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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La littérature fantasy, ici il s'agit même plutôt de steampunk, propose parfois des univers originaux qui renouvellent l'intérêt de lecture, pari gagné avec ce titre qui se démarque de belle façon.
Pour ce qui est du contexte, il faut s'imaginer une ville flottante constituée de centaines de navires assemblés, une ville qui bouge lentement mais est néanmoins mobile. Cette "ville", nommée "Armada" est dirigée par les deux seigneurs scarifiés, un couple énigmatique que l'on surnomme aussi "les Amants", ils sont assistés d'Uther Dol, un mercenaire qui possède une épée d'un genre très particulier.
Ce peuple de l'eau obéit aux lois de la flibuste et vit de la piraterie, cela dit, le but poursuivi par les dirigeants d'Armada est d'une toute autre nature, il est question d'une quête, "la recherche d'un lieu légendaire sur lequel courent les mythes les plus fous."
"Jeune traductrice de langues oubliées, Bellis fuit Nouvelle-Crobuzon à bord du Terpsichoria en route vers l'île Nova Esperium. Arraisonné par des pirates, le navire est conduit vers Armada..."
Ainsi débute l'histoire, les talents de Bellis vont permettre à cette quête insensée de prendre corps, le voyage s'annonce bien sûr dangereux, on en n'attend pas moins.
J'ai aimé ce petit pavé pour les raisons citées plus haut, mais aussi pour la qualité de l'écriture et du scénario, il s'agit, et c'est à noter, d'un "one shot".
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Lorsqu'elle embarque à bord du Terpsichoria pour fuir sa cité d'origine, Bellis Frédevin n'imagine pas que son exil la portera bien au delà des mers et territoires connus. Seulement après à peine quelques semaines de navigation, le navire est arraisonné par des pirates qui s'emparent manu militari des passagers pour les débarquer dans un endroit hors du commun. Cet endroit, c'est Armada, formidable cité flottante constituée d'un agrégat de bateaux en tout genre, dont Béliss et ses compagnons d'infortune sont désormais les citoyens forcés. L'acclimatation est rude pour cette experte en langues étrangères particulièrement attachée à sa ville d'origine, d'autant plus que la cité-pirate connaît au moment de son arrivée des bouleversements sans précédents. C'est qu'il n'est désormais plus question pour les forbans de se limiter à piller les mers et les côtes ! Aujourd'hui, la ville flottante se lance dans un projet beaucoup plus ambitieux : capturer un advanç, cette créature marine légendaire aux proportions gigantesques, et atteindre grâce à elle les confins du monde connu. Cet univers de Bas-Lag, cela fait maintenant plusieurs fois que China Mieville y revient. D'abord avec « Perdido Street Station » qui se focalisait justement sur la ville natale de l'héroïne, Nouvelle-Crobuzon, puis avec « Les Scarifiés » dont il est question ici, et de nouveau quelques années plus tard avec « Le Concile de fer » (l'occasion d'un retour à Nouvelle-Crobuzon). Autant de romans qui se sont vus décerner une multitude de prix plus prestigieux les uns que les autres, du Locus au Grand Prix de l'Imaginaire en passant par le British Fantasy Award ou le Prix Arthur C. Clarke. Et on comprend sans mal pourquoi.

Le principal point fort du roman est indéniablement son univers ultra développé avec lequel, il faut bien l'admettre, on met quelques chapitres à se familiariser. Des suppléments visant à aider le lecteur novice à se dépatouiller avec la multitude de termes faisant référence à tel lieu, telle race ou telle réalité (carte, glossaire, dramatis personae...) n'auraient notamment pas été de trop. Mais une fois l'acclimatation réalisée, quelle claque et surtout quelle cité ! Organisation quartier par quartier, noms et formes des navires abritant qui un marché, qui des habitations ou qui un parc, règle stricte de circulation des ouvrages papiers, fonctionnement de la presse, corps de métiers se partageant le travail sur et sous l'eau... : pas un aspect n'est laissé de côté par China Mieville qui fait de cette ville flottante d'Armada le véritable protagoniste de son roman. Si c'est avec un désespoir bien compréhensible que l'héroïne découvre peu à peu sa nouvelle patrie, le sentiment du lecteur est quant à lui plus proche de l'admiration béate. Pas un endroit de cette cité qui n'enflamme l'imagination. La selenef du Brucolac, formidable bateau se mouvant grâce aux vents de lumière lunaire, les aeronefs survolant Armada, le quartier hanté dans lequel rode on ne sait quelles créatures, les arènes, les rayonnages de la bibliothèque s'étalant de cale et cale, le parc de Lafflin et ses plantes exotiques ayant totalement recouvert au fil des siècles leurs supports nautiques... : tout est follement original et follement grisant. N'aller cependant pas croire que la cité d'Armada, pour exceptionnelle qu'elle soit, est tout ce à quoi se limite l'univers de l'auteur, bien au contraire.

