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3,69

sur 622 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Attirée par cette sublime couverture, par le passage à la GL, la photographie que j'apprécie comme l'art en général, mais je suis restée en marge de l'histoire. Bien que j'ai apprécié découvrir la Corse même si ce n'est pas forcément la belle image de cette île si belle.
Je n'ai pas succombé aux personnages, bien que j'ai admiré l'audace d'Antonia de partir photographier au coeur de la guerre, l'image qu'il faut ou pas dévoiler, la réalité de l'horreur. le sujet sur l'image est certes intéressant mais n'e fait pas un roman captivant pour autant.

Une demi-déception pour ce roman dont j'en espérais beaucoup plus.

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« Oui, les images sont une porte ouverte sur l'éternité. Mais la photographie ne dit rien de l'éternité, elle se complaît dans l'éphémère, atteste de l'irréversible et renvoie tout au néant. »

Chaque chapitre de ce roman est associé à une photographie, car Antonia dont on célèbre les obsèques était une photographe avant tout. Depuis que son parrain lui a offert un appareil pour son quatorzième anniversaire, elle a toujours parcouru le monde son appareil photo à la main, elle en a fait son métier. de simple photographe d'un journal local qui rend compte des concours de pétanque à correspondante de guerre à Belgrade, pour finir photographe de mariages.

L'écriture de Jérôme Ferrari est belle, mais je me suis perdu dans les allers retours, le style décousu m'a déconcerté et je n'ai pas vraiment été captivé par ce récit sur la mort, la photographie, la guerre, la famille, la violence et le nationalisme corse.
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Corse. Une photographe trouve la mort par un accident de voiture. Son parrain, prêtre et qui lui a offert son premier appareil photo, est chargé d'en faire la cérémonie d'enterrement. le début est vraiment prenant. Bien écrit, beaucoup d'émotions. Puis ça part sur un autre chemin. Celle d'un photographe d'une autre époque, d'un autre lieu. Ce roman tourne-t-il au documentaire ? Les allées/retours continuent. Ce qui, au final, éloigne le lecteur de l'histoire principale. Dommage !

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C'est avec À son image que je découvre l'écrivain d'origine corse, Jérôme Ferrari.
Un roman ? Un essai ? Avant tout un livre intelligent, ambitieux mais complexe et sombre. Pour moi une lecture assez laborieuse, J'avoue avoir eu du mal à entrer dans le récit, pourtant intéressant par ses réflexions et interrogations sur l'utilité de la photographie, la photographie de guerre en particulier. Et je n'ai éprouvé que très peu d'empathie pour les personnages ni ai ressenti d'émotion.

Antonia était passionnée de photographie, elle en avait fait son métier. Agée de 38 ans elle vient de trouver la mort accidentellement en rentrant chez elle au petit matin. Sa voiture et son corps ont été retrouvés au fond d'un ravin de l'Ostricoli, en Corse. Son office funèbre est célébré par le prêtre de la paroisse, qui n'est autre que son oncle et son parrain avec lequel elle entretenait un lien privilégié. Encourageant sa passion, c'est lui qui lui avait offert son premier appareil photo, alors qu'elle n'avait que quatorze ans. Anéanti par son chagrin et sa tristesse, le prêtre va souhaiter s'en tenir strictement aux règles édictées par la liturgie. Il explique à Marc-Aurèle, son neveu et frère d'Antonia :

« Demain il ne s'agira pas d'évoquer la vie de ta soeur, ce qu'elle aimait ou ce qu'elle n'aimait pas. Il ne s'agira même pas de montrer combien nous sommes tristes. Demain nous remettons ta soeur à Dieu et nous prions pour qu'il la reçoive (…) ça n'a rien à voir avec nos souvenirs intimes. »

Et pourtant, dans l'église, chacun se remémore la vie d'Antonia, son enfance et son adolescence, ses relations avec Pascal B. et les nationalistes corses, son travail anodin et décevant pour un journal local puis sa volonté de devenir reporter de guerre, en ex-Yougoslavie. Les horreurs dont elle va être témoin vont l'amener à s'interroger sur la puissance des images, le "choc des photos" et le voyeurisme obscène.

