiliano Pagani, qui met en scène cette évolution, montre des ouvriers, en lutte contre une menace de fermeture et de délocalisation, aux portes de leur usine. Derrière l'action collective, chacun pourtant mène sa propre barque. Un couple, en phase de rupture, se chamaille sur la question de garder ou non le bébé qui s'annonce, un père découvre que son fils peut préférer se rendre à une manifestation de soutien à des migrants en passe d'être expulsés, plutôt que de participer au piquet de grève des syndicats. le fossé s'est creusé entre les générations, l'individualisme prévaut, quand chacun s'obnubile des messages portés par les voix ou l'écran de son téléphone plutôt que d'entamer l'échange avec son voisin… Donnant une vraie personnalité à chaque acteur de ce drame social, le récit est illustré avec talent par Vicenzo Bizzarri, mélangeant le trait précis des silhouettes aux ombres sombres du décor, comme pour mieux souligner la tragique déchéance des projets communs. Et si les pires « ennemis du peuple », c'était parfois ce peuple lui-même, réduit à un agrégat d'individus aux intérêts divergents?
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Je suis quelque peu dubitative sur cette bande dessinée.
Beaucoup de thèmes sont abordés. On est en Italie, il y a le thème des migrants, lié à celui du fascisme. Egalement celui de la délocalisation des usines, lié cette fois à la perte d'unité et à la résignation de la classe ouvrière. La question de garder un bébé. En arrière plan, l'édition de bande dessinée est illustrée par l'insertion de planches issues de la main d'un des personnages, planches d'une bande dessinée fantastique.
Donc, comme vous l'aurez compris, une bande dessinée avec beaucoup de thèmes, beaucoup de personnages également. Et pour moi, tout ça fait un peu fouillis. Je n'ai pas trop su quoi en tirer. Certains passages sont très intéressants, d'autres peut-être plus anecdoctiques.
Le dessin ne m'a pas semblé formidable non plus. Les personnages ne sont pas toujours discernables.
Donc une impression mitigée...
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critiques presse (2)
LigneClaire
29 mai 2024
Un engrenage fatal pour ces acteurs impuissants d’une tragédie qui les submerge. La mort des rêves, les media à l’affut, une manif contre l’immigration, la violence et les dérapages. Un espoir mais très fin. Une chronique forte, sans faille ni concession sur un dessin efficace.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
LesAmisdelaBD
27 mai 2024
L’immersion d’Emiliano Pagani et de Vincenzo Bizzarri dans la Botte n’a rien d’un périple touristique. Avec Les Ennemis du Peuple, les deux auteurs embarquent leurs lectrices et leurs lecteurs dans une Italie sous tension, entre menaces de délocalisation économique et crise migratoire.
Lire la critique sur le site : LesAmisdelaBD
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Avant nos parents étaient fiers d'être ouvriers, de travailler à l'usine. Quand ils se baladaient en ville le samedi, tout le monde les regardait avec respect. On les respectait parce qu'ils étaient unis, forts, et qu'ils avaient le regard fier de ceux qui travaillent pour faire avancer la communauté. Laquelle pouvait être leur famille, mais aussi la ville tout entière. Parce qu'avec leurs salaires, ils faisaient tourner aussi les magasins et les activités commerciales.
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Video de Emiliano Pagani (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emiliano Pagani
Dans le 175e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente la trilogie marseillaise qui regroupe les trois albums Marius, Fanny et César, adaptation des ouvrages de Marcel Pagnol par Eric Stoffel et Serge Scotto avec Sébastien Morice, Amélie Causse, Winoc et Victor Lepointe pour le dessin et c’est édité chez Grand angle. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Retour à Lemberg, adaptation en bande dessinée du livre de Phillipe Sands que l’on doit au scénario de Jean-Christophe Camus, au dessin de Christophe Picaud et c’est édité chez Delcourt - La sortie de l’album L’imprimerie du diable que l’on doit au scénario de Virginie Greiner, au dessin d’Annabel et c’est édité chez Les Arènes BD - La sortie de l’album Coccinelle, chercher la femme, album que l’on doit à Gloria Ciapponi pour la partie scénario, Luca Conca pour le dessin et c’est édité chez La boite à bulles - La sortie de l’album Truman Capote, Retour à Garden City que l’on doit au scénario de Xavier Bétaucourt, au dessin de Nadar et c’est édité chez Futuropolis - La sortie de l’album Les ennemis du peuple que l’on doit au scénario d’Emiliano Pagani, au dessin de Vincenzo Bizzari et c’est édité chez Glénat - La réédition dans la collection La bibliothèque de Daniel Clowes, qu’édite la maison Delcourt, de Caricature, titre que l’on doit à Daniel Clowes
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