Rififi au pays des ours polaires !
Nous retrouvons donc une partie des personnages rencontrés précédemment dans
La fille sans peau. Comme je vous le disais en présentation de l'article, oui on est bien sur une nouvelle intrigue car cette fois il n'est plus question du cadavre retrouvé coincé dans un iceberg (voir chronique précédente), l'intrigue se centre en effet bien plus sur Matthew et son étrange famille, entre sa demi-soeur qu'il ne connaît que très peu, et son père qui refait surface alors qu'il était censé être mort depuis belle lurette, père d'ailleurs accusé d'avoir assassiné des collègues dans la base militaire où il officiait alors que Matthew n'était qu'un tout jeune enfant.
Derrière une construction plutôt classique, à savoir alternance passé/présent, nous oscillons constamment entre l'année 1990 et aujourd'hui. En 90, l'auteur nous immerge au sein de la base militaire de Thulé où sont pratiquées des expériences sur des cobayes humains, des expériences qui font froid dans le dos et qui posent question d'ailleurs sur : jusqu'où peut-on porter atteinte à un homme, à sa santé, sous prétexte de faire avancer la science ? Vaste débat, et dieu sait qu'il est actuel. Ici, les effets secondaires des médicaments qui sont testés sont effroyables et peuvent conduire à des drames.
Comme dans son premier roman, l'auteur continue de nous faire découvrir le Groenland, dans tout ce qu'il a de plus positif (les paysages incroyables qui me font rêver par procuration) mais dans tout ce qu'il a également de plus négatif. Il est question notamment des violences faites aux femmes, violences qui visiblement caractérisent cette société encore très machiste. Sans jamais tomber dans le pamphlet, la prise de position ou même la victimisation des femmes, l'auteur traite habilement de ce sujet en contrebalançant cette image de fine fleur fragile avec le personnage de Tupaarnaq qui déploie ici ses ailes pour se révéler à nous. Elle occupe une place prépondérante ici, contrairement au premier roman où elle était un personnage secondaire, et j'ai beaucoup aimé son petit côté Lisbeth Salander. Elle en a bavé dans sa vie Tupaarnaq, et elle compte bien faire payer les responsables. Chasseuse de phoque invétérée, elle ne tue que lorsque c'est nécessaire, même si au moment d'enlever la vie elle n'a aucune hésitation à le faire, que ça soit pour un animal ou pour un être humain. Elle forme, dans ce deuxième tome, un duo assez improbable avec Matthew, et ensemble ils mèneront l'enquête pour lever les nombreuses interrogations qui gravitent sur le passé de sa famille.
A nouveau, j'ai eu la très bonne surprise de constater sur le rythme de l'intrigue est détonnant pour un roman nordique, et j'insiste vraiment dessus car bien des lecteurs de polars sont refroidis (elle était facile celle-là) par le fait qu'habituellement, les polars venus du froid ont un rythme lent qui peut décourager ceux qui ont besoin que ça bouge. A aucun moment l'action ne s'arrête, les rebondissements sont multiples, le suspense est tenu d'une main de maître par l'auteur qui a à coeur de nous distraire, de nous donner tout ce qu'attend tout bon lecteur de polar qui se respecte : du rythme, des cadavres, des cassages de gueule, et de l'action !
Le mot de la fin
Un roman absolument palpitant ! Vite vite vite le troisième !!!
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