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Irene – prononcer « Iréné » – raconte l'histoire de femmes contraintes de faire usage de la violence pour se défendre, pour survivre, pour résister au patriarcat. Aux reproches faits aux féministes d'être « trop agressives », « trop extrémistes », elle répond que « face a un système qui maltraite et peut aller jusqu'à tuer les femmes, riposter avec violence est vital, légitime et nécessaire ».
(...)
En conclusion, Irene explique qu'elle ne se bat pas pour être « égale aux hommes » mais pour détruire l'oppression : « Mon but n'est pas d'octroyer aux femmes la possibilité d'opprimer autant que les hommes blancs. En temps que féministe, je ne me bats pas pour donner du pouvoir aux femmes, mais bien pour détruire le pouvoir. » Avec ce manifeste extrêmement accessible (et convainquant) grâce aux nombreux exemples qui l'illustrent, Irene nourrit un débat trop souvent évité et pose les bonnes questions.

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La terreur féministe, vous en avez certainement entendu parler, vous savez, ces femmes « hystériques » qui manifestent pour la PMA pour toutes?
C'est cela qui fait peur aux hommes? Et si les féministes faisaient VRAIMENT peur? Et si la peur de perdre leurs parties génitales était la seule solution pour que les hommes cessent d'agresser les femmes?
On entend à tout va que non, le féminisme n'est pas violent, qu'il n'a jamais tué personne (au contraire du machisme), qu'il s'agit d'un mouvement pacifique. Pourquoi? Car la société renvoi une image de la femme douce, inoffensive et j'en passe. Mais qu'en est-il en réalité? Selon Iréné, nier la violence des femmes c'est passer sous silence leur combat, leur histoire. Au travers de différentes histoires, en France et ailleurs dans le monde, elle nous prouve que les femmes peuvent être violentes dès lors qu'elles n'ont plus le choix. Pour se défendre lorsque personne ne les défend, encore moins les Etats. Ne faisant en aucun cas l'apologie de la violence, l'auteure ne nie pas pour autant la violence des femmes! Non les féministes ne sont pas qu'un groupe de nana munies de pancartes à paillettes! Oui nous pouvons être autant violentes que les hommes! Oui on peut se faire entendre! Sans pour autant que ce soit une obligation, tout en connaissant les conséquences.
Ce petit livre est une pépite! Je l'ai lu d'une traite, un vrai régal! Je l'ai terminé avec l'envie folle de révolutionner nos vies, de ne plus se laisser faire, JAMAIS.
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Voilà un livre qui devrait être dans toutes les bibliothèques des féministes en herbe et même de toutes les femmes et jeunes filles !
J'avais peur en abordant ce livre que ce ne soit qu'un manifeste qui encense la violence et engage à commettre des exactions.
Que nenni ! !
Irene nous dévoile son féminisme au travers d'histoires de femmes et de réalité historique.
Oui c'est violent ! Mais la violence est partout dans ce monde patriarcale où la femme est reléguée au rang de moins que rien. Et nous, les femmes, réagissons à cette violence par la violence ! Mais pas pour le plaisir de frapper, humilier, se sentir pleine de pouvoir.
La violence pour seule défense...
La violence pour ne plus subir...
La violence pour sauver sa vie...
Telle Valérie Bacot qui, après des années de sévices, a dû se libérer seule, car notre pays, pourtant loin d'être régi par des religieux ou des dictateurs, est incapable de mettre ces femmes à l'abri de leurs bourreaux...
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"Le féminisme n'a jamais tué personne", puisque les femmes sont des créatures douces, fragiles, innocentes...
Non, loin de ces considérations patriarcales et misogynes dans lesquelles les sociétés voudraient cantonner les femmes, cet essai militant s'intéresse aux formes de violence de femmes. Les femmes sont des victimes, oui. Victimes de violences conjugales et de féminicides, de mutilations génitales, de rapports forcés, de mariages forcés. Et parfois, certaines sont à bout et se défendent.
Mais l'autrice explique bien qu'il s'agit toujours de réponses, le féminisme est défensif face au patriarcat qui lui attaque. C'est donc le portrait de femmes qui luttent de façon violente, y compris meurtrière, pour leurs droits, leurs corps, leur sexualité, leur dignité... Dans le passé, dans le présent, en Occident ou ailleurs, qu'il y ait des arguments religieux, sociaux, culturels, législatifs...Diane est leur figure tutélaire, la chasseresse qui s'en prend aux hommes qui venaient la déranger elle et ses compagnes.
La lecture est intense, avec des portraits parfois difficiles de femmes ayant vécu l'horreur. Une jeune somalienne mariée et violée de force, une femme provoquée par le violeur de sa fille, une Mexicaine mutilée et torturée par des policiers... Mais c'est peut-être le portrait de la grand-mère de l'autrice, pauvre, peu éduquée, n'ayant pas accès aux discours politiques et militants, qui m'a le plus interpellé. Car elle a souffert tous les jours de sa vie des manifestations d'une société patriarcale, n'ayant comme moyens de défense que sa parole.
Un texte qui fait réfléchir sur l'usage de la violence légitime, la façon de lutter pour ses convictions, sur l'importance de la médiatisation aussi - pour une femme battue qui a tué son mari graciée exceptionnellement suite à une mobilisation politique et médiatique, combien d'autres restent en prison ? Il n'y a pas de réponse toute faite, l'autrice donne son avis mais en nous permettant de nous faire le nôtre. Et malgré les souffrances présentées et endurées par les femmes présentées, je veux retenir d'elles leur courage, leur force, leur détermination. de ce choeur antique formé par tous ces portraits, surgit l'idée plus optimiste que c'est la sororité qui permettra de changer les choses. Et si je n'adhère pas à tout ce qui est exposé, c'est cette conclusion plus positive que je vais garder en fermant l'ouvrage.
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Un essai brûlant qui se lit d'une traite.
Il y a beaucoup de violence à l'intérieur de ces pages. Celle du patriarcat d'abord. Et puis celle de la riposte, de la survie d'abord, de la contre-attaque ensuite.