C'est que l'héroïne en fait, du chemin, depuis Nouvelle-Crobuzon et la Baie de fer ! Il y a par exemple la ville de Salkrikaltorville peuplée d'humains et de Cray (créatures mi-hommes, mi-crustacés) et donc possédant des habitations et des commerces aussi bien sur que sous l'eau. Et puis il y a l'expédition de Silas Fennec sur la Mer de Crogourd chez les Strangulots, et celle de Bellis sur l'île des redoutables Anopheliae, sans oublier les mois de navigation par delà l'Océan Démonté jusqu'à l'Océan Caché à la faune et flore exotiques (« Tanneur réfléchit à toutes les choses qu'il lui reste à voir. Tout ce qu'on lui a dit exister là, dans l'océan. Les vaisseaux fantômes, les nefs fondues, les îles de basalte. Les plaines de vagues pétrifiées à l'eau grise et solide, où la mer est morte. Les lieux où elle bouillonne. le séjour des Auspicins. Les tempêtes de vapeur. La Balafre. »). Un autre des aspects parmi les plus développés de l'univers de China Mieville est sans aucun doute son bestiaire, chose à laquelle j'ai toujours été particulièrement sensible. Ecaillots, Cactacés (hommes-cactus), fulmen (élémentaux de foudre), strangulots, gigantoplaque... : voilà un petit échantillon des différentes espèces que vous pourrez croiser au cours de votre lecture. Sans oublier les Recrées, ces hommes condamnés pour un quelconque larcin à subir des transformation physiques constituant la plupart du temps en des greffes d'appendices appartenant à d'autres espèces (l'un des protagonistes, par exemple, est un homme-poisson doté de tentacules et de branchies suite à une succession d'opérations douloureuses). Vous l'aurez compris, l'univers de China Mieville regorge de surprises et c'est avec un plaisir presque enfantin que l'on saute d'une découverte à une autre, chacune plus étonnante que la précédente.




Avec un monde d'une telle richesse, il fallait une intrigue à la hauteur et là encore c'est un sans faute pour l'auteur. En dépit de ses impressionnantes neuf cent pages, le roman ne souffre en effet d'aucun passage superflu. Pas de ralentissement dans le rythme, pas de digressions : tout est utile au récit et absolument tout est passionnant à suivre. L'intrigue est ainsi ingénieusement construite puisque, dès que le lecteur pense avoir atteint le coeur de l'histoire, l'auteur parvient par divers effets de manche à relancer son récit sur une nouvelle piste encore plus enthousiasmante. On doit également à China Mieville des retournements de situation stupéfiants car totalement inattendus mais pourtant tout à fait cohérents avec les éléments que les personnages avaient jusque là pu réunir. Certaines scènes se révèlent ainsi particulièrement marquantes pour le lecteur amateur d'aventures et d'exploration, qu'il s'agisse de l'attaque des terrifiantes femmes-moustiques de l'île d'Anopheliae ou encore de la plongée claustrophobique d'une poignée de scientifiques à bord de la nef exploratrice en eaux profondes d'Armada afin d'examiner de plus près le gigantesque monstre tractant la ville. L'auteur opte pour un style fluide, efficace à défaut de poétique. Tout juste pourrait-on reprocher quelques maladresses occasionnelles (dont j'ignore si elles sont imputables à l'auteur lui-même ou à la traduction) ainsi qu'un recours un peu déstabilisant lors des premiers chapitres à des termes pointus en matière de zoologie ou de botanique (pensez à garder un dictionnaire à côté de vous au début de votre lecture, vous risquez d'en avoir besoin !)

