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Expert littérature belge

Cet insigne distingue les amoureux de la littérature du plat pays : ceux qui apprécient les aventures du Commissaire Maigret et les personnages d’Amélie Nothomb, ou qui se délectent de l’humour poétique de Norge.
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Au-delà des mères

Attention coup de coeur ♥



J'ai adoré ce premier roman dévoré en une journée. Le style, la construction, les personnages à la psychologie approfondie. Cette quête de vérité. Un roman que j'ai eu du mal à refermer, j'avais encore envie de passer encore un moment avec Isabelle.



Le roman débute par une lettre qu'Isabelle Flores écrit à sa fille le 14 avril 2003, un courrier accompagnant un manuscrit à lui remettre le jour de ses 16 ans si elle n'est plus afin qu'elle sache la vérité sur ses origines, pour ne pas souffrir de l'ignorance et du mensonge.



Isabelle est une très belle femme, sa beauté est un fardeau, une malédiction pour elle, une revanche pour Renée, sa mère qui l'étouffe, veut la protéger des drames du passé. Leur relation est compliquée. Renée est indépendante, volage, sans attaches.



Au décès de sa maman, Isabelle se rend compte que sa vie était construite sur un tissu de mensonges, qu'elle ne savait rien de Renée, qu'elle pensait orpheline depuis ses 13 ans, sans famille. Elle se souvient qu'enfant et même plus tard elle n'a jamais su être à la hauteur des espérances de celle-ci.



Portant la vie à son tour, son désir de maternité va la pousser à connaître le secret de sa naissance, elle va se mettre en quête de ses origines.



Nous allons découvrir le destin de trois femmes :



Isabelle, Renée et Esther. Isabelle va tirer un fil dans un labyrinthe pour peu à peu découvrir son histoire, le passé étonnant de trois générations. Elle comprendra le poids des secrets durs à porter qu'elle ne veut plus perpétuer.



Au-delà des mères, il y a des femmes et des destins tragiques, des combats à mener, des drames vécus. Impossible de donner la vie pour elle sans ouvrir la porte du passé.



Outre le poids des secrets, la transmission, les origines, il y a aussi le poids de la beauté et des apparences, des préjugés, mais aussi la complexité du rapport mère fille.



Les personnages sont attachants. La construction est parfaite. L'écriture est fluide, rythmée, poétique et non sans humour. Je me suis laissée embarquer par la plume de Luc Leens, sa sensibilité et son pouvoir d'empathie, un bel hommage aux femmes.



Un véritable page turner ! Un gros coup de coeur.
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Le témoin silencieux

Je découvre cet auteur belge – Arnaud Nihoul – avec ce roman « Le témoin silencieux » (troisième roman de cet auteur).

Il y est question d’une enquête menée, par une photographe et un expert en art, dans l’univers du peintre Hopper. Un meurtre, une disparition, des tableaux neufs et anciens et des œuvres prétendument authentiques ou possiblement fausses, Arnaud Nihoul distille les informations au fur et à mesure des chapitres, menant le suspens tambour battant.

J’adore Hopper donc je me suis sentie portée par le récit – même si celui-ci présente quelques longueurs sur la fin – et suis donc ravie d’avoir croisé Arnaud Nihoul dans ma bibliothèque.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Airborne 44, tome 10 : Wild Men

Avec la série Airborne, Philippe Jarbinet a trouvé sa voie. Il fait preuve, à chaque album, d'une rare maîtrise tant dans le dessin que dans le storytelling. Rares sont les auteurs qui sont aussi compétents dans les deux dimensions d'un récit.



Dans ce 5è diptyque, il s'investit émotionnellement, récupérant un événement du passé. Sur base de faits réels, Philippe Jarbinet fait oeuvre de fiction, c'est vrai, mais il donne à cette fiction la force et le goût du vrai. Hiver 44, c'est l'offensive Von Runstedt. Dans l'Ardenne belge, vers Vielsalm ou Elsenborn, il gèle à pierre fendre. Les soldats américains mal équipés à cause de l'avancée trop rapide vont être coincés et devoir combattre au corps à corps à la baïonnette. Dans cet enfer blanc taché de rouge, des petits gestes vont être posés et des amitiés vont se nouer entre soldats que la couleur de peau oppose. Et des massacres vont se dérouler, par rage, vengeance, bêtise, ignorance.



