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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un space opera ou un planet opera... féministe ou au féminin ? Difficile de placer Les étoiles sont légion dans la toile des styles SF... , mais est ce vraiment de la SF ou plutôt de la Science Fantasy ? Pas vraiment de réponse même après sa lecture... même si la très réussie couverture de Manchu donne un rendu très Space Opera.

Pour une fois, j'ai beaucoup de mal à écrire ma chronique... pourquoi ? parce qu'en lisant Les étoiles sont légion après avoir lu les chroniques des copains blogueurs, je suis assez d'accord avec les défauts qui ont pu être mis en avant :

un worldbuilding clairement intéressant mais qui laisse un goût d'inachevé car aucune, mais alors aucune explication n'est donnée par l'autrice,
un récit organique où l'autrice en fait des tonnes, c'est crade, dégoulinant et très très beurk à plusieurs reprises,
un manque de finesse dans les thèmes abordées : transhumanisme, ascenseur social, féminisme... thèmes intéressants mais traité à la tronçonneuse, heu pardon, à coup de fusil à céphalopodes,
une intrigue somme toute assez bateau d'un personnage amnésique qui cherche à rattacher des souvenirs éparts à une réalité qu'elle a du mal à comprendre.

Et bien malgré tout ça, j'ai beaucoup aimé ma lecture ! Je me trouve presque bizarre :D Mais même si le texte n'est pas exempt de défauts avec un style franchement rentre dedans qui, a mon avis, gagnerai à être un peu plus fin, j'ai clairement apprécié ma lecture. Je m'étonne moi-même !

Je n'ai été gênée ni par la coté organique qui m'a même un peu amusé (j'ai eu des réminiscence du film l'aventure intérieure). Franchement, avant le début de ma lecture je n'aurais pas pensé que cela puisse passer aussi bien. Ni par le manque d'explications sur le worlbuiding qui tel quel m'a bien branché. J'adore l'idée des vaisseaux mondes organiques et l'idée que le savoir qui a permis la construction de la Légion se soit perdu au fil des générations. En fait, j'apprécie que l'auteur me laisse deviner ce qu'elle ne fait que survoler, c'est vrai que ce choix est peu osé pour un livre de SF, puisque dans Science-Fiction, il y a aussi science, mais là... ben en fait je suis complètement passée outre...

Quand on parle de roman clivant, je pense sincèrement que c'est le cas. le livre de Kameron Hurley ressemble tellement peu à un livre de SF que parler de Space Opera risque de déstabiliser plus d'un lecteur. C'est un livre au féminin... féministe ? Je ne suis pas sure... je ne pense pas qu'il suffise d'écrire un livre où il n'y a pas l'ombre d'une trace d'un mâle pour que cela soit du féminisme.
Dans les thèmes abordés, celui du transhumanisme est celui qui me plait le plus. Cette évolution de l'espèce est passionnante, encore plus si l'on considère que l'autrice a choisi de parler d'Humains (même si cela n'est vraiment écris nul part). Ce livre reste une ode à l'évolution, toujours chercher à aller plus loin, à ne pas se contenter de ce qui est mais à pousser vers ce qui pourrait être, quitte à trahir tout le monde et à détruire tous les mondes pour y arriver... car l'immobilisme détruit aussi surement qu'un bellicisme exacerbé.