Il reste encore à aborder la question des personnages qui, toute proportion gardée, sont sans doute le point le plus faible du roman. Non pas qu'ils soient antipathiques, fades ou peu convaincants : bien au contraire. Seulement on prend très vite conscience que le véritable protagoniste du roman, c'est avant tout cette fameuse cité flottante et que les personnages auraient mérité d'être un peu plus étoffés. Bellis, par exemple, est une héroïne attachante et complexe dont on comprend sans mal les atermoiements mais de laquelle on peine pourtant à se sentir proche. Il en va d'ailleurs de même de la plupart des personnages, à l'exception notable du duo Tanneur/Shekel : le premier parvenant à toucher par sa bonté et son sens de l'adaptation, le second émouvant surtout à l'occasion de son apprentissage de la lecture, une expérience inouï pour ce jeune illettré qui réalise soudain tout ce à côté de quoi il est passé (« Il avait appliqué cette technique à d'autres sortes de mots. Il en était entouré. Les panneaux dans les rues commerçantes, derrières les vitrines, dans la bibliothèque et partout dans la cité ; sans compter toutes les plaques en cuivre qu'il avait croisé dans sa ville natale : une clameur silencieuse, à laquelle il savait qu'il n'y aurait plus moyen de demeurer sourd à partir de maintenant. Une fois venu à bout de son livre, il fut saisi de fureur. Comment se fait-il qu'on ne m'ait rien dit ? fulmina-t-il. Quel est l'enfoiré qui m'a tenu à l'écart d'un truc pareil ? »). On peut aussi regretter de voir certaines relations possédant un véritable potentiel être trop peu exploitées, qu'il s'agisse de celle entretenue par les Amants, les mystérieux dirigeants du district d'Aiguillau, ou de celle entre Bellis et Uther Dol, guerrier aux pouvoirs surhumains que l'on a bien du mal à cerner.

Avec « Les scarifiés », China Mieville continue d'explorer et d'agrandir son univers qui possède déjà une richesse incroyable tant au niveau de sa géographie que de sa faune ou sa flore. Doté d'une intrigue solide et pleine de surprises, ce pavé de près de neuf cent pages se dévore avec une avidité révélatrice du talent de l'auteur et du caractère immersif de son décor. Si les personnages ne sont peut-être pas tout à fait à la hauteur du reste (tout ne peut pas être parfait...), le roman n'en reste pas moins une formidable réussite qui mériterait presque le statut de chef d'oeuvre. Amateurs de récits d'aventure et de piraterie, ce livre est fait pour vous !
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Après Perdido Street Station, continuons notre voyage en Bas-Lag en compagnie de China Miéville. Sauf que ne trouvant plus la version française (toujours traduite par Nathalie Mège) Les Scarifiés, j'ai donc lu cette deuxième histoire, The Scar, dans sa version originale.
L'action démarre quelques mois ou semaines après les événements de Perdido Street Station. La milice ayant repris en main la ville, la narratrice fuit de peur d'être interrogée un peu trop durement sur ses accointances passées avec Isaac Dan der Grimnebulin, l'un des protagonistes du roman précédent. Rassurez-vous. À part une ou deux allusions les romans peuvent se lire de façon totalement indépendante l'un de l'autre. Ici, La Nouvelle-Crobuzon n'est que mentionnée. La ville principale y sera l'Armada, la cité flottante pirate qui va capturer le bateau où se trouve notre narratrice Bellis, un zoologue spécialiste d'espèces multidimensionnelles et un lot de ReCréés destinés à être esclave dans les colonies. Une fois éliminé le commandement du bateau, l'Armada ne laisse plus le choix aux passagers et à l'équipage : rejoignez nos citoyens ou bien…
Tout au long du récit qui raconte l'épopée de l'Armada voguant vers le bout du monde, ou The Scar (la Balafre) du titre original, Bellis va être le témoin récalcitrant des événements, refusant de donner sa loyauté à cette nouvelle ville et de rester coincée toute sa vie à son bord. Contrairement à d'autres personnages, comme Tanner Sack qui y trouve enfin un sens à sa vie et une certaine liberté, elle n'est active que sous la contrainte, manipulée par les événements et son entourage. Ce qui donne ainsi au livre un point de vue à la fois extérieur et au coeur de l'histoire qui diffère pleinement de la façon dont Perdido Street Station était construit.

