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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Il n’y a aucune différence entre les larmes et les rires »
Noiresclairs alors ? Rien n’est moins sûr en poésie, la surprise est omniprésente.

Première surprise : un nouveau Bobin au milieu de la déferlante de livres de la rentrée littéraire ? Voilà qui est étonnant de mon point de vue tant l’auteur en marge de l’agitation du monde trace solitaire son sillon littéraire, livre avec parcimonie sa poésie, sa musique intérieure.
Mais qu’importe la date, pourvu qu’on ait l’émerveillement poétique !

Deuxième surprise agréable, le format inhabituel du recueil, plus large, plus ample, donne paradoxalement la sensation de s’approprier un cahier intime plus qu’un livre ; la dédicace confirme cette impression : « Pour Ghislaine ce livre hanté ».

Noireclaire donc, l’assemblage féminin improbable, le clair-obscur des souvenirs de la femme aimée, disparue trop tôt, il y a déjà vingt ans et pourtant bien vivante dans l’âme du poète grâce à ses mots, son amour, sa force. Dans ce nouveau recueil, « La plus que vive » est plus que jamais présente, elle irradie toutes les pages. Rien de plus normal en effet, elle est « Absente pour cause d’extase ».

Ainsi Christian Bobin a encore réussi à me toucher en réunissant des fragments de vie, d’amour, d’évidences personnelles tout en se heurtant sans amertume ni sensiblerie à l’infranchissable.
« Je demande mon chemin à quelqu’un qui m’égare du côté du pont des morts. » Mais dans le même temps, « La voix enrouée des morts s’éclaircit au bord de la fontaine de papier. »

L’ample et l’anodin, le sourire et les larmes…pour délivrer un magnifique message d’espoir.
« Je t'écris pour t'emmener plus loin que ta mort. »
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Le retour de Christian Bobin à la poésie nous donne un livre sublime. La marque des grands auteurs est d'arriver à dire beaucoup de choses en peu de mots, et c'est la cas ici. L'auteur, nous parle avec subtilité d'amour, de mort, du quotidien... des milles et une petites choses, bonnes ou mauvaises, qui font la richesse de la vie. Magnifique !
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Noireclaire est une lettre d'amour à une amie disparue voilà vingt ans. C'est un long poème en prose, une déclaration d'amour à la nature, à la poésie, à la vie, à l'amour. C'est un petit ouvrage qui se lit d'une traite.
Noireclaire est habité par la poésie, la poésie des mots du quotidien. Bobin jette un pont entre la vie et la mort, il ne s'agit pas de se détacher de l'être perdu, mais de le conserver toujours vivant. Les traces du souvenir disparaissent peu à peu mais il réussit à faire un travail de résurrection en conservant la beauté, la joie de son amour grâce aux symboles, aux images. L'écriture de Bobin lui permet de préserver en lui une partie toujours présente de la personne disparue.
Un petit livre émouvant,sincère, grave et délicat.
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Un beau livre de Christian Bobin ; remplie d'humanité ,de profondeur ..
Comme chaque fois , il trouve les mots pour montrer la lumière dans la noirceur de la vie.
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Dans Noireclaire, Christian Bobin, dessine le visage d'une femme aimée, disparue depuis vingt ans. Ce recueil diffuse une lumière tremblotante et on suit le poète à travers les fragments qu'il partage.
Sa poésie est profonde, sait dire l'insignifiance du quotidien, la grandeur de la nature, l'inéluctable de la mort et la douleur d'un deuil inconsolable.
Une tasse à café, une Gauloise bleue, un moineau, une fleur, un arbre, un chat prennent vie, rappellent l'être chéri.
D'autres fantômes viennent en écho : un poète chinois, Néfertiti, Kafka, la musique de Bach, les touches noires et claires d'un piano que l'on effleure. L'écriture est une prégnance, « une cicatrice enfantine, la rêverie d'un oiseau qui oublie sa faim. »
Christian Bobin porte une voix authentique, sincère, à la fois grave et lumineuse. Ces morceaux poétiques nous émeuvent voire nous bouleversent. Il faut bien sûr se laisser porter par ses mots dont certains retentissent longtemps dans le silence de la lecture.
Le poète distille ses réminiscences du bonheur tâchées des douleurs de celui qui continue à vivre sans son amour.
Noireclaire est un petit recueil où parfois une seule phrase remplit le clair de la page comme une trace noire, un signe dans le néant.
Noireclaire, mariage de l'infini et de la vie.
Lien : https://valeriehervy.wordpre..
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J'ouvre un livre et c'est le ciel que j'ouvre
Il nous a quitté discrètement comme il a vécu, simplement, et nous sommes riches des mots qu'il nous laisse, j'ai choisi de relire La Plus que Vive et NoireClaire.
Entre les deux livres presque vingt ans ont passé et la présence est toujours vive.
Les mots en offrandes à la bien aimée disparue beaucoup trop tôt, ils disent la vie.
La pérennité des absents dans le coeur des vivants. Pas dans ce qui est figé comme les photos, non les échos du rire qui résonnent toujours, les lieux et les gestes associés.
« Je te parle à voix basse, je te parle à voix folle. »
Elle, c'est Ghislaine et nous aurions aimé être son amie.
Comme tous les grands poètes c'est intime et universel.
Lire Christian Bobin c'est aussi vouloir noter à l'envi toutes ces pépites ; chaque mot est un trésor.
Sans grandiloquence, sans fioritures, juste la simplicité l'apanage des plus grands.
Son oeuvre nous dit de nous émerveiller encore et encore.
« Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer. »
Vous lire Monsieur c'est faire de belles rencontres emplies de sens, de miel et de vie. Merci.
Lire est une passion lente. En cet après-midi de lecture, je fus absente pour cause d'extase, mais si présente à la vie, la vraie, la seule.
©Chantal Lafon