Au final, aussi étonnant que cela ait été pour moi, j'ai passé un super moment de lecture avec Les étoiles sont légion de Kameron Hurley. Un roman au féminin, rentre dedans, qui ne pourra pas vous laisser indifférent. Et même si l'autrice manque vraiment de finesse, on s'attache à son intrigue au coeur des mondes de la Légion car il nous entraine, certes avec de gros sabots mais efficacement, à la suite de ses deux héroïnes pour découvrir les secrets de la Mokshi !
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
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Je continue mon exploration du catalogue de ce nouveau venu sur la scène imaginaire. Les étoiles sont légion a été présenté à la fois comme un récit féministe (on reviendra là-dessus) et comme de la science-fiction organique, raison pour laquelle j'ai eu envie de le lire tant ça m'intriguait.J'ai toujours été fascinée par les récits de SF que j'ai pu lire. Ils ont une puissance évocatrice rare qui me permet de complètement m'évader. Les étoiles sont légion n'y échappe pas. C'est un titre qui sort du cadre de ce que je peux lire habituellement, avec lui, je me suis retrouvée dans un monde tellement propre à l'autrice que j'ai moi-même eu beaucoup de mal à me l'imaginer. Je voulais lire quelque chose de différent, j'ai eu quelque chose de différent.L'histoire se déroule dans un monde totalement inédit pour moi, où on ne parle pas en terme de planètes mais de vaisseaux-mondes. Ces derniers ne vont pas bien, ils sont tous mourants et c'est pour les sauver, ou du moins en sauver au moins un, que nous suivons la quête des héroïnes.C'est assez simple comme concept de base, une quête pour sauver le monde, mais la mise en oeuvre sort de l'ordinaire. Tout d'abord, et c'est ce qui m'intéressait le plus, nous sommes à bord de vaisseaux totalement organiques. Ce sont en effet des organismes vivants très mystérieux que l'on va apprendre à découvrir au fur et à mesure de la quête de Zan. C'est un univers complètement nouveau pour moi. J'ai été séduite par le concept même s'il m'a plus d'une fois retourné l'estomac. On y explore en effet les méandres mystérieux de ce vaisseau-créature sans rien nous épargner. C'est plein de fluides, de sang, d'excréments, de créatures plus étranges les unes que les autres et l'ensemble donne un mélange assez sale, humide et spongieux, particulièrement dérangeant, mais tellement dépaysant et c'était ce que je cherchais.L'autre concept qui ne m'a pas laissée de marbre, c'est bien sûr l'absence totale d'homme. En effet, ce récit est 100% féminin si on s'en tient au sexe des personnages. Cependant, j'ai trouvé cela assez maladroit dans l'ensemble. J'ai eu l'impression que l'autrice, en voulant annuler la présence d'homme, avait boosté ses héroïnes à la testostérone et leur avait bien trop de réactions typiquement masculines. Je sais que c'est maladroit de ma part de dire ça, mais j'ai eu du mal à trouver une sensibilité féminine chez elles. Je m'attendais à tomber sur quelque chose de plus proche de l'image que j'ai des Sylvides de Leiji Matsumoto. du coup, j'ai été assez mal à l'aise avec ce principe qui est pourtant très séduisant sur le papier mais moins dans le rendu.J'ai tout de même beaucoup aimé la mythologie mise en place, avec ces vaisseaux-mondes mystérieux dont on ne connait pas l'origine mais dont on devine certaines choses au fil des pages. J'ai aimé découvrir comment fonctionnait cette société féminine où les femmes tombent enceintes comme par miracle au moment où leur vaisseau en a besoin et justement accouche de ce dont il a besoin. J'ai aussi apprécié découvrir ce qui se cache sous le premier niveau et derrière le fameux recyclage des personnes dont on n'a pas besoin. J'ai également apprécié d'avoir un monde en guerre perpétuelle autour de la question de la survie de l'espèce.Cela donne un ton très dur et cruel à l'histoire. Il y a peu d'espoir caché. Tout est assez sombre. La guerre que se livrent les deux forces présentes a l'air sans issue, de même que la quête de nos héroïnes est assez vaine. Ce n'est pas l'enthousiasme qui nous étouffe quand on lit cette histoire et pourtant on ne peut pas s'empêcher de tourner les pages.Le récit est très addictif, peut-être parce que l'on suit une héroïne amnésique et une autre qui cache bien son jeu et ne nous révèle des éléments qu'au compte-goutte. du coup, on se surprend à tourner les pages à une vitesse folle alors que l'intrigue, elle, avance assez lentement. Quand on referme le livre, on se rend compte qu'il ne s'est pas passé énormément de choses depuis le moment où on l'a ouvert, mais en même temps, on a découvert tout un monde qui a su nous happer du début à la fin. C'est d'ailleurs ce que je retiendrai de ce roman : un univers, plus qu'une histoire.Je ne peux donc pas dire que j'ai passé un excellent moment de lecture. Ce furent des moments riches et prenants mais assez durs. J'aime l'imagination et l'audace dont fait preuve l'autrice, mais il m'a clairement manqué une bonne dose d'empathie vis-à-vis des personnages pour adhérer à l'histoire. Je suis donc restée sur ma faim au final. le titre est dépaysant, il m'a permis de découvrir une autre branche, plus sale, de la SF, mais ça s'arrête là. C'est donc une lecture en demi-teinte pour moi, même si le récit a ses qualités, je n'ai juste pas été touchée comme je l'aurais voulu.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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En voilà un livre déroutant... et même dégoûtant, par moments. Mais qui comporte quelques idées très intéressantes. Enfin, c'est le premier livre de SF que je lis dont les hommes sont complètement absents ! Pas disparus, ni regrettés, ni détestés : non, ils n'existent tout simplement pas.