Jérôme Ferrari signe ici un livre très sombre, où la violence est omniprésente, atypique dans sa construction, une sorte d'oraison funèbre à la mémoire d'Antonia, où tous les chapitres sont un moment de la liturgie associé au titre d'une image photographique.
Le style d'écriture de l'auteur est élégant, sobre mais je l'ai trouvé très (trop ?) dense avec des phrases démesurées, peu de paragraphes et de ponctuation. Une plume qui m'a parfois lassée et qui m'a quelque peu égarée.

#Challenge illimité des Départements français en lectures (20 - Corse)
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Un livre de qualité. Grâce à une belle langue, riche, érudite, parfois envoûtante, j'ai pu aller jusqu'au bout de ce récit, mais sans jamais vraiment entrer dedans. et je me suis demandé pourquoi.
La construction? l'idée est belle: les chapitres sont découpés selon les rites de l'office religieux des funérailles d'Antonia, jeune femme Corse, morte brutalement dans un accident de voiture. Chaque chapitre renvoie à des photographies, lesquelles parlent de la guerre ou ont un rapport fréquent avec la mort.
Si j'ai aimé l'idée du découpage et de ces évocations, je l'ai trouvé un peu intellectuelle et artificielle.
Le sujet du livre? Mais au fait que veut nous dire l'auteur? Veut-il rendre hommage à Antonia? Nous montrer ce chemin de désespérance pour cette jeunesse corse qui s'est engagée dans l'indépendantisme et, non seulement a échoué, mais a déployé son énergie dans des guerres fratricides et vaines?
Ce livre est pour moi comme certains films pas faciles, vu sans éprouver de plaisir, avec un sentiment de quelque chose de fort, mais qui échappe, et dont les images continuent ensuite à nous habiter.
J'aime l'écriture de J. Ferrari, j'aime la corse, j'aime la photographie, j'ai été touchée par le personnage de l'oncle et parrain d'Antonia, devenu prêtre après un appel digne de celui vécu par Saint Paul sur le chemin de Damas, mais le livre m'est resté en partie hermétique.
Dommage!
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Les photos qui n'auraient pas dû exister sont celles qui reflètent l'horreur du monde, celles que les photographes reporters laissent dans les cartons, impubliables. Des regards qu'Antonia a saisis, vides déjà ou défiant la mort, des photos trop laides. le grand angle sert désormais à cadrer tous les édiles lors des inaugurations et mariages...
Antonia est morte, un accident. Elle repose sur un catafalque pendant que le prêtre, son parrain, célèbre l'office funèbre. Accompagnant la cérémonie, le livre raconte la vie de la jeune femme, ses rêves de photographie, les voyages pour couvrir des guerres et l'intimité avec des nationalistes corses. de longues pages sur la "contrepartie fictive" de deux noms de la photo d'histoire, Gaston Chérau et Rista Marjanovic complètent ce livre désenchanté. Il s'agit d'une grave réflexion sur les photos liées à la mort et à la perte. La photographie ne donnerait-elle pas sa vraie puissance en tant qu'art, parce qu'elle ne suspend pas le temps, comme la peinture, mais le fixe ? (suivant l'idée de Mathieu Riboulet dans "Les oeuvres de miséricorde")
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Après avoir terminé "A son image", je me demande en fait s'il s'agit bien d'un roman ou d'un essai sur le rôle et le pouvoir de la photographie.

Premier chapitre, Antonia, photographe de mariage, revoit Dragan qu'elle a connu lorsqu'elle photographiait la guerre en Yougoslavie. Après leur retrouvailles, elle prend la route et se tue dans une sortie de route.
C'est alors son oncle et parrain, prêtre de son état, qui prend en charge son enterrement et le récit de sa vie passée sur fond de nationalisme Corse.

