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sur 521 notes
Ichiro est un orphelin abandonné dans une montagne isolée. Encore bébé, il est trouvé et élevé par un samouraï mystérieux et bourru qui a élu domicile dans cette montagne pour vivre en solitaire. le jeune garçon grandira dans la tradition du Bushido, le code du guerrier japonais.

Très bonne découverte, ce premier tome des Chroniques de l'érable et du Cerisier est très prometteur et déjà rempli d'action. En plein dans un Japon nouvellement pacifié, on suivra Ichiro dans sa quête initiatique commençant de sa montagne isolée jusqu'à un théâtre de Kabuki dans une Edo en pleine expansion.

En plus de nous proposer une intrigue prenante et un protagoniste attachant, Camille Monceaux nous offre une totale immersion dans un Japon féodal et c'est captivant.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un roman jeunesse et historique, Les chroniques de l'érable et du cerisier, tome 1 : le masque de nô, de Camille Monceaux, lu en LC avec Mladoria et Tatooa, que je salue au passage !

-T'es à peine à la bourre pour la critique, ça fait plus d'une semaine que tu l'as fini, t'es en plein Jeu de la Dame.

-Ouais, ben, ça fait plus d'une semaine que je n'ai pas le temps de me poser pour scriber, alors pouet-pouet, Méchante Déidamie.

Or donc Ichirô est un enfant trouvé dans une coque de biwa, un instrument de musique, avec pour tout bien une chaîne en or munie d'un médaillon en forme de feuille d'érable. Il est adopté et élevé par Oba, une vieille femme au service d'un guerrier, et par ledit guerrier qui lui enseigne la voie du sabre. Tous trois vivent paisiblement, loin des gens, dans la montagne. Hélas, cette tranquillité ne durera pas…

Pour commencer, j'ai adoré l'aspect immersion dans la vie quotidienne. Les premiers chapitres fourmillent de détails sur les rituels auxquels se plie cette petite famille : le rythme des saisons, des fêtes, la cuisine, les études, l'entraînement, les explorations en forêt, les vêtements… l'illusion fonctionne, et ma fascination pour le Japon s'est trouvée enchantée !

-Et moi, pour continuer, qu'est-ce que j'ai trouvé ça long ! Des chapitres entiers pleins de contemplation, dans lesquels il ne se passe rien, mais rien ! Ichirô étudie, va au temple, s'entraîne… pas d'action palpitante ! Quel ennui, mes dieux, quel ennui !

-Oui, le début est lent, en effet… cependant, pour la jeunesse, le roman représente une jolie porte d'entrée dans l'histoire et la culture japonaises ! Car oui, nous nous trouvons en plein roman historique et j'en ai été fort surprise !

Je ne vous l'ai jamais dit : j'apprécie fort un manga titré le chef de Nobunaga, où un cuisinier moderne se retrouve propulsé au XVIe siècle et est embauché par Oda Nobunaga, un chef de guerre plus qu'ambitieux. Ce manga met donc en scène une foultitude de personnes ayant réellement existé (avec de magnifiques moustaches en ce qui concerne les persos masculins), notamment le Singe, homme de confiance de Nobunaga.

Lorsque j'ai commencé le masque de Nô, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, et tomber sur Nobunaga et le Singe, bien que tout juste mentionnés, m'a fait l'effet de retrouver de vieux copains de lecture : « Hey, vous êtes là, vous aussi ? Hiiii, chuis fan, j'ai suivi vos aventures jusqu'au tome 20 ! »

-Et allez, elle refait sa groupie… moi, je suis un peu plus réservée sur les personnages, justement ! Et j'ai eu parfois l'impression de lire des Français déguisés en Japonais. Oba, à un moment, s'emporte et crie sur le maître et j'ai pensé : « Euh, ça se fait, au Japon, ça ? Surtout à ce siècle-là ? »

-Peut-être qu'elle peut justement parce qu'elle représente plus une maman aussi bien pour Ichirô que pour le maître… et encore une fois, pour la jeunesse, ça peut marcher…

-Ouais. Je suis dubitative, mais pourquoi pas.

-En dernier lieu, j'ai adoré le voyage à Edo, les rues, les ponts, les boutiques et le théâtre. Je craignais que les malheurs d'Ichirô ne prennent trop de place, mais Camille Monceaux évite l'écueil « Je suis sans famille et je m'appelle Rémi ».

-Moi, je te préviens, je suis d'accord avec Tatooa : si le côté « princesse en détresse » dure trop longtemps, je me fâche.

-D'accord, tu te fâcheras.