Dans ce roman, on suit deux personnages femelles qui n'ont d'humain que le fait d'avoir 2 bras et 2 jambes, des yeux et des sentiments. Et encore, on n'en est pas sûrs. En incipit, le livre est dédié par l'auteur « à toutes les femmes brutales » : c'est donc de cela qu'il s'agit, de femmes brutales qui s'affrontent sur des vaisseaux-mondes immenses et organiques flottant dans le néant de l'espace, dirigées par une « seigneure » qui les envoie au casse-pipe contre d'autres ruches ou au « recyclage » comme une reine des fourmis toute puissante. L'une de ces soldates se réveille, amnésique, à la suite d'une opération d'invasion qui a mal tourné (tout le monde est mort, sauf elle). On lui dit qu'elle va devoir repartir, sans se poser des questions, et tout faire pour revenir. On lui parle de « monde » à voler, d'enfant à naître, de vaisseau à soigner, de bras métallique, de trahison, d'amour... et surtout, d'une mystérieuse « Mokshi » qu'il faut à la fois conquérir et sauver. C'est le but de tous ces affrontements entre ruches : s'emparer de cette fameuse Mokshi.

Honnêtement, à ce stade, on ne comprend rien. C'est quoi la Mokshi, pourquoi est-ce si important, où se trouvent ces femmes si étranges, que sont-elles, à quoi ressemblent-elles vraiment ? Dans cet univers, tout est nouveau à première vue, et il faut accepter d'être aussi perdu que Zan, la générale amnésique. Au début, j'ai eu un peu de mal, je l'avoue. Où nous emmène-t-on ? Même les narratrices (une qui a perdu la mémoire, et l'autre qui veut tout nous dissimuler) n'ont pas les mots pour décrire ce qu'elles voient : des murs mous qui « pulsent », « d'étranges animaux qui servent de véhicule », des « tubes bizarres »... Mais, au fil des pages, on s'habitue à cet univers gluant et palpitant, et on comprend ce qu'il est. Les enjeux, et l'intérêt à suivre ces opérations sans cesse renouvelées, aussi, apparaissent. Car ce monde organique qui sert à la fois de nid, de maison, de ressource et de famille (au sens littéral...) est malade, et la survie de ces femmes dépend de la sienne. Les informations sont délivrées au compte-goutte, et parfois de manière erratique, mais à la fin, tout fait sens (je me suis amusée à relire le début après avoir terminé le roman, et ça m'a paru évident). Cela vaut le coup de s'accrocher, car une fois les choses bien en place (fin de la première partie), l'action démarre enfin et il devient difficile de lâcher. Toute la quête de Zan dans les entrailles du vaisseau Katazyrna est vraiment passionnante. Un peu dégueu, mais passionnante !

C'est un roman que je peux comparer à La porteuse de mort de Stark Holborn (ce qui me fait dire qu'il y a toute une vague de SF comme ça qui arrive, et c'est cool), à plus d'un titre : les secrets sur la protagoniste dont l'identité réelle n'est révélée qu'à la toute fin, le côté crade, gore et violent (ici, d'une manière viscérale), la volonté de mettre en scène des femmes fortes dans toute leur complexité (mères, guerrières, et amantes) qui luttent, s'affrontent, s'aiment et s'entraident sans les hommes (qui n'existent pas — ou plus — ici).