La vie d'Antonia est décoriquée depuis son enfance, son amour pour Pascal A, chef d'un réseau nationaliste, ses affres de journaliste dans le canard local, son questionnement sur la religion.
S'il n'est d'autre histoire que la vie d'Antonia et ses proches, il y a la sublime écriture de Jerôme Ferrari et c'est bien ce que j'ai préféré car encore une fois, il me fait plonger dans de terribles angoisses qui font désespérer de la nature humaine et j'ai quand même hâte que le récit se termine. Alors je savoure ces mots si savamment choisis qui font de son art une écriture photographique, très visuelle donc.
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En ce qui concerne le style de Ferrari, il est magistral.

La construction du roman est brillante. le narrateur est le prêtre qui sert la messe des funérailles de sa nièce et filleule, Antonia. Un choeur  chante en polyphonie ; chaque partie du Requiem est le titre des chapitres. Je ne connais pas la liturgie, je ne peux faire les correspondances, je suppose qu'il y en a. Cette messe va raconter la vie de la défunte - une photographe de presse.

C'est donc l'histoire d'une jeune femme d'aujourd'hui, fascinée par les photographies anciennes, à qui son parrain, le prêtre, a offert son premier appareil photo, qui deviendra photographe dans un quotidien régional ; lassée de couvrir les concours de pétanques et les événements provinciaux, elle part comme photographe de guerre en Bosnie et en Serbie. A son Image a pour thème l'image photographiée, le témoignage des photographes de presse. Curieux hasard, j'ai lu le mois dernier Miss Sarajevo, l'histoire d'un photographe de cette même guerre.

"Oui, les images sont une porte ouverte sur l'éternité. Mais la photographie ne dit rien de l'éternité, elle se complaît dans l'éphémère, atteste de l'irréversible et renvoie tout au néant.."

Photographier l'horreur de la guerre, "les massacres, les déportations [...]brutalement arrachés à la sphère de l'intime pour être exposés en pleine lumière" . Dès 1911, on attend de Gaston C "qui'l tienne la chronique minutieuse des défaites de l'empire Ottoman" en Lybie, quand les troupes italiennes s'emparent de la Tripolitaine, qu'il illustre la propagande colonialiste italienne en quelque sorte . Il prend des photos d'un massacre impossibles à publier, puis la pendaison des responsables du massacre, quatorze arabes pendus en chapelet d'un même gibet, puissance de l'image, déjà!

De l'autre côté de la Méditerranée, dans les Balkans, un autre photographe, Rista développe les pellicules trouvées sur des soldats autrichiens et "découvre que, curieusement, les hommes aiment à conserver le souvenir émouvant de leurs crimes, comme de leurs noces, de la naissance de leurs enfants[...]Tout au long du siècle qui commence ils prendront des photos de leurs victimes, abattues ou crucifiées le long des routes d'Anatolie comme dans un jeu de miroirs  multipliant à l'infinie l'image du christ, ils poseront inlassablement le long d'une fosse pleine de corps nus...."

Réflexion sur le pouvoir des images, et sur la fascination pour les images horribles. La photographie comme témoignage, comme propagande, doit-on tout photographier?

Les images racontent l'horreur  tout au long du 20ème siècle, le long des guerres qui l'ont ravagé.

Plus près d'Antonia, en Corse, une autre sorte de guerre - celle que les indépendantistes croient mener contre le pouvoir colonialiste - mobilise les garçons du village. Antonia assiste à ces réunions clandestines des hommes cagoulés, ses photos valident la mise en scène  "Sous son objectif tous ses amis évoquaient des personnages de tragédie en proie à d'indicibles tourments, ce qui pouvait bien être le cas... "Antonia comme les autres filles sont réduites au rôle de compagnes des combattants. Rôle, oh combien  traditionnel. Antonia devient "la femme de Pascal B.", qui est arrêté, puis incarcéré. Elle ne peut se contente de ce rôle et le quittera. Plasticages, ruptures dans le FNLC, compétition des attentats....

