Demain et pour toujours

Enver Hoxha. Son nom n'est jamais écrit dans Demain et pour toujours mais son ombre survole tout le livre de Ermal Meta, cet autocrate qui dirigea d'une main de fer l'Albanie, jusqu'en 1985, en faisant le pays le plus répressif et le plus fermé d'Europe, une sorte de Corée du Nord, de son époque. Avec un prodigieux sens du romanesque, le récit nous conte le destin rocambolesque d'un pianiste virtuose, à travers l'occupation allemande, Berlin-Est et l'Amérique, celle-ci sur des airs de jazz et de chagrin incommensurable. Une vie hors normes, rythmé par les coups du sort et de chance, et souvent, un peu trop, par des hasards invraisemblables. Mais on pardonnera aisément à l'auteur ces à-peu-près, tellement il réussit à susciter l'émotion (et à faire jaillir les larmes, avouons-le, à de nombreuses reprises) , tellement on s'attache à ce natif de la patrie de l'aigle à deux têtes, dont l'existence est un constant enchaînement de montagnes russes, ou plutôt albanaises. Impossible de lâcher le roman avant la fin, avec une préférence marquée pour les passages albanais, forcément très documentés, même si Ermal Meta a quitté son pays à l'âge de 13 ans pour l'Italie. Pourtant, malgré l'enthousiasme qu'il génère pour l'amateur de romans plus grands que la vie, le style de l'auteur n'a rien de renversant, bien au contraire, pêchant même dans des dialogues occasionnellement empreints de mièvrerie. En dépit de cela, Demain et pour toujours emporte sur les ailes de la fiction et ne cesse de faire frissonner. A l'heure où l'Albanie devient un pays de plus en plus prisé par les touristes (il le mérite, pour ses paysages de montagne, ses villages rustiques et ses bords de mer, et même pour ses bunkers datant de l'ère Hoxha, l'auteur de ces lignes a beaucoup aimé, il y a déjà 15 ans, et vous conseille le voyage), un roman tel que celui de Ermal Meta, un triomphe en Italie, ne peut être que chaudement recommandé.
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C'est un premier roman d'un auteur albanais, Ermal Meta, qui vit en Italie, il est aussi musicien.

Belle fresque romanesque et familiale, parcourant le destin chaotique de Kajan (personnage principal), de 1943 à 1991, en traversant l'Albanie, l'Allemagne de l'est et les Etats-Unis.

Le récit débute en 1943, à Ragam, dans un village du nord de l'Albanie, où Kajan, sept ans, vit avec son grand-père, pendant que ses parents communistes combattent l'envahisseur nazi.

C'est là qu'entre en scène Cornélius, un déserteur allemand, qui va être recueilli par le grand-père de Kajan. Cornélius va se lier d'une amitié indéfectible auprès du jeune garçon, et va lui enseigner le piano. Rapidement, Kajan se révèle être talentueux dans cette discipline.

A partir de 1945, l'Albanie débarrassée enfin des nazis, va entrer dans une des pires dictatures communistes.

Plus tard, Kajan va devenir professeur de musique, reconnu et célébré, il est invité à Berlin-Est pour un festival. Sa route va alors prendre un tournant inattendu… les années passent jusqu'à la fin 1989, la chute du Mur de Berlin, et la libération du pays natal de Kajan au début des années 1990...

Je ne veux pas en dévoiler davantage, afin de vous laisser savourer ce fabuleux roman addictif, aux multiples rebondissements, digne d'un grand film Hollywoodien. Ce roman pourrait faire un film grandiose !

Malgré une écriture simple de l'auteur, il y a beaucoup d'actions, aucun temps mort, mêlant suspense et émotion !

Entre espionnage, trahison, sacrifice, romance, tous les ingrédients sont réunis pour vous tenir en haleine et ne plus lâcher ce livre !

Sur fond de guerre froide, la destinée incroyable de Kajan, restitue l'histoire de ce petit pays peu connu, et pourtant victime de la folie des hommes, qui rappelle malheureusement la triste actualité de ces derniers jours…

Demain et pour toujours est un roman simple qui retrace une partie de l'Histoire (avec un grand H) de l'Albanie. C'est une Histoire que je connaissais mal, ce qui me rend le roman plus intéressant. C'est raconté par une écriture assez légère, qui manque un peu de style, mais en même temps ça rend le livre facile à lire.

J'ai bien aimé même si c'est les ressorts (les rebonds) de l'histoire (avec un petit h) sont un peu facile. J'ai apprécié la place de la musique dans la vie de Kajan. Finalement on pourrait dire que la vie de Kajan est un morceau de piano joué sur un morceau de papier (le livre) où sont dessinés les touches. J'ai préféré la seconde moitié du roman.

Merci à Babelio pour l'opération Masse Critique (sept 23) ainsi qu'aux éditions JCLatès.