Enfin, ce roman m'a fait penser aux mangas de Tsutomu Nihei, pour le côté quête dans des mondes complètement déroutants sur des milliards de niveaux, par un personnage amnésique et post-humain (je peux pas pousser plus loin les comparaisons pour ne pas spoiler, mais la fin de ce livre ressemble beaucoup à celle de Blame !)

Mais comme ces deux oeuvres précitées, je pense que ce roman est tout sauf un livre consensuel, qui peut plaire à tout le monde. Pourtant, il n'est pas à proprement parler exigeant : pas de concept ou de terme compliqué, une écriture simple, accessible, directe, qui colle bien au style des personnages. Attention tout de même aux gens sensibles au body-horror ou allergiques aux histoires d'accouchement, de saignements et d'utérus, parce qu'il y en a pas mal... Je verrais bien cette histoire adaptée en BD. Ça pourrait donner quelque chose de vraiment impressionnant !

Si vous cherchez de la SF originale, qui ne ressemble à (presque) rien d'autre et qui bouscule un peu, et surtout un roman qui a vraiment dépassé le concept du space-opera pour papa, allez-y. Pour ma part, je vais regarder de près les autres romans de cette autrice ! À commencer par son essai The Geek Feminist Revolution, publié en 2016 (et non traduit).

Encore une fois, merci à Albin Michel Imaginaire de nous apporter ces romans-là, et merci pour ce SP déroutant !
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L'univers de Les étoiles sont légion est très riche, complexe, intriguant et profondément original. C'est tout un écosystème que crée l'autrice, un écosystème qui, au départ, nous désarçonne et nous paraît même très flou, comme nous le découvrons sous le regard d'une Zan amnésique. Mais progressivement, tout comme le personnage, nous nous familiarisons avec ces mondes/êtres vivants, ces créatures/vaisseaux, ces morceaux/parties d'un tout. Sa richesse ne cesse de prendre de l'ampleur de pages en pages, nous embarquant dans une découverte exaltante et passionnante dans l'imaginaire de Kameron Hurley. Attention, cependant, c'est un univers qui demande d'accepter ce que nous ne pouvons comprendre, et il n'est peut-être pas adapté à un novice en science-fiction, et encore moins à un esprit que l'imaginaire rebute. Mais [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be !
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Très clairement le livre le plus étrange que j'ai lu ces dernières années !

La Légion est composée de mondes qui se font la guerre. Zan, une guerrière se réveille sans mémoire à l'infirmerie. Elle découvre que sa mission est de prendre le contrôle de la Mokshi un vaisseau-monde particulier qui pourrait changer le cours de la guerre. Mais plus elle avance plus elle s'interroge sur ses véritables motivations ? Pourquoi a-t-elle perdu la mémoire ? A qui peut-elle faire confiance ? Et globalement, se fait-elle manipulée ?

Dans cet univers on côtoie des soeurs qui n'en sont pas, des matriarches guerrières sans scrupules, et beaucoup *beaucoup* de matière organique. L'accent est mis sur les entrailles, les utérus, les coeurs battants, la chair en décomposition. Toute cette matière biologique qui est recyclée pour alimenter le vaisseau-monde. Il y a une profonde originalité dans cet univers et dans le point de vue proposé par l'autrice sur la relation corps/univers, partie/tout.

Un roman fascinant et dérangeant qui nous plonge dans les entrailles d'un monde. La seconde partie m'a évoqué l'enfer de Dante mais dans une version moins macabre et plus organique. le roman propose quelques très belles images, d'autant plus belles qu'elles sont parfois incompréhensibles.

J'ai aimé aussi les personnages. Zan a l'identité changeante et indécise et Jayd déterminée et cruelle. C'est un roman qui parle d'amour et de désirs, mais aussi de violence et de trahisons.

J'ai préféré la première partie même si j'y étais souvent perplexe et perdue. L'entrée dans l'univers est brutale et on ne comprend pas grand chose sur les 50 premières pages. Mais il y a un vrai charme et on a envie de savoir. La seconde partie est assez répétitive sur le point de vue de Zan (un grand périple avec des étapes qui se répètent).
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