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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dès le premier poème, j'ai pris un uppercut au menton. Les suivants n'ont été qu'enchaînements de directs, du droit ou du gauche, au foie ou aux pommettes.

Il est rare de trouver une telle violence ("intensité" me semble trop faible) émotionnelle dans un bouquin, fut il un recueil de poèmes... Peut-être Les fleurs du mal de Baudelaire ?

J'avais bien aimé vos ronces, Cécile (permettez que je m'adresse à vous ainsi). Elles avaient éraflé mon coeur et parfois zébré ma chair de poule.

On sort de la lecture de votre noir volcan aussi groggy qu'après un match de boxe d'une soixantaine de rounds. Il n'est pas question ici de douleur ou de souffrance ; pas la mienne en tout cas ! La vôtre peut-être ?

Pour moi, pour autant que je puisse l'imaginer, je serais plutôt en état de saturation émotionnelle, comme après avoir fumé un joint. C'est le sourire aux lèvres que j'écris ces lignes...

Bien plus encore que dans les ronces, vous vous mettez ici à nu. Vous dépouillez vos sentiments de leurs oripeaux pour nous les crier à la figure. C'est "beau" comme le ballet des lutteurs qui s'observent, et violent comme les coups qu'ils s'échangent.

Je n'ai jamais compris pourquoi on qualifiait la boxe de "noble art". En revanche, je tiens à vous dire qu'à mes yeux vous apportez de la noblesse, et de la jeunesse, à la poésie, l'un des arts nobles de la littérature.

J'avais conclu ma chronique des ronces par "en tournant la dernière page, on a envie de découvrir la suite". Votre noir volcan ne m'a pas déçu ! Et voilà que j'attend avec impatience vos prochains poèmes.


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Cécile Coulon dans son plus beau rôle : poétesse.

Dans ses poèmes, Cécile Coulon nous parle de la vie, un peu à la façon de Raymond Carver, dont d'ailleurs elle reconnait l'influence. Pour elle, les situations les plus insignifiantes (comme boire une bière après une journée de travail), les gens les plus banals (le cinquantenaire divorcé), les paysages les plus communs (ainsi un bête mur de palissade se retrouve comme sujet de cantique) sont prétexte à poésie.

Mais il surtout question d'humanité :

« Je me promène parmi les miens et je ne les comprends pas ;

Dans leur maison, la nuit, au-dessus de leur lit,
Ils tracent au plafond deux colonnes : ce qui est bien d'un côté,
Ce qui est mal de l'autre. Ils rangent leurs gestes, leurs paroles,
Leurs pensées dans l'une ou l'autre de ces colonnes
Puis ils peinent à s'endormir, fixant ce plafond blanc,
Les yeux écarquillés, sans penser une seconde à rajouter
Une troisième colonne intitulée : ce qui est humain. »

Elle nous dit « Ils ne savent pas dehors que les toits des mauvaises tuiles abritent des palaces d'amour », car oui parler de la vie, c'est aussi et avant parler d'amour. Alors elle s'interroge « depuis quand est-ce devenu ringard d'être amoureux ? ».

Cécile Coulon écrit sur l'amour avec beaucoup de délicatesse, toute en modestie et en discrétion, ainsi elle « ne reste pas longtemps pour ne pas peser sur [n]os épaules nues, pour ne pas prendre la place qui n'est pas la [s]ienne ». Elle « aime en silence pour protéger ce qui est vrai » et « se cache derrière ses poèmes, parce qu'ils sont plus forts qu'elle ».