Comme il l'explique dans le tome 9, Philippe Jarbinet habite une ferme qui fut le lieu d'un de ces massacres. Le récit qu'il livre est puissant, émouvant, touchant et m'a cueilli comme une fleur. Un très bel album. Un sacré auteur.
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L'Honorable collectionneur

L'honorable collectionneur n'a pas l'intensité ni le savoir-faire démoniaque des deux premiers romans de Lize Spit, les mémorables Débâcle (son adaptation cinématographique n'était pas à la hauteur) et Je ne suis pas là. La première raison tient sans doute à sa longueur, qui rapproche plutôt le récit d'une novella. D'autre part, le lecteur peut se poser deux questions essentielles à son sujet : primo, est-ce que la narration, autour de l'amitié d'un garçon belge et d'un jeune réfugié kosovar soumise à un défi dangereux, et se positionnant à hauteur d'enfant, se révèle crédible et captivante ? La réponse est oui, en partie, la patte de l'autrice étant cependant reconnaissable sans altérer la fraîcheur de l'ensemble. Et, secundo, est-ce que l'atténuation de la noirceur habituelle des écrits de la romancière flamande diminue son intérêt ? En l'occurrence, la réponse pourrait bien être positive, dans le sens où il est plus difficile de retenir l'attention dans une histoire où des valeurs telles que la confiance, la générosité ou la bienveillance parcourent le livre, qui se révèle a priori moins trouble que les ouvrages précédents de Lize Spit. Sauf qu'il y a tout de même un peu de perversité dans la progression dramatique de L'honorable collectionneur, pour un dénouement pour le moins ambigu. Le livre doit donc être pris pour ce qu'il est : une sorte de parenthèse, douce-amère, avant de revenir à quelque chose de plus dense et vertigineux, comme le sera vraisemblablement le prochain opus de la romancière belge.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Histoires à mourir de vous

La dernière virée d' Horusfonck chez Jacques Sternberg.

C'est le feu d'artifice Sternberg, toutefois presque monochrome!

Les femmes défilent, surgissent, disparaissent au gré de relations brèves, torrides ou en forme de retrouvailles...

Les femmes sont là, diverses, mystérieuses. Elles passionnent Sternberg, au travers d'un choix multiple et affolant. Tellement de femmes, femmes...

Les accords et les désaccords d'une musique du tendre qui vire parfois à la cacophonie lorsque le narrateur se perd.

La vie de l'auteur affleure, dans ces textes parfois très brefs, mais tellement diserts et précis avec des bords tirés à la voile, des livres sans succès, la vie qui passe et qui s'émousse, la mort au bout et son inconnu néant. Le bruit d'un Solex, de temps en temps. Des souvenirs d'un passé cruel, parfois.

On peut en raconter, en détailler, en peindre en autant de nouvelles!

Le feu de la passion immédiate et les brouillards de la mélancolie voisinent

dans ces lignes qui ne sont pas sans rappeler certains Fellini ou Buzzati d'italienne mémoire.

C'était la dernière virée chez Sternberg, mais non, loin s'en faut l'ultime!



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Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette,..

Alleï, dis, pour une fois, ça fait du bien aussi d’aller voir au-delà de la frontière ce qu’il s’y passe.



Bien que Magritte se plaindra que les français ne sachent pas cuire les frites comme il faut (la fameuse graisse de bœuf qu’il leur manquait), notre couple de détectives ne va pas se plaindre de son escapade à Paris, surtout parce que Magritte y exposait ses toiles, mais aussi parce qu’ils auront une enquête à résoudre.



S’il y a bien un endroit que j’apprécie, à Paris, c’est Montmartre, bien qu’il ne doive plus être aussi génial qu’au temps où se déroule cette enquête (dans les années 50)… En tout cas, grâce au couple Magritte, je suis allée boire au café de Flore, j’ai croisé une pléiade d’artistes (même des travelos !), allant de Boris Vian à Jacques Prévert. Bref, la balade était belle.



Par contre, nous avons croisé aussi des cadavres et, comme bien souvent, on les a ramassés à la pelle. Et j’en ai déploré certains, notamment parce que j’avais apprécié ma rencontre avec Chloé et puis, l’autrice entre, elle aussi, sur ma kill list. Oui, toi aussi, Monfils ! (seuls les lecteurs/lectrices comprendront le rapport avec la phrase de César).



