Nous avions laissé le “groupe” sous le choc des révélations des cassettes testament d'Alex Bleach.
Qu'est-ce qui relie vraiment ces accidentés de la vie : des ex-pornstars, un père violent, un scénariste raté, une coiffeuse ancienne rockeuse, une journaliste flemmarde, un alcoolique gagnant au loto, une poignée de sans-abris, une friquée histérique, une assistante remerciée, une stalkeuse à la dégaine de tueur de à gages, une jeune femme orpheline réfugiée dans l'Islam, une jeune tatoueuse…
Au départ, un lien direct ou indirect à
Vernon Subutex ou à Alex Bleach. Plus tard, quelque chose de plus fort, qui les attire irrésistiblement : leur présence mutuelle, des liens d'amitié et d'affection, et bien sûr… la danse.
Bravo à Luz pour avoir su retranscrire par le dessin les expériences sonores extatiques des soirées Convergences. Une playlist by Vernon, un coup d'ondes by Alex Bleach, et voilà notre troupe partie pour des nuits de transe, à jeun.
Je n'ai pas lu la trilogie initiale, mais visiblement ce deuxième volet s'en écarte légèrement, avec la co-participation de
Virginie Despentes pour l'adaptation scénaristique. Il est vrai que certaines références ultérieures comme les Gilets Jaunes ont été ajoutées.
C'est dense, parfois un peu confus, avec des ramifications en cascade et de multiples personnages. Mais les auteurs ont su partager l'émotion brute, en abordant des thèmes de société difficiles, presque jusqu'à l'excès. On avait beau être prévenus de drames annoncés, la déflagration est retentissante. Au fil de ces centaines de pages, le lecteur rejoint lui aussi la bande à Vernon, et il est difficile de les laisser en refermant le livre.
Une expérience de lecture assez unique, mélangeant littérature, musique et art visuel dans un roman graphique choral explosif.