« Les épreuves nous font mûrir, nous façonnent, et parfois nous forcent à nous découvrir. Du pire surgit le meilleur. »
D'autres oiseaux volent autour de toi, ce sont tes amis. Ils ont tous des couleurs différentes, comme un arc-en-ciel, y en a même un qui transporte un enfant, un minuscule enfant bleu avec des ailes dans le dos.
Les bras en croix, nous dévalons la pente en riant comme des baleines. Essoufflés, les joues rouges, nous nous laissons tomber dans les hautes herbes. Le sol est doux et humide, imprégné de la fraîcheur de l'automne. Quelques feuilles mortes dansent dans le vent. Le ciel est d'un bleu profond et clair, le soleil bas colore les prairies d'une teinte dorée. Je ferme les yeux avec le sentiment que de grandes joies nous attendent.
C'est bizarre la vie, poursuit-il. Quand on est gamin, on n'attend qu'une chose, c'est d'être grand, et puis le lendemain on est vieux et on passe son temps à regarder par derrière.
Oui, c’est une longue histoire. Une histoire d’amour. Celle d’un vieil homme qui attend le retour d’un oiseau.
L'enfance, ce territoire étrange où les années passent plus vite que les jours.
L'air est frais et humide, chargé des senteurs terreuses des marais et de l'odeur saline de la mer toute proche. Il règne un calme absolu, rompu seulement par les sons discrets de la nature qui s'éveille. Le coassement lointain d'une grenouille, le frou-frou des roseaux, et surtout, les chants des oiseaux.
Un voile passe sur son visage. L'humeur de Louis est comme la baie. Changeante. Insaisissable. La mer atteint son apogée sous un soleil éclatant, et un instant plus tard, elle se retire sous un ciel qu'assombrissent déjà d'épais nuages noirs.
Le spleen, Tony, est un virus contre lequel personne n'a encore trouvé de vaccin. On peut anesthésier la douleur, mais la maladie, elle, ne disparaît jamais. Pire, elle se transmet.
Les hommes n’inventent rien, fils. Ils imitent la nature et l’ignorent ensuite en prétendant la dompter.