L'expert

RFA, 1977, Sur une route de campagne, juste après Bonn, un accident de voiture se produit où non seulement la tôle, mais les mondes se rencontrent. Une jeune femme meurt dans sa voiture et aucune trace de la cause de l'accident. Monsieur Martin,a des raisons tout à fait personnelles de regarder de plus près dans ce cas et révèle également sa propre responsabilité, laborieusement refoulée. M. Martin, photographe à l'Institut Médico-légal de Bonn cherche à comprendre.

On aime l'ambiance générale de cette BD, avec des tons qui sonnent tres années 60/70, par des traits et des manières d'apposer les couleurs qui font penser à des aquarelles, le tout formant un ensemble graphique réellement impressionnant.

Quant à l'intrigue, qui nous fait suivre les traces d'un homme qui cherche à comprendre les causes d'un accidentelle elle ne ménage pas la société allemande de l'époque, d'avant la chute du mur

Avec L'expert, Jennifer Daniel met en scène et décortique l'âme allemande, trente ans après la défaite des nazis. Sous ses airs d'impeccable polar des années 1970, L'Expert explore les traces du nazisme dans toutes les strates d'une RFA rongée par les non dits et les silences.
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Nous sommes en 1977 en Allemagne de L'ouest, et M. Martin est le premier témoin des ravages de l'alcool au volant, il voit ses victimes tous les jours à la morgue où il travaille comme photographe. Ca ne l'empêche pas de sortir sa flasque de Schnaps ou de faire des parties de carte arrosées et d'ensuite sillonner les routes de campagne...

En dehors du message contre l'alcool au volant, nous avons un tronçon de vie dans cette Allemagne divisée. M. Martin est un monsieur tout le monde, qui fait des erreurs, qui doute mais qui essaie de se racheter. Rongé par la culpabilité, quand il reçoit Miriam et son fils à la morgue, il va chercher à prouver la culpabilité d'un tiers dans son accident de voiture.
L'enquête n'est pas très développée, ça aurait pu être plus étoffé. Surtout que l'auteur incorpore des militants politiques et aurait pu insister un peu plus sur cette période trouble, nous donner plus d'explications. J'ai plus eu l'impression d'un groupe d'étudiant faisant une bêtise qu'une revendication politique de fond. C'est dommage car je pense que l'auteur voulait aussi brosser un portait de l'Allemagne des années 70. La psychologie de M. Martin ressort beaucoup plus à travers ses pages, pourtant souvent taiseuses et c'est au final le point fort de la BD.

Le dessin est particulier. Il a du caractère, je lui concède un certain charme avec son absence d'encrage et ses aplats de couleur. Il a lui aussi un coté minimaliste qui colle bien au récit.

Bonn, 1977. Karl Martin est assistant à l'institut de médecine légale. Il photographie les cadavres, les éléments de preuve. Miriam, elle, est une jeune femme engagée dans la Fraction Armée Rouge. Ils n'ont rien en commun et pourtant, leurs chemins vont bientôt se croiser sur une route de campagne.

C'est dans une malle de son grand-père que Jennifer Daniel a trouvé l'inspiration pour créer ce roman graphique. A partir des photos qu'elle y trouve, elle invente ce polar à la fois intime et politique car solidement ancré dans un contexte particulier. Ce Monsieur Martin est un personnage complexe, attachant, marqué par sa présence à l'âge de 18 ans sur les plages de Normandie lors du débarquement et il va se muer en enquêteur pour retrouver une dignité et défendre des valeurs auxquelles il croit.

L'auteur qui voit sa première BD éditée en France mène ce récit de main de maître. Et son univers graphique ne laissera personne indifférent. Graphiste, illustratrice, elle parvient, inspirée par les photos prises par son grand-père, à redonner vie à l'Allemagne de la guerre froide, ses voitures, ses vêtements, dans un style semi-réaliste très adapté.

