AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,52

sur 140 notes
5
24 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Il y a des livres vers lesquels on vous pousse. Où vous ne seriez pas allé spontanément.

Il y a des libraires tellement passionnés qu'ils vous traquent sans ménagement et vous lancent vers des oeuvres, vers des écrivains. Je ne remercierai jamais assez celle qui m'a malmené et presque obligé à lire cet ouvrage.

Dans ce livre, il n'y a pas de verbe. Et pourtant tellement de verve.
Je l'ai lu deux fois déjà. Et je le relirai encore.

Une première fois, d'une traite, sans respirer, cliquetis de mots à la mitraillette qui m'ont offert mille sensations, mille sentiments, mille images.
Je l'ai relu ensuite en déshabillant la moindre virgule. En déculottant le moindre mot. Pour le plaisir de déflorer une à une les aspérités du texte. Tenter de toucher un peu plus ce véritable travail orfèvre.

Cette absence de verbe fait que tout crépite. Que tout palpite. Que tout prend sens en se délestant.

Il y a une urgence à lire, comme une sensation de tomber à l'intérieur même de ce livre. de cette histoire. de cet accident.

Ici, chaque mot est à sa juste place. Se suffit à lui-même.

Ici, on va te parler de toi, de Je. Et tu vas être enveloppé par sa musique. Par sa beauté. Par son urgence.

Dans ce livre, il y a la plume unique de Loïc Demey.

Je répète. Loïc Demey.

Si tu aimes les mots. Si tu aimes ressentir, deviner, palper, vibrer, t'interroger, te laisser aller, t'émouvoir, te laisser surprendre, …

Tu ne peux pas pas passer à côté.

Ce livre est une expérience qui raconte quelque chose d'unique. de fou. D'inimaginable et d'incongru.

Une histoire d'amour. Sans verbe. Une douce hérésie. Une folle littérature.
Je suis tellement heureux d'avoir osé.

Il y a des livres qui restent longtemps dans la tête.

Comme une déflagration.

Un accident. Ou d'amour.
Commenter  J’apprécie          7312
Pour finir l'année en beauté, j'ai envie de parler d'un de mes coups de coeur de 2016: Je, d'un accident ou d'amour de Loic Demey.
Ce livre est un petit bijou à mi-chemin entre le roman et la poésie.
Sa particularité est d'être écrit sans verbe, mais au bout de deux pages on ne s'en rend même plus compte tellement les mots s'enchaînent et nous emportent dans cette histoire d'amour née au jardin du Luxembourg.
C'est un livre plein de sensibilité , chaque court chapitre est un moment de pur bonheur de lecture.
J'ai dévoré ce livre en 20 minutes, mais j'en ai savouré chaque mot et j'aime en relire parfois un passage. J'en suis ressortie avec l'impression d'avoir fait une découverte littéraire , ce dont je remercie vivement ma libraire et mon ami Fannyvincent.
Enfin, cerise sur le gâteau, l'auteur est lorrain et enseigne dans le collège de la ville dont je suis originaire.
Commenter  J’apprécie          262
Non je ne boude pas mon plaisir de vous parler de Je, d'un Accident ou d'Amour. Un livre offert par ma fille est déjà un petit bonheur, quand c'est un recueil de poèmes, je goute sans retenue, laisse tout tomber pour me plonger dans le nirvana de la lecture.


Je lis page 15, "Excès d'août et de lumière", moi, je suis dans le Connemara sous un ciel ombragé et une température de novembre, je tente, une translation vers le jardin du Luxembourg où je suis né.
"Cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche". Ainsi commence ce texte où le « je » ne sait plus où il habite, habité qu'il est déjà par Adèle aux yeux verts, couleur de thé.


Comme pour le promeneur, je me suis laissé emporter par cette bohème au pays de l'amour, sans réfléchir aux mots qui se déplaçaient au gré des sentiments d'Hadrien, des aveux et des angoisses des amants, des vides et des pleins, que les mains retenues dénouaient ou qui dérivaient sur des vents comme ceux du Connemara.