Partant d'un slogan très présent - "le féminisme n'a jamais tué personne" - Irene (prononcez "Iréné") s'interroge sur la question de la violence dans le féminisme, au travers du portrait et du parcours de nombreuses femmes, par delà les époques et les frontières.

Irene aborde en premier lieu la question de la représentation de la violence féminine. Partant d'Artemisia Gentileschi et arrivant à l'héroïne des romans Millenium, Lisbeth Salander. Avant d'enchaîner sur des cas réels de violence. Pour survivre. Ces portraits, Ita, Ana, Maria del Carmen et Noura, dépeignent des femmes violentées qui dise non. Qui dise non et qui joigne le geste à la parole.

Irene montre ensuite que ce slogan en introduction est historiquement faux et pointe du doigt qu'on ne peut pas lutter contre l'invisibilisation des femmes dans l'histoire et dans le même temps invisibiliser des femmes des luttes féministes !
Viennent donc des pages sur les suffragettes, d'Angleterre, le groupe Rote Zora, d'Allemagne de l'Ouest, et Diana la vengeresse, de Ciudad Juarez.
Le tout en citant les ouvrages de Peter Gelderloos puis d'Elsa Dorlin.

Le propos est clair et sans concession. Limpide. La logique est imparable. Toutes les violences ne peuvent être mises sur le même pied. La grammaire du système patriarcal est la violence. S'adresser à lui, nécessite donc qu'au moins l'on se pose la question.
En oubliant jamais que c'est le pouvoir qui décide des contours de la violence.

Irene ne lance pas un appel à la violence. Elle regrette la nécessité de celle-ci. Elle se refuse à condamner celle qui y ont recours dans ce cadre.
Irene refuse résolument que la violence féminine soit masquée. Elle existe. A existé. Et, malheureusement, existera. Nécessairement.