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Ma dernière lecture de l'année. Comme d'habitude chez Christian Bobin, tout n'est que poésie, lumière, beauté. Ce livre est dédié à une amie décédée, comme si l'auteur lui envoyait un bouquet de fleurs de champs. La mort est évoquée non sans mystère mais avec sérénité, foi, et pureté. C'est un livre de peu de mots qui apaise et nourrit. Seul tout petit bémol pour moi : à force d'épurer, je trouve que Bobin devient un peu trop éthéré, impalpable, je l'aime mieux plus humain. Mais ce n'est que mon avis et ce texte reste une merveille.
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Pour qui s'intéresse au cheminement intérieur de cet auteur dans le temps, ce recueil de poèmes parvient encore à transcender l'art si fin et presque impalpable du style unique de son écriture. Revenant sur la perte du grand amour, les mots se font plus rares, plus touchants, plus fragiles et plus forts à la fois. Dans un geste littéraire sublime d'amour et de mort, le fond et la forme se sont retrouvés et hurlent de concert la beauté du monde d'une voix apaisée. Tout au long du recueil, le sentiment d'assister à une apogée littéraire est constant et nous transperce l'âme par sa délicate et infinie transparence.
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Christian Bobin est un magicien. J'ai ouvert ce tout petit livre et je me suis retrouvée ailleurs. Des mots qui soulèvent de terre. Communion, métamorphose en plein ciel.

Il n'y a rien de mesquin ni d'étriqué chez Christian Bobin. C'est vaste, tendre, intime et universel.
Noireclaire est l'hommage touchant à la femme qu'il a aimée, morte il y a vingt ans.
Un écrin poétique, subtil concentré de lumière, de joie et d'amour.

Je n'ajoute rien, qu'un seul conseil, en forme de prière : vous aussi, savourez ce livre.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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« Il y a entre toi et moi une adorable barrière. C'est ta mort qui l'a construite. Son bois est du silence. Il n'est pas épais. Un rouge-gorge s'y pose ».
Vingt ans après « La plus que vive », Christian Bobin, dédie ce livre hanté à Ghislaine, son soleil disparu. Il vient ici lui rendre un hommage, sublime et poétique, comme il est d'usage dès que ce magicien des oxymores prend sa plume.
Ce court texte de 75 pages est une merveille de lumière, et de pureté, et de simplicité.
L'Absente côtoie la Vie, les fleurs, les moineaux, les nuages, ceux –là même qui parfois, « ne croient plus en Dieu », les chats errants, une robe de squaw, et le piano de Bach .
Elle vibre d'une formidable présence, portée par cet amour infini, au-delà du temps, au-delà de la mort. le soleil continue de rayonner au-delà de l'au-delà….
« Tu souris. Même détruite tu souris ».
La magie de Bobin, c'est de dire beaucoup en peu de mots… C'est d'émerveiller le lecteur, par une limpidité, une pureté cristalline.
La souffrance face à deuil, à ces « couteaux impitoyables qui traversent le coeur », est posée là en toute humilité, avec la poésie qui est la griffe de cet auteur Lumière..
Un style épuré, d'une immense finesse, une sensibilité qui n'appartiennent qu'à lui , un message d'Amour , de Vie, de Présence, tout cela dans un écrin de douceur et de poésie.
Ghislaine n'est pas morte, elle est « absente pour cause d'extase ».
J'ai été profondément bouleversée par cette lecture, par la délicatesse des mots, par la pudeur subtile des sentiments dits et de ceux que l'on devine… Comme après chaque lecture de Christian Bobin, je me suis sentie transformée, enrichie d'un indéfinissable « quelque chose », une sorte d'apaisement qui relève du divin.
Un très beau moment, un magnifique hymne à l'Amour, à la Vie, à la Nature… Encore une fois, merci Monsieur Bobin !


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