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EAN : 9781096681045
180 pages
Editions Nova (18/10/2017)
4.57/5   7 notes
Résumé :
En conversation avec les critiques et auteurs de rock légendaires, Bashung se révèle au fil d'entretiens intimes et passionnnants.
Pour les fans de toujours, ou pour ceux qui en savent peu, cette rencontre par la parole offre un portrait inédit de cet artiste hors normes, d'une timidité aussi audacieuse que touchante, toujours "à la limite".
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Alain Bashung, enfant de nulle part, sans véritable talent, - comme quoi qu'est-ce ça peut vouloir dire quand on est jeune ? - avec des airs qui lui trottent dans la tête, un peu country, un peu philharmoniques , comme de vraies obsessions mais qu'il n'arrive pas de sa francité trop endogène, à traduire ou à convertir en art. Alors quand ça ne veut pas venir mais qu'on en a envie, on rase les murs sans trop de boussole, on s'oublie dans un tas de machins hallucinogènes.

À trente ans, il se cherche encore, et c'est pour moi là qu'est l'espoir pour les gros bataillons d'artistes en herbe qui croient qu'à un âge puisque rien ne sourit il faille aller voir ailleurs (*) et à se soumettre peut-être à une vie ordinaire plus sécure. Mais Alain ce n'est pas ça qu'il veut, il s'entête comme un enragé. Et tous les trésors enfouis à l'intérieur de soi comme des sacs humides et confus vont enfin se révéler et toucher un public enfin considérable. Il va réussir la passe de ceux qui n'ont jamais réussi à accorder des rythmes venus d'ailleurs sur des textes venus d'ci. C'est un peu du Christophe qu'il remerciera bien de « ses mots bleus » tout aussi touchants que l'original. La chanson insipide, à contre-emploi, nanar de chez nanar, c'est derrière, n'en parlons plus de ces zéros au compteur ! Après tout le métier d'artiste, même quand on fait parler de soi, ce n'est pas encore ça, il faut bien souvent attendre longtemps pour que vienne le répertoire profond, la vraie veine et la maturité absolue. Quand on regarde de plus près l'oeuvre de l'artiste en général, sans évacuer l'idée que le prodige existe, il arrive que l'oeuvre de jeunesse rayonne en premier éclairée par une maturité plus profonde qui est souvent plus tardive qu'on ne le pense. Je pense à Monet, par exemple, dont le talent n'est pas dans ses premiers pas de l'impressionnisme, même s'il fait illusion, mais 20 ans, 30 ans après, et combien d'autres comme cela !

Le tragique de la fin de Bashung ne fut pas tant qu'il était malade, mais qu'il fut à son meilleur avec : «  La nuit je mens ». On se prend à penser ce qu'il nous aurait encore donné comme talent si la mort ne l'avait pas « accaparé ». Lui qui voulait tant revoir son fils Arthur qui l'aura vu sur les derniers jours, mais.. C'est le désarroi de l'artiste qui aurait bien aimé montrer à son fils l'aspect virtuose qui était en lui, mais le partager avec lui. Mais pourquoi ne lui a-t-on pas donné un peu de répit pour qu'ils en profitent tous deux, autrement que par ces pas glacials dans l'église pour Arthur qui résonnaient comme ceux d'un étranger devant l'assistance. Quand son père était mort…

(*) Ça me fait penser au peintre affichiste tchèque Mucha à qui les Beaux-Arts de Prague lui ont dit un jour de devoir songer à faire autre chose, ce n'est pas pour lui.
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Ce livre fait partie de la collection "interviews et conversations" des éditions Nova, ce n'est donc pas à proprement parler une biographie d'Alain Bashung, mais un recueil des grands entretiens qui ont jalonné sa carrière, jusqu'au dernier, très émouvant, avec Nagui aux Victoires de la Musique 2009 pour sa dernière apparition publique.
Ce format un peu surprenant au début s'avère en fait très riche et intéressant tant l'intelligence et la personnalité de Bashung transparaissent dans ces entretiens. On a presque l'impression de l'entendre et son portrait se dessine au fil des pages.