En 1991, Antonia arrive à Belgrade, rejoindre la guerre qui vient d'éclater, elle prend des photos qui'l et impossible de regarder, elle écrit à son parrain "Je sais que certaines choses doivent rester cachées" , photos obscènes, "il y a tant de façon de se montrer obscènes". Elle montre les photos à son parrain, "c'est le péché, murmure-t-il". "elle se sent de plus en plus mal à l'aise que les photos qu'elle a prises aujourd'hui pourraient être publiées. " et ne développera pas ces photos...

Réflexion sur le pouvoir des images, leur obscénité dans la complaisance, sur la violence. Portrait d'une femme. Ce roman est riche. Toutefois, la répétition de la violence, le machisme ambiant m'ont gênée dans la lecture de ce roman.

Omniprésence de la mort, dans ce Requiem. Depuis Colomba, ou Matéo Falcone, la Corse peut -elle se passer de cette culture des lamentations des morts?






Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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J'avais conservé un excellent souvenir de lecture du Sermon sur la chute de Rome et le passage de Jérôme FERRARI à la Grande Librairie m'avait convaincue de découvrir son dernier récit.
Je suis donc partie sur les traces d'Antonia prématurément décédée sur une route de Corse, Antonia dont la vie était dédiée à la photographie, une passion qui a débuté très jeune lorsque son oncle et parrain lui offre son premier appareil photographique à l'âge de 14 ans.
Pourtant, j'ai constaté que la destinée d'Antonia n'était qu'un fil conducteur et un prétexte pour l'auteur à se questionner sur la photographie.
Ainsi, le texte m'est apparu plus comme un essai qu'un roman.
L'auteur interroge et interpelle sur la représentation de l'image et son contenu en évoquant la trajectoire de deux reporters de guerre dont les photographies ont marqué les esprits qui croisent l'histoire et le parcours d'Antonia.
Il s'intéresse à la représentation du monde par l'image, son contenu, le texte qui l'accompagne nécessairement, la violence inhérente au monde. Il évoque les conflits sanglants dans les Balkans puis dans l'ex Yougoslavie.
Il campe aussi la Corse des années 80, ses luttes nationalistes, ses morts et le sort de la femme à travers l'histoire d'amour que vit Antonia avec un nationaliste corse.
Contre toute attente, le personnage qui m'a le plus touchée est le prêtre qui est aussi l'oncle et le parrain d'Antonia ; il a été désigné pour célébrer son office funèbre. de très belles pages lorsqu'il doit concilier sa douleur et la cérémonie à conduire. Quelles paroles peuvent apaiser les proches d'un défunt lorsque lui-même est terrassé par le chagrin ?
Jérôme FERRARI écrit très bien, son style est enlevé, précis, les références sont nombreuses et certains passages m'ont vraiment questionnée. le professeur de philosophie ressurgit fréquemment au fil des pages au détriment de l'histoire elle-même. Pour cette raison je persiste à penser qu'il ne s'agit pas d'un roman, un essai romancé si j'ose ce qualificatif.
C'est certainement la raison pour laquelle je n'ai été captivée que par certains passages, le tout étant trop décousu à mon goût.
Au final, une lecture qui ne m'a pas emportée autant que d'autres lecteurs si j'en juge les chroniques élogieuses dont j'ai pris connaissance. Dommage, une lecture qui ne m'a pas convaincue.
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Désolée mais ma critique ne sera pas aussi dithyrambique que les précédentes. J'ai écouté Jérôme Ferrari mercredi dernier lors de son passage à la grande librairie, ce qui m'a donné envie de le lire. Je pensais pouvoir utiliser certains extraits pour travailler avec mes élèves sur la photo de presse. J'aurai en fait beaucoup de mal à Utiliser ce livre. Peu importe après tout. Mais j'ai été déçue. Je me suis parfois perdue dans ces allers retours temporels. Même si l'histoire ne m'a pas vraiment deplu, je n'ai pas non plus adhéré.
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