Ce mois de janvier n'est pas avare en bonnes surprises. "L'expert" en est une. Jennifer Daniel réussit un brillant polar, tendu et complexe, dans un univers graphique marqué et marquant !

En 1977, en Allemagne de l'Ouest, Karl Martin, un ancien soldat devenu photographe pour la morgue de l'Institut de médecine légale de l'université de Bonn, se retrouve confronté à un accident de voiture fatal impliquant une femme et son fils.
Revenant d'une soirée poker en état d'ébriété au moment du drame, Karl a du mal à se souvenir précisément des événements, mais il est convaincu qu'il y a quelque chose d'anormal. Il décide d'enquêter sur les circonstances entourant cette nuit fatidique, qui coïncide aussi avec la fête de la Chancellerie...

"L'Expert" est un thriller noir captivant qui mêle suspense, politique, culpabilité, résistance, conflit générationnel, justice, lutte sociétale, détermination, vérité et après-guerre. le récit est habilement écrit, captivant et agréable à suivre. Les dessins méticuleux et les palettes de couleurs inspirées des années 70 contribuent à créer une atmosphère à la fois crédible et mystérieuse. L'intrigue est suffisamment complexe pour nous maintenir en haleine jusqu'à la dernière page grâce à un mélange palpable de suspense et à un antihéros touchant. C'est une excellente surprise qui offre un agréable moment de lecture.
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Bonn, RFA, été 1977, Karl Martin se rend à son travail à l'Institut Médico Légal, il est assistant photographe. Nous sommes en Allemagne de l'Ouest, son chef le professeur Friederich Erhart, est invité à la fête de la Chancellerie où il cotoiera le secrétaire Général du parti gouvernemental, la classe dirigeante.

A côté de cela, Miriam essaie de caser son fils Marek, elle cotoie elle d'autres jeunes, militants réclamant la liberté des opposants de la Fraction Rouge (RAF). Souvenez-vous du contexte terroriste de l'époque, de ce que l'on appellera un peu plus tard, la bande à Baader. C'était une période de tensions entre les classes dirigeantes et les jeunes membres de la RAF.

Ironie de la BD, Friederich Erhart donne des conférences parlant de l'alcoolémie, de ses méfaits, de la perte de contrôle sous influence de l'alcool et nous sommes dans une époque très alcoolisée.

Karl ne fait pas exception à la règle. En rentrant d'une partie de cartes un peu arrosée, il est témoin d'un accident, une jeune femme et son fils viennent de périr dans un accident de la route avec délit de fuite. En voyant ce corps, le lendemain à la morgue, remontent son passé sur le front et son sentiment de culpabilité.

Il va mener l'enquête, découvrir la vérité et devoir faire face à ses choix.

Une enquête policière qui met en avant la société allemande de l'époque, qui confronte son passé et la conséquence de certains actes sur le présent. L'envie de réparer et de faire émerger au grand jour des faits et vérités de la société allemande.

J'ai beaucoup aimé le graphisme dans un style aquarelle et les couleurs choisies illustrant bien la fin des années 70.

Un album qui comporte pour moi différents niveaux de lecture. Sujets abordés : la culpabilité, le sens de la justice, l'alcoolémie, les choix et conflits de générations et le contexte historique et le poids du passé.

Plaisir de lecture : 9/10


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Karl Martin est assistant photographe du médecin légiste à l'institut de Bonn.

En cette année 1977, en RFA, sa vie est tranquille, il travaille et passe son temps libre avec sa femme, ses enfants et petis-enfants. Mais cette soirée qui arrive est exceptionnelle car son supérieur, le professeur Friederich Erhart, est invité à la fête de la Chancellerie, où il rencontrera des hommes politiques importants. C'est l'effervescence! Mais Karl, lui, n'est pas invité, il se laisse alors embringuer dans une soirée à jouer aux cartes avec quelques copains de bistrot. Aviné, il reprend le volant et l'inévitable se produit, il perd le contrôle de son véhicule...

