Repulse Bay

French lover Télé ciné Obs/ Nouvel Obs 18/24 mai 2013
Une obsession amoureuse dans la moiteur toxique de Hong Kong. Un roman magnifique et douloureux. Jeudi, à 9h05 - France 2 Magazine : QU'EST DONC VENU CHERCHER ce Français sur le Dos du Dragon, nom donné à l'arête ondulante qui domine la baie de Hong Kong ? le narrateur est attiré par l'Asie, il entrevoit une autre existence alors que son ancienne piétine. Un appartement presque vide l'attend, une mission professionnelle floue, et une femme rencontrée aussitôt. Il éprouve un sentiment de liberté qu'il n'a pas ressenti depuis longtemps - «Ici, les jeux ne sont pas faits » - alors que la fleur carnivore se referme déjà sur lui. « Quelle est votre spécialité? -Je suis ma propre spécialité. » Elle est belle, froide, très entourée. C'est une actrice chinoise, un personnage public. Une célébrité en passe d'être convertie en marque. Un éblouissant caméléon qui devient ce que les autres veulent, en un clin d'ceil, parce que c'est sa nature. le Français plonge dans cette image qui l'attire comme un abîme. Il est pris par cette femme, envoûté par cette ville dont les capteurs témoignent d'un taux de pollution record, où l'humidité de l'air provoque une exaspération sensuelle. Tous les jours, il nage dans la mer de Chine et en ressort comme une lame trempée dans un bain acide (qui n'a jamais piqué une tête à Hong Kong ignore ce qu'est une eau toxique), prête à creuser le sillon, à fouiller la chair. Car c'est d'obsession amoureuse dont il est question, dans cette ville fantomatique et implacable, mais aussi des coulisses de la production communication, où des enchanteurs transforment en symboles des êtres sexués. Un premier roman douloureux comme un film de Wong Kar-wai, même balancement des corps, même étirement du temps. Mais ici la musique est postmoderne, sans nostalgie, d'une poésie dure comme un cristal. C'est à la fois très maîtrise et très désespéré. «Il ne faut pas plaisanter avec les femmes chinoises. » Nous n'en doutons pas.
ERIC DE SAINT ANGEL

Avec son premier roman, Repulse Bay, Olivier Lebé nous fait partager son amour pour Hong Kong. La ville, comme l'annonce la citation de George Perec en exergue, est l'héroïne de ce texte concis et dense. Mais ce qui rend ce livre remarquable, c'est aussi une réflexion très actuelle sur le pouvoir du fictionnel au coeur même de l'intime.

L'auteur conduit son récit par fragment, à la manière d'un journal de bord, écrit au présent et à la première personne. Touche après touche, on découvre un homme, ses fantômes, ses lignes de fuite, et ce n'est qu'à la toute fin du livre qu'il nous dira son prénom. Dès les premières pages, il rencontre Beverly C., actrice Hongkongaise mariée à un producteur américain qui manoeuvre dans l'ombre pour la propulser sur le devant de la scène internationale. Se noue une relation triangulaire qui déclenche chez le narrateur, une crise existentielle dont on comprend qu'elle était depuis longtemps à l'oeuvre. Les dérèglements climatiques fonctionnent dès lors comme la métaphore filée des dérèglements intérieurs. Dans son esprit, les enjeux de la carrière de Beverly et les reflets de sa vie publique se superposent progressivement à la réalité d'une relation amoureuse qui s'effondre dans “l'ordre de l'entertainment”. Pourtant, il parviendra in extremis à passer de l'autre côté des images pour la rejoindre.

Le style est sobre, précis, visuel. Les contours sont nets, et pourtant ce texte captive par ses clair-obscur, ses incertitudes et pour tout dire, sa poésie. Olivier Lebé possède ce qui distingue un auteur : une voix singulière.

