AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791095909002
36 pages
Organic Editions (01/03/2019)
3.93/5   7 notes
Résumé :
C’est là qu’elle va leur laisser un signe. Qu’elle va leur dire qu’elle les aime, qu’ils font partie du monde, même s’ils l’oublient souvent, même s’ils s’agitent en permanence, même s’ils épuisent les arbres, même s’ils encombrent les plages, même s’ils parlent trop souvent et trop fort. Elle les aime mais ils ne lui imposeront plus rien.
Que lire après Les îles noiresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les Îles noires est d'abord un bel objet. C'est un album de format réduit (24 x 16 cm) de 36 pages, pourvu de couvertures à rabats formant un très judicieux et élégant hublot en couverture, contenant une nouvelle deSylvie Lainé et des illustrations de Philippe Aureille. L'ouvrage fait partie de la collection Petite Bulle d'univers d'Organic éditions, qui, ainsi que l'explique l'éditeur sur son site Internet, « se veut le terrain de rencontre entre un auteur et un artiste plasticien ».


L'album a été conçu à rebours du principe à l'origine de la majeure partie des ouvrages illustrés dans lesquels le texte précède l'image. Ici, l'auteure a conçu une trame narrative à partir des oeuvres poétiques de Philippe Aureille. le plasticien combine dans celles-ci diverses techniques (retouche et création graphique sur informatique, photographie, dessin…) afin d'insuffler une vie nouvelle, fantastique, à des éléments naturels en les transformant en d'étonnantes créatures hybrides paraissant issues d'un univers onirique.


Je trouve malheureusement la juxtaposition des images et du texte assez décevante visuellement. Les polices, en couverture, sur la ligne de dos, et surtout celle retenue pour le corps du texte en lui-même, une police sans empâtements épaisse et insipide, me semblent assez mal choisies. Cette dernière est, certes, aisément lisible sur les fonds texturés, mais je me serais attendue, pour ce type d'album graphique, à un travail plus poussé sur la mise en forme du texte, à la manière de ce que Dave McKean a pu faire en adaptant sous forme d'album la nouvelle de Ray Bradbury The Homecoming. La manière dont le texte est positionné sur la page, les changements de corps et de polices y jouent, tout autant que les illustrations, un rôle dans la traduction visuelle du récit.


Dans Les Îles noires, le texte, plutôt que d'être mis en valeur, paraît de trop, et encombre des pages sur lesquelles les images respireraient mieux seules. Cette mise en forme est révélatrice du fait que la nouvelle est ici subordonnée aux illustrations, et à l'excès il me semble. J'aime beaucoup l'idée qu'un auteur parte d'images pour créer une histoire mais, ici, ces images, mêmes très belles, sont trop nombreuses, et étouffent les potentialités du récit, le brident ; Sylvie Lainé a trop peu de marge de manoeuvre pour s'en émanciper.


Dans Les Îles noires, les descriptions poétiques de Sylvie Lainé transcrivent avec justesse les oeuvres de Philippe Aureille, une à une et en détail, et ponctuent le récit de manière à assurer une répartition équilibrée entre texte et image, une contrainte supplémentaire pour l'auteure. À la lecture, on finit par songer à cet exercice assez scolaire qui consiste à imposer à un nouvelliste une série de mots sans rapport entre eux qu'il lui faudra placer dans son texte. de plus, l'auteure a beau avoir une belle plume, j'ai du mal à comprendre l'intérêt de mettre en rapport des images avec un texte quand ceux-ci sont à ce point redondants.


Pour ce qui est du récit en lui-même, si j'ai apprécié sa protagoniste, son détachement d'un quotidien monotone et sa quête d'un ailleurs où elle trouverait enfin sa place, j'ai été déçue que l'auteure, en faisant des oeuvres de Philippe Aureille des réalités concrètes dans l'histoire, renonce à laisser planer l'hésitation propre au fantastique. J'aurais préféré qu'il soit question d'un regard singulier sur la nature et d'un univers onirique éminemment personnel, plutôt que d'un pouvoir de l'esprit sur la matière résultant dans l'altération effective de cette dernière.


En dépit de ces critiques, je ne regrette ni la lecture ni l'acquisition de ce très bel album. Je pense que la dureté de mon regard est due surtout à ma frustration d'y voir un potentiel demeuré à mon goût insuffisamment exploité. le talent de Sylvie Lainé et Philippe Aureille est évident, et j'aurais souhaité voir plus nettement le récit et les oeuvres graphiques s'enrichir mutuellement.