En parlant de portrait, j'adore celui choisi pour la couverture !
Je voulais d'ailleurs souligner la qualité éditoriale de l'ouvrage: la couverture est douce au toucher, le papier de qualité, la mise en page et la typo sont particulièrement soignées. C'est vraiment un bel objet, et j'ai été agréablement surprise et ravie de le recevoir dans le cadre de la dernière opération Masse critique. J'en remercie vivement Babelio et les éditions Nova.
Le seul bémol que je mettrais est que je ne sais pas comment cet ouvrage pourrait être reçu par des personnes ne connaissant pas bien Bashung. Nul doute qu'il plaira aux fans (dont je fais partie), mais leur est-il réservé ou peut-il rencontrer un plus large public? je ne me prononce pas sur ce point. Je vous en conseille en tout cas la lecture, en commençant par l'excellente préface de Gaëtan Roussel.
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Cet ouvrage s'inscrit dans la collection « interviews & conversations » des éditions nova qui trace le portrait de grandes figures culturelles avec une sélection de leurs meilleures interviews.
Quelques remarques sur l'objet lui-même : la couverture est douce au toucher, le papier est de qualité et la mise en page est aérée ce qui permet de ne pas lire ces comptes-rendus comme un pensum.
La photo de l'artiste qui illustre la couverture est, de mon point de vue, très représentative de l'idée et des pensées qui restent de ce grand poète : une pose non naturelle qui symbolise l'esprit torturé de l'artiste, un regard qui vous absorbe, une cigarette presque consumée.
Je n'ai bien sûr rien à redire sur le fond puisque Alain Bashung avait le sens du verbe et ses interviews sont un régal à (re)découvrir. Par ailleurs, je ne connais pas l'intégralité des documents disponibles, il ne m'est pas possible de qualifier ou non de pertinent le choix qui a été fait.
Quoi qu'il en soit, ce livre réjouira les fans et permettra à ceux qui connaissent peu voire pas du tout Alain Bashung, d'aller au coeur ce qu'il a bien voulu partager de son talent.
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Il y a bien longtemps, je considérais Alain Bashung comme un chanteur "marrant", ne connaissant guère que Vertige de l'amour et Gaby oh Gaby avec leurs textes foutraques aux phrases aussi improbables que Dieu avait mis un kilt, ya dû y avoir une fuite. Puis je découvris le clip génial d'Osez Joséphine, d'une simplicité imparable, porté par un riff d'anthologie et aux paroles qui m'apparaissaient obscures mais qui claquaient magnifiquement. Puis comment ne pas tomber amoureux de chansons aussi parfaites que La nuit je mens ou Madame rêve? Pourtant, Bashung restait pour moi un chanteur que je regardais de loin, sans prendre conscience de l'importance du bonhomme.
Puis vint L'Imprudence, que j'ai acheté en même temps que la compilation Climax, compilation impeccable sélectionnée par Alain Bashung lui-même.
Et ce fut la révélation.
Alain Bashung, le chanteur, est devenu Bashung.
Juste Bashung.
L'artiste.
L'un des rares que l'on peut qualifier de génie sans que l'expression soit galvaudée.
Fantaisie Militaire, Chatterton, Play Blessures, un sublime Cantique des Cantiques...
Puis Bleu Pétrole.
Et une tournée testament.
Cette silhouette frêle, Blues Brother spectral, qui semblait avoir du mal à trouver son souffle lorsqu'il s'adressait au public avant de se mettre à chanter avec une conviction surnaturelle. Je reste marqué par l'urgence qu'il insufflait dans Volontaire. Et par une présence scénique sans équivalent.
Tous dans la salle et sur scène savaient, sans trop se l'avouer, que ce rendez-vous était le dernier.
Un amour intense et pudique partagé entre un artiste et son public, qui trouva sa dernière expression aux Victoires de la Musique en 2009. Quelques mots échangés sur scène avec Nagui. Un dernier adieu, toujours d'une pudeur absolue.