Non, le rythme n’est pas endiablé et pourtant, voilà un cosy mystery qui se lit sur une journée (jour férié), sans se prendre la tête, avec un sourire aux lèvres, tant la truculence de l’écriture est présente (comme toujours) et aussi à cause du couple Magritte, que j’adore et de toutes les anecdotes que l’autrice partagera avec nous.



Pour les ambiances, pas de doute, nous étions à Montmartre, nous avons fréquenté des artistes, des gens connus, nous avons arpenté les ruelles avec Carlita, le travesti et compagnon de Pablo Cazarès, chanté dans les cabarets et pris du bon temps, tout en n’oubliant pas d’enquêter !



Au départ, j’avais pensé à un coupable et ensuite, grâce à un petit indice, je me suis dirigée vers un autre, me demandant si je ne me trompais pas et youpie, j’avais bien visé et compris qui se cachait derrière ces crimes (faudra le lire pour le savoir, ou alors, me payer). Magritte a bien planqué, lui aussi, et a résolu ces assassinats, comme moi. Mais je pense qu’il l’a trouvé surréaliste aussi…



Une véritable immersion dans le Montmartre des années 50, des anecdotes insérées dans le récit, de manière habile, de l’humour dans les dialogues et une grosse pincée de mystère, voilà une bonne recette pour passer un moment agréable avec ce couple si atypique et si sympathique.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La pouponnière d'Himmler

Pouponnière : c'est un joli nom qui évoque des bébés joufflus et souriants .

Les bébés , leurs mamans et les futures mères sont effectivement plutôt choyés dans le Heim Hochland en Bavière mais , mais ...



Nous sommes en 1944 et ce Lebensborn modèle a été créé par Himmler, comme les autres , répartis dans l'Allemagne nazie et sont là pour favoriser le développement de la race aryenne .



Caroline de Mulder s'attache à nous raconter l'histoire de trois personnes :



Renée , une très jeune française, chassée de sa région pour avoir fréquenté l'ennemi . Elle trouve refuge , alors qu'elle est enceinte dans ce Heim .

Elle n'a pas de nouvelles d'Artur, le soldat allemand et elle ne sait pas où il est parti combattre .

Les autres pensionnaires la voient d'un œil suspicieux et elle s'interroge sur son avenir ainsi que celui de l'enfant à naitre ...



Helga, une infirmière allemande de 22 ans , respectueuse de sa hiérarchie et des règles imposées mais elle commence à avoir des doutes sur le bien fondé de cette institution, d'autant plus lorsqu'un bébé "différent" est envoyé dans un hôpital psychiatrique et y décède rapidement .

La fissure va se creuser peu à peu , elle noie ses interrogations dans le travail .



Marek est un prisonnier polonais , sorti de Dachau pour travailler autour du Heim , il a faim et soif, se fait fouetter pour désobéissance et observe ces femmes dans le parc de la propriété tout en pensant à sa femme enceinte dont il n'a pas de nouvelles.



Nous sommes en 1945 , et la victoire qui semblait acquise pour ces allemands patriotes devient plus incertaine, les conditions changent et se dégradent rapidement , le Heim voit affluer d'autres mères et nourrissons ...

Et pour Helga la lumière sur la réalité de ce programme d'eugénisme lui ouvre violemment les yeux .

J'ai beaucoup aimé l'approche de Caroline de Mulder avec , à travers ses personnages , les différentes facettes sombres : la détresse d'une toute jeune femme qui a cru trouver l'amour mais pas dans le bon camp, le patriotisme qui va de soi jusqu'à ce que l'évidence surgit enfin .



Pendant une longue période, il a été peu question de ces Lebensborn et du devenir des enfants qui y sont nés , la littérature devient plus abondante sur ce sujet et c'est une excellente chose de mettre en avant les effets de l'eugénisme, une sélection abjecte. Il reste encore beaucoup de choses à écrire, je pense , sur le devenir de tous ces enfants dont un certain nombre ont été kidnappés , d'autres étaient orphelins .

La destruction des archives a rendu leur identité impossible .



Malheureusement, le déplacement d'un certain nombre d'enfants de l'Ukraine vers la Russie procède de la même idée, formater à une idéologie dangereuse ...



