AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
La mosaïque sarantine tome 2 sur 2

Guy Gavriel Kay (Autre)
EAN : 9791036000584
608 pages
L’Atalante (22/10/2020)
4.63/5   19 notes
Résumé :
L’artiste ne peut-il donc se soustraire aux exigences de la politique et aux manœuvres des puissants ? Crispin se le demande, venu de Varène à la requête de l’empereur Valerius pour orner de mosaïques son grandiose sanctuaire de la Sainte-Sagesse à la coupole vertigineuse. Pris dans les filets du couple impérial de Sarance, il est aussi soumis aux réquisitions de sa souveraine batiare, la jeune reine Gisèle en exil. C’est que de grands bouleversements sont en gésine... >Voir plus
Que lire après La mosaïque sarantine, tome 2 : Le seigneur des empereursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Conquise, j'ai dévoré ce pavé en à peine 48h. Retour sur cet univers de Guy Gavriel Kay, librement inspiré de notre passé historique : Byzance!

2e tome d'une série, j'avais trouvé que les chapitres longs et le prologue qui tardait à se mettre en place étaient pénibles. On retrouve chapitres longs mais, pour autant, au fait de tous les personnages, on est immédiatement placé dans l'action, désireux de poursuivre cette aventure.
On retrouve tous nos personnages, du plus petit au plus majestueux : mosaïste, cuisinier, soldat, aurige acclamé, danseuse ovationnée, courtisan et couple impérial : toutes ces personnes vivent à Sarance et vaquent à leurs occupations. Les narrations s'alternent, offrant ainsi un prime d'actions concomitantes. On découvre également un médecin, venant d'Orient et offrant, à travers lui, une nouvelle donne géopolitique : la Bassanie. Les événements sont tout aussi variés. La politique est souvent en arrière-plan et occupe la première place de temps en temps. La course de char, à elle-seule, vaut le détour : très haletante! Et toujours cette complicité du couple impérial, toujours tourné vers la politique, leurs plans, leurs ambitions mais également leurs amours. Ils ne sont pas les seuls du reste. Amour, séduction, passion, jalousies sont également au menu. Au final, on a l'impression que ce qui est abandonnée c'est la fameuse mosaïque. Et pourtant...
On passe ainsi d'un événement insignifiant à un événement plus important, le tout convergent vers cette journée cruciale que l'auteur prépare, nous laissant deviner un drame imminent. Pire : plusieurs drames. Sauf que voilà, certains drames n'en sont pas, d'autres le sont, malgré notre espoir que les seconds rejoignent les premiers...
Au centre de cela, Sarance, les ambitions de Valerius II et surtout Crispin, observateur, instrument du destin et de nombreuses personnes royales.
La fin s'étale sur plusieurs chapitres, offrant une conclusion à la hauteur de cette duologie. Les différents éléments qui la composent sont prévisibles, bien amenés sans pour autant être un happy end. Je vous le dis, on ne peut pas se mentir, c'est pressenti. Cela ne m'a pas empêchée d'être tour à tour émue, triste, révoltée, indignée et convaincue par cette fin inéluctable. . Que d'émotions! Face à ce camaïeu d'émotions, je ne puis que reconnaître une chose : La mosaïque sarantine est mieux, bien mieux que les Lions d'Al-Rassan ( mon préféré jusque là). Je me réjouis de savoir que Kay a fait d'autres romans dans cet univers.

Challenge Pavés 2021
Challenge Séries 2021
Challenge Mauvais Genres 2021
Challenge Duo d'auteurs SFFF