Si le premier volume de la trilogie de Bas-Lag était un thriller urbain dans un monde fantastique, The Scar est une épopée navale. Ce récit contient tous les éléments d'une bonne histoire de pirate : une quête mythique, des batailles navales impressionnantes, des combats à coups de sabre, des iles lointaines peuplées d'êtres étranges (comme les anophelii si tragiquement terrifiants), des coups tordus et des trahisons en cascade. le tout vu principalement par les yeux d'une ex-universitaire linguiste et citadine jusqu'au bout de sa longue jupe noire. Donc aussi à l'aise dans cet élément qu'un poisson dans les sables du désert.
Dans sa description de l'Armada et de ses différents districts, China Miéville laisse libre cours à sa passion pour la politique dans les différents systèmes de gouvernance qu'il présente (avec une mention spéciale pour l'impôt très concret levé dans le district de Dry Fall). Il montre également un foisonnement de races qui reprennent en partie celles déjà rencontrées à La Nouvelle-Corbuzon et en présente d'autres. le tout se faisant toujours de façon très imagée et parfaitement cohérente. le résulta est que, même si Bellis est particulièrement remontée contre ce qui l'entoure, elle nous entraîne dans son sillage dans The Scar et nous donne à rêver un monde fascinant.
Lien : https://www.outrelivres.fr/t..
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Attention, ce billet ne contient aucun sens critique et transpire l'admiration béate.

Déjà, la couverture de Marc Simonetti est magnifique. Celles des deux livres de poche de PSS m'avaient hanté pendant des jours, mais ces deux visages scarifiés m'ont accompagné tout au long des 850 pages de ma traversée des Scarifiés. Je parle volontairement de traversée au long cours car la densité des romans de Miéville est réelle. Il m'arrive de bouffer un polar en une nuit, mais lire la prose de cet auteur me demande beaucoup plus de temps. Ça tient à ses descriptions, très imagées, aux ambiances qu'il arrive à créer. Miéville bombarde le lecteur de références, de noms, de concepts... Son univers est foisonnant, il faudrait presque dédier un Wikipédia à part entière pour documenter les races, les pays, les villes, les quartiers, les pratiques, les guerres de Bas-Lag. Pourtant, on est jamais perdu dans cet univers. Il a beau faire allusion au débarquement ancien d'une race ou à un royaume de femmes-moustiques qui a failli dominer autrefois le monde, il n'y a pas besoin d'explication savante pour savourer ces concepts. de même, la coexistence de la thaumaturgie, de la chymie, de l'électrycité ne donne pas l'impression d'être un mélange commerciale destiné à plaire à un maximum de lecteurs : ça fonctionne.

L'histoire ? Elle est la conséquence directe de Perdido Street Station puisqu'une ancienne petite-amie du héros de PSS fuit Nouvelle Crobruzon en bateau suite au merdier provoqué par les personnages du premier roman. Sauf que son exil se complique fortement quand elle est faite prisonnière par une étrange nation flottante : Armada. Ne comptez pas sur moi pour vous spoiler le scénario, mais à l'instar de PSS, des choses importantes se préparent en coulisse.

Que dire pour vous convaincre de lire China Miéville en général et Les Scarifiés en particulier ? Un inventaire à la Prévert peut être ? Des hommes-cactus aux muscles fibreux, des hommes-moustiques à la bouche en forme d'anus, des vampères qui font payer un impôt de sang, des hommes modifiés corporellement en guise de punition judiciaire, de la magie sordide qui a toujours un prix, des créatures d'un autre plan à l'appétit insatiable, du sexe réellement sado-masochiste...

Difficile d'apposer une étiquette sur les écrits de Miéville. C'est de la SF, oui, mais mâtinée de politique. d'horreur, de fantasy. C'est par moment un joyeux foutoir, une sorte d'auberge espagnole de l'imaginaire. Mais tous ces thèmes s'emboitent adroitement.

