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Citations sur Un animal sauvage (66)

Il savait qu'il devait renoncer à ce bijou. Il était temps de tout avouer à Sophie. De cesser cette mascarade. Mais il ne pouvait pas lui faire ça à une semaine de son anniversaire.
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- Tu dois la laisser être ce qu'elle est : un animal sauvage.
- Le juste rappel de Viscontini dans la carte d'anniversaire, c'est à propos de ça, hien ?
- Oui, elle est la panthère de Viscontini. Aucune cage ne pourra l'empêcher d'être ce qu'elle est. Tu dois respecter sa nature. Ce sera ta plus belle façon de l'aimer.
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- Si je te demande de renoncer à ce braquage, tu m'en voudras probablement pour toujours. Ça brisera quelque chose entre nous. Notre couple n'y survivra pas. Mais si je te laisse le faire et que ça tourne mal, si tu te fais abattre ou prendre par la police, ce sera de ma faute. Car j'aurais pu t'en empêcher. Donc, dans les deux cas, je risque de te perdre.
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Sur le trottoir, Greg regarda le véhicule de police partir. Il jubilait. Il était comme un chasseur qui tenait sa proie. Mais Greg sonnait l'hallali trop tôt. La chasse ne se termine jamais avant la mise à mort.
Il faut se méfier des animaux blessés.
C'est dans cet état qu'ils sont les plus dangereux.
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Mais cette rencontre était en réalité une collision. Un choc frontal. Un accident dont personne n’avait saisi l’ampleur. Sauf Greg, et pour cause. Depuis qu’il était entré dans cette maison, il ne pouvait plus détacher son regard de Sophie. Il était électrisé. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il la voyait, mais il la découvrait sous un jour nouveau.
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Ma Panthère, tu n’es pas faite pour cette vie en cage. Tu t’y es accoutumée, comme un animal dans un zoo. Mais ta routine et ton quotidien sont des barreaux. Ton bonheur est une illusion. N’oublie pas le juste rappel de Viscontini. Viens avec moi, je veux te faire goûter encore à la liberté. Je t’aime
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Le policier s’éloigna de quelques pas pour téléphoner à la centrale. Il demanda à parler à l’inspecteur de permanence de la brigade des cambriolages, rattachée à la police judiciaire. Il se doutait bien que son interlocuteur l’enverrait sur les roses, mais il voulait être irréprochable : on ne savait jamais à quoi s’en tenir avec ces types des quartiers huppés qui connaissaient tous du beau monde et qui n’hésitaient pas à se plaindre en haut lieu lorsqu’ils considéraient ne pas avoir été pris suffisamment au sérieux.
L’inspecteur décrocha et l’agent de police-secours lui fit un rapide exposé des faits.
— Donc, si je résume, tu as quoi ? demanda l’inspecteur.
— Au mieux, une laisse de chien attachée à un arbre sur la voie publique.
— Une laisse attachée à un arbre, tu es sérieux ? Par quel moyen sont-ils entrés dans la maison ?
— Non, personne n’est entré dans la maison, précisa l’agent. Il n’y a pas eu d’effraction.
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(Les premières pages du livre)
Les faits
Le 2 juillet 2022, à Genève, un braquage retentissant défraya la chronique.
Ce livre raconte l’histoire de ce hold-up.

PROLOGUE.
Le jour du braquage.
Samedi 2 juillet 2022
9 heures 30.

Les deux braqueurs venaient de pénétrer simultanément dans la bijouterie par deux accès différents.
Le premier par l’entrée principale, comme un client ordinaire. Sa tenue élégante avait donné le change à l’agent de sécurité, la casquette et les lunettes de soleil étant de mise en ce mois de juillet.
L’autre, encagoulé, était passé par l’entrée de service, forçant une employée à lui ouvrir la porte sous la menace d’un fusil à canon scié.
Rien n’avait été laissé au hasard : ils avaient eu accès aux plans du magasin, aux horaires du personnel.
Une fois à l’intérieur, la Cagoule avait attaché l’employée dans l’arrière-boutique et avait rapidement rejoint son complice. La Casquette, dès qu’il l’avait aperçu, avait brandi le revolver qu’il gardait à la ceinture et s’était mis à hurler : « C’est un braquage, personne ne bouge ! » Puis il avait sorti un chronomètre de sa poche et l’avait enclenché.
Ils disposaient exactement de 7 minutes.