Commenter  J’apprécie          270
« Le seigneur des empereurs » est le deuxième volet du diptyque consacré par Guy Gavriel Kay à la ville de Sarance et au règne de l'empereur Valerius et de son impératrice Alixana. Pour rappel, l'auteur est passé maître dans l'art de mêler histoire et fantasy en proposant des univers empreints de magie mais très largement inspirés de périodes historiques bien précises. Dans le cas présent, nous sommes au VIe siècle après J.-C., à Constantinople, sous le règne de l'empereur Justinien qui vient d'ordonner la création d'un magnifique sanctuaire (la basilique Sainte-Sophie) dont les murs doivent être ornés de mosaïques. C'est pour mener à bien ce projet titanesque que Crispin, artiste talentueux mais taiseux et ravagé par la mort de sa femme et de ses deux filles suite à une épidémie de peste, a quitté son pays et s'est rapidement retrouvé entraîné dans des intrigues de cours qui pourraient bien transformer radicalement le visage de l'empire. le premier tome était consacré au trajet mouvementé du mosaïste vers la ville de Sarance ainsi qu'à ses premiers pas dans la capitale, avec son inévitable lot de rencontres. Avec cette deuxième partie, Guy Gavriel Kay continue de mêler petite et grande histoire avec un sens du rythme et une sensibilité difficiles à égaler et qui font de ce diptyque certainement l'une de ses oeuvres les plus abouties. On retrouve donc ici la plupart des acteurs entrés en scène dans « Voile vers Sarance » : un mosaïste désireux de se retirer du monde mais qui ne peut l'empêcher de venir sans cesse frapper à sa porte ; un empereur désireux de donner un nouveau visage au monde et une impératrice dévouée mais possédant ses propres désirs ; une reine en exil mais déterminée à reprendre sa couronne ; et enfin une famille humiliée et rongée par la haine dont les membres pourraient tout à fait être enclin à basculer du côté de la vengeance, et dépit des honneurs qui leur ont été rendus. A cela s'ajoute toute une galerie de personnages secondaires dont les actions auront certainement moins d'impacts, si ce n'est aucun, sur la marche du monde mais dont le parcours et le destin en viennent à figurer parmi les principales préoccupations du lecteur.

Comme dans la plupart de ses oeuvres, c'est avant tout la qualité de la reconstitution historique de Guy Gavriel Kay qui charme d'abord le lecteur. Certes, les noms sont différents, mais le contexte, lui, est scrupuleusement fidèle à l'histoire, moins en ce qui concerne le déroulement des événements que l'atmosphère de l'époque. le roman permet en effet de mettre en lumière un certain nombre de caractéristiques du règne de Justinien (sa politique expansionniste vers l'Ouest et l'Est, ses réformes fiscales ou administratives, ses projets architecturaux, sa politique religieuse…), mais c'est surtout du quotidien des habitants de Sarance dont il est question ici : ce qu'ils voient, ce qu'ils mangent, la manière dont ils se soignent, dont ils se divertissent… Tous ces aspects sont remarquablement bien détaillés dans l'oeuvre de l'auteur, généralement par le biais de personnages spécialisés dans tel ou tel domaine. Outre les empereurs et impératrices, grands généraux et dames de nobles naissances, le roman se focalise ainsi sur la vie d'un cuisinier de génie et de son apprenti, d'un aurige et de son concurrent, d'une danseuse, d'un médecin, d'un simple soldat, d'une ancienne esclave… Autant de profils qui permettent à l'auteur de livrer une réflexion intéressante sur la relativité de certaines décisions prises par les puissants dans la vie des plus humbles dont les drames personnels, bien que non retenus par l'histoire, marqueront toujours davantage que les événements censés changer la face du monde. Toujours dans l'optique de rendre le quotidien et la philosophie de l'époque les plus perceptibles possibles aux yeux du lecteur, l'auteur met en avant un certain nombre de thématiques qui sont d'ailleurs amenées à revenir régulièrement dans ses oeuvres se revendiquant de la fantasy historique. Parmi ses sujets de prédilections, on trouve ainsi l'état de la médecine de l'époque, mais aussi la place de l'art, ou encore les différentes manières de se divertir. On en apprend ainsi autant en lisant le roman sur la manière dont on retirait une flèche au VIe siècle que sur les épiques courses de char des hippodromes de Constantinople, ou encore sur les techniques et motifs prisés par les mosaïstes de la période.

Tout le talent de Guy Gavriel Kay consiste donc en ce savant équilibre entre grands événements forgés par les puissants et drames beaucoup plus intimes ne concernant que des anonymes, si bien que, parmi les nombreuses scènes qui marqueront durablement l'esprit du lecteur, figurent autant de scènes qui forgeront l'histoire (une rencontre sous un tunnel, les manoeuvres d'une reine désespérée, des décisions dogmatiques ayant des conséquences dramatiques pour l'art) que de passages moins spectaculaires mais bien plus intenses (une course de chars, la confrontation de deux amants, les retrouvailles d'un médecin et de son fils…). La particularité des oeuvres de Kay en général, et de celle-ci en particulier, réside également dans deux aspects : sa propension à donner autant d'importance aux non-dits et aux sous-entendus qu'aux dialogues ; et la longueur de certaines scènes qui peuvent occuper jusqu'à une centaine de pages à force d'être décortiquées selon le point de vue de ses différents acteurs. L'intrigue évolue ainsi selon un rythme qui pourrait paraître étrange, fait de longs passages au cours desquels les événements sont méticuleusement analysés, suivis de rebondissements qui viennent donner un coup d'accélérateur brutal et/ou inattendu au récit. Dans un premier temps déconcertant, ce procédé révèle ici son efficacité et donne toute latitude à l'auteur de mettre en avant l'aspect de son talent le plus impressionnant : sa capacité à mettre en scène des personnages d'une profondeur et d'une sensibilité inégalables. Tous, protagonistes comme personnages secondaires, voire simples figurants, bénéficient d'un traitement soigné qui les humanise et les rend extrêmement touchant. Rarement une oeuvre m'aura autant émue que celle-ci, et l'intensité du lien empathique tissé avec Crispin, Alixana, Shirin ou Rustem en est évidemment la principale raison.

