J'avais d'assez bons souvenirs du roman de Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin et c'est sans doute ce qui m'a attiré vers cette version récente écrite par Jean Laurent Del Socorro, un auteur de fantasy historique qu'on ne présente plus.
Le personnage de Julie Maupin, comédienne et bretteuse ayant vécu pendant le règne de Louis XIV a réellement existé.
L'auteur nous en donne dans ce roman une version de ses aventures dédiée à la jeunesse et en concordance avec l'air du temps.
Julie aime se costumer en homme, elle est tantôt attirée par les hommes tantôt par les femmes, sans préférence de genre.
Elle se veut libre, libérée de tout joug masculin et pour cela, représente une femme résolument moderne.
J'ai lu ce roman avec plaisir mais sans plus d'enthousiasme que cela. Julie y est un peu trop lisse et trop parfaite à mon goût. Heureusement que son acolyte Mephisto était là pour apporter à cette dernière aventure un grain d'humour grinçant.
Commenter  J’apprécie         10
Je me souviens que j'avais dû lire une nouvelle de Marguerite Yourcenar à mon entrée en sixième (il y a donc bien longtemps!). Je ne l'ai jamais relue depuis et pourtant je me souviens que cette nouvelle m'avait marquée. Alors avant de tenter de mon plonger dans son oeuvre en tant qu'adulte j'étais curieuse du parcours de cette romancière aussi récompensée que discrète.
Ce petit ouvrage jeunesse a révélé une femme au parcours très inspirant et très avant-gardiste. On dirait aujourd'hui qu'elle était globe-trotteuse, minimaliste et écolo en plus d'être très instruite. Amoureuse des langues et des contes des pays qu'elle visitait, c'est ce qui ressort dans ce fameux recueil Les Nouvelles Orientales. J'ai découvert que c'est grâce à une lettre qu'elle a envoyé à Brigitte Bardot que celle-ci a commencé sa campagne de défense des bébés phoques. La preuve que les romancières peuvent être très influentes et initier des changements de mentalités dans la société civile, même dans l'ombre.
Une courte lecture qui a renforcé ma curiosité et mon envie de découvrir ses écrits.
Commenter  J’apprécie         70
Dans "Adieu vieilles peaux", il n'est pas question de vos voisines acariâtres sur le point de déménager, mais de mues. Et, bien qu'il soit destiné aux enfants, ce documentaire m'a appris beaucoup de choses !
Ainsi, alors que le mot "mue" m'évoque celles des serpents, il concerne évidemment quantité d'autres reptiles (comme le caméléon ou la tortue) mais aussi des crustacés, des araignées et certains mammifères et quelques oiseaux.
Le sujet m'a franchement intéressée et les illustrations d'Émilie Vanvolsem sont adorables. J'ai aussi aimé l'invitation à chercher des indices de présence d'animaux lors de balades en forêt, sorties familiales très fréquentes.
Merci aux éditions du Ricochet de m'avoir envoyé ce titre !
Commenter  J’apprécie         20
Cet ouvrage permet de découvrir et d'observer le monde inconnu des insectes.
Ceux-ci peuvent avoir des formes bien différentes !
Il est peut-être exagéré de dire qu'il s'agit d'un monde inconnu, mais il est en tout cas mal connu...
Les insectes se trouvent dans différents habitats:
. dans les prairies et les champs: criquets, grillons, papillons (Azuré, Belle-Dame, Vulcain, Machaon)
. dans les villes et les jardins: coccinelles, abeilles, gendarmes, punaise verte, chrysope (verte);
. dans les milieux humides;
. Dans les forêts.
Différents portraits permettent de reconnaître certains insectes:
- Dans les villes et les jardins:
. comme la coccinelle, la "star du jardin";
. l'abeille méllifère, le pollinisateur qui fabrique du miel...
- Dans les prairies et les champs:
Parmi les papillons, le lecteur retiendra certains portraits:
. comme celui du superbe papillon Azuré, tout en bleu,
. celui de la Belle-Dame, la "sportive": un papillon migrateur qui peut voler jusqu'à 500 km/jour et qui peut atteindre jusqu'à 2000 m d'altitude;
. celui du Vulcain qui est aussi un papillon migrateur (parfois sur plusieurs générations),
. ou celui du Machaon, un papillon qui aime se laisser planer en profitant du vent.
Criquets et sauterelles sont des champions du saut. La mante religieuse a aussi des pattes puissantes, mais elle n'a pas bonne réputation.