Loïc Demey inter change un verbe par un nom ou un adjectif, l'amour est confusion, comme un grand chambardement du langage des amants.

Toute la prose se chamboulait, "la rue se nuit, le ciel se lune", page 27 et vous laissent, "Je me chancelant, je me trac". Alors il faudra bien suivre Hadrien car, "Elle me chuchotements d'amour à l'oreille".

Ce court texte est un poème de 15 pages, une histoire d'amour. Entre les doigts de Loîc Demey le récit de l'amour d'Hadrien et d'Adèle, déploie ses couleurs, lui l'accidenté aveugle et Adèle la lectrice de McEwan qui attend que "le trains se rails". Ce conte amoureux est une pure merveille, comme si les mots les plus simples pouvaient à eux seuls faire émerger une farandole de désirs.


La poésie trouve sur ce chemin une nouvelle ébullition, un rythme convainquant, une accroche du lecteur dans une poésie de complicité, quand page 27, "Elle me peau, je la pulpe des doigts". La musique des corps décline une fantasia, où tous les sens s'invitent pour écouter, et voir les coeurs danser.


Non je ne suis pas surpris par la qualité de ce long poème en prose. Oui je m'interroge quand ce manuscrit de 15 pages, est salué avec un tel enthousiasme. Peut-on encourager la création littéraire à un tel degré de jeûne.
La remise en cause de notre écriture académique, ne devrait en aucune façon réduire la création poétique mais l'exploser.


Oui je ressens un net regret, ou plutôt, je mots Adèle absence. Géométrie à sens unique, Adèle lettre seulement lettres.
"Elle se voie ferrée. Je me sans voix. Elle se chemin de fer. Je me sans issue. On s'impasse". P 41

Trois ou quatre textes de plus exprimant Adèle nous aurait enchanté passant de fragments amoureux à une éclosion de sentiments féminins.
Lecteur j'aime voir vivre les personnages.

Les plus grands noms de la poésie contemporaine se sont fait souvent un dogme d'être étudié avant d'être lu.
Loïc Demey innove dans un procédé, qui utilisé avec économie sera toujours d'une grand réjouissance, banalisé ce sera bien difficile d'être accepté par le grand public, au détriment de très belles plumes.


Reste que je, d'un Accident ou d'Amour est brillant et une vraie réussite.
Commenter  J’apprécie          230
Hadrien voit Adèle. C'est le coup de foudre, l'obsession. « Plus rien d'importance depuis cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche. Instinctivement, je pas vers elle et lui paroles futiles. » Aucun verbe conjugué, si ce n'est quelques participes passés à la fonction adjectivale, pour décrire le ravissement d'amour, l'étourdissement de la rencontre. « Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. » Il y a pourtant Martin et Delphine, partenaires respectifs d'Adèle et Hadrien, mais la raison ne fait plus le poids quand le quotidien a oublié la folie douce. « On se calme plat. Je me morne, elle se plaine. Elle se train-train, je me ligne droite. On se routine, on se déroute. » Pendant quatre jours et quatre soirs, l'accident répare : constat d'amour.

Passée la première surprise face à ce texte nominal, la lecture coule, fluide et belle, sensuelle et évidente. Les mots qui remplacent les verbes sont parfaitement trouvés et ils portent l'action avec précision. Résumer la poésie ou toute forme d'inventivité langagière est chimérique. Je vous conseille donc de plonger dans ce court texte de pure fantaisie amoureuse.
Commenter  J’apprécie          170
Voici un livre autour duquel je tournais depuis un bon moment, attiré par son originalité, et par les louanges dont il fait l'objet de la part d'une libraire messine.

Ce livre, très court, raconte une histoire d'amour brève, intense, passionnée. Celle vécue à Paris par Hadrien et Adèle. Une histoire d'amour du genre à vous faire tourner la tête, à vous faire perdre vos mots… les verbes surtout.

