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Nicolas Waquet (Autre)
EAN : 9782743661762
144 pages
Payot et Rivages (24/01/2024)
4.43/5   14 notes
Résumé :
Quoi de plus chaleureux que de savoir préparer et déguster une tasse de thé en discutant entre deux livres ? C’est là tout un art ‒ et tout un art de vivre et de penser ‒ auquel George Orwell (1903-1950) désire nous initier dans ces pages étonnantes, comme dans la "Défense de la cuisine anglaise" et "Mes souvenirs de libraire".

Avec une stupéfiante lucidité, à l’heure des dictatures et des bombes atomiques, Orwell cerne et défend dans ces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Saviez-vous que George Orwell respecte au moins onze règles « d'une importance cruciale » quand il prépare son thé (et sans être une spécialiste, j'en observe quand même au moins 6), qu'il défend la cuisine anglaise et qu'il a été libraire d'occasion, profession qu'il a abandonnée parce qu'elle le détournait des livres, trop vus dans le travail pour être appréciés en loisir, qu'il a gardé un très mauvais souvenir de l'accueil reçu dans un hôpital parisien ??

Ce recueil de onze articles publiés par l'auteur principalement juste après la guerre, à part celui sur la profession de libraire qui date de 1936, aborde différents thèmes des plus anecdotiques à de plus graves, mais tous traités avec le même sérieux dans l'argumentation, ce qui n'est pas incompatible avec une pointe d'humour très britannique. Il m'a même fait éclater de rire parfois :
« (« Chéri » et non « mon chou » : l'atmosphère des pubs où les serveuses vous appellent « mon chou » est toujours vulgaire et déplaisante.) »

Dans certains de ces articles, j'ai retrouvé un avant-gout de 1984 et sa vision pessimiste, mais je dirais hélas de plus en plus justifiée, du monde moderne. Quand il critique les parcs de loisir futurs, où l'artificiel l'emporte sur la nature, quand il regrette la part minime accordée aux livres dans les dépenses de loisir, quand il déplore que les hommes soient incités à vouloir toujours plus aux dépens de plaisirs simples, je me dis que rien n'a changé et que ses réflexions sont toujours d'actualité aujourd'hui.
Je regrette cependant une petite pointe de suffisance, de dédain envers « le peuple » dans certains de ces textes. Ceci est mon ressenti personnel, peut-être pas avéré.

Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de recueil où les textes forcément très courts puisqu'il s'agit d'articles publiés m'ont laissé un peu sur ma faim, mais j'ai aimé redécouvrir la plume de cet auteur.
Je remercie Babelio et les éditions Rivages pour cet envoi lors de la MC de Février
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Je referme ce recueil d'articles de presse estomaquée.
Georges Orwell a beaucoup écrit pour la presse. le recueil édité par Payot et Rivages nous propose onze articles presque tous publiés en 1946, 1984 ne paraitra qu'en 1948.
Onze articles qui reflètent je pense la personnalité de l'écrivain.
Les plus anecdotiques nous révèlent la manière de faire le thé, comment redonner à la cuisine anglaise la place qui lui revient. Un autre nous interroge sur la place du sport et du nationalisme qu'il génère dans le public, sans oublier la violence . Il y a un playdoyer pour défendre la lecture ... un livre est il si cher que cela quand on compare son prix à celui d'un paquet de tabac ou d'une pinte de bière?
Puis viennent des articles plus "politiques".
Comment meurent les pauvres ou le récit d'un séjour dans un hôpital en France ,
Quelques pensées sur le crapaud et l'écologie s'invite
Confessions d'un critique littéraire , un écrivain peut il garder son indépendance créatrice face à l'idéologie
et enfin tel un O.V.N.I
Les lieux de loisirs qui nous annoncent parcs d'attraction et autres lieux de loisirs ... Hallucinant de clairvoyance quand on voit ce qui nous entoure.

