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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne lis pas le Morizot dans l'ordre. Ce livre est un de ses premier succès, me semble-t-il, et je le découvre après les autres, petit paradoxe !
L'auteur y développe déjà les thèses qu'il reprendra et étayera plus tard dans tous ses ouvrages et articles. La séparation arbitraire entre nature et humanité depuis les premiers temps de la civilisation judéo-chrétienne, jusqu'à aujourd'hui occupe la première place, et représente la première cause de nos problèmes avec le climat aujourd'hui, entre autres...

Baptiste Morizot, bien que philosophe, déploie un langage simple, raconte des expériences personnelles et ne s'appuie pas sur des tonnes de citations ou de références abstraites. Pourtant ses réflexions sont bien appuyés sur des travaux antérieurs et des idées philosophiques réelles, et bien argumentées.

A mon sens, il s'agit d'un très bon équilibre entre les réflexions et les exemples, clair, précis, concret et qui donne des pistes à tout un chacun pour analyser sa pratique de la "nature", du "dehors", et sa relation avec eux.

Un livre qui donne envie de prendre des jumelles et de se planquer dans les bois dans l'attente d'une merveilleuse apparition animale...
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Baptiste Morizot est un jeune philosophe, spécialisé dans ce qu'on peut encore appeler les sciences naturelles. Il développe, au fil de ses ouvrages, une nouvelle façon de penser notre relation au vivant.

Il constate, comme Bruno Latour, que notre approche moderne du vivant s'est progressivement désincarnée au fil de l'évolution scientifique. Dans notre tentative d'expliquer le monde par la Raison, nous avons pensé la Nature comme une mécanique froide et désincarnée relevant d'interactions chimiques automatisées.

Cette vision déformée ne nous permet plus de vivre en harmonie avec notre environnement et déclenche même des conflits avec les animaux. le triste résultat de cette situation est l'extinction massive de bien des espèces.

Avec « Sur la piste animale », Baptiste Morizot nous emmène pister loups, ours et panthères. Tel un trappeur du Grand Nord, il furète sur les sentiers à la recherche des traces laissées par ces grands prédateurs. Il partage ainsi avec nous son « enforestement », renouant progressivement avec son animalité. Car pour pister, le trappeur doit apprendre à penser comme l'animal, il doit se mettre à hauteur, appréhender son environnement avec les contraintes qui sont les siennes. Ce faisant, il reprend contact avec le vivant, rentre en empathie.

Tirant les enseignements du réel savoir scientifique apporté par ce changement d'analyse du terrain, Morizot se place dans la position de l'ambassadeur qui va tenter de renouer le dialogue humain-animal rompu par la modernité.

Plutôt que de rentrer dans le spécisme, il nous invite à chausser de nouvelles lunettes. Par son action de diplomate, il propose de mieux comprendre les comportements animaux en se mettant à hauteur, jusqu'à la mise en danger de soi !

Car c'est ce qui captivera le plus dans cet ouvrage. Doué d'un talent d'écriture certain, Morizot nous fait ressentir physiquement sa peur, sa fascination face à l'ours lorsque le pisteur devient pisté.
Son écriture est sensuelle, incarnée. Dans sa recherche de la panthère des neiges, il sera moins poète que Sylvain Tesson lors de sa quête de la belle kirghize mais beaucoup plus captivant et didactique.

Après la lecture de ce court et passionnant essai, je vous parie que, comme moi, vous ne vous promènerez plus de la même façon sur vos sentiers favoris, je vous le garantis.
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Baptiste Morizot apprend à vivre "dehors" " au grand air" à "s'enforester" à pister l'animal pour en comprendre le mode de vie. Sa quête l'amène à penser comme le prédateur, à se déplacer même dans le corps de l'autre qu'il soit loup, panthère, ours ou ... lombric. Sa réflexion, ses expériences, relatées simplement, visent à transformer notre relation aux autres êtres vivants , replaçant l'homme dans son milieu naturel.
Très intéressant, à lire alors que les changements climatiques nous interrogent sur la responsabilité des sociétés humaines sur la destruction de l'environnement.
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L'auteur, maitre de conférence en philosophie, s'appuie sur ses expériences de terrain de pistage pour alimenter sa réflexion sur la relation entre êtres humains et autres vivants. Partant du principe que nul n'existe sans laisser de trace, et qu'il suffit de se pencher pour voir celles des animaux avec qui nous partageons justement notre environnement, l'auteur nous rappelle que l'homme n'est pas seul dans le monde. Ebréchant le tabou qui fonde de nombreuses sociétés, celui de l'homme qui est aussi une matière mangeable, l'auteur nous invite à faire l'expérience du cycle de la matière non pas en trek à l'autre bout du monde, mais dans nos jardins, avec les lombrics de nos composteurs.
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Scruter les traces laissées par un ours ou par un vers de terre devient une aventure qui connecte au vivant et qui invite à penser différemment.
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Je suis assez mitigé pour cet ouvrage. D'un côté, je suis un peu déçu par son côté environnement qui est moins riche que ce que je ne pensais ; de l'autre, la réflexion philosophique initiée et la recherche sur soi, via le côté environnement via la piste animale, qui justifie son titre ainsi qu'un intérêt élevé ; rend cet ouvrage intéressant même si il n'est pas forcément ce qu'on croit.
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Essai intéressant paru une première fois en 2018 qui nous fait reconsidérer notre conception même de la "Nature" en tant qu'être humain. Comme si nous nous sentions complètement en dehors de celle ci, absent de la chaine alimentaire ou plutôt en son sommet. A force d'évolution, l'homme s'est pris pour un être supérieur aux autres vivants et quand il a l'impression d'être seul au milieu d'un espace non urbanisé, il est en fait au milieu d'une multitude de vies animales et végétales.
Depuis la terrasse de son appartement puis dans les Steppes du Var, le Kirghizstan ou le Yellowstone, il nous fait prendre conscience des traces que les autres espèces laissent derrière elles à tout qui sait les déchiffrer. Une sorte de remise à l'heure des pendules de notre pseudo supériorité.
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