Malgré quelques réserves, le masque de nô reste un roman agréable et dépaysant ! J'en suis sortie avec une furieuse envie de me documenter davantage sur les traditions théâtrales japonaises. »
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Lecture commune avec Mladoria et Deidamie sur le mois de mars, j'avoue avoir eu quelques "sueurs froides" dans les premiers chapitres.

C'était assez lent et très descriptif. J'ai d'assez mauvais souvenirs de bouquins d'auteurs japonais qui ne m'intéressaient pas (il y a quelques temps), pour ces mêmes raisons. Comme ceci n'est pas ma tasse de thé, j'ai eu un peu peur de m'ennuyer sur les plus de 400 pages du livre.

Mais finalement, aussitôt qu'Ichiro part de sa maison "natale", alors cela devient plus intéressant, de mon point de vue.

Nous sommes donc dans les débuts des années 1600, au Japon, puisque quand Ichiro est grand à Edo, l'armée des samouraïs du Shogun part pour le siège d'hiver d'Osaka, c'est en 1614.
Le rapport avec le titre n'apparait qu'assez tardivement dans les chapitres. C'est à partir du moment où Ichiro/Tomo rencontre Daichi, l'auteur de théâtre désargenté et malheureux en amour, que l'auteur va nous conter la naissance du théâtre kabuki, et la rivalité entre "troupes d'actrices", et "troupes d'acteurs" de kabuki, ainsi que la "rivalité" entre théâtre traditionnel "Nô" et Kabuki. Elle nous décrit tout cela de façon assez précise, au travers des aventures d'Ichiro, et j'ai trouvé cela vraiment intéressant, et fait plutôt finement. L'écriture reste simple et abordable, sans fioritures excessives, ce qui me convient plus qu'une recherche de style artificielle...
Les personnages sont attachants, Daichi, Shin, le maître, et les personnages "négatifs" plutôt bien caractérisés.

Tout le côté "mystère" avec "le masque de Nô" est, de fait, un peu naïf, et relativement barbant, mais ça ne reste que mon point de vue, car sans lui, point d'histoire à rallonge et point de nécessité de suite. Cela n'aurait nui en rien de n'avoir qu'un one-shot nous racontant une histoire de rônin samouraï orphelin, mais l'auteure semble avoir un autre but en tête...

Je ne sais pas trop si je lirai la suite, car ce roman d'initiation risque de tourner dans la suite au classique "je vais sauver tout le monde, et ma princesse aussi", mais bon peut-être me trompe-je, j'attendrai les avis sur le tome 2, histoire de ne pas lire ce que je n'ai pas envie de lire, lol...

Bref, c'était un bon moment de lecture, agréable, plutôt sain, pas trop glauque (juste un peu), pile poil ce dont j'avais besoin en ce moment.

Merci les filles, même si ça n'a pas tellement été une LC, pour le coup... Je l'ai fini plus tôt que prévu, et je m'en excuse, mais je voulais le finir avant de commencer autre chose, car j'ai déjà trop de livres en cours.
Bisous à vous.

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Difficile de rester à cet objet : la couverture légèrement gaufrée avec cette estampe magnifique à laquelle s'ajoutent les tranches illustrées d'un motif oriental, ce livre m'a plu au premier regard.

Immédiatement, l'imagination se met en place. On voit ce Japon médiéval, ce monde de samouraï. Une époque que je connais peu et qui me fait sortir de ma zone de confort tout en m'intriguant réellement.

Le récit tourne autour d'Ishiro, orphelin confié à un senseï ermite dans une montagne. Son enfance à apprendre la voie du sabre est vite suivie d'une adolescence plus difficile faite de mendicité dans les rues d'Edo. On ne peut que s'attacher à ce personnage au sens aigu de la justice et de la morale. D'autant que sa naissance est bien mystérieuse.

Pour autant, comme de coutume, j'ai eu la désagréable habitude de projeter mes propres envies dans le récit. Si bien que j'ai été un peu décontenancée de voir que l'on s'éloignait du sujet initial qui était la formation de samouraï. Cet état de fait a rendu la lecture du milieu de ce livre quelque peu entravée. J'admets avoir perdu l'envie de le lire, cherchant réellement quel était l'enjeu, le but de ce récit. Si une fois achevé, on comprend les tours et les détours, il faut bien reconnaître qu'il y a une différence de rythme très prononcé entre les différentes parties du livre. Autant j'ai adoré le début et j'ai été happée par la fin, autant j'ai freiné des quatre fers pendant le tiers intermédiaire du récit...

