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EAN : 9782917237878
Des Ronds dans l'O (21/05/2015)
4.32/5   17 notes
Résumé :
Un garçon de 21 ans remet en question ses conditions de vie en Afrique subsaharienne, son éducation, son pays... C'est sur ces notes que débute ce recueil graphique de courtes histoires sensibles, entremêlant déambulations et pensées intérieures présentées sous forme de témoignages. Abordant les questions de repères, de divisions, et de pouvoir, jusqu'à tenter d'effleurer l'essence de cette terre hors du temps, cette bande dessinée vient nous rappeler comme l'on dit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Laurent Bonneau, de son voyage en Afrique, nous ramène des tableaux de là-bas et des témoignages d'anonymes. 
Dans ces onze nouvelles, chacun nous dresse un portrait de ce continent soumis aux guerres, déshérité, mais qui veut s'adapter aux changements. de l'exil à l'attachement de la terre, la richesse des ressources pillées ou exploitées, les enfants soldats, l'élection de Barack Obama, les chinois de plus en plus présents, le progrès qui va trop vite... Autant de sujets traités qui nous dépeignent une Afrique plurielle. 
Le regard avisé, posé, parfois retenu de l'auteur nous incite à la réflexion. L'on ressent du respect, de l'amour, une certaine sérénité et de la poésie dans ces carnets de voyage. 

Graphiquement, Laurent Bonneau étonne de par sa maîtrise. De deux planches par pages aux vignettes en passant par des double-pages, du crayonné au pastel en passant par l'acrylique, de l'impressionnisme au réalisme, il réalise un charmant patchwork. 
Un album saisissant et original.
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Pour commencer l'année, quoi de mieux qu'un retour aux sources vers le berceau de l'humanité, l'Afrique.
Nouvelles graphiques d'Afrique. Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent, comme dirait l'autre. Pour faire court je pourrais résumer en quelques mots : Un continent Afrique dévasté, outragé, méprisé par d'incontinents à fric.
Laurent Bonneau à travers onze nouvelles va nous faire partager les peines d'une terre convoitée par l'homme dit civilisé et ses excès. Onze nouvelles comme le SOS de populations méprisées dont la vie ne pèse pas lourd dans la balance par rapport à notre confort.
Entre espoir et désillusion, entre résignation et indignation, les thèmes abordés sont sans surprises, malheureusement.
Les familles éparpillées par les guerres. Où es-tu ? Vivant ? Mort ? L'instabilité permanente de la plupart des pays, instabilité entretenue par les pays « développés ».
L'espoir levé par l'élection d'Obama est retombé comme un soufflé. Rien n'a changé, rien ne change, jamais.
Et puis ce clin d'oeil ironique avec cette nouvelle, « Flash Info ». Toute la misère du moment déclinée sur RFI, toutes les luttes éternelles de pouvoir égrenées par le journaliste et la phrase qui tue à la fin : « Très bonne journée sur RFI. Tout de suite c'est la suite de Sept milliards de voisins ».
Guerres, génocides, enfants soldats, pillage de la terre la plus riche de la planète, néo colonisation par la Chine, le foot sur un terrain vague comme une bouffée d'oxygène, le constat d'un Africain ayant voyagé avec cette question récurrente, pourquoi ? Une journée en Afrique, au village, là où on est bien loin de se préoccuper de savoir ce qu'il y a à la télé le soir ou de faire des incantations pour qu'il y ait de la neige à Courchevel pour les prochaines vacances de février.
Il y a aussi « de la faux à l'i-phone » où se mêlent les conflits « d'intérêt » et de génération au sein d'une famille Africaine.
L'album se termine par la déchirante « Demain aussi il fera jour ». Un bateau, trop d'hommes femmes et enfants, la mer… Et le coeur qui se serre, la gorge qui se noue. « Mi grands » voguant vers un monde de nains que nous sommes.