Le lendemain, à la morgue, il reconnaît le corps que l'on vient de lui amener.
Il s'agit de la jeune femme qu'il a retrouvée sans vie, ejectée de son véhucile, lors de l'accident de la veille. Des traumatismes remontent alors... et des flashes le questionnent : Etait-il vraiment seul lors de l'accident?

Il décide alors de chercher quelle est la vérité sur cette soirée.

J'ai beaucoup aimé cet album graphique.

L'événement qui survient provoque beaucoup d'émotions au protagoniste, et on le voit confronté à ses démons passés, sur les plages de Normandie en tant que soldat allemand, mais aussi la culpabilité de la fuite, de l'alcool au volant, des non dits.

Les illustrations sont complètement dans l'esprit des années 70, on est directement plongé dans l'ambiance de l'époque.

Une immersion réussie, dans l'esprit d'un homme tourmenté et dans l'Allemagne des années 70.
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Karl Martin est photographe à la morgue. Ancien soldat durant la seconde guerre, il a une famille, il a quelques amis et des collègues et des traumas qui perturbent ses nuits. Nous sommes en 1977 en RFA. Mais son plus gros trauma est à venir et il va le découvrir dans sa morgue. Une jeune femme, Miriam et son enfant. Un accident de voiture. Mais son visage l'interpelle. Il se souvient partiellement d'une soirée avinée lors d'une partie de cartes. Il a des flashs mais rien de bien cohérent. Si ce n'est un sentiment de culpabilité et une certitude, il l'a vu à un moment donnée la veille. Sans être persuadé de n'y être pour rien, il décide d'enquéter de son coté. Sur la victime. Qui pouvait lui en vouloir? Une mère célibataire, une idéaliste, une militante qui cette nuit là devait aider des amis à fuir après avoir menée une action pour la libération d'opposants politiques affiliés à la RAF. Sauf que les garçons se sont fait prendre. Miriam est partie seule finalement. Karl va finir par se souvenir de cette soirée et de la découverte de la jeune femme près de sa voiture abandonnée. Et du fait qu'ils n'étaient pas seuls, il y avait quelqu'un qui se cachait.
Une histoire tirée des souvenirs du grand père de l'autrice, qui par son dessin parfois doux, parfois peu aimable, rend particulièrement l'atmosphère de cette société allemande, rigide, où les jeunes gens reprochaient aux générations précédentes de ne pas avoir lutté contre le nazisme. Une époque où l'alcool et la conduite de voiture n'étaient absolument pas incompatible. Une époque où la culpabilité régnait dans certains esprits de justice. Ce qui est le cas de Karl, persuadé que Miriam est son petit garçon ont été victime d'un délit de fuite...
Une intrigue passionnante par son contexte fort bien documentée et par les différents problèmes sociétaux qu'ils révèlent. A lire.

On m'a mis ce roman graphique entre les mains en me le recommandant vivement mais rien ne me tentait franchement dans ce récit : un dessin pas forcément ma tasse de thé, une quatrième de couverture qui me décrivait une histoire morose…Mouais…
Et puis j'ai ouvert cet ouvrage et j'ai été happée par l'histoire de cet homme travaillant à l'institut médico-légal de Bonn à la fin des années 70. le climat de l'époque y est (on retrouve l'ambiance de la Vie des Autres, avec ces conflits politiques et cette chape de plomb qui semblent peser en permanence sur les citoyens), le dessin est finalement plutôt efficace et l'intrigue est pleine de surprises.
Une petite heure de terrible dépaysement de l'autre côté du Mur.