Pourtant il faut reconnaître que la plume de Camille Monceaux est belle et poétique. On sent la passion de l'autrice pour cette civilisation. Des passages m'ont émue. Les personnages sont, en outre, attachants à leur manière. Notamment Shin et Hiinahime.

En outre, ce fut l'occasion pour moi d'en apprendre plus sur cette civilisation du Japon médiéval : les samouraï et les courtisanes, le théâtre nô et le kabuki, les castes réservés aux grands seigneurs, le mouvement antichrétien et en toile de fond cette lutte politique entre le Shogun et l'héritier dont on a usurpé le pouvoir.

Après une fin trépidante, l'épilogue finit de nous harponner. Nul doute, je lirai la suite.
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Ichirô est un enfant abandonné qui va grandir au Japon dans un endroit isolé de la montagne auprès d'un vieux samouraï et de sa servante. Beaucoup de mystères autour de son maitre qui lui apprend la voix du sabre mais ne parle jamais de son passé. Jusqu'au jour où celui-ci les rattrape ....
J'ai adoré ce premier tome, déjà car il se déroule au Japon, ce qui me fascine toujours mais en plus lors d'une période troublée du XVIéme siècle, alors que le Shogun est contesté par une minorité et que le christianisme est interdit. Un contexte dans lequel va évoluer notre jeune Ichirô, que l'on va voir grandir sous nos yeux, se battre pour survivre, s'interroger sur ses origines et chercher vengeance. Beaucoup de pistes et de sujets ouverts dont j'ai hâte de connaitre la suite ! Je suis déjà attachée et conquise par les personnages !
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Dans un Japon entre deux âges, un orphelin est recueilli par un mystérieux ermite, samouraï reclus. Ignorant tout de ses origines, le garçon grandit en suivant la voie du sabre, jusqu'au jour où le passé de son maître refera surface.

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Après avoir trop attendu à poster mon avis, c'est la panne sèche.
Je vais essayer quand même de poser des mots sur ma lecture.
Alors commençons par le commencement : je ne savais rien d'autre de ce livre que son titre et la mention "si vous avez aimé le Clan des Otori..."
C'est donc assez surpris que je me retrouve transporté dans un décor de contreforts de montagnes Japonaises, une maison isolée, un petit sanctuaire abandonné, et un bébé abandonné également. S'ensuit une période de mystère durant laquelle je me questionne sur ce mystérieux enfant, sur ce mystérieux samouraï qui le recueille, sur le moment où le récit va passer d'apprentissage presque bucolique à aventure sordide... car derrière le tableau plutôt tranquille et reposant, on sent les multiples ouvertures par lesquelles le malheur va pouvoir frapper. Une vieille servante trop attachante, un maître trop mystérieux, un enfant trop protégé... et au bout de quelques chapitres, c'est effectivement l'enchaînement des tuiles. La fuite, la multiplication des mystères et des questionnements (bon, j'ai pas trop trop suivi les problèmes féodaux de successions, de fils de truc exilé, de chef militaire trahi... c'est le seul point sur lequel je trouverais à redire, et si c'est fait exprès pour laisser planer le doute sur la fidélité des protagonistes, j'espère qu'on aura droit à une réexplication quand on apprendra la vérité, et j'espère surtout qu'on n'aura pas le droit à un climax "montagne-souris" où l'on apprendrait qu'Ishiro a suivi des chimères...).
S'ensuit la fuite, la rencontre et la ville, la ville avec ses problèmes et ses règles. Encore une fois, lorsque choses s'arrangent en surface l'ombre des problèmes plane.
Le tournant du roman, avec l'apparition du théâtre Kabuki et du fameux Masque de Nô m'a surpris. J'ai apprécié voir notre jeune héros s'affirmer, trouver sa place, même si je regrette légèrement le caractère capillotracté de la rencontre avec celle qui bouleversera le cours de sa vie.
Le twist est complètement inattendu et m'a énormément surpris, mais certainement du fait que je connais mal la période et la culture en question.
En filigrane : racisme, xénophobie, repli sur soi et histoire du Japon de cette fin de moyen-âge, l'arrivée des premiers chrétiens coïncidant avec des promesses de changements.
Sur ce point, le tome deux devra nous dire si l'histoire s'éloigne de l'Histoire. J'ai été satisfait que la page d'Edo se tourne et que notre héros reparte à l'aventure, en quête de réponses.
J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'une série en quatre tomes, ce qui promet encore de nombreuses surprises, j'espère que l'intérêt ne s'essoufflera pas ;)
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Après avoir tourné la toute dernière page des "Chroniques de l'érable et du cerisier", j'ai été égratignée, assaillie par le désir de le recommencer une seconde fois et de m'y plonger encore, de m'en délecter jusqu'à plus soif, d'en vider la coupe jusqu'à la dernière goutte, jusqu'à l'ivresse.
C'est qu'il y a longtemps que je n'avais pas eu un coup de coeur de cette intensité là!
Il y a dans "Les Chroniques de l'érable et du cerisier" tant de beauté, de poésie, tant de souffle! Tant de virtuosité et d'intelligence aussi!
La langue et l'univers de Camille Monceaux m'ont conquise irrémédiablement et j'ai rendu les armes comme Troie en son temps, la résistance en moins et je voudrais être conquise encore.