Je tiens au passage à tirer mon chapeau à Nathalie Mège, la traductrice de Miéville. Elle fait un travail admirable de création de néologismes et de toponymie en plus de rendre toute la subtilité linguistique du texte original.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Le rythme de l'histoire est souvent très lent, un peu comme la vitesse de déplacement d'Armada, car Miéville prend le temps de nous en imprégner totalement pour notre plus grand bonheur. J'avais peur que ce soit trop fou, trop violent et compliqué et que je n'accroche pas. Que nenni! On suit tous ces personnages avec un énorme interêt. La société inventée par Mieville est complexe, sans aucun repère avec la notre et on se noie dedans avec un immense plaisir! J'ai eu un moment de "flottement" entre les pages 200 et 250. Passé l'émerveillement du début je commençais à trouver le temps long...Et puis d'un seul coup l'histoire a décollé et le reste du roman, pourtant conséquent, se lit quasiment d'une traite! C'est un livre sombre, complexe et pas toujours facile à appréhender . Derrière tout cet imaginaire on peut aussi y voir une certaine critique de notre société. Ce roman est vraiment une perle, un merveilleux (au sens strict du terme) livre de littérature alternative, d'une inventivité sans limite. Bref un livre vraiment pas comme les autres, qu'il faut absolument découvrir.
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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(...) L'univers, oscillant entre la fantasy pirate et le steampunk, change radicalement des ambiances dérivées de l'univers de Tolkien. Il y règne une dose de technologie suffisante pour rendre crédible à nous autres, pauvres lecteurs rationnels, la possibilité d'une telle ville flottante et des projets titanesques qu'elle met en oeuvre, qui permet de rapprocher l'oeuvre de China Miéville de celle de Jules Verne. le tout saupoudré de thaumaturgie et autres sciences à demi magiques.
Et au milieu de ce récit, une femme dont les actes auront le même rôle catalyseur que ceux du héros de « L'Assassin Royal » de Robin Hobb. le récit alterne entre les évènements dont Bellis est témoin (voire actrice) et ses doutes légitimes quant à son avenir et les raisons des choix de chacun. le texte sait impliquer le lecteur dans les manipulations des puissants comme dans les craintes des Armadiens d'adoption, que ce soit lors de grandes batailles ou de malheurs plus intimes.

Vif, prenant, dépourvu de superflu et riche en surprises, on regretterait presque de ne pouvoir en lire d'une traite ses 850 pages. (...)
Lien : http://www.yozone.fr/spip.ph..
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Vous voyez Waterworld, le film pas bien avec Kevin Costner et son mulet ? Bah, c'est un peu ça, en mieux.

Bon, c'est mon 3e contact avec Miéville et je le dis d'entrée de jeu, mon coup de coeur. Une fois de plus, Miéville fait fi des codes et propose un univers fantasy-steampunk totalement original, pourtant parfaitement crédible. On est ici dans le même monde que dans l'excellent Perdido Street Station et ce livre pourrait être considéré comme un roman annexe, voire une sorte de suite, tout en étant "presque" totalement déconnecté des autres ouvrages. Exit la ville grouillante, bienvenue dans l'immensité de l'océan. Ah, et sur sa ville flottante, grouillante elle aussi. La fascination de Miéville pour la figure de la Cité transpire une fois encore et il sait là aussi lui rendre un splendide hommage. Cohérent, Miéville use de son style particulier pour décrire un monde foisonnant de vie, hanté plus qu'habité par des personnages qui toujours n'occupent que le second rôle. Car on l'a compris, l'héroïne des livres de Miéville, c'est la Cité. Que ce soit le Londres moderne du Roi des Rats, les cimes vertigineuses de Nouvelle-Crobuzon ou, comme ici, Armada la ville flottante pirate, la Cité a le premier rôle et ses personnages n'en sont finalement que des locataires.

Passionnant de bout en bout, foisonnant d'idées, extrêmement bien écrit, il s'agit pour moi du sommet de l'univers de "Bas-Lag", ce monde où Miéville a fait siéger sa fantasy.
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Certains diront que l'histoire est lente au démarrage mais c'est pour mieux nous immerger dans le monde qui nous entoure, portés par l'écriture foisonnante et inventive de l'auteur. Les descriptions des districts et de l'architecture d'Armada, des "créatures" de Bas-Lag et des moeurs de ceux-ci etc... on s'y croirait !
D'ailleurs, pendant ma lecture, j'ai plusieurs fois fermé les yeux pour visualiser l'environnement des personnages dont l'on suit le point de vue et c'est une très agréable expérience.