Une belle couverture, soignée, le choix de la photo de première de couverture: une jeune chinoise à son miroir: excellent. L'écriture est claire, concise et pourtant poétique; très visuelle. On voit littéralement vibrer Hong Kong...
Et pourtant même si mon esprit me dit que c'est un très bon premier roman, mon coeur est clair: je n'ai pas aimé.
L'histoire d'un jeune français qui fuit on ne sait trop quoi: la famille, le poids des responsabilités ou peut-être simplement l'ennui...et accepte un travail de consultant en Chine afin, en analysant les requêtes des internautes , de dresse une "catographie de l'imaginaire collectif"; ce qui lui permet de découvrir l'importance économique de la peur grandissante des catastrophes naturelles et des changements climatiques. Il va rencontrer une splendide star montante du cinéma chinois dont il tombe amoureux et avec qui il va construire puis saccager une relation.
Je ne sais si c'est faute d'un format trop court ou autre chose mais je n'ai pas aimé le personnage. Ce genre de personne qui faute d'avoir des problèmes s'en crée, le genre qui, tel un enfant gâté, brise se jouets. Certains passage du livre m'ont accroché comme lorsqu'il évoque le suicide d'un de ses amis à la fin du roman mais dans l'ensemble je n'ai pas aimé .

Un très beau titre.
 Un étrange et fascinant premier roman.
Attraction et répulsion, entre un homme (le narrateur, français expatrié) et une femme (une sublime actrice chinoise) ; entre une ville (Hong-Kong) et cet homme jeune qui rejette son passé et ne s'autorise que de parcimonieux flashbacks sur sa vie occidentale.

Qui, pour baptiser d'un nom aussi négatif une station balnéaire huppée, sauf à vouloir y mettre de la pensée magique positive pour repousser au large de la baie ainsi nommée, les requins, les typhons, les indésirables ?
Le narrateur est-il visé par cet envoûtement, ou secrète-t-il lui-même le poison qui fait naître l'obsession du rejet ?

Olivier Lebé donne peu de clés pour comprendre son héros-narrateur. Pierre (c'est seulement à la page 151 qu'on apprend qu'il se prénomme ainsi) est une sorte de chercheur de fiction : l'analyse des requêtes d'information sur internet permet de dégager l'émergence de thèmes sensibles. Ce matériau sert aux jeux de simulation, ou pour alimenter en “prédictions” les grandes conventions internationales. Pierre travaille avec plus de résignation que d'enthousiasme sur le sujet-clé de la climatologie et des catastrophes météorologiques.

A partir de quelques indices énigmatiques l'auteur dresse le portrait d'un homme complexe, désabusé et pessimiste, peut-être paranoïaque. Il connaît pourtant bien la Chine, ses codes, ses énigmes. Il a choisi en connaissance de cause sa nouvelle vie. Tout lui paraît normal au début, même sa rencontre avec la magnifique Beverly C., et la passion qu'ils partagent. Les choses se défont et tournent lentement au cauchemar feutré avec la dérive de ses sentiments : agacement, peur, rivalité, abandon, solitude.

Poésie et nihilisme font paraît-il bon ménage en littérature. Je ne suis pas une spécialiste, mais l'originalité de ce texte sobre m'a touchée et m'obsède encore, plusieurs jours après sa lecture. le vertige du personnage est accentué par le décor et l'ambiance science-fiction de fin d'un monde. L'écriture d'Oliver Lebé rend palpable l'appel du vide existentiel au bord duquel son narrateur évolue.
Lien : http://tillybayardrichard.ty..

En partant à Hong Kong pour une mission professionnelle, Pierre -le narrateur- saisit l'occasion de fuir une vie européenne qu'il a prise en horreur. Il s'installe à Repulse Bay, une station balnéaire huppée de la côte sud de l'île de Hong Kong ou il rencontre Beverly C, une star de cinéma chinoise. Leur relation, la notoriété de Beverly, le magnétisme de la ville et son énergie équivoque le forcent à plonger en lui-même et à découvrir une liberté nouvelle.

Malgré un style plaisant, j'avoue m'être passablement ennuyé à la lecture de ce court roman.
Hong Kong y est magnifiquement peinte mais l'étalage des états d'âme et des questionnements du narrateur viennent gâcher le tableau.
Un roman sur le questionnement amoureux, la passion et la jalousie.
Certes, la teinte "asiatique" est dépaysante mais la magie romanesque n'opère pas.