Si naturellement je ne suis pas branché par la BD, j'ai eu la chance à chaque fois qu'un billet m'a fait franchir le pas de tomber sur des pépites. Cette fois c'est à Pascal Blackbooks et à Marina que je dois cette belle lecture. Merci à vous.
Pour ce qui est de la « technique » et de la qualité, je suis aussi calé qu'en littérature c'est-à-dire proche du néant. Tout ce que je peux dire c'est que j'ai trouvé les dessins exceptionnels (peut être par manque de références). Je suis resté scotché sur la plupart des pages tant je ressentais l'ambiance, tant j'étais fondu dans le paysage.
Deux vignettes par pages, un peu de texte, auront suffi pour que cet album m'ait définitivement convaincu que l'appellation « roman graphique » a un sens alors qu'à mon inscription sur babel je trouvais ça un peu ridicule.
A mettre entre toutes les mains.

« Ici on tue le temps
Alors que chez vous
C'est le temps qui vous tue ».
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Cet album aurait pu s'intituler Impression d'Afrique, car il n'y a pas ici d'histoire à proprement dit mais plutôt des ambiances, des atmosphères. Laurent Bonneau utilise pour ça des techniques graphiques riches et variées qui vont du croquis le plus épuré aux peintures les plus colorées, mêlant les textures et les tonalités, pour nous montrer des paysages et des portraits d'hommes, de femmes et d'enfants de l'Afrique d'aujourd'hui. En fait, j'ai lu (et relu) ce livre comme on lit un recueil de poésies, une poésie en images. Les mots qui accompagnent et mettent en exergue ces images sont minimalistes mais puissants et évocateurs. L'auteur y mélange des sujets d'actualité ; l'économie, la guerre, la pauvreté, la sécheresse ... dans une sorte de chant triste et fatal. J'ai rencontré Laurent Bonneau lors du festival BD Boum de Blois ; cet album est le fruit de différents voyages qu'il a fait en Afrique de l'ouest sub-saharienne ces dernières années, j'ai découvert aussi un artiste en symbiose avec son oeuvre : sensible et rare. Une agréable lecture **** donc.
P.S. : Je n'ai pas noté de citations car Marina53 l'a déjà fait, merci à elle.
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a forme de la nouvelle, peu usitée en Bd permet à Laurent Bonneau d'exposer une vision touchante de l'Afrique contemporaine.

Il peint un continent magnifique, aux couleurs ocres et pastels lumineuses, continent riche de ses ressources naturelles, continent aux hommes altiers. Mais continent pillé par les occidentaux, et maintenant aussi par les chinois. L'instabilité politique règne dans tous les pays, à chaque instant tout peut partir en fumée et la guerre s'installer durablement. L'argent tient tout, et c'est l'économie de nos pays qui finance les guerres là-bas et qui envoie de fait des enfants-soldats au front. Et pourtant, alors que nous savons ce qui se passe "Nous savons, mais nous n'apprenons pas."

"Dans le fond, le véritable danger pour l'état ne se situe pas tant dans les actions armées comme aujourd'hui, qu'à travers les relations avec les entreprises occidentales. Ce sont elles qui imposent de manière sous-jacente l'économie du pays. On nous fait croire que tout va bien, mais ça peut exploser à tout moment."

Face à cette situation, certains se résignent :

"Est-ce seulement possible de photographier l'extrême patience de ceux qui attendent toute leur vie dans ce vent de poussière emportant tel un souffle les bruits et les odeurs âcres sans que rien n'arrive jamais ?"

D'autres prennent le risque de fuir, comme ce migrant qui quitte son pays en pirogue avec ces mots à la résonnance macabre :

"Au vu de ce périple interminable, je ne sais quand tu pourras lire cette lettre que je garde sur moi, mais je tente de me convaincre que ce temps est proche pour alimenter l'espoir."

Comment de fait alimenter l'espoir pour ce continent ? La réponse vient d'un vieux sage lucide :

"La seule véritable arme de l'homme est la parole."

