Si tu lis mes avis (force à toi !), tu peux facilement lister les rares écrivains dont je ne loupe aucune sortie d'un seul de leurs livres. Tu sais donc que
Joël Dicker en fait partie. Et cette fois-ci encore, je n'ai pas été déçu.
Pour une fois, on ne parle pas de meurtre sanglant ou de situation sordide d'une noirceur troublante. J'ai lu ici un roman à suspense, avec des mystères, des secrets, des non-dits, de l'amour, de l'amitié, des trahisons, des réconciliations ; la vraie vie en somme.
Joël Dicker joue avec le temps. Il imbrique, il rythme, il ralentit. Il joue avec juste 7 minutes, qu'il étire pour mieux nous les faire vivre.
Ce sont ces 7 minutes qui sont la colonne vertébrale de cette histoire. de ces histoires, plutôt. A partir d'un seul braquage qui doit donc durer 7 minutes pour réussir,
Joël Dicker nous place au coeur d'une histoire courte et passionnante à multiples étages comme il en a pris l'habitude.
Le temps se mêle et se démêle sans nous faire perdre le fil de l'histoire principale. Toutes les situations se répondent. C'est remarquable ! C'est ultra addictif alors qu'au final, on pourrait penser qu'il ne se passe rien. Sauf que !
Sauf que
Joël Dicker répond directement aux questions qu'il VA poser. Il joue avec le temps, je te le dis ; notre temps de lecteur.
On passe de la légèreté à l'angoisse sans s'en rendre compte. C'est vraiment sauvage et les humains sont ici décrits à la perfection : personne n'est tout blanc, personne n'est tout noir. Les personnages secondaires impactent les premiers rôles, et inversement.
2 couples au centre. L'un admire l'autre. L'autre envie l'un. Les vies se croisent. Les apparences explosent. Chaque événement à son importance. Chaque micro détail peut ébranler l'édifice fragile d'une vie bien rangée, et on ne les voit arriver qu'après.
Ce roman est court par rapport à ses précédents, et il se lit très très vite.
L'action n'est pas présente à chaque page, mais les excellents dialogues donnent un dynamisme assez troublant : ils permettent de se rendre compte que ce ne sont pas les personnages qui bougent, c'est l'environnement dans lequel on croyait jusqu'alors qu'ils évoluaient.
On est tour à tour dans la tête des personnages, ou un objet dans la pièce ; on est le vrai spectateur de cette histoire qui nous happe.
J'ai tourné les pages sans pouvoir m'arrêter et ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à me plonger dans une histoire.
Les ayatollah de la littérature classique, qui aiment détester le succès populaire, ne s'y retrouveront pas. Par principe, et parce que
Dicker nous a fait du
Dicker, et c'est tant pis pour eux. Ceux qui cherchent les bonnes histoires parfaitement racontées en auront pour leur rythme cardiaque. Tant mieux pour eux.
C'est un sauvage 9/10 dans mon échelle de goût.
Rendez-vous à la prochaine histoire !