13 à table édition 2016 est le nouveau recueil, à but social, des enfoirés auteurs. Comme j'avais bien aimé l'an dernier et qu'en plus je fais une bonne action, je me suis jeté dessus.
Ils sont douze, comme pour mieux oublier ce maudit chiffre treize – qui prend plus d'importance avec ce vendredi sanglant. La bande s'égrène, comme pour mieux se composer. Un américain vient se greffer. le thème s'est orienté vers la famille, plus précisément les frères et soeurs.
→ Cent balles –
Françoise Bourdin
→ La seconde morte –
Michel Bussi
→ Ceci est mon corps, ceci est mon péché –
Maxime Chattam
→ Frère Cohen –
Stéphane de Groodt
→ La main sur le coeur –
François d'Épenoux
→ Aleyna –
Karine Giebel
→ Tu peux tout me dire –
Douglas Kennedy
→ Fils unique – Alexandra laperierre
→ Karine et moi –
Agnès Ledig
→ La robe bleue –
Nadine Monfils
→ le premier rom sur la lune –
Romain Puértolas
→ Jumeaux, trop jumeaux –
Bernard Werber
Si
Françoise Bourdin nous dresse une solide fraternité, l'ensemble reste peu convaincant, allant même jusqu'à apporter un élément de contradiction. le père retrouve son fils ensanglanté chez son frère, sort quelques lignes plus loin : « — (…) S'il avait été blessé, je t'en aurais voulu. ».
Première incursion avec Michel Bussy. Ben, je dois avouer que je n'ai pas du tout apprécié à la fois le style d'écriture et l'histoire. Son personnage est une femme torturée qui se pose des millions de questions. Elle voit en sa soeur une rivale et est d'une jalousie déconcertante.
Comme à son habitude,
Maxime Chattam nous propose une énième traque au tueur en série. le pire, c'est que ça marche. L'envie de savoir, de lire est au rendez-vous. Pourtant quand je l'ai commencé, j'étais sceptique. C'est une belle histoire tout en horreur.
La nouvelle de Stéphane de Groodt a l'avantage d'être courte, et encore, elle n'aurait pas été dans ce livre, ça aurait été encore mieux. L'auteur part dans son délire en mélangeant les mots pour jouer sur les sens et les expressions pour un final plus qu'indigeste.
J'ai bien aimé « La main sur le coeur ». Nous avons deux soeurs et un frère qui se sont déchirés au point de ne plus se parler. Une idée a germé, celle de revivre une photographie de leur enfance. Par contre, je trouve que la fin est un peu naïve, enfin, le personnage est candide.
Comment ne pas être touché et ému par ce récit narré par
Karine Giebel ? Au travers le désespoir d'une jeune fille d'origine turque, elle nous raconte les mariages forcés. Bien que l'histoire soit poignante, j'ai trouvé un peu de maladresse dans l'écriture. Cela est dû à la narration à la première personne avec deux personnages différents.
J'avoue ne rien avoir compris à celle de
Douglas Kennedy. Je n'ai jamais réussi à rentrer dans le récit.
Il en va de même pour « Fils unique » qui ne me laissera pas un grand souvenir.
Autre récit de qualité que j'ai beaucoup apprécié, il s'agit de « Karine et moi ». Ce n'est peut-être pas mon style de lecture, mais j'ai trouvé un texte structuré, tellement bien écrit que je me suis surpris d'être arrivé à la fin aussi rapidement. Par contre, le thème frôle le hors-sujet. Qu'importe, c'était bon.
J'ai bien aimé aussi cette histoire de « La robe bleue ». Elle m'est restée un peu dans la gorge. La fin arrive brutalement et au final, on se pose une multitude de questions. Elle semble avoir été un peu bâclée, surtout avec cette fin abrupte. Dommage, je m'étais pris à l'histoire et j'aurai bien aimé poursuivre, comprendre.
L'humour est bien présent dans la nouvelle de
Romain Puértolas et j'ai aimé ça. de plus, le récit s'oriente vers la Science-fiction. Les quelques pages se sont enfilées trop facilement.
Bernard Weber conclut par une symétrie parfaite entre deux jumeaux monozygotes. Je n'ai pas été plus emballé que ça. Elle fut moins remarquable que celle de l'an passé.
Voilà le décryptage de ces douze travaux d'écrivains. Dans l'ensemble, c'est encore une bonne cuvée légèrement deçà du précédent épisode. J'ai pris du plaisir durant cette lecture. Et puis, c'est pour la bonne cause. Une fois ce livre refermé, j'imagine le visage souriant d'un enfant qui a en sa possession un repas chaud dans cette nuit glaciale. Ce n'est peut-être pas grand-chose ces 5€ déboursés, mais quelque-part je me dis que j'ai fait une bonne action.