La bande dessinée s’ouvre sur un imaginaire de polar. Le personnage représenté est trop proche des clichés pour être vrai. Mais c’est une manière de saisir ce Julius qui se réveille fatigué par ses rêveries. Une fois dans les rues, il erre, vaguement conscient de la montée du nazisme et de la violence politique et sociale qui très bientôt fera bouleverser le monde. Voici pour le décor de cette aventure maritime de Julius qui, bien que la fin soit (très) attendue, qui tente de régler une affaire bien mystérieuse.
La symbolique prend souvent le pas sur la narration de l’affaire pure et ce qui doit nous détourner, c’est le caractère du protagoniste. C’est même l’élément le plus intéressant de cette BD : l’inconscience de Julius. Il ne comprend pas vraiment son époque, celle d’une crise grave et profonde où la jeunesse embrigadée, bientôt un pays, se lancent dans une guerre. Julius flotte dans son imperméable, dans cet univers trop réel où les héros n’ont plus vraiment leur place. Il trimballe avec lui une mélancolie qui s’alourdit de plus en plus. Les personnages l’entourant apportent en étrangeté, par leurs regards, par leur discipline. Il y a notamment un marionnettiste d’une tristesse folle.
La BD brille par son utilisation des couleurs. Là où on pourrait s’attendre à ce que les couleurs s’éclaircissent à mesure que le mystère se dissipe, les auteurs ont fait le choix d’une obscurité qui se fait de plus en plus épaisse. Julius se noie progressivement. Cet aspect graphique emporte le détective dans sa réalité, loin de ses rêveries des premières pages.
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