Restons vigilants !
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Mon ami Maigret

Mon ami Maigret a pour cadre la petite ile de Porquerolle : 12 km2 et 200 habitants (en 2004). Maigret y mène donc une enquête à huis-clos, parce qu'un homme qui se vantait d'être son ami vient d'y être assassiné.

Les amateurs de Simenon le savent, ce qui comptent d'abord chez lui, c'est l'atmosphère. Et sur ce point, je n'ai pas été conquis, d'où ma déception. Je trouve que le style sec, minimaliste de l'auteur se marie mieux avec les pavés humides de Belgique, les canaux du nord, les rues sales de Paris ou les stations balnéaires de l'Atlantique. J'étais juste de retour de Provence quand j'ai lu Mon ami Maigret et le compte n'y était pas.

Coté intrigue, c'est comme souvent avec Simenon : des ressorts suffisants pour tourner les pages, mais sans bouleverser le rythme voulu par le lecteur. La présence encombrante d'un collègue britannique venu observer la méthode Maigret apporte un plus.

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Les Téméraires : Quand la Bourgogne défiait l'E..

Un beau livre que je me suis offert grâce au chèque livre offert par mes collègues lors de mon départ à la retraite il y a un an.

Avec Les Téméraires, Bart Van Loo rend l'histoire aussi passionnante qu'un feuilleton d'heroic fantasy. Son livre a d'ailleurs fait l'objet d'un podcast en huit épisodes sur la radio La Première de la RTBF (https://auvio.rtbf.be/emission/les-temeraires-quand-la-bourgogne-defiait-l-europe-19445 ). Mais il est difficile de se passer des merveilleuses illustrations, à moins de vouloir entreprendre un merveilleux voyage entre Bruges et Dijon, en passant par Anvers, Bruxelles, Luxembourg, Nancy et tant d'autres lieux qui ont vu passer les ducs de Bourgogne.
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Les saisons

Mort en 1992, François Jacqmin est un poète belge. « Les saisons » a été pour moi une découverte de ce poète majeur de la deuxième moitié du XXe siècle.

A travers le paysage changeant de la nature à travers les saisons, c’est sa propre aptitude à la création qu’explore le poète. Non sans un certain humour, à travers phrases et métaphores, il nous livre sa pensée.



« Ce qu’il y a à dire du printemps

Le printemps le dit »



Plusieurs lectures sont possibles. On peut simplement se laisser aller à ressentir les émotions, au cœur des paysages et des saisons. Ou bien, on peut aller plus loin dans la réflexion philosophique qui tend l’œuvre.

Les poèmes sont courts et rythmés, l’écriture est précise, concise, et ne s’embarrasse pas de fioritures.



« Les insectes grignotent

L’aridité

On reconnait maintenant

L’extrême indigence de

L’éblouissement. »



A travers cette nature changeante au fil des saisons, c’est toute une humanité qui transpire avec ses failles, ses faiblesses, ses illusions mais aussi sa lucidité.



« La nostalgie est l’enluminure

D’une existence qui ne fut

Jamais vécue. »



La brièveté de ses poèmes peut paraitre brutale, mais elle le rend plus profond et plus limpide dans son énoncé. Point de lyrisme acharné chez ce poète du décharné.



« L’existence cède au paradoxe

De la pierre. »

Une promenade prend l’aspect

D’un combat au burin. »



J’ai trouvé une certaine âpreté dans ces vers où, parfois, se glisse une tendresse, une mélancolie.



« La flemme de l’âtre enchante

Les yeux aux heures closes

De la nuit. »



J’ai lu fragments par fragments ce recueil de plus de 200 pages. La pensée du poète n’est pas toujours facile à suivre. Pour aller plus loin et mieux connaitre le cheminement de François Jacqmin, il faut lire la préface de Guy Vaes et la postface de Frans de Haes : « pensée et parole dans les saisons ».



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La Vengeance de Zaroff

Nous retrouvons Zaroff dix ans après ses aventures insulaires...le gouvernement américain lui propose de fermer les yeux sur son petit passe-temps préféré et de lui blanchir son passé à condition que l'aristocrate russe accepte de les aider à exfiltrer une physicienne russe en passe de découvrir la clé de l'arme nucléaire et, accessoirement, ancienne chère et tendre du chasseur.

On retrouve également les principaux seconds-rôles du 1er tome afin de voir ce qu'il est advenu d'eux...