Une autre influence, c'est Sylvia Plath :

« Nous sommes si nombreux à nous taire
Quand de vives émotions nous déshabillent
Pour nous laisser là, nus et grelottant d'insécurité.
Nous sommes si nombreux à nous taire
Quand nous ne savons plus comment faire :
Personne ne nous a appris ce que cela signifie
D'être ravagé par la lumière. »

Ou encore :

« Comment faire pour choisir entre ce que je veux et ce que je dois :
Comment faire pour maintenir un pied brûlant
Dans une rivière glacée sans que l'eau ne perde
De sa fraîcheur et la peau de sa fièvre ?
Comment faire pour perdre et ne pas pleurer
D'avoir perdu ?
Comment faire pour apprendre que tomber
Est le meilleur moyen d'être au plus
Proche de cette terre,
Qui, elle,
Ne nous a jamais déçus ? »

La filiation avec Sylvia est moins évidente pour moi, même si on retrouve une certaine fragilité « un refus m'est atroce, les rares moments d'échec ont été suivis de journée plus longue qu'une mer sans vague ». Et de la colère, comme « je porte en moi les grandes violences de mon sang ». Et des paysages de landes et de solitude, de terres noires, de moutons et de brumes froides.

Cécile Coulon rejoint le panthéon de mes poètes préférées, entre Andrée Chedid, Sylvia Plath, Marina Tsvetaieva et Etel Adnan. Bravo, Madame.

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Ce que j'ai ressenti:

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. Les nerfs secoués. Je veux écrire à peine, pour dire que l'angoisse passe en lisant de la poésie. C'est la seule chose qui me calme, mais ce n'est qu'un volcan endormi…Parfois, la terre tremble juste à deux pas de chez-soi mais aux abords des frontières, un mal a marché en nos lieues. Ce peut être le debut de quelque chose, confiné comme ça, un temps pour soi, un printemps plutôt étrange, une étreinte timide vers le bonheur? Ce peut être juste la voix de la douceur. Merci Cécile pour ce moment de frisson Nature.

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. La tête plein de ronces. Je veux écrire à peine, pour dire que le Noir ne fait plus peur, que la poésie veille sur nos trajets, les granges et les fleurs. C'est un peu de quotidien, des naissances de matins, des pardons du soir qui s'ouvrent par ma fenêtre…Parfois le désir prend le dessus et envoie des baisers aux géants, puisent l'essence dans nos campagnes. Ce peut être l'orangeraie, un coin de foin, des tranches de vies qui inspirent…Ce peut être juste un fameux nouveau monde, et après…Merci Mademoiselle pour ces fureurs de douceurs.

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. Mon coeur reconnecté. Je veux écrire à peine pour dire le bien-être de trouver en ces lignes, un peu d'éclats noirs et de magie volcanique. C'est tellement beau ce nouveau courant de lyrisme. Je ramasse en morceau de ce qu'elle a laissé tombé entre nos mains. Des couleurs pour nos journées confinées, des mots pour apaiser les efforts piétinés. Ce peut être de la tendresse ou des joies retrouvées, un peu de câlins silencieux. Ce peut être des appels en une syllabes. Merci Noir Volcan d'avoir réveiller les feux en-dedans.

Je veux écrire à peine, à volcan explosif. Je ne peux rien faire sinon être en Love total devant ce recueil de poésie. Ma main dans un mouvement énergique, trouvera bien quoi écrire demain.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Après « Les Ronces » Cécile Coulon nous propose un second recueil de poèmes : « Noir Volcan ». Comme elle le dit elle-même, Cécile Coulon écrit avec les mots de tous les jours, avec les mots de toute la vie. Dans ses poèmes il n'est question que de la vie quotidienne : l'amour, la mort, la passion, la rupture, la vieillesse, l'amour qui s'en va, le vin rouge, les parties de belote, la maison qu'on quitte à regret et ses chers volcans endormis qui imprègnent ses écrits. Cécile est une fille de la terre, une femme d'un terroir, et tous ses poèmes en sont les beaux fruits que le lecteur déguste avec gourmandise.