Ce premier opus de ce qui sera, à n'en pas douter, une saga sublime s'enracine dans le Japon du XVII°siècle, au temps des samouraïs et de la toute puissance du shogun, au temps aussi où le théâtre kabuki tentait de s'élever et de grandir, à l'ombre jalouse du théâtre Nô.
Le jeune Ichiro n'a jamais connu ses parents et il a été recueilli par un mystérieux samouraï et sa fidèle domestique qui l'élèvent comme le fils qu'ils n'ont pas eu sur une montagne isolée, loin de la fièvre des hommes et d'Edo, la capitale grouillante de vie et d'activité.
Le maître entreprend d'enseigner à l'adolescent la voie du sabre, un art aussi exigeant que courageux qui plait infiniment à Ichiro. La vie sur la montagne s'écoule paisiblement au rythme des saisons jusqu'au jour où tout bascule.
Ichiro doit alors accepter de tourner le dos à son enfance, morte une nuit d'orage et partir affronter les hommes et son destin.
Tout cela n'ira pas sans heurts ni souffrances, mais qui sait si la vérité n'est pas au bout du chemin?

Tout d'abord, il me faut évoquer l'écriture de la romancière portée par la grâce, teintée de poésie, puissamment évocatrice. En une phrase, une ligne même, elle sait dire la lumière du soleil, le bruit de la pluie et la morsure du froid.
Avec un lyrisme ciselé et qui n'exclut ni l'élégance ni la sobriété, elle explore et dit les sentiments des personnages avec brio, tout en déployant un récit intelligent et ô combien captivant!

"Les Chroniques de l'érable et du cerisier" fait partie de ces histoires enchanteresses, subtiles et trop rares où rien ne manque.
On se laisse happer, hypnotiser, conduire...
On attache nos pas à ceux d'Ichiro et des personnages -si attachants- qu'il rencontre-, on le suit des montagnes mystiques à la grouillante Edo. Ses combats deviennent les nôtres et ses amours aussi.
C'est un roman qui relève presque de l'incantation, de la mélopée, comme une de ces musiques qui commencent à pas de loups avant de monter tutoyer les tempêtes et de s'achever dans un fracas d'étoiles. Comme l'ouverture de "Lohengrin" ou la bande originale de "Braveheart".

Et dire qu'il faut attendre la suite...
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Intriguée par sa comparaison avec l'excellente série « le Clan des Otori » et attirée par la sublime couverture proposée par les éditions Gallimard Jeunesse, je me suis plongée dans le premier livre de la trilogie « Les Chroniques de l'érable et du cerisier » de Camille Monceaux et je ne suis pas déçue !

Japon, XVIIème siècle. Abandonné peu après sa naissance, Ichirô est adopté par un homme mystérieux au passé de samouraï et vit des années paisibles auprès de ce père de substitution et de sa fidèle domestique Oba, dans une demeure isolée, en plein coeur des montagnes japonaises. Très vite, le jeune garçon apprend à lire et écrire, participe aux tâches ménagères et est initié par son maître à la très exigeante voie du sabre. Cependant, le destin d'Ichirô bascule à la suite de l'assassinat de son maître. Fuyant son passé, il n'a d'autre choix que de se rendre à Edo avec une idée en tête : venger la mort de son père adoptif…

Si je dois avouer avoir eu des difficultés à m'immerger dans le récit au cours des premières pages, la suite de ce premier tome m'a en revanche totalement séduite ! La plume de l'auteure, en particulier, m'a envoûtée, par le biais d'un style raffiné, travaillé et délicat, ainsi que par une narration qualitative, alternant entre dialogues et descriptions. Ichirô est un héros auquel il est difficile de ne pas s'attacher, tant ses qualités sont honorables et sa quête juste.