PREMIÈRE PARTIE.
Les jours qui précédèrent son anniversaire

Chapitre 1.
20 jours avant le braquage
→ Dimanche 12 juin 2022
Lundi 13 juin
Mardi 14 juin
Mercredi 15 juin
Jeudi 16 juin
Vendredi 17 juin
Samedi 18 juin (Week-end à St-Tropez)
Dimanche 19 juin (Week-end à St-Tropez)
Lundi 20 juin (anniversaire de Sophie)

C’était une maison moderne. Un grand cube, tout en verre, qui se dressait au milieu d’un jardin impeccable, avec piscine et grande terrasse. La propriété était entourée par la forêt. L’endroit était une oasis, un petit paradis secret à l’abri des regards, auquel on accédait par un chemin privé. À l’image de leur maison, ceux qui vivaient ici faisaient rêver : Arpad et Sophie Braun étaient le couple idéal et les parents comblés de deux enfants merveilleux.
Ce matin-là, Sophie ouvrit les yeux à 6 heures pile. Depuis quelque temps, elle se réveillait systématiquement à la même heure. À côté d’elle, Arpad, son mari, était plongé dans un sommeil profond. C’était dimanche, elle aurait voulu dormir encore un peu. Elle se retourna dans le lit, sans succès. Finalement, elle se leva discrètement, passa une robe de chambre et descendit à la cuisine pour se faire un café. Elle allait avoir quarante ans dans une semaine et n’avait jamais été aussi belle.
Depuis l’orée des bois, on voyait parfaitement l’intérieur du cube de verre. Un homme, qui se savait invisible dans ses vêtements de sport sombres, était accroupi derrière un tronc, les yeux rivés sur Sophie, dans sa cuisine.
Sophie, son café à la main, observait la lisière de la forêt qui marquait la fin de son jardin. C’était son rituel du matin. Elle embrassait du regard son petit royaume, sans se douter qu’on l’épiait.
À quelques kilomètres de là, au centre de Genève, une Peugeot grise aux plaques françaises roulait sur une avenue déserte. Dans le jour naissant, on ne distinguait pas son conducteur à travers le pare-brise. Le véhicule attira l’attention d’une patrouille de police. Des gyrophares bleus illuminèrent les façades des immeubles alentour. Les policiers procédèrent au contrôle de la Peugeot et de son conducteur. Tout était en ordre. L’un des policiers demanda au conducteur ce qu’il venait faire à Genève. « Une visite de famille », répondit-il. Les policiers, visiblement satisfaits, repartirent. Le conducteur se félicita de cette voiture d’occasion, achetée à très bon prix et surtout en toute légalité. C’était le meilleur moyen de passer inaperçu.
Sophie, à la fenêtre, continuait d’observer son jardin. Parfois, elle surprenait un renard qui vagabondait sur la pelouse. Il lui était même arrivé de voir un chevreuil. Elle adorait cette maison, acquise avec son mari une année auparavant. Ils vivaient jusqu’alors dans un appartement au cœur de Genève, dans le quartier de Champel. L’idée d’une maison, avec un jardin pour les enfants, leur trottait dans la tête depuis un moment. La hausse des prix de l’immobilier les avait décidés à vendre leur appartement avec une belle plus-value et à se mettre à la recherche d’une maison. Lorsqu’ils avaient visité cette villa d’architecte située dans la commune huppée de Cologny, ils n’avaient pas hésité une seconde. Ils se réveilleraient tous les matins dans ce cadre enchanteur, tout en étant à quatre kilomètres du centre de Genève où ils travaillaient tous les deux. Quelques arrêts de bus, douze minutes de voiture, quinze minutes de vélo électrique pour les bobos, il n’en fallait pas plus pour passer d’un univers à un autre.
L’homme, caché dans les taillis, observait à présent Sophie à l’aide d’une petite paire de jumelles militaires. Il scrutait son corps élancé que dévoilait sa robe de chambre courte et s’arrêta sur le haut de sa cuisse où apparaissait le tatouage d’une panthère.
Quelques dizaines de mètres derrière lui, son chien attendait patiemment, attaché à un arbre. L’animal, couché sur un tapis de feuilles, semblait habitué à cette routine qui durait depuis maintenant plusieurs semaines. Son propriétaire venait ici tous les matins. À l’aube, il s’installait là et observait Sophie à travers les baies vitrées. Les Braun dormaient les stores ouverts, et il voyait tout : il la regardait se lever, descendre dans la cuisine se faire un café et le boire à la fenêtre. Elle était tellement désirable. Il était obnubilé par elle. Obsédé.
Son café bu, Sophie monta à l’étage et rejoignit la chambre conjugale. Elle se déshabilla et se glissa nue dans le lit où son mari dormait encore.
Depuis la forêt, l’homme la regardait avec envie. La réalité se rappela bientôt à lui. Il devait filer, il devait être de retour chez lui avant que Karine et les enfants ne se réveillent.
Il détacha son chien et repartit comme il était venu : en courant. Il prit le chemin forestier, retrouva la route principale et atteignit rapidement le village de Cologny. Il rejoignit un petit bloc de maisons mitoyennes. Un groupe d’habitations identiques, une résidence bon marché pour familles de la classe moyenne, qui avait fait jaser dans cette commune chic habituée aux villas de luxe.
En franchissant la porte de chez lui, il entendit sa femme l’appeler :
— Greg ? C’est toi ?
Il trouva Karine dans le salon, en train de lire tout en buvant son thé. Les enfants dormaient encore.
— Déjà debout, ma chérie ? s’étonna-t-il, jouant faussement le détachement.
— Je t’ai entendu te lever et je n’ai pas réussi à me rendormir.
— Désolé, je ne voulais pas te réveiller. Je suis allé courir avec le chien.
Greg, qui n’avait que Sophie en tête, rejoignit sa femme sur le canapé et se colla contre elle. Mais Karine n’était visiblement pas d’humeur à ça.
— Arrête, Greg, les enfants vont se réveiller. Pour une fois que je peux bouquiner tranquille.
Greg, déconfit, monta à l’étage prendre sa douche dans la salle de bains attenante à leur chambre à coucher. Il resta un long moment sous le jet d’eau tiède. Ses escapades matinales pourraient lui coûter cher si on le découvrait. Il risquait son boulot. Karine le quitterait. Lui-même éprouvait de la honte à épier ainsi une femme chez elle. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. C’était tout le problème.
Sa fascination pour Sophie avait commencé un mois plus tôt, au cours d’une soirée donnée chez les Braun. Depuis ce soir-là, il n’était plus le même.
*