Diptyque consacré à la ville de Constantinople et aux règnes de Justinien et Théodora au VIe siècle, « La mosaïque sarantine » est une oeuvre remarquable tant au niveau de la qualité de la reconstitution historique proposée (et ce en dépit des quelques éléments surnaturels ajoutés au récit) que de l'intensité des émotions qu'elle procure au lecteur. Cette chronique faisant suite à une seconde lecture, je peux assurer que certaines scènes, certains personnages m'accompagnent depuis des années maintenant et continuent de provoquer, indépendamment du temps qui passe, une émotion toujours aussi vive. S'il y a un ouvrage de la bibliographie de ce formidable auteur à coté duquel il convient de ne pas passer, c'est incontestablement celui-ci.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          150
Le Seigneur des Empereurs est le roman qui prend la suite de Voile vers Sarance de Guy Gavriel Kay. Comme tous les lecteurs de la Mosaïque Sarantine, j'avais hâte de me replonger dans cet univers dense et très immersif.

Dans le Seigneur des Empereurs, on retourne auprès de Caius Crispin, le mosaïste mandaté par l'empereur Valérius II pour réaliser les décors de sa basilique. Alors que son oeuvre commence à prendre forme, il est entraîné, malgré lui, dans un tourbillon d'événements qui vont vite le dépasser. Seulement fréquenter le pouvoir de trop près n'est pas sans risque pour qui n'y fait pas attention. Ce n'est pas Rustem de Kerakek qui dira le contraire. En sauvant la vie du roi des rois, il a vu la sienne prendre un tournant inattendu. En effet, le voici en route pour Sarance, chargé d'une mission délicate. Mais pourra-t-il seulement la mener à bien et violer ainsi son serment d'Hippocrate. Deux hommes du peuple que rien ne destinait à se rencontrer mais qui vont jouer, sans le savoir, un rôle capital dans l'avenir de l'empire.

Avec le Seigneur des Empereurs, on retourne à Sarance. Cadre principal de l'action de ce cycle, Sarance incarne autant un personnage propre qu'un univers à part entière. En effet, la cité prend une telle importance sous la plume de l'auteur qu'il la place finalement au même niveau que ses personnages. Elle arbore bien des visages : secrète, chatoyante ou vibrante. Dangereuse pour certains et bienveillante pour les autres, nul ne peut prédire comment il y sera accueilli. On l'a très vite compris, Sarance est la métaphore de la mythique Byzance. Elle partage cette même passion pour les courses de chars. Ainsi, la vie des Sarantins semble s'articuler autour de l'hippodrome. On y retrouve d'ailleurs les quatre fameuses factions rivales : les Verts associés aux Rouges et les Bleus associés aux Blancs. Constituées des supporteurs et des organisateurs des courses de chars, ces factions sont vite devenues des oppositions politiques et religieuses qui n'hésitaient pas à créer des émeutes, notamment pour montrer leur mécontentement devant la préférence de l'empereur en place pour l'une d'elles. Dans ce cycle, Guy Gavriel Kay nous immerge dans l'ambiance survoltée de ces événements sportifs où les paris vont bon train et où, la victoire ou la défaite peut vite faire perdre la tête.
Pour renforcer l'énervement ambiant, l'auteur a ajouté à son texte de nombreux chassés-croisés amoureux et autres passions passagères qui consument autant les coeurs que les corps. Ainsi, Sarance se veut tumultueuse, elle est comme un coeur qui bat. Enivrante ou inquiétante, ses rues ne sont pas toujours très sûres. La nuit, le feu sarantin peut même, sans crier gare, consumer les âmes égarées. Une sombre magie semble à l'oeuvre car sinon comment expliquer le phénomène de ces étranges combustions spontanées.