C'est pas mal, c'est plutôt bien construit, même si fort répétitif, et le dessin est assez réussi avec une mise en couleurs efficace et bien réalisée.

Mais la vraie question est celle-ci : Ce second tome était-il vraiment nécessaire? Pour ma part je dirais que non...

Ca n'apporte rien, n'approfondit rien et ne justifie rien...ça apporte juste un peu plus de sang...

Le 1er tome était un bon one-shot et aurait vraiment pu en rester là.
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Murena, tome 12 : Mort d'un sage

Ce tome vient clore le troisième et avant dernier cycle de la série Muréna. C'est donc un exercice au long cours pour le scénariste.



Cette fois, il est question de la mort d'un sage. Il s'agit de Sénèque bien entendu. Cette dernière est romancée, comme d'autres épisodes, même si la recherche historique a été intense pour les auteurs. Il faut bien que le récit puisse s'envoler sur les ailes de l'imagination par moment...



On retrouve donc Lucius Murena à proximité d'un empereur Néron dont les auteurs ont su rendre les contradictions et le caractère instable. Les complots se multiplient à la cour et Murena alterne les retours en grâce avec les disgrâces.



Du côté du graphisme, avec le changement de dessinateur, la série a conservé son allant et son inspiration. Je regrette simplement que sur les personnages vus de face, les ailes du nez soient trop marquées.



Le tout reste une excellente série qui se veut fidèle aux grands évènement historiques et parvient à tisser son histoire au sein de l'Histoire avec un grand H.
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La Traversée des temps, tome 4 : La Lumière du ..

Après le Déluge, la construction de la Tour de Babel et l’Egypte pharaonique, Eric-Emmanuel Schmitt poursuit sa Traversée des Temps avec le quatrième des huit tomes prévus pour raconter l’histoire de l’humanité à travers Noam, un homme devenu immortel qui, confronté dans un futur proche aux menaces qui pèsent sur le monde, se remémore le long et prodigieux chemin parcouru au cours des siècles pour en arriver là. Avec cette fois la Grèce antique, ce sont les fondements de la civilisation contemporaine, avec l’émergence de la philosophie, de la démocratie, du théâtre et des jeux olympiques, que le narrateur raconte dans un étonnement émerveillé.





Alternant entre longues immersions dans le passé et brefs intermèdes modernes servant surtout à mettre l’ensemble en perspective, le récit de Noam, empêtré entre sa pesante longévité et ses amours désespérément mortelles, rend non seulement particulièrement vivante son expérience hellénique qui lui fait côtoyer, descendus de leur piédestal pour retrouver leur épaisseur humaine, des figures comme Sappho la poète, Périclès le stratège, Hippocrate le médecin ou Socrate le philosophe, mais s’assortit, au gré de notes de bas de page qui démultiplient l’intérêt du livre en établissant des passerelles avec le présent, de commentaires intelligents et érudits sur la condition féminine et sur l’homosexualité, sur le rapport à la force et sur la conception du pouvoir, sur la démocratie versus la démagogie, sur les totalitarismes nés parfois d’une conception trop binaire du bien et du mal, sur l’évolution artistique et ce qu’elle dit de la relation de l’homme au monde, sur le sport d’hier et celui d’aujourd’hui, et sur tant d'autres sujets donnant matière à passionnante réflexion.





Contrat rempli pour ce nouvel opus d’un fantastique voyage au travers des temps, qui, par le biais vivant et ludique du conte, nous fait revisiter des pans majeurs de l’histoire humaine pour, en nous ramenant à ce qui a porté les civilisations successives et permis l’évolution des idées, nous faire toucher du doigt ce que le monde d’aujourd’hui doit à son histoire et à ses racines. Et puis, comme chaque étape de cette évolution appelée « progrès » apporte ses bénéfices comme ses travers, rien de tel que cette formidable mise en perspective des modes de pensée pour nous éclairer dans le défrichage du présent et de l’avenir. Il n'y a de saines constructions qui se désolidarisent de leurs fondations….





Parvenu à mi-parcours de son ambitieuse saga, Eric-Emmanuel Schmitt passionne toujours autant qu’il divertit, et c’est bien volontiers jusqu'à la fin des temps que l'on se retrouve prêt à le suivre, suspendu à ses talents de conteur captivant et érudit. Soulignons au passage son extraordinaire à-propos avec la sortie de ce livre en pleine année olympique parisienne. Coup de coeur.


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