- Dans les milieux humides,
. les moustiques ne sont pas mieux réputés...
. mais libellules et demoiselles évoluent avec un vol gracieux.
. la demoiselle est une acrobate - en s'accouplant, le couple prend la forme d'un coeur...
. la libellule est comme un "bijou volant".
- Dans les forêts : se trouvent :
. des fourmis rousses, sociables et robustes, qui peuvent porter plusieurs fois leur poids... Elles sont des "bâtisseuses".
. les lucanes cerfs-volants qui se donnent en spectacle - comme des "gladiateurs" - pour séduire la femelle ;
. les larves des bombyx qui adorent croquer les arbres (chênes, bouleaux et châtaigniers);
. les phasmes qui ont mis au point leur art du camouflage dans les branchages.
les insectes sont aussi les champions de la métamorphose ...
Mais surtout, les insectes et petites bêtes jouent un rôle essentiel
. lors de la pollinisation des fleurs et la production des fruits et des légumes, du cacao, du thé, du café et du coton
. dans la chaîne alimentaire - (comme pour nourrir les oiseaux).
Ils sont utiles : dans la fabrication de la cire, du miel, de la soie..
Quant aux coccinelles, elles mangent les pucerons qui envahissent les potagers et les rosiers.
j'ai aussi appris que les insectes sont classés en fonction de leur morphologie:
. Parmi les coléoptères: se trouvent la coccinelle , les scarabées et les capricornes;
. Les lépidoptères sont des papillons,
. les hyménoptères des abeilles, guêpes et fourmis,
. les orthoptères des grillons, sauterelles et criquets...
il existe encore des classes réservées aux demoiselles et aux libellules,
ou aux moustiques (et aux mouches) -
ou encore aux cigales, punaises et pucerons - .
Un documentaire jeunesse doté de belles illustrations qui permet de découvrir et de mieux connaître le monde des insectes.
Commenter  J’apprécie         91
Le festival Martin Milan continue dans ce Tome 2 de l'intégrale.
Christian Godard offre au lecteur 6 récits magnifiques dont 5 exceptionnels et 1 au-dessus des autres encore pré publiés dans l'hebdomadaire Tintin entre 1971 et 1977:
- Miss Radada, avec une vieille aviatrice qui sauvera la vie de Martin Milan.
-L'émir au sept bédouins, dans lequel Martin Milan va aider un jeune homme à vaincre sa peur et devenir un chef.
-Il s'appelait Jérôme, un récit d'une indicible tristesse et d'une nostalgie des souvenirs d'enfance. Martin milan retrouve son ami Jérôme en partance pour un long voyage. Bouleversant. C'est celui-là, le préféré d'Horusfonck!
-Les hommes de la boue, sur une île perdue où un petit peuple attend le Dieu-Cargo qui doit revenir. Ce rêve se réalisera-t-il?
- L'impossible à portée de la main, et la rencontre entre Martin Milan perdu et au bord de la mort, avec un être venu d'ailleurs.
- Mille ans pour une agonie, ou le vieil homme richissime qui ne veut pas mourir et emmener Martin Milan dans une folie cryogène.
Un très beau travail, à l'adresse des lecteurs choyés de l'hebdomadaire des 7 à 77 ans. Heureuse époque.
Commenter  J’apprécie         150
Mon bel imagier : les animaux:
Ce grand livre cartonné constitue un superbe imagier sur les animaux.
Différentes nuances de couleurs en demi-teintes en fond un livre à la fois joyeux et coloré; doux et bien adapté aux jeunes enfants.
. Il constitue aussi un livre à rabats: il laisse voir de nombreux animaux cachés derrière des volets à soulever, ce qui plaît beaucoup aux tout-petits;
. Ces différents animaux sont situés dans le milieu où ils évoluent, et replacés à cet effet dans de superbes paysages répartis dans le monde entier.
. Cet album grand format regroupe ainsi différents thèmes:
la ferme, la forêt, la prairie (et la rivière),
la montagne, la savane, la jungle,
la banquise, le désert et enfin la mer.
. Les couleurs vives et gaies (de la ferme, de la prairie, et de la savane et de la jungle) alternent avec des tons plus doux (de la forêt, de la montagne et de la banquise, du désert et de la mer).