Dans le Seigneur des Empereurs, Guy Gavriel Kay a donc choisi deux narrateurs pour nous conter la suite des événements. Crispin qui reste égal à lui-même, il est toujours aussi noble coeur, un tantinet soupe au lait et assurément une tête de mule. Il reste fidèle aux causes qui lui semblent justes, quitte à se mettre en danger. L'autre personnage masculin que l'on découvre dans ce second volet est l'étonnant médecin Rustem. Pondéré et sagace, c'est un excellent observateur qui sait se jouer des situations pour arriver à ses fins. Il trace son chemin dans la cité et nous étonne par ses choix. Qui sait ce que l'avenir lui réserve.

Même s'il est vrai que Guy Gavriel Kay a choisi deux hommes pour être les rapporteurs de cette fabuleuse intrigue, il n'en demeure pas moins qu'ils sont surtout là pour mettre en exergue un quatuor de femmes. Outre l'impératrice Alixana et la reine Gisèle qui se disputent le pouvoir sur le devant de la scène, dans les coulisses, deux autres femmes sont également à l'oeuvre. Il y a déjà Shirin qui, du fait de son statut de danseuse, nous rappelle par bien des manières la fière impératrice dont elle est finalement très proche. Maîtresse de nombreux hommes, la favorite des Verts a su s'imposer dans la cité et même influer sur la politique menée. Elle sera une alliée de choix pour Crispin en l'aidant, notamment, à évoluer parmi les vipères qui gravitent autour de l'empereur. Enfin, il y a l'intrigante et secrète Styliane Daleina. Belle, autoritaire, inaccessible, Crispin tombe sous le charme de cette femme. Mais Styliane est tel un serpent qui hypnotise sa proie pour arriver à ses fins. A ce titre, elle est sans doute la plus dangereuse des quatre.

La Mosaïque Sarantine est une ode à la féminité et à l'ingéniosité dont peuvent faire preuve les femmes pour obtenir ce qu'elles souhaitent. L'auteur nous brosse un portrait flatteur de femmes aussi magnétiques qu'éblouissantes. Contrairement aux apparences, elles ne sont, en aucune façon, l'ombre de leurs hommes car ce sont elles qui détiennent le vrai pouvoir dans ce récit... suite sur Fantasy à la Carte.



Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          10
Peut-on tomber amoureux d'un personnage de livre ?

Le Seigneur des Empereurs de Guy Gavriel Kay m'a convaincu que c'était possible. Un personnage en particulier. Une femme incroyable, qui semble vivante parmi les pages, qui semble exister d'une volonté propre, tant elle éblouie par son intelligence, sa volonté et sa grâce. Je parle bien sûr d'Alixana l'impératrice de Sarance.

Je savais que Gavriel Kay était doué, mais là, il m'a scotché. Les 200 dernières pages de ce livre sont incroyables. Entre retournements de situation, scènes poignantes, dialogues percutant, moments de bravoure, on est transporté dans cette Byzance antique à peine déguisée.

L'auteur est décidément un maître.

Quel savoir-faire ! J'ai été emporté par la puissance du récit, par ce maelstrom de vies et de destins secoués par les destinées mouvementées des empires et des royaumes. On aimerait rester auprès de ces personnages encore longtemps, on souhaiterait prolonger le plaisir. Mais toutes les bonnes choses ont une fin...

Ce qui n'a pas de fin, ce sont les souvenirs. Et celui d'Alixana, parmi tous les excellents personnages rencontrés dans cette histoire, brillera comme un diamant dans ma mémoire.

Commenter  J’apprécie          00
J'ai vraiment adoré ce livre, comme j'avais adoré le premier. Conquis par le style de l'auteur, séduit par les personnages, absorbé par l'ambiance de Sarance, passionné par son l'intrigue et ses (nombreux) rebondissements.
Là où le premier tome était lent et contemplatif, porté sur le voyage de Crispin, ce deuxième volet est centré sur les intrigues. On vole de POV en POV, ce qui fait par ailleurs que notre personnage principal n'est même pas présent dans plus de la moitié du livre. Et c'est cette multiplicité des points de vue, où chacun donne de petits éléments de compréhension d'une même scène, qui augmente petit à petit la perception de l'ensemble de cette... Mosaïque Sarantine.
Plusieurs scènes resteront en tête, une dans un hippodrome, une autre dans un tunnel, points d'orgue d'un récit ficelé d'une main de maître où la réflexion sur la vie, la mort, les marques de notre passage et notre héritage, l'art ou la religion ne laissent jamais de côté l'émotion, jusqu'à un final doux amer qui ne peut pas laisser de marbre
Commenter  J’apprécie          00


Videos de Guy Gavriel Kay (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Gavriel Kay
Payot - Marque Page - Guy Gavriel Kay - Les derniers feux du soleil
autres livres classés : fantasy historiqueVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4935 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}