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EAN : 9782251445366
704 pages
Les Belles Lettres (15/05/2015)
4.27/5   24 notes
Résumé :
Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps.
De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l’acteur.
Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l’Occupation et la Libération. À cinquante ans, l’avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d’observation et un tal... >Voir plus
Que lire après Journal (1939-1945)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Comme lecture d'été, ce gros pavé retraçant le vécu au quotidien d'une "personnalité" pendant la période de l'occupation, pouvait sembler déraisonnable tant l'Occupation a été visitée-revisitée-réinterprétée.
Qu'allais-je pouvoir trouver de nouveau, de révélateur, de cocasse dans cette lecture ? Ma foi, je n'en savais rien.
J'ai pourtant lu ce livre avec appétit et impatience, page après page, connaissant son dénouement dès le départ.
L'auteur, avocat de métier et futur académicien, a eu un regard pratiquement juste sur le cours des événements par lesquels il est passé. La fin du régime de Vichy était prévisible dès le début, tant sa mise en place était une violation du droit et des droits des Français. Cela ne pouvait que mal finir. Tout esprit sain et rationnel pouvait le comprendre dès 1940.
Ceux qui pourtant ont continué à soutenir le régime vichyssois et ont accepté et poussé à une collaboration pure et dure, nonobstant leur rêve légitime d'un Grande Europe à l'instar des Etats-Unis, savaient qu'ils se fourvoyaient avec les Allemands. Ils ont à ce titre donc bien des criminels et comme d'habitude, c'est le menu fretin qui paiera les pots cassés en 44.
Ce qui est terrifiant dans cette lecture, c'est le rôle de la magistrature et de la police. L'auteur, au travers de cas concrets vécus, ne glorifie ni l'une, ni
l'autre. Ce sont pratiquement les mêmes d'un régime à l'autre: ceux qui sévissaient de 40 à 44, continueront de sévir après 44.
Ce régime a instauré la peur et la méfiance jusqu'au sein des familles et l'auteur décrit bien le délitement de la société française, de l'indifférence des uns vis-à-vis des autres, et du chacun pour soi.
Les intellectuels étaient bien peu présents, les artistes survivaient comme ils pouvaient, les tartuffes contrôlaient tout et tous.
Bienheureux ceux qui ne connaîtront jamais la guerre car la guerre, l'occupation etc. ne font que mettre en avant ce qu'il y a de plus vil dans l'homme.
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Maurice Garçon (1889-1967) avocat , romancier membre De l'Académie Française nous a laissé un témoignage sous forme de journal de ce que fût le 20e siècle .
De 1912 à 1945 , il va ainsi prendre note de ce qu'est son travail d'avocat ,des événements mondains , des guerres qu'il traverse et des petits faits parfois anodins qui constituent une vie.
Ce volume qui débute en 1939 est principalement consacré à l'occupation bien entendu. Si parfois il se trompe dans ses prévisions il faut reconnaitre que très vite il comprend qu'avec Pétain au pouvoir la France va droit dans le mur et tout au long des ces pages il n'épargne pas le vieux comme il dit de ses sarcasmes .
Il a la dent dure également envers pas mal de gens qu'il n'aime pas n'hésitant pas à le dire avec finalement très peu trouvent grâce à ses yeux .
C'est écrit dans une langue parfaite , teinté d'humour même si souvent il s'interroge sur son avenir et celui du pays avec un certain pessimisme .Malheureusement l'époque déteint sur lui et un lourd relent d'antisémitisme et de xénophobie lui font écrire parfois des mots assez durs , sans oublier bien sur son anglophobie déclarée au moins jusque 1943.
Malheureusement l'époque déteint sur lui et un lourd relent d'antisémitisme et de xénophobie lui fait écrire parfois des mots assez durs , sans oublier bien sur son anglophobie déclarée au moins jusque 1943.
Connaitre relativement bien l'histoire de cette époque est un plus bien entendu pour saisir toute la finesse des propos même si les nombreuses notes en bas de page permettent de comprendre le récit .
Un véritable plaisir de lecture pour tous les passionnés de cette époque.

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Je mets 3 étoiles bien qu'il m'ait fallu beaucoup prendre sur moi pour aller au bout. En effet, comme probablement la plupart des autres lecteurs, j'ai été très inégalement intéressé par les différentes facettes de ce journal qui traite notamment, à la fois :
- de ce qu'est le fonctionnement concret d'une dictature (justice, polices, propagande) ;
- de la vie des Parisiens durant l'Occupation ;
- de la vie du micocosme de la Culture Française durant la même période.
L'auteur, qui a continué durant ces années à avoir une vie sociale très active défend des positions de principe qui l'honorent mais casse aussi beaucoup de sucre sur le dos de gens qu'il rencontre, ce qui ne m'a guère passionné, en dépit de notes de bas de page qui rappellent efficacement le passé, le présent et l'avenir des personnes citées.
Une petite déception aussi : l'auteur n'était pas à Paris au moment de la Libération.
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Un livre très interessant, permet de voir de l'intérieur, cette période. En particulier la vie d'un grand bourgeois, avocat reconnu. A la fois sensible aux arguments de son temps et essayant de "rester un honnête homme".