A découvrir



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C'est un livre pas épais mais j'ai pris mon temps pour le lire car il s'agit d'un regroupement de divers articles écrits entre 1936 et 1948.
Chaque article traite d'un sujet très différent. Certains m'ont plu, d'autres moins, c'est inégal. J'ai toutefois été chaque fois sensible à la beauté de la langue si bien maîtrisée par l'auteur (et le traducteur).
Ne le connaissant qu'au travers du roman « 1984 », j'ai également découvert l'auteur sous un autre angle, celui de l'humour et de la légèreté. Orwell porte un regard très critique mais aussi amusé sur le monde de son époque, et sur les futures générations. Ce côté visionnaire ne le quitte pas !
Ayant récemment « bloqué » dans ma relecture de « 1984 » (trop noir, trop sombre alors pour moi) je suis contente de lire autre chose du même auteur et ne pas rester sur une idée négative. Il m'a fait sourire et même rire à plusieurs reprises !
Alors ce livre au petit format est comme une petite douceur offerte (ou à offrir, pensez-y !), un peu hors du temps car daté, néanmoins facilement transposable de nos jours car l'auteur semble souvent prévoir l'évolution possible de la société… et on s'y retrouve ! C'est assez fascinant !
Je remercie Babelio et les éditions Rivages poche pour cet envoi.
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La collection "Une bonne tasse de thé et autres textes" de George Orwell est une compilation remarquable qui met en lumière la perspicacité et la pertinence intemporelle de l'oeuvre de l'auteur. Bien que George Orwell nous ait quittés en 1950, son exploration du monde moderne et ses réflexions sur les nuances de la société, de la politique et de l'intégrité personnelle résonnent avec une clarté étonnante aujourd'hui, 74 ans après sa mort. Cela soulève une observation à la fois fascinante et quelque peu mélancolique : malgré les avancées technologiques et sociétales, les questions fondamentales qu'Orwell a abordées restent d'actualité, suggérant que peu de choses ont fondamentalement changé dans les dynamiques de pouvoir, les conflits idéologiques et les défis éthiques auxquels nous sommes confrontés en tant que société.

Orwell, avec sa prose lucide et son engagement sans faille envers la vérité, nous invite à une introspection collective. Que ce soit à travers la simplicité d'une "bonne tasse de thé" ou les considérations plus complexes sur "Les écrivains et le Léviathan", il dépeint avec une précision chirurgicale les petites joies, les paradoxes et les dilemmes moraux de la vie quotidienne. Ses écrits sur la politique, l'engagement social et les responsabilités de l'écrivain ne sont pas de simples réflexions du passé, mais des interrogations pressantes pour le présent, soulignant notre propre lutte pour naviguer dans un monde où les frontières entre le bien et le mal, le vrai et le faux, sont de plus en plus floues.

La critique d'Orwell sur la tendance de l'intelligentsia à se plier aux dogmes politiques, sa mise en garde contre l'orthodoxie et son plaidoyer pour une conscience individuelle dans la création artistique sont des messages qui résonnent avec une urgence renouvelée. À une époque où la liberté d'expression est à la fois célébrée et menacée, où l'intégrité intellectuelle est souvent sacrifiée sur l'autel de l'allégeance politique, Orwell nous rappelle l'importance de maintenir un esprit critique et une indépendance de pensée.

"Une bonne tasse de thé et autres textes" n'est pas seulement une collection d'essais ; c'est une boussole morale pour notre époque, un appel à ne pas céder au désespoir ou à la complaisance face aux défis persistants de l'injustice, de la manipulation et de l'oppression. Orwell, dans sa sagesse intemporelle, nous offre des outils pour comprendre et, espérons-le, améliorer le monde dans lequel nous vivons. Sa capacité à parler à travers les décennies est un témoignage de son génie, mais aussi un rappel poignant que les leçons de l'histoire restent souvent non apprises.