La diversité des animaux apparaît dans cet album que les enfant aimeront manier,
à la découverte du monde entier
Commenter  J’apprécie         90
Un roman SF jeunesse spirituel et divertissant. Êtes-vous prèt pour un parcours initiatique original dans la peau métallique d'un jeune robot qui pense?
C'est parti!
Nous accompagnerons un jeune robot sur une quête de vérité et de raison d'être.
XR_935, fraîchement sorti de "l'usine" va prendre conscience de sa naissance ( je suis un robot et je pense donc je suis...ah oui?) , "grandir" en apprentissage, télécharger rapidement d'amples d'informations à propos du monde qui l'accueillera et l'entourera et dans ces données, il y aura les hommes.
Le monde d'après.
L'histoire de l'humanité semblera faire partie de l'histoire ancienne de la planète et elle aura disparu (Flûte!).
Plus de traces, ni de mémoire sauvegardée (des livres).
Comme pour la " Planète des singes" de Pierre Boulle, l'humanité sucombera à la fois à un mal viral et à la prise de pouvoir d'une espèce à l'évolution fulgurante.
Là dessus les robots (assez cyniques, on en convient) concluront qu'effectivement la race humaine était indubitablement trop fragile.
Et oui, les robots auront fait cela et sans état d'âme (les robots n'ont pas d'âme. Quoi que. XR_935 nous fera douter).
Notre héros synthétique, lui, sera attachant, naïf, curieux et il ne pourra s'empêcher de se poser de grandes questions (c'est le lot des futures grandes Intelligences Artificielles sans doute: calculer, résoudre, formuler des hypothèses logiques qui bâtiront du sens).
XR_935 deviendra rapidement monteur de panneaux solaires ( que voulez-vous? Il n'y aura pas d'enfance pour les jeunes robots). Montage, boulot, déconnexion et toujours, rapport à la "ruche," la matrice.
Que de correction et d'interrogations sur les missions des robots de la part de XR_935.
Dans l'attentif souci des robots dominants d'entretenir la planète, la faune, la flore, la vie, il restera, selon XR_935, une contradiction dans la démarche: la disparition des humains.
XR_935 ne pourra s'empêcher de la noter et si comme ils disent l'humain est inférieur, pourquoi y avait-il besoin de le faire disparaitre jusqu'au dernier?
Sont-ils supérieurs ou des menteurs synthétiques?
La suite ne va faire que conforter ses bugs électroniques.
La fille ou "L'éléphant dans le jeu de quille".
Apparait contre toute logique, une humaine, une survivante, une enfant, la dernière de son espèce.
Protéger ou laisser mourir?
Emma est un peu perdue mais prète à répondre à toutes les questions.
Et elle doit se rendre à un endroit précis pour être, à priori, à l'abri des robots.
Il n'y avait pas de camps jusqu'à présent, pas de mensonges, car c'est très humain mais si XR_935 aide l'humaine, il mentira par omission à la ruche.
Serait-ce le début de l'autonomie pour XR_935?
On aime bien. C'est raconté avec sensibilité et humour fin parfois.
Commenter  J’apprécie         20
Voilà un roman graphique qui porte bien son nom.
S'inspirant de son histoire, Héloïse Martin raconte l'omerta imposé au personnage d'Emily par sa famille sur les viols qu'elle a subi enfant par l'un des leurs. Pire, ils ont même la bonne idée de les convier, elle et son agresseur, à l'anniversaire de mariage des grands-parents.
Ce livre, scénarisé aussi par Baptiste Magontier, m'a laissé avec les nerfs en pelote. Ce que raconte l'autrice est à vous dégouter de l'humanité. Une famille, ce n'est pas ça. Une famille, ça vous protège, ça prend soin de vous. Ce n'est pas le cas dans cette histoire.
Jusqu'à la fin, on ne sait pas qui est le monstre. Mis à part notre héroïne, et quelques personnes qui semblent mal à l'aise mais ne l'expriment pas ou jouent la comédie, rien ne laisse envisager que l'un d'entre eux mériterait d'être en prison ou à la morgue. (Avis tout à fait personnel je vous l'accorde) Et Héloïse Martin nous balade comme ça de souvenirs douloureux en moments familiaux soit disant heureux mais malaisants. Ça crée une tension et je me suis prise à enquêter, à guetter les signes. Mais les monstres sont d'une banalité affligeante et c'est pour cela qu'ils se fondent si bien dans la masse...