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Très intéressante chronique de cette période, où apparaissent sans fard des personnages de premier plan et des personnages secondaires, qui virent à la collaboration avec une facilité inattendue, inattendue compte tenu de l'image de résistance que s'est donnée la France.
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critiques presse (4)
LePoint
05 août 2015
Maurice Garçon, défenseur des écrivains et des éditeurs, a consigné chaque soir sa perception du Paris occupé. Un "Journal" de guerre incisif et brillant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
29 juillet 2015
Portrait passionnant d'une France en guerre, rédigé par un observateur privilégié et lucide de cette période troublée.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
04 juin 2015
SI le Journal de la guerre de Maurice Garçon nous touche, c'est d'abord parce qu'il nous donne à voir un homme entre deux mondes, qui, malgré ses préjugés, ne s'est guère trompé sur le chemin à suivre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
18 mai 2015
«Journal 1939-1945» d’un avocat mondain, brillant et récalcitrant.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L'avocat Garçon défendait aux assises un homme qui poussé à bout avait fini par tuer . Il lançait sur le procureur , tout au long de sa plaidoirie des petites boulettes de pain ......le procureur : arretez , maître
- arretez, je vous dis
- allez vous cessez à la fin
- c'est comme cela qu'on devient un assassin , monsieur le procureur !
Dans un autre tribunal ou les magistrats dormaient un peu , Garçon allume une bougie et fait semblant de chercher quelque chose sous le prétoire ..... intrigué le président l'apostrophe : - que cherchez-vous ?
- la justice , monsieur le président .
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Qu'y a-t-il de plus servile et plus lâche qu'un magistrat ? L'indépendance de la magistrature (...) est une chimère, et une chimère dangereuse parce qu'on l'entretient et que tout le monde y croit. La vérité est bien plus triste. Les magistrats, pour la plus grande majorité, sont des hommes ambitieux qui estiment que leur carrière est fonction de leur obéissance aveugle au pouvoir quel qu'il soit. Ils condamnent sur ordre ou, du moins, selon la tendance des maîtres de l'heure.
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Rien n'est moins tolérant qu'un catholique, il ne rêve que domination, moins pour imposer une morale et une foi que pour se servir de ses doctrines pour enseigner un renoncement grâce auquel il domine, régit et s'enrichit. La religion est surtout devenue un système de gouvernement grâce auquel on impose une discipline sociale qui profite toujours aux mêmes.
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On fait tout retomber sur les Juifs. Ils ont bon dos .Je les crois en effet socialement assez dangereux lorsqu'ils prennent trop d'importance dans une société . ( sic ) (.....) Que les Juifs nous aient conduit à adopter la politique que nous avons suivie , je le crois.
( re-sic )
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Il est exact que le pays était profondément démoralisé. Trop heureux peut-être, victime d'une démagogie pitoyable. Il doit être vrai qu'il faut à un peuple une croyance, une foi, un idéal pour qu'il soit digne de se gouverner lui-même. Il est vraisemblable que la démocratie, victime de toutes les surenchères électorales, ne peut vivre que sous une forme réduite et s'applique mal oaux grandes nations où l'électeur ne peut plus suveiller l'élu.
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Videos de Maurice Garçon (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice Garçon
En librairie le 16 septembre 2022 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251453385/journal-1912-1939.
Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. de 1912 à sa mort, il a consigné les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur.
Il vient de prêter serment quand il commence ce journal, loin d'imaginer qu'il va devenir monumental. Il s'agit, dit-il, de « simples notes » au fil de la plume, jamais retouchées. Petites scènes, portraits, encore un peu scolaires. Et bien vite, il trouve son style, celui d'un exceptionnel observateur.
Les premiers temps sont rudes, bouleversés par la Grande Guerre. Réformé, il souffre d'être considéré comme un planqué mais, devant les conseils de guerre, il apprend le métier.
Et quand il ne travaille pas, il décrit l'atmosphère qui s'alourdit. Jusqu'à l'armistice qu'il « couvre » comme un reporter. Il en a l'oeil et se débrouille pour être partout où il se passe quelque chose, comme plus tard, au Bourget, à l'arrivée de Charles Lindbergh.
Familier des estaminets du Quartier latin, il rencontre des artistes, des auteurs qu'il se fera une spécialité de défendre. Et les clients affluent, l'obligeant parfois à négliger son journal.
Entre plaidoiries de routine et intérêts de Coco Chanel, il parvient à courir les premières et, plus inattendu, à satisfaire sa curiosité pour le paranormal.
Les scandales des années 1930 lui donnent matière à réflexion, penché sur un dossier proche de l'affaire Stavisky. Son mépris de la corruption des confrères députés, présidents du Conseil passés et futurs, s'épanche, sans parler de ses colères à l'encontre des magistrats.
Maurice Garçon mord mais n'est pas lui-même à l'abri des préjugés racistes et antisémites. Il ouvre les yeux à Berlin, peu après la Nuit de Cristal, alors qu'il va représenter la famille du diplomate assassiné par Herschel Grynszpan. La guerre, à nouveau, sera bientôt là.
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