Angoisse à la morgue de Bonn

Dans les années 70, Karl Martin est un Allemand tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Employé comme photographe à la morgue de Bonn, il fait son travail conscienceusement et mène une vie plutôt tranquille. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Comme beaucoup d'Allemands de sa génération, Karl est un ancien soldat de la Wehrmacht. Mais contrairement à tous ceux qui ont su tourner la page, y compris parmi ses collègues, lui reste profondément traumatisé par la Seconde guerre mondiale. Toutes les nuits, il continue d'ailleurs à faire des cauchemars. Dans le même temps, une nouvelle génération d'Allemands s'insurge contre l'ordre établi et contre la classe dirigeante du pays. C'est l'époque de la Fraction Armée Rouge, une organisation terroriste d'extrême-gauche. Parmi ses sympathisants, il y a Miriam, une jeune mère célibataire. Avec d'autres jeunes, elle planifie une action de protestation lors de la Fête de la Chancellerie, un événement qui doit réunir tout le gratin politique de la RFA à Bonn. Mais hélas, elle ne trouve personne pour garder son fils Marek ce soir-là. Et du coup, les choses ne vont pas se passer comme prévu. Sans que l'on sache comment ni pourquoi, un tragique accident de voiture va entraîner la mort de Miriam et de son petit garçon. En découvrant le corps de la jeune femme à la morgue, Karl a tout à coup un flash: il se souvient de l'avoir vue allongée sur la route la veille, tandis qu'un homme se trouvait sur les lieux avant de s'enfuir dans une voiture de grosse cylindrée. le problème, c'est que les souvenirs de Karl sont plutôt flous. Car en réalité, il avait beaucoup bu ce soir-là après avoir participé à une soirée de poker avec des amis. Karl éprouve donc des difficultés à se souvenir précisément des événements. Mais malgré tout, il est convaincu qu'il s'est passé quelque chose d'anormal. Il décide donc de retourner sur les lieux de l'accident, où il récupère quelques-uns des débris du feu arrière explosé lors de la collision entre les deux véhicules. Petit à petit, en menant son enquête, Karl découvre que cette affaire n'était sans doute pas un vulgaire accident de la circulation…

"L'expert" est la première bande dessinée de la jeune autrice allemande Jennifer Daniel à paraître en français. Et on peut dire qu'il s'agit d'une réelle découverte, car c'est un roman graphique étonnant. On pourrait même le qualifier d'inclassable, car c'est à la fois une enquête policière assez singulière et une plongée captivante dans l'Allemagne de l'Ouest des années 70. Il faut dire que 1977, qui est l'année durant laquelle se déroule cette BD, marque une époque un peu charnière pour l'Allemagne. D'un côté, il y a ceux qui ont encore connu la Seconde guerre mondiale, qui s'est achevée seulement 30 ans plus tôt, et de l'autre, il y a les militants d'extrême-gauche de la Fraction Armée Rouge. L'un et l'autre sont symbolisés dans cette histoire par Karl et Miriam, qui vont se croiser de manière tragique, les deux étant des victimes collatérales du climat tendu de l'époque.

A l'image de sa couverture, qui capte immédiatement le regard, "L'expert" est un thriller captivant qui mêle politique, culpabilité d'après-guerre, conflit entre générations, et lutte sociétale pour plus de justice. Pour retranscrire fidèlement cette période des années 70, le dessin de Jennifer Daniel s'inspire de vieilles photos retrouvées dans une malle de son grand-père. C'est à partir de ces images bien réelles qu'elle a inventé et mis en scène ce polar, en parvenant du même coup à redonner vie à l'Allemagne de la guerre froide, ses voitures, ses vêtements, dans un style semi-réaliste très adapté. Les dessins méticuleux et les palettes de couleurs inspirées des années 70 contribuent à créer une atmosphère à la fois crédible et mystérieuse. On peut d'ailleurs voir certaines des photos prises par son grand-père à la fin de l'album.

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J'ai apprécié cette bande dessinée pour son style graphique et le sujet qu'elle traite : l'Allemagne d'après-guerre, pendant les années 70 en RFA.

Après avoir trop bu et pris le volant, Monsieur Martin est incapable de savoir s'il est responsable ou non de la mort d'une femme.

En trame de fond, les traumatismes latents de la guerre, les jeux de pouvoir et la tension politique. Cette BD m'a permis de redécouvrir l'automne allemand.