Car la caractéristique de cette histoire est d'être écrite sans verbes. Cela surprend l'espace d'un instant, mais je m'y suis habitué sans aucune difficulté. Bien au contraire, j'ai trouvé que cela donnait un rythme particulier au récit, que cela le rendait particulièrement poétique.

On ressent l'envie de lire cette histoire à voix haute, afin de savourer encore plus les mots et les émotions qu'elle inspire.

J'ai lu ce roman, l'ai relu dans la foulée. C'est une expérience de lecture étonnante, mais sincèrement formidable.
Commenter  J’apprécie          160
C'est chez Tulisquoi que ce petit bijou a attiré mon attention. Pourtant, en lisant chez elle la quatrième de couverture, je me suis demandée ce que c'était que ce machin. Je n'étais pas très attirée. Puis j'ai lu son billet, l'impression forte que ce texte lui avait faite. Et surtout, elle donnait un extrait qui m'a vraiment séduite. Alors, j'ai tenté.

Effectivement, les premières lignes sont perturbantes. Mais la préface aide bien à se mettre dans l'ambiance, à comprendre la logique. Les verbes, qu'ils soient conjugués ou à l'infinitif ont tous été troqués contre des adjectifs ou des adverbes, sur le modèle d'un poème de Ghérasmi Luca. On se trouve alors entre poésie et nouvelle (vu la longueur, je ne parlerai pas de roman).

Et, rapidement, la magie opère. La poésie emporte le lecteur, le bouleverse, de la même façon qu'Hadrien a été bouleversé par sa rencontre avec Adèle. Car Hadrien, pourtant en couple, est littéralement subjugué dans le jardin du Luxembourg à Paris par une jeune femme. C'est le coup de foudre. Qui va l'emmener jusqu'à perdre ses verbes.

On se laisse emporter par les sensations que ces phrases sans verbe font naître. Car le lecteur est forcément totalement investit dans sa lecture, il comble les vides, met de lui-même. Et s'approprie totalement le texte. C'est lui mais en même temps tout le monde tellement le sujet est universel.

Ça pourrait être un peu poussif, ce procédé. Et pourtant non, c'est surtout chamboulant. Un coup de coeur.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
Commenter  J’apprécie          130
"Je, Hadrien. Et Adèle en tête. Elle m'obsession. Ses grands yeux verts dans mon regard me folie, ivresse d'Adèle. "
Je, Leila aka Leeloo, lecture cet OLNI (Objet littéraire non identifié). Je conquête au plus haut point. Je désarçonnement absolu, mais je aucune lassitude à la lecture, ni problème de compréhension, je investissement franc dans ce livre à mi-chemin entre poésie et nouvelle. Je remplissage des vides sans appréhension ni difficulté.
A ce stade, vous devez vous demander si vous allez continuer à suivre ce blog, si je me fiche un peu de vous, ou si vraiment je suis tellement « enlivrée », que j'en perds mon français, et bien non ! J'ai commencé cette chronique dans le même style que l'auteur, tout en sachant que je ne pourrai l'égaler. Il a tout simplement eu l'idée d'omettre les verbes, qu'ils soient conjugués ou à l'infinitif, et les a troqués en noms, adjectifs ou adverbes. Il nous fait vivre en peu de pages (48) la fulgurance d'une rencontre, entre Hadrien et Adèle.
Adrien est en couple avec Delphine, le coup de foudre pour Adèle lui fait perdre la tête, Delphine et le verbe.
« On se trente ans passés avec pas l'envie de seul. On se fatalité, on se facilité. On se quotidien, on se tablette tactile et téléphone portable au petit-déjeuner. le soir, on se télévision on lit. Elle se séries, je me navets. Et l'on se corps de moins en moins. Notre couple s'usure. Jusqu'à la corde.[…] On se calme plat. Je me morne, elle se plaine. Elle se train-train, je me ligne droite. On se routine, on se déroute. Dans le fossé. »
Sans verbe, mais avec verve, il sublime l'amour, cet amour qu'il décrit : « On se tête-à-tête, elle s'Aphrodite. Je m'aphrodisiaque. Je lèvre sa nuque, elle langue mes lèvres… »
Je ne vous en dis pas plus, sauf qu'ill vous suffit d'apprivoiser les premières lignes, et je vous assure, vous ne le lâcherez plus !

