Livre écouté en audio sur Audible
Bon... Je n'aime pas trop faire des retours de lecture en demi-teinte mais j'avoue que là, c'est une déception.
Je suis une grande fan de
Bernard Minier et j'ai adoré la série de Martin Servaz, je n'attendais qu'une chose, c'était de le retrouver. Mais là, clairement, l'auteur m'a perdue.
Le pitch : un homme est retrouvé mort dans un hôpital psychiatrique, Servaz est en charge de l'enquête. En parallèle, nous suivons Judith, une jeune étudiante en cinéma qui va rencontrer Morbus Delacroix, un génie du film d'horreur, pour travailler sa thèse. Petit à petit, le monde du cinéma horrifique va se mêler à l'intrigue et Servaz va être plongé dans une enquête qui sera bien plus difficile que tout ce qu'il a connu avant.
Je dois reconnaître à l'auteur qu'il excelle dans une chose, c'est le rythme. Encore une fois, ici, pas de temps mort, les chapitres s'enchaînent, l'horreur est parfois à son comble et il n'épargne pas ses héro•ines... Je dois aussi reconnaître le travail considérable réalisé pour donner du crédit à ce monde du cinéma d'horreur, la culture acquise et transmise par
Bernard Minier pour nous plonger dans le sujet et créer une ambiance oppressante.
Oui, mais voilà... À vouloir trop en faire, l'auteur nous noie dans les références cinématographiques, les descriptions de films d'horreur. Alors, certes, c'est intéressant mais c'est too much pour moi. Je n'ai pas lu ce livre pour tout savoir du cinéma d'horreur mais pour suivre une enquête. Et l'enquête justement en pâtit, je m'attendais à quelque chose de plus élaboré et finalement, on tombe un peu dans le cliché et la facilité.
Et en parlant de clichés, j'en ai eu ma dose dans ce livre, et notamment les clichés misogynes. Pourquoi toujours faire référence au physique des femmes qui sont toutes belles à tomber (sauf Samira qui a un corps de déesse mais un visage hideux, on nous le répète à chaque fois) ? Si vous cherchez la définition du male gaze, en voici un très bel exemple. Je passe sur les clichés du policier qui ne souffre aucune douleur et qui fait fi de toutes les procédures. Si j'avais déjà remarqué tout cela avant, ça ne me gênait pas trop mais là, c'est trop voyant, trop appuyé. Et pourquoi choisir des noms aussi tordus pour les personnages de ce thriller ? À croire qu'il faut être bizarre pour travailler dans le monde du cinéma d'horreur...
Je n'ai pas bien compris non plus l'intérêt des passages liés au prêtre, ça n'apporte pas grand-chose, de la même façon que j'ai trouvé que l'enquête n'avançait pas bien vite au début, même si les choses se sont améliorées par la suite.
Bref, si j'avais adoré les précédents opus, je sors de cette lecture assez déçue. Alors je ne m'avoue pas vaincue, mais il est clair que si la prochaine enquête de Martin Servaz est aussi poussive, ce sera sans moi pour les suivantes.