Un mois plus tôt.
Samedi 14 mai 2022.

Greg et Karine auraient pu venir à pied, mais le temps maussade les avait incités à prendre la voiture. Depuis chez eux, le trajet dura à peine trois minutes. De leur maison, ils remontèrent la route de la Capite puis, en suivant l’indication du GPS, ils bifurquèrent sur le petit chemin privé bordé par les bois, qui menait à la maison des Braun.
— C’est fou, releva Greg en découvrant le trajet, je viens souvent courir par ici avec le chien, mais je ne savais même pas qu’il y avait une maison au bout de ce chemin.
C’était la première fois qu’ils venaient chez Sophie et Arpad. L’occasion était une fête organisée pour le quarantième anniversaire d’Arpad. À en juger par les nombreuses voitures garées le long du chemin, il y avait déjà du monde. Greg prit l’un des derniers espaces libres du replat herbeux et ils marchèrent en direction du portail laissé ouvert, dont le dessin métallique détonnait dans la végétation environnante.
Arpad et Greg avaient fait connaissance au club de football local au sein duquel leurs fils, d’âge similaire, jouaient ensemble. Les deux pères de famille faisaient partie de l’équipe des bénévoles en charge de la buvette attenante au terrain de foot qui, les jours de match, permettait de renflouer un peu la caisse du club. Ils avaient rapidement sympathisé.
Karine, elle, ne connaissait pas les Braun. Elle se sentait nerveuse. Elle était facilement mal à l’aise quand elle se trouvait en terrain inconnu. Pour se donner une contenance elle se mit à parler :
— C’est sympa qu’ils nous aient invités.
Greg acquiesça.
— Ils ont invité combien de personnes? demanda-t-elle.
— J’en sais rien.
— Arpad ne te l’a pas dit ?
— Non.
— Mais plutôt une dizaine de personnes ? Une trentaine ? À quoi est-ce que je dois m’attendre ?
— Je ne sais pas. Je ne suis pas le régisseur de la soirée.
— Arpad aurait pu le mentionner au détour d’une conversation.
— Il ne l’a pas fait.
— Vous parlez de quoi quand vous tenez la buvette du club ensemble ?
Greg haussa des épaules :
— Des enfants, de la vie, des banalités… Mais certainement pas des détails de sa fête d’anniversaire.
— En tout cas, dit Karine pour clore cette conversation qui ne menait à rien, c’est sympa qu’ils nous aient invités.
Ils continuèrent de marcher en silence. Il y avait beaucoup de silences entre eux en ce moment. Karine avait la conviction que leur déménagement à Cologny, une année auparavant, ne leur avait pas fait de bien. Jusque-là, ils avaient v
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Karine se demanda alors si on pouvait admirer et détester quelqu'un pour les mêmes raisons: c'était la définition même de la jalousie.
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Ils étaient tellement heureux de s'être retrouvés qu'ils avaient tous les deux mis de cette parenthèse de trois ans sur le compte d'un malheureux concours de circonstances.
Mais les concours de circonstances sont drapés d'apparences.
Et il faut se méfier des apparences.
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