Mon Dilleux, quel fiasco! Tellement de blabla pour ne rien dire... Si l'on retirait tous les questionnements inutiles et les paragraphes qui traînent en longueur pour se concentrer uniquement sur l'action, l'histoire tiendrait sur 200 pages à peine, ce qui lui aurait peut-être donné meilleure allure. J'avais parfois l'impression que l'auteure se forçait à ajouter des mots, comme si (essayer d') atteindre les 700 pages lui avait été imposé. Ce quatrième tome fut, pour moi, imbuvable et m'aura retiré tout plaisir de lecture.
L'intrigue était mal construite.
Christelle Dabos ne maîtrise pas les codes du suspense pour nous transporter dans son enquête avec ses personnages et nous faire trépigner d'impatience à l'idée d'en résoudre le mystère. Ceci, sûrement parce qu'elle ne savait pas où elle allait lorsqu'elle a démarré sa saga. Rien de grave mais cette saga aurait dû s'arrêter au tome 2 selon moi, les deux derniers étant particulièrement ennuyeux. On ne retrouve plus du tout le lien avec Les Fiancés de l'Hiver et sa richesse, tant au niveau de l'histoire qu'au niveau du style qui s'est totalement dégradé, les seules métaphores se limitant désormais à "coup de lunettes", expression que je trouve vraiment pas terrible. le Harry Potter français, mon oeil. C'était tout à son honneur de vouloir s'inspirer de la plume de Rowling mais ça ne relève absolument pas de la même qualité littéraire.
Que dire sur Ophélie? Rien de plus que ce que j'avais déjà évoqué pour les autres tomes... Je me doutais depuis le début qu'un des deux protagonistes allait disparaître mais le coup des doigts, ça, je ne l'ai pas vu venir. Quel acharnement! En plus d'être indigeste, ce pavé me laisse un goût amer avec cette amputation sordide.
J'aurais bien aimé retourner au Pôle, retrouver Bérénilde, Farouk ainsi que les autres personnages et l'ambiance de fond qui en découlait. Et bien sûr, découvrir les autres arches! Mais je resterai sur ma faim. Pas assez d'imagination malheureusement. En même temps, il en faut pour créer tout un univers! Bien contente d'avoir fini ma lecture. L'Envers et l'Endroit, pff. Tellement dommage d'inventer un système d'arches flottantes pour finalement aboutir à un monde plat comme le nôtre.
Le vrai problème dans tout ça, c'est qu'Ophélie est une projection de
Christelle Dabos. En version améliorée, peut-être, ou plus excitante mais les similitudes entre les deux personnages sont fortes. Or
Christelle Dabos ne s'aime pas. Par conséquent, elle n'aime pas Ophélie. C'est pourquoi elle la maltraite autant. J'ai enfin trouvé le terme pour qualifier cela : c'est du self-insert.
J'avais visionné une interview de l'auteure où elle expliquait avoir eu toutes les peines du monde à écrire sous la contrainte du temps et hésité à renoncer à l'écriture. Ce dégoût se ressent dans ses mots... et forcément aussi dans la lecture. Plus de plaisir d'écrire, plus de plaisir de lire. C'est dommage. Je pense que sans la contrainte des éditeurs,
Christelle Dabos aurait pu produire bien mieux. Après tout, le premier tome démarrait plutôt bien. C'est quand même courageux d'avoir poursuivi jusqu'au bout et de ne pas avoir abandonné.
Encore une fois, j'ai été le dindon de la farce avec cette saga, me laissant séduire par toutes les éloges mentionnées à son égard. Gallimard avait misé sur
Christelle Dabos. Forcément, il leur fallait rentabiliser avec beaucoup de bruit. Quoi de mieux que de comparer cette oeuvre à Harry Potter pour se récolter tous les lecteurs inconditionnellement fan des aventures du petit sorcier à lunettes? de la publicité mensongère, voilà ce que c'est.
La passe-miroir n'a pas réussi à me convaincre. C'est une saga qui ne m'a absolument pas fait rêver. Mes sous auront servi à remplir les poches de Gallimard, et peut-être des employés qui aspirent à produire de meilleures ouvrages...