En conclusion, "Une bonne tasse de thé et autres textes" est une oeuvre essentielle qui met en lumière non seulement le talent littéraire d'Orwell, mais aussi son engagement profond envers la justice sociale et la liberté humaine. Dans ce recueil, Orwell ne se contente pas de critiquer ; il inspire, il éduque et, plus important encore, il nous pousse à l'action. Il est tragique, mais peut-être pas surprenant, que ses écrits demeurent si pertinents aujourd'hui. Cela ne témoigne pas seulement de la clairvoyance d'Orwell, mais aussi de notre propre échec collectif à résoudre les problèmes qu'il a si habilement identifiés. Pourtant, dans cette continuité, il y a aussi une lueur d'espoir : tant que nous continuerons à lire et à réfléchir aux oeuvres d'Orwell, il y aura toujours la possibilité d'un monde meilleur, plus juste et plus éclairé.
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Une bonne tasse de thé et autres essais de Georges Orwell

Comment préparer le thé, le métier de critique littéraire, son expérience en tant que libraire, la défense de la cuisine anglaise, le coût des livres et des cigarettes, comment meurent les pauvres.
Orwell traite de sujets disparates tantôt personnels tantôt généraux mais avec sérieux et minutie (le thé c'est sérieux).
Les détails des scènes et de ses observations sont bien sûr délicieusement organisés pour donner des textes tantôt légers et drôles tantôt engagés (ou les trois à la fois). Il réussit à nous intéresser à des choses anodines comme le listing de ses livres et ce qu'il dépense en cigarettes, à nous faire rire avec le métier de critique littéraire (apparemment ils ne liraient pas vraiment les livres).
Des chroniques à déguster comme une bonne tasse de thé. C'est fin et ça fait du bien.
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Mais l’idée même d’admirer la Nature et d’éprouver une forme de stupeur sacrée en présence des glaciers, des déserts ou des chutes d’eau est liée au sentiment de la petitesse et de la faiblesse de l’homme devant la puissance de l’univers. La lune est belle en partie parce qu’elle nous est hors de portée, la mer nous impressionne parce qu’on n’est jamais sûr de la traverser sans encombre. Même le plaisir que procure une fleur – et c’est vrai même du botaniste qui sait tout ce qu’il faut savoir sur cette fleur – dépend en partie de la conscience du mystère. Mais en attendant, le pouvoir de l’homme sur la Nature ne cesse de s’accroître régulièrement. Avec la bombe atomique, nous pourrions littéralement déplacer les montagnes : nous pourrions même, à ce qu’on dit, modifier le climat de la terre en faisant fondre la calotte glaciaire des pôles et en irriguant le Sahara. N’y a-t-il donc pas quelque chose de sentimental et d’obscurantiste à préférer au swing le chant des oiseaux, et à préserver ici et là quelques parcelles de vie sauvage au lieu de couvrir toute la surface du globe d’un réseau d’Autobahnen inondé de lumière artificielle ?
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Je suis toujours surpris d’entendre dire que le sport suscite l’entente entre les peuples et que les gens du monde entier, les gens ordinaires, n’auraient aucune envie de s’affronter sur le champ de bataille s’ils pouvaient se rencontrer sur un terrain de football ou de cricket. Même si nous n’avions pas appris d’exemples concrets (comme les Jeux olympiques de 1936) que les rencontres sportives internationales mènent à des orgies de haine, nous pourrions le déduire de principes généraux.
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On peut difficilement s’empêcher de penser que les lieux de distraction modernes les plus typiques visent inconsciemment à nous faire retourner dans le ventre maternel. Car là non plus nous n’étions jamais seuls, nous ne voyions jamais la lumière du jour, la température était toujours régulée, nous n’avions pas à nous préoccuper de travail ou de nourriture, et les pensées que nous pouvions avoir ou non étaient noyées dans une pulsation au rythme continu.
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Au niveau international, le sport est franchement un simulacre de guerre. Toutefois, l’important n’est pas le comportement des joueurs mais l’attitude des spectateurs et, derrière eux, celle des peuples qui se mettent en rage à l’occasion de ces compétitions absurdes, et qui s’imaginent sérieusement – du moins pour un court laps de temps – que courir, sauter et taper dans un ballon sont des critères de l’honneur national.
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Une grande part de ce qu’on nomme « distraction » n’est qu’un effort pour détruire la conscience.
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