Malgré une introduction trainant en longueur, la partie consacrée à l'enfance était nécessaire afin de révéler les origines de l'histoire d'Ichirô, tout en nous berçant par l'évocation des plaisirs de l'enfance, le passage des saisons, les traditions partagées par une « famille » du XVIIème siècle. Néanmoins, les parties suivantes, où l'on suit Ichirô à Edo, sont mes préférées : de la naissance d'une amitié solide aux représentations de pièces de théâtre, en passant par les prémices d'un amour interdit, la vie d'Ichirô (devenu Tomo) est plutôt tumultueuse !

Le second tome occupant déjà ma bibliothèque, il ne me reste donc plus qu'à le découvrir à son tour, afin de poursuivre l'histoire d'Ichirô et sa quête dangereuse, au temps des samouraïs…
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Ichirô, jeune orphelin, grandit à l'abri des montagnes, entouré d'un maître et de sa femme de maison. L'un lui apporte la sagesse et la rigueur de la voie du Sabre, l'autre la tendresse, la sérénité et la richesse du quotidien malgré une routine plutôt austère.

La première partie est extraordinaire et typique d'une littérature jeunesse de qualité : la narration de moments chaleureux d'une tendresse telle que l'on a envie d'intégrer ce foyer peu courant, de profiter des moments d'apprentissage et de partage.
Camille Monceaux parvient à merveille à retranscrire ce sentiment de sécurité qu'offrent Oda et le maître à Ichirô.

Toutefois, ce quotidien, on le sent, mène à un but précis : celui de préparer l'orphelin à quitter un jour cette vie solitaire.
Irrémédiablement, dans la douleur, il rejoint la ville d'Edo, et c'est tout de suite plus chaotique.

D'un monde protégé, semblable à celui d'un conte, nous passons à la rudesse et la violence des rues de la ville. Là-bas, paradoxalement, c'est la solitude qui règne et bien plus fort qu'au creux d'une montagne. Il faut apprendre, désormais, à se méfier de ceux qui maîtrisent l'art du sabre.

L'apprentissage d'Ichirô sera multiple, de la survie à la découverte d'une nouvelle culture. Car la ville va dévoiler ses atout, ses artistes du théâtre Kabuki, et au-delà même, l'histoire médiévale du Japon avec la chasse aux chrétiens.

Le passage de la campagne à la ville offre l'impression de passer du théâtre No au théâtre Kabuki : passant ainsi de la lenteur d'une vie ascétique au foisonnement du quotidien urbain, de la tradition à la modernité, de la sobriété au faste des costumes.

Et, contre toute attente, dans cet univers a priori masculin, la part est belle pour les personnages féminins !
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Ichirô a été recueilli par un maître du sabre qui vit dans des montagnes reculées. Son enfance est heureuse entre l'homme et une vieille servante. Même le dur apprentissage de la voie du sabre et l'instruction complète que lui donne son bienfaiteur sont des bonheurs. « Un sabre fait maître mille sabres. » (p. 18) Un soir, tout bascule quand des hommes tuent son maître pour s'emparer d'un sabre magnifique. Ichirô est encore un enfant, mais il jure de venger l'homme qui l'a élevé et aimé, mais surtout d'empêcher le shogun de mettre la main sur cette arme. Il commence une longue errance solitaire qui le mène à Edo. Dans les rues de la capitale, il n'est qu'un jeune vagabond de plus jusqu'au jour où il rencontre le poète Daichi et découvre le jeune théâtre Kabuki. Auprès des actrices et des courtisanes, la vie est plus douce et Ichirô semble oublier sa promesse. « Je devais me rendre à l'évidence : je n'étais pas plus prêt de retrouver l'assassin de mon maître qu'au jour de mon arrivée à Edo, trois ans plus tôt. » (p. 282) Sa rencontre avec la mystérieuse Hinahime lui rappelle le serment qu'il a prêté devant la maison de son enfance ravagée par les flammes.

Que ce roman est long... et ce n'est qu'un premier tome ! le héros passe d'aventure en aventure sans que cela semble avoir de sens. Il est jeté en prison, en est libéré, affronte des voyous des rues, manque d'être vendu comme esclave, devient vendeur de saké, puis acteur. Tout ça sur fond historique de répression des catholiques et de souvenirs traumatiques de guerre menée par le shogun des années auparavant. le caractère rocambolesque, presque feuilletonnesque, du roman ne me dérangerait pas si j'arrivais à m'attacher au personnage, à éprouver de la compassion pour lui. Hélas, il m'a agacée la majorité du temps. Je vais m'en tenir là pour ce roman, sans lire les tomes suivants.
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