Lien : http://leeloosenlivre.blogsp..
Commenter  J’apprécie          70
Est-ce une nouvelle ou un poème? Je n'ai pas la réponse mais ce court texte (ou nouvelle) est un OVNI. L'histoire est celle d'une rencontre entre Hadrien et Adèle au parc du jardin du Luxembourg. Un coup de foudre immédiat. S'en suivent des promenades, des discussions, le premier baiser échangé et un accident pour Adrien. Ses verbes se sont envolés. Qui de l'amour ou de l'accident a déclenché ces symptômes chez lui? Et Adrien raconte. Un récit sans aucun verbe où les mots se mélangent.

"Excès d'août. Je me lit, je me draps et les rideaux tirés. Je me cigarette roulée et m'absence la force de dehors. J'invention une maladie au bureau. Je me fièvre et me courbatures, je me vomissements : probable insolation. Plus rien d'importance depuis cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche. Instinctivement, je pas vers elle et lui paroles futiles. le soleil d'abord, la chaleur ensuite. McEwan enfin. Elle me réponses courtes, elle se mèche de cheveux châtains et fins derrière l'oreille. Elle se surprise puis me spontanément. « Oui », « bon ». « Sur la plage de Chesil ». Je causeries d'autres choses, de musique. D'elle. Je lui proposition d'un café en terrasse, elle acceptation si un thé. Vert."

L'intuition prend le relais, on imagine la phrase, on complète avec ses propres mots et chaque lecteur en fera son propre texte. Ce qui frappe, c'est la poésie et les sensations qui en surgissent : "On s'été, on s'éther. On s'éternité. "
Le procédé n'est pas lassant, il délie le langage et sublime l'amour.

Ce livre est une expérience à part, une petite friandise à déguster sans modération! C'est frais, original et terriblement réussi !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          70
Je, d'un accident ou d'amour est l'histoire d'un homme en couple qui, au détour d'une balade au jardin du Luxembourg, tombe amoureux d'une autre. C'est l'histoire d'un accident de parcours amoureux qui rend notre héros comme aphasique verbal. C'est l'histoire d'un texte très court remarquable par le langage qu'il propose et impose, par l'effort qu'il demande au lecteur en traduction linguistique, en aspiration des mots et des adjectifs, en reconstruction de langage, en interprétation des images.

Je, d'un accident ou d'amour remplit tous les contrats : l'exercice littéraire, l'ovni littéraire (à mi-chemin entre poésie et roman), le récit et l'émotion. 
Quoi dire d'autre de ce tour de force ? Qu'il est suffisamment court pour ne pas provoquer un ennui à long terme, qu'il permet de distinguer les scènes essentielles (ces moments de formation d'un couple - la rencontre, les instants partagés, le premier soir, la première difficulté, etc-), que sa forme intrigue et renforce le fond (parce que l'attention du lecteur est essentielle, parce que lire prend ici tout son sens.).

Voilà, je vous souhaite de découvrir cette oeuvre de Loïc Demey qui date de 2014. J'ai eu la chance de la rencontrer sur mon chemin de bibliothèque, je vous souhaite le même bonheur.

Commenter  J’apprécie          60
Petite pépite !

Ce livre est un récit, à la fois poétique et percutant.
Exercice de style rédigé sans verbe, l'auteur nous livre les fragments d'une histoire d'amour, et les quelques jours d'une rencontre folle dans Paris.

C'est simple et très court.
Mais il me trotte encore dans la tête, la musique de cette romance.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (326) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1230 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}