Il y a plein de réflexions pleines de bon sens dans ce livre. Une vitalité entraînante dans le ton. Des punchlines qui ne gâchent rien.
Le tout derrière une magnifique couverture qui en fait un bel objet. Que voulez-vous de plus ?
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Que dire à part que j'ai totalement relativisé l'expression « féminisme extrémiste » ?
Clairement les femmes ne sont pas « trop radicales » comme aimerait nous le faire croire les hommes. Au contraire, jusqu'ici nous avons toujours été pacifiques et peut-être est-ce là le soucis ? Face à une société sourde et violente, pouvons-nous réellement changer les choses sans violences ? Les grandes avancées féministes n'ont-elles pas été gagnées dans la violence ?
Sans jamais banaliser certains comportements effectivement néfastes, l'autrice nous montre dans cet éloge une nouvelle manière de comprendre le combat féministe, ses enjeux et les manières de faire avancer la cause.
J'ai été totalement touchée par cette lecture dure de vérité et depuis, je recommande à tout le monde cette lecture.
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Coup de coeur pour ce livre sur le féminisme extrémiste ♥
L'autrice nous parle d'histoires de femmes qui ont eu recours à la violence pour se faire entendre, pour se défendre, pour qu'on les voient et que les choses changent. J'ai adoré, livre court mais instructif, on y apprend que la pacifisme n'est réservé qu'à une classe privilégié et qu'effectivement le changement face à une force dominante ne peut se faire qu'au prix d'une certaine violence. Livre qui nous pousse à la réflexion et ... à l'action? bref j'ai beaucoup aimé, je recommande !
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Je ne pourrais jamais dire assez de bien de cet essai. Une réelle claque qui s'attaque de front aux détracteurs critiquant un "féminisme extrémiste" qui desservirait sa cause. Irene, se réapproprie ce terme en l'assumant pleinement, au travers de parcours poignants et révoltants. D'une plume fluide et révolutionnaire, Iréné démontre la nécessité pour le féminisme d'aujourd'hui et de demain d'accepter et d'utiliser la violence. Face à un patriarcat qui tue, viole et mutile, les femmes ont le droit de répondre à la violence par la violence.

Plus largement, ce texte s'inscrit dans une discussion que la gauche militante doit avoir avec soi-même: ce n'est pas en demandant poliment à l'Etat de passer des réformes que l'on obtiendra la liberté. "La terreur féministe" offre une perspective révolutionnaire acceptant sa part de violence, avec le but assumé de détruire le système en place pour pouvoir en bâtir un nouveau.
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Le monde est dominé par les hommes. La loi, ce sont eux qui l'écrivent. Il ne faut donc pas s'étonner que, lorsque les femmes sortent du rôle qu'ils lui ont désigné, ils se montrent inflexibles avec elles, que ce soit à travers leurs paroles -une femme en colère est tout de suite qualifiée d'hystérique-, à travers leurs décisions -sans pression médiatique, une femme croupira en prison pour légitime défense. C'est la double peine. Elle a même parfois été torturée pour s'assurer qu'elle maintenait ses accusations de viol-
En revanche, l'homme accusé d'un crime ou d'un méfait cherchera toujours à attirer sur lui de la part de ses pairs des circonstances atténuantes et campera à merveille le rôle de la victime.
Le livre d'Iréné met en avant des portraits de femmes courageuses qui ont osé braver l'outrecuidance des hommes au péril de leur vie. Les exemples viennent de partout et de différentes époques.
La morale, peut-être, de ce récit c'est que, comme l'explique l'autrice, ce que veulent les femmes ce n'est pas prendre la place des hommes et dominer le monde mais bien qu'elles aspirent à une société plus juste et plus respectueuse pour envisager un avenir durable et respirable, dussent-elles en passer momentanément par la violence pour y arriver.
Un livre court, puissant, qui m'a redonné envie d'aller fouiller la littérature féministe.
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Coup de coeur pour ce petit essai d'Irene ! En prenant comme point de départ la phrase souvent lue "Le féminisme n'a jamais tué personne", l'auteure d'une part démontre que cette affirmation est fausse, en citant des contrexemples puisés à différentes époques et en différents lieux, et d'autre part s'interroge sur la ligne non-violente à laquelle se rattachent pratiquement toutes les tendances du féminisme. Car enfin, quand en face, l'état, l'employeur ou l'époux sont sourds à tout et n'hésitent pas, eux, à faire preuve d'une violence quotidienne, directe ou plus sournoise, pourquoi ne pourrait-on pas répondre avec les mêmes armes ? le patriarcat ne met-il pas certaines femmes dans l'obligation d'user de la violence ? Pour l'auteure, vouloir à tout prix s'en tenir à des actions non-violentes montre que certaines femmes, et certains mouvements féministes, ont intégré l'image de la femme douce et gentille. L'auteure présente plusieurs situations de femmes qui ont usé de la violence pour se faire entendre, elle présente très bien le contexte qui les a amenées à prendre cette décision, et parvient à synthétiser ce qui lie ces différents parcours. S'il me faut faire une critique, je dois dire que je suis un peu resté sur ma faim, j'aurais aimé qu'elle aille plus loin, non pas en alignant les différentes histoires, mais en poussant plus loin ce qu'elle théorise à partir de tous ces témoignages. Un essai percutant et très intéressant, et j'ajoute dès maintenant son livre Hilaria sur ma pile à lire !
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