Article complet et illustrations sur le blog

Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
Commenter  J’apprécie          20
Déjà le n° 11 de la collection "Petite Bulle d'Univers". Cette collection regroupée autour du collectif "la machine à bulles" présente des nouvelles graphiques. Je ne connaissais pas ce concept de "nouvelles graphique". Il s'agit d'un travail entre un-e graphiste et un auteur-e qui sont réunis grâce au collectif la machine à bulles. D'abord, une cinquantaine de planches crées pour l'occasion sont présentées à l'auteur-e qui en sélectionne certaines pour construire un texte et ainsi créer un premier univers. In fine, Philippe Aureille, encore lui, ajoute, enlève des illustrations puis met en forme l'ensemble, texte et illustrations. Pour ce n°, la spécialiste de la nouvelle de SF, Sylvie Lainé et Philippe Aureille nous transporte dans un monde où le vivant et les symboles s'entrelacent. Ça tombe bien car le philosophe préféré de Philippe Aureille est Maurice Merleau-Ponty. le résultat est une vraie magie. La fragilité, la légèreté des personnages et des "objets illustrés" s'unissent dans une douceur de vie qui m'a particulièrement ému. Lors d'une rencontre des auteurs-es à la librairie "La Virevolte" j'ai pu apprécier la gouaille de Sylvie Lainé et la passion de Philippe Aureille.
Commenter  J’apprécie          30
Petite Bulle d'Univers est une collection qui annonce une expérience originale car étant le résultat de la rencontre d'un plasticien et d'un auteur. Je confirme cette annonce car c'est exactement ce qu'on ressent une expérience originale et très intéressante.
Amélia est recueillie par sa soeur car depuis 2 ans elle semble ne plus avoir toute sa tête. Elle ne maitrise plus aucun code lié aux interactions sociales et ressemble à un robot dès qu'il est question d'interagir : pas de sourire, pas d'empathie, pas d'émotions… A l'inverse, tout ce qui a un lien avec la nature lui fait ressentir des sentiments très forts. En résumé, tout ce qui est lié à l'humain n'est plus que faits et tout ce qui est liée à la nature et la Terre n'est que sentiments ce qui correspond à l'exact opposé de la majorité des gens actuellement. Son lien avec la nature semble lui permettre de la modeler mais l'empêche aussi de se réintégrer.
C'est pourquoi elle attend son départ pour les îles noires quoi que cela puisse signifier. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, ça fait longtemps que je n'ai pas trouvé de « vrai récit fantastique » et là je suis ravie : on oscille intelligemment tout du long entre folie ou réalité. On ne sait pas si c'est vrai ou non jusqu'à la fin c'est agréable. On aborde aussi une belle réflexion sur la normalité et ce qu'on considère comme important pour chacun.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai découvert ce livre (et cet éditeur et cette collection) grâce au Grand Prix de l'Imaginaire et devant la beauté de la couverture, je n'ai pas hésité à l'acquérir (considérant aussi l'identité de l'autrice).
Je trouvais le livre un peu cher vu son nombre de pages, mais une fois l'objet en main, j'ai compris.
Cette collection est une rencontre entre graphiste et nouvelliste. Et le résultat, dans le cas présent est assez formidable.
Les illustrations de Philippe Aureille sont incroyables et Sylvie Lainé en tire une sombre et belle histoire. L'histoire est trop courte pour en dire quoi que ce soit sans gâcher.
Tentez l'expérience ! Laissez-vous emporter par la beauté des mots et des images !
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
eMaginarock
12 août 2019
Un texte d’une grande poésie, d’une douceur amère et simultanément d’une force tranquille qu’on ne peut concevoir avant cette lecture. Les illustrations sont d’une beauté à la hauteur des mots.
Lire la critique sur le site : eMaginarock
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle regarde le visage d'Iris. La forme qui est le visage d'Iris. La masse ovale, dont un côté est balayé par un lacis de cheveux. Les cheveux, c'est bien, c'est harmonieux et expressif, on dirait des fougères sous le vent, ou des algues brassées par la mer. Les algues rompent la symétrie de l'ensemble, et offrent un équilibre paradoxal. les cheveux sont un élément rassurant, ils ne portent aucune menace.
La forme ovale évoque... une noix, peut-être, il y a un genre de saillie au milieu. Le haut a la texture du bleu, ou le goût du bleu, comme une écorce en partie arrachée – il y a des fentes et des trous comme des crevasses.
Commenter  J’apprécie          00
C'était un caillou tout à fait banal. Elle ne s'intéresse qu'à des machins... sans intérêt. Des trucs inertes. Des feuilles, des bouts de bois. Par contre, si tu lui dis que le bébé est malade, elle te répond tout tranquillement : "il va mourir ?" Elle s'en fout, en fait. De lui, de nous, de tout le monde.
Commenter  J’apprécie          10
La feuille est tiède et inerte. Trop colorée, peut-être. Trop de force vitale en elle, elle refuse de s'abandonner à son sens profond, celui que Amélia peut parfois révéler.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Sylvie Lainé (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sylvie Lainé
FESTIVAL DES UTOPIALES 2023
De Projet Colossus à Wargames en passant par la franchise Terminator, l'intelligence artificielle fait peur. On l'imagine presque omnisciente, on la croit savante et ses algorithmes font assez bien illusion, tout en dépendant de ce qui les nourrit. Mais, au-delà de la crainte et du fantasme, qu'est-ce réellement que l'IA ?
Moderateur : Magali Couzigou Les intervenants : Raphaël Granier de Cassagnac, Sylvie Lainé, Qiufan Chen
autres livres classés : art contemporainVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3713 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}