Un album incontournable sur ce continent millénaire qui a tant à nous apprendre.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Tout est dans le titre. Laurent Bonneau a parcouru l'Afrique pour réaliser des courts-métrages. C'est suite à ces voyages qu'il eu envie de coucher sur le papier son ressenti sous forme de bande dessinée. le résultat est loin du documentaire, loin du reportage. A travers ces histoires relevant davantage du témoignage, il dresse un portrait tout en suggestion de ce continent protéiforme et fascinant.

L'exil, la corruption, l'élection d'Obama, les enfants soldats, les richesses naturelles sources de conflit, la présence chinoise de plus en plus importante, le foot… autant de sujets plus effleurés que traités en profondeur, autant de portes ouvertes pour pousser le lecteur à la réflexion, sans jugement définitif.

Il se dégage de l'ensemble beaucoup de sérénité, de silences. Il y a même trois histoires totalement muettes. La plupart des pages se décomposent en deux cases dans un format proche de la carte postale. Graphiquement, Laurent Bonneau navigue du croquis au portrait détaillé, il change de technique à chaque nouvelle, passant par exemple des pastels aux crayons en noir et blanc. La palette de couleurs va quant à elle du vert intense de la forêt tropicale au jaune poussiéreux de l'Afrique subsaharienne. le résultat est d'une variété bluffante et montre le talent multicarte d'un dessinateur passant avec une facilité déconcertante d'un style à l'autre.

Un album magistral, contemplatif, laissant le plus souvent l'image prendre le pas sur le texte. L'Afrique n'est ici ni sublimée ni fantasmée. Elle apparaît dans toute sa diversité, sa richesse, sa complexité. Une invitation au voyage des plus dépaysantes.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (1)
Sceneario
16 juin 2015
Laurent Bonneau maîtrise à merveilles de nombreuses techniques et sait en jouer pour nous faire voyager graphiquement, poétiquement, autrement...
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Ces images que je fabrique pour le reportage sont futiles.
Elles ne sont que l'écume de quelque chose d'indicible, existant dans un temps long et lent...
...géologique en quelque sorte.
Peut-on traduire par l'image la nature essentielle de ce lieu?
Est-ce seulement possible de photographier l'extrême patience de ceux qui attendent toute leur vie, dans ce vent de poussière emportant tel un souffle les bruits et les odeurs âcres sans que rien n'arrive jamais?
Saisir ça. Sans explications. Et observer jusqu'à effleurer l'essence de cette terre hors du temps.
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Muet comme le soleil
Brûlant comme le silence
La dureté de la terre
Prend le reflet du ciel
Si longtemps
Qu'elle pénètre le corps

La terre craquelée du crépuscule

Continûment
Fuit le vent
Encore haut et brûlant
Plein de lumière
C'est dans ce ciel nu
Que le ciel luit
L'air se remplit
Au-dessus du sable gris
Puis naît la nuit
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"Le monde extérieur est comme un dictionnaire; c'est un livre rempli de répétitions et de synonymes: beaucoup de mots équivalents pour la même idée. Les idées sont simples, les formes multiples; c'est à nous de choisir et de résumer."
Une année dans le Sahel, d'Eugène Fromentin (peintre-écrivain), 1858
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Nous savons, mais nous n'apprenons pas.
Apprendre ne se fonde pas sur le savoir. (...)
Beaucoup ne font que montrer leur ignorance là où ils croient connaître,
en voulant trop souvent juger, ce qu'ils n'ont pas vécu.
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Ici, on tue le temps, alors que chez vous, c'est le temps qui vous tue. 
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Vidéo de Laurent Bonneau
Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020, la tempête Alex dévastait la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes. Ce livre donne la parole à celles et ceux qui l'ont subie, fait le bilan et suit la reconstruction.
Un récit sensible et poétique : au plus près de la parole des femmes et des hommes, il est aussi à l'écoute de ce que la nature a à nous dire. Une bande dessinée écologique par deux lauréats du prix Tournesol (Laurent Bonneau en 2017 et Alain Bujak en 2021).
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