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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Cameroun, de nos jours.

A quel avenir rêve une jeune fille quand elle ne connaît que les quelques habitations rudimentaires de son aride village du coeur du Sahel:

- Celui de ses copines qui ont gagné la ville pour s'y vendre en tant que servantes mais qu'elles racontent comme éblouissant quand elles reviennent, épisodiquement, parées de pagnes neufs et chamarrés ?

- Sûrement pas celui que lui craint sa mère pour avoir vécu un traumatisme lorsqu'elle aussi, au même âge , avait espéré une destinée flamboyante en quittant les sables qui envahissent jusqu'à l'horizon.

Mais quel choix s'offre à elle quand la sécheresse interdit toute culture et que l'argent est aussi rare que la moindre goutte de pluie tombée d'un ciel désespérément bleu.

Ce sera donc la ville quand sa mère, à bout d'arguments et rassurée par le sorcier du village, lui laissera le choix de sa destinée:

- La ville et les tâches ménagères à effectuer dans la famille où elle a su se faire embaucher comme jeune fille à tout faire.

- La ville et la chambre minuscule qu'elle occupe avec les autres filles du village qui,  déjà, ont choisi l'exode rural pour espérer une vie plus étincelante, combien même ce choix suppose parfois de vendre autre chose de soi que son simple temps, nuitamment, en particulier, dans le quartier le plus chaud de la ville.

Viendrons les amours contrariées par des différences de castes, la terreur véhiculée par les attentats terroristes perpétrés par Boco Haram, les risques de viol encourus par les jeunes filles, surtout les domestiques et enfin l'histoire de la mère de l'héroïne principale que l'on avait subodorée depuis bien des pages déjà.

Une écriture qui se décide difficilement à choisir son style, entre roman pur et reportage scénarisé, qui se montre parfois didactique voire même trop appuyée et pesante ce qui lui confère une tenue un peu bancale qui porte préjudice au récit lu maintes fois par ailleurs.

Pas d'ennui, certes, pas d'envie d'interrompre la lecture avant son terme mais pas de frénésie non plus, de hâte à tourner les pages, d'avidité à en connaître le dénouement à coup sûr attendu et plus envoyé qu'écrit.

Pas de surprise donc, juste une tranche de vie, celle que bien des téléfilms nous ont déjà racontée, située là-bas, aujourd'hui où ici, durant les siècles ou les décennies passés.

Un lecture facile (trop) en fait, bien moins captivante que ne fut celle ‘des impatientes', le précédent roman de l'autrice dont mon commentaire s'était avéré plus positif.

Ça ne marche pas à tous les coups !!
 
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Je connaissais Djaïli Amadou Amal de nom, ayant entendu parler de son militantisme féministe, surtout après l'obtention du Prix Goncourt des lycéens en 2020 pour Les Impatientes… Mais, celles et ceux qui me suivent le savent, je ne lis pas forcément les romans primés…
J'ai découvert Coeur du Sahel en version audio, lue par Claïna Clavaron, grâce à NetGalley.

Un dépaysement complet dans l'extrême nord du Cameroun… Personnellement, j'ai consulté une carte pour situer Maroua, la grande ville où Faydé, l'héroïne de ce roman, rejoint Srafata et Bintou, contrainte comme elles de quitter le collège et de devenir domestique dans une concession.
Ainsi présenté, le contexte de cette histoire pourrait sembler lointain… Mais non, les évènements décrits sont contemporains sur fond de changement climatique, de grandes difficultés économiques pour les populations rurales des montagnes, de nécessité pour ces jeunes filles de soutenir financièrement leurs familles. C'est d'autant plus vrai pour Faydé dont le père a mystérieusement disparu, sans doute enlevé par Boko Haram, laissant son épouse et ses enfants dans le dénuement le plus complet.
Ainsi, à quinze ans, Faydé entre au service d'un riche commerçant peul, ainsi que de sa mère, de ses trois épouses et de ses nombreux enfants. La voilà devenue taillable et corvéable, méprisée par la classe aisée, obligée d'obéir à des règles complexes mais sans le moindre droit.

J'ai été très intéressée par le versant peinture sociale de ce livre, par la plongée sans filtres dans le quotidien de ces jeunes filles courageuses, vulnérables, naïves et lucides à la fois. J'ai été particulièrement sensible à la tonalité juvénile de la narration qui, même omnisciente, place les lecteurs à la hauteur des personnages. Je signale au passage que la narratrice de la version audio, Claïna Clavaron, sert admirablement le récit, faisant vivre et évoluer Faydé et ses camarades avec naturel et émotion.
J'ai aussi beaucoup apprécié le contexte socio-économique et politique, très présent au fil de toute l'intrigue. Djaïli Amadou Amal ne se contente pas de l'évoquer en toile de fond ; elle nous permet de l'expérimenter de l'intérieur, à partir de la sphère privée et d'une véritable polyphonie de points de vue, celui des domestiques, celui des hommes et des femmes de la maison, celui d'une future mariée… Il est naturellement question de communautarisme, de traditions, de mariages forcés, de virginité, d'hypocrisie religieuse…
Les parcours et portraits de femmes sont variés et travaillés. L'autrice promeut l'éducation des filles, les droits et la liberté des femmes dans une société patriarcale. À ce titre, le cheminement de Faydé est très parlant.

En revanche, j'avoue avoir un peu buté sur le côté romance de ce récit. J'ai lu, ici ou là, que c'est un peu la marque de fabrique de Djaïli Amadou Amal et je respecte ce choix narratif.
Mais l'histoire d'amour entre Faydé et le professeur m'a vraiment paru relever d'un style roman-photo que je ne peux pas cautionner ; le personnage masculin m'est apparu très stéréotypé et peu crédible. C'est un peu dommage !

Un ressenti en demi-teinte pour moi…

#CoeurduSahel #NetGalleyFrance

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Un roman à la réalité bouleversante, où le destin des habitants de ces villages directement touchés par le réchauffement climatique, n'épargne personne et surtout pas les jeunes filles.
Pour subvenir aux besoins de sa famille, Faydé part en ville pour trouver un travail de domestique dans une grande maison. Les journées sont longues, le travail est rude et la paie est dérisoire. Nous suivons le quotidien de cette femme indépendante qui va découvrir les premières trahisons, son premier amour et sa place de moins-que-rien dans la société.
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