C'est sur la transcription de cette ultime apparition publique que se clôt ce livre d'entretiens.
Dix ans après sa disparition, l'étoile Bashung brille toujours aussi fort.
Astre noir. Icône rock.
Ce recueil compile une série d'entretiens qui jalonnent sa carrière. Depuis une première interview d'Alain Baschung en 1970 (qui n'avait pas encore fait sauter le C de son patronyme), jeune espoir de la chanson française qui le resterait encore 10 ans, jusqu'à cette dernière apparition aux Victoires de la Musique.
Entre ces 2 interviews, des entretiens qui s'échelonnent de la sortie de Novice jusqu'à Bleu Pétrole. Mais sans qu'il s'agisse de ménages promotionnels. Bashung s'y livre, grâce à l'intelligence de ses interlocuteurs. Il parle de la musique, de son parcours, de son enfance, de sa vision de la musique et de sa carrière... Avec Philippe Manoeuvre, il parcourt la playlist de Climax. Il discute avec un Christophe Miossec encore débutant, avant que ce dernier ne lui livre le sublime texte Faisons envie (à déguster dans la version live en duo avec Chloé Mons, d'un érotisme aussi intense et venimeux que Je t'aime, moi non plus).
Au fil des années, on découvre un artiste entier, qui doute.
Se réinvente.
Cherche sans cesse, qui à se planter.
Mais reste d'une sincérité et d'une cohérence intacte.
incarnant entre autres un chanteur cold wave, un rocker tendance Nashville ou un dandy magnifique.
Mais toujours Bashung.
Entier et intègre.
Un livre passionnant, qui donne l'impression d'entendre à nouveau son phrasé si particulier. Sans être une biographie, cette sélection d'entretien offre un portrait émouvant et édifiant sur l'un des plus grands artistes que la chanson française compte en ses rangs, aux côtés de Gainsbourg ou Jacques Brel. Et on en sort avec l'envie de se replonger une fois de plus dans sa discographie.
Lien : http://labdmemmerde.blogspot..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il dit "je ne parle pas et mon cœur brûle"
Je voudrais traverser ce pays
Mes yeux sont plein de guerre, ma bouche sèche
Et je n'ai pas d'amis
Il dit je "viens de la mine dans la ville"
Je cherche le pardon et le l'oubli
Je m'habille bleu sur la poitrine, je marche vers les salines
Il dit "personne ne m'a vu"
Il dit que les prières nous sauvent
Et qu'il ne se met plus à genoux
Ceux qui m'ont mis au monde ne sont plus en vie
Il dit personne "sur terre ne me connaît"
Je ne parle pas et j'ai tout donner
Le monde est plein de rance et ce que je cherchais
Je ne l'ai jamais trouvé
Il dit "je ne parle pas et mon cœur brûle"
Et j'ai déchiré mon cahier
Il dit "j'étais mort au milieu du béton"
Aujourd'hui je ne rends compte qu'aux étoiles dans le ciel
Et j'implore le pardon
Il dit "je n'atteindrais pas le paradis"
Mais dieu sait que j'aurais essayé
Le monde est plein de rance et ce que je cherchais
Je ne l'ai jamais trouvé
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La Nuit, je mens

On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour à des murènes
J'ai fait l'amour, j'ai fait le mort
T'étais pas née
À la station balnéaire
Tu t'es pas fait prier
J'étais gant de crin, geyser
Pour un peu je trempais
Histoire d'eau
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
J'ai fait la saison
Dans cette boîte crânienne
Tes pensées
Je les faisais miennes
T'accaparer seulement t'accaparer
D'estrade en estrade
J'ai fait danser tant de malentendus
Des kilomètres de vie en rose
Un jour au cirque
Un autre à chercher à te plaire
Dresseur de loulous
Dynamiteur d'aqueducs
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Effrontément
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour à des murènes
J'ai fait l'amour j'ai fait le mort
T'étais pas née
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
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Je réussirai peut-être à devenir le premier interprète français à chanter comme les noirs.
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Souhaitons-nous une année resplendissante
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