Malgré la dureté de ce roman graphique, qui contraste avec les superbes illustrations de Valentine de Lussy, il faut le lire. Je trouve que psychologiquement, sociologiquement, c'est d'une grande maîtrise. C'est un reflet de notre société désagréable à voir mais nécessaire.
Commenter  J’apprécie         100
Entre le chant des Stryges, Zodiaque et le cadet des Soupetard... on aura du mal à trouver un point commun. Et pourtant...
Corbeyran. Le scénariste au 1.001 idées par jour. Il doit remplir des calepins à longueur de journée. Il prend le métro dans tous les sens tant que son carnet n'est pas rempli. Ensuite, il rameute des petites mains pour tout coucher sur le papier...
Le cadet des Soupetard, c'est un petit gars avec une casquette bien vissée sur le crâne. Une tête bien pleine, mais pas des choses que l'on apprend à l'école. Et puis il y a Cerfeuil, son lapin. Et Elodie, une gamine de la ville qui vient pour les vacances qui débutent. Faut dire qu'à Montpon et dans le voisinage, les occasions de s'amuser sont rares. Alors Soupetard comme l'appellent les gens, il fait les 400 coups. Il est connu pour ça.
Mais quand l'argenterie des parents d'Elodie disparaît et qu'on accuse La Louche, une petite vieille qui vent des bonbons à la louche... Soupetard se transforme en Jules Maigrot, ou en Hercule Poiret...
Avec le dessin de Berlion, efficace et avec ce qu'il faut de gaieté, de tendresse, d'innocence, Corbeyran nous enchante un peu. On est dans les années 90, alors on peut voir les culottes des filles sous leurs jupes courtes. Cela ne gêne ni ne choque, la BD est clairement orientée enfance et souvenirs d'un temps révolu, elle fleure bon la campagne et l'herbe qui folâtre aux vents.
Commenter  J’apprécie         60
J'annonce tout de suite que je n'ai pas lu le roman original de Clémentine Beauvais publié il y a quelques années chez Sarbacane (et qui a reçu de nombreux prix). Mais j'en avais longuement entendu parlé.
L'histoire prend ici vie sous le trait de Magali Le Huche dont j'aime particulièrement le travail que ce soit pour ces albums jeunesses ou ses bds (il faut absolument lire Nowhere girl qui est autobiographique).
Bref, tout ça pour dire que j'ai bien aimé cette bd et son trio d'héroïnes qui nous rappelle que les différences sont dans les yeux des autres mais qu'il est difficile de s'en détacher, voire de ne pas s'y identifier.
Le trait de la dessinatrice accentue le côté humoristique de l'histoire mais sait aussi se faire plus doux pour les moments moins joyeux. On passe un très bon moment de lecture, à voyager à travers la France aux côtés de cette bande pas comme les autres aux aspirations diverses.
Une belle proposition à lire dès 10/11 ans.
Commenter  J’apprécie         61
Le printemps réveille doucement la forêt et petit lapin est tout heureux du retour des beaux jours. « C’est comme une floraison dans son cœur. » Puisque cette saison est celle de l’amour, petit lapin s’interroge : c’est quoi, l’amour ? Au gré de ses rencontres, il questionne l’ours, le castor, les moineaux et l’enfant. « C’est à toi de le découvrir. » Aucune réponse n’est exclusive, aucune réponse n’est définitive, aucune réponse n’est mauvaise : l’amour existe sous bien des formes et pour bien des raisons. « C’est encore plus beau quand on le partage avec les autres. »
J’ai suivi avec bonheur le petit lapin blanc dans ses questionnements et sa marche dans la forêt. Cet album aux dessins enchanteurs est d’une tendresse infinie. C’est une lecture douce et réconfortante, à la conclusion parfaite. À mettre en toutes les petites (et grandes) mains !
Commenter  J’apprécie         80
Une BD-témoignage forte, poignante, sensible et révoltante autour de l’inceste. Contrairement à d’autres écrits « positifs », la jeune Emilie n’est absolument pas entendue par les siens. Pire : elle est pointée du doigt, accusée d’avoir détruit sa famille et obligée au silence. On soutient le bourreau et muselle sa victime. Une injustice qui ne peut que bouleverser le lecteur ! Pour ma part, j’ai réellement eu envie de crier à certaines planches/passages. Quant à sa déclaration à la fin de l’ouvrage, j’ai eu une boule au ventre. Franchement, le courage de l’héroïne/autrice est indéniable !
Commenter  J’apprécie         80