Si dans les précédents romans de l'auteur on pouvait regretter le manque de profondeur des personnages, relégués au second plan derrière l'histoire elle-même, on se rend compte dans Les Scarifiés à quel point China Miéville s'est amélioré.

On s'attache cette fois-ci aux personnages, dans les bons comme dans les moins bons moments, partageant leurs émotions et les épreuves qui se mettent sur leur passage. Qu'ils soient charismatiques comme Uther Dol ou le Vampère Brucolac, "simplement" hommes du peuple comme Tanneur Sacq ou Shekel ou bien maîtres d'Armada comme les Amants etc... Tous ont leur place et un rôle à jouer dans la petite comme dans la grande histoire d'Armada, ils ont des espoirs et des motivations différentes qui se révèlent au fur et à mesure et nous étonnent parfois.

Meilleur que Perdido Street Station, oeuvre majeure et magistrale à la frontière des genres, sortant des sentiers battus, Les Scarifiés est une épopée (maritime) fantasy mâtinée de steampunk et de SF qu'il faut absolument (essayer de) lire !
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Les Scarifiés a été défini comme un one-shot, mais l'on pourrait très bien considéré que ce roman est la suite de Perdido Street Station, car ces trois romans se passent dans le même univers – celui créé par China Miéville : Bas-lag - et surtout, à la même époque. Je conseillerais donc à ceux qui veulent lire les Scarifiés de commencer par Perdido Street Station.

Miéville ne revient pas sur les races déjà décrites dans Perdido, les Cactacés et autres Khépri apparaissent donc sans la moindre petite description, qui pourraient d'ailleurs paraître rébarbatives aux lecteurs de Perdido. Les autres pourraient se perdre au fil du récit. On retrouve aussi quelques petites références à Perdido et à ses personnages, mais qui sont quand même assez loin du fil conducteur. Mis à part cela, il est tout à fait possible de le lire en premier, les lieux et l'intrigue étant tout à fait différents.

On retrouve donc l'univers monstrueusement gigantesque de Bas-lag. Là où les romans précédents ne nous présentaient qu'une ville-état de ce monde, déjà bien assez vaste et hétéroclite pour qu'on s'y consacre autant de temps, Les Scarifiés nous présente le reste de ce monde, et plus particulièrement les mers et océans. On découvre donc de nouvelles races, toutes plus bizarres les unes que les autres, telles que les Cray ou les Anophilius, des végétariens lorsqu'il s'agit de mâles, ou des moustiques assoiffées de sang lorsqu'il s'agit de femelles, femelles qui donnent véritablement la nausée et la peur au ventre, ou encore des plus classiques, telles que les Vampères. On en apprend aussi plus sur la recréation. On « assiste » en effet carrément à une opération sur un sujet consentant cette fois, et c'est vraiment réussi.
Lien : http://www.over-booked.net/l..
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Deuxième roman de l'univers de Bas-Lag, Les Scarifiés est un roman de Fantasy de China Miéville dans lequel l'auteur mélange les genres et fait cohabiter magie, technologie et horreurs venues des mers pour décrire une cité pirate flottante composée de centaines de navires, Armada.
Bellis Frédévin, une fugitive de Nouvelle Crobuzon, est capturée par la ville mouvante, dont elle découvre peu à peu les usages et la volonté utopique plus ou moins hypocrite. En effet, si Armada libère les esclaves Recréés et les reconnaît comme ses citoyens, les objectifs démesurés de ses dirigeants, les Amants, requièrent l'obéissance et l'exploitation des citoyens, et doivent s'opposer à des forces brutales, à savoir les autorités de Nouvelle Crobuzon et les monstrueux Strangulots.
Si vous aimez la plume de China Miéville, la Fantasy moderne, le mélange des genres, les aventures marines, je vous recommande chaudement ce roman qui sera sans doute l'un de mes préférés de l'auteur !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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