« Que je ne vois pas pourquoi porter des talons
quand on sait à quel point ça abîme les pieds.
Que je ne vois pas pourquoi porter des souvenirs
quand on voit à quel point ça abîme le coeur. »
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Je savais que Cécile Coulon pouvait écrire de superbes romans (Méfiez vous des enfants sages, le roi n'a pas sommeil) je n'avais aucun doute dans le fait qu'elle réussisse également dans la poésie (Prix Apollinaire, prix SGDL de le révélation poésie...) Cécile est née dans nos campagnes au creux d'un volcan endormi, le Volcan Cécile n'est pas tout à fait endormi;) cette chronique de poèmes retrace ses jours de voyages où elle n'est pas beaucoup rentrée à la maison, elle trouve son inspiration partout. Elle "ne veut pas trop prendre de la place" et c'est dit avec une vraie modestie. J'ai lâché une larme page 56 sur le poème "Pardon" mais il y en a des dizaines tous plus géniaux les uns que les autres. Ça reste de la prose. Alors même si vous n'aimez pas la poésie, foncez lire Cécile Coulon.;)
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Il y a tout un monde dans chaque mot, dit Cécile Coulon dans l'un de ses poèmes. Il y a un univers dans chaque poème, et chaque lecteur y retrouvera le sien, où la lumière est à la fois semblable et plus profonde. C'est la force de la poésie, l'art d'exprimer les ressentis dans une justesse inexplicable.
Un pas de côté, une vision floue, des odeurs, des lumières et des ombres, ce qui bas dans les interstices, ce qu'on ne peut pas dire, le silence qui s'écrit, les morceaux éclatés brusquement par la violence de ce qui blesse, et que les mots rassemblent, en douceur.
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J'avais lu un roman de cet auteur, qui ne m'avait pas emballé.
... contrairement à ce recueil de poèmes. Beaux, touchants...
Comme quoi, quotidien et poésie peuvent aller ensemble.
Inspirant aussi...
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Dubitative à la lecture de ses romans, je suis cette fois pleinement conquise. J'aime la poésie de Cecile Coulon, qui ressemble à celle de Jacques Prevert. Une poésie de tous les jours, une poésie dans laquelle on se retrouve forcément tous.tes un peu, une poésie de partage, qui rassemble. Sensible, franche et universelle.
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Elle parcourt la France, elle est arbre, c'est-à-dire pirogue et racines. Elle décrit avec une juste sensibilité ce qui la touche, les absences qui la remplissent, les solitudes qui l'accompagnent les noirceurs minérales qui l'illuminent.

J'ai reçu particulièrement aimé Alors ce soir, Perdre, le pont, Ta propre vie, Clermont Ferrand.

Simplement, en ouvrant sa littérature poétique à tous, en touchant de ses intimités nobles, elle joue d'allitérations parfois et s'empare de son inspiration libre pour écrire comme elle respire, comme elle court : naturellement. Cela sonne parfois magnifiquement, d'autres fois moins harmonieusement. La poésie de Cécile Coulon ne s'oblige rien. Elle est là et elle fait du bien.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Vous arrive-t-il parfois - comme moi - d'associer un livre à une saison ?
Ce rapprochement peut être fait à partir de la couverture de ce livre, de l'histoire qui y est racontée ou, encore, de la période choisie pour le lire.

Pour illustrer mon propos, j'ai choisi « Noir Volcan », le dernier recueil de poésie de Cécile Coulon.

▪️

Ici, la saison est dans le titre.
Dans le texte.
Dans l'odeur de ses pages.

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« Noir Volcan » est pour moi un livre d'automne ou d'hiver.
Il sent la pluie. La terre mouillée. Les feuilles mortes aussi.
Et, quand on l'ouvre, on y voit les arbres nus avec - au loin - les montagnes auvergnates, spectres immobiles dans le brouillard.

▪️

Pourtant - loin d'être un recueil sombre et triste - « Noir Volcan » transpire la lumière.
Il est l'album photos de sa poétesse qui a - avec soin - collecté l'ensemble des polaroïds de ses sentiments et de ses émotions.

▪️

« Noir Volcan », c'est une poésie spontanée de l'instantané.
C'est une poésie du quotidien.
C'est une poésie personnelle - qu'avec talent - son auteure a su rendre universelle.

▪️

P.S : Ce recueil n'a pas quitté ma table de chevet pendant toute la période du confinement. J'ai lu, relu, rerelu nombre de ses poèmes.


Lien : https://www.instagram.com/un..
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