Editions Cornélius [corriger]

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération « Masse critique ». Je remercie les éditions Cornelius, l'équipe de Babelio et l’auteur Louis Chalumeau qui m’ont permis cette découverte.



« Hutte » est un conte dystopique au format court, (une trentaine de pages), qui peut dérouter par son apparence : le dessin aux traits doux évoque ceux d’un enfant (doué !), de rares couleurs pastel émergent d’un ensemble presque entièrement composé de nuances de gris.



Le récit débute sans préambule, par la fuite d’une famille dans sa hutte mobile, au coeur de la forêt, essayant d’échapper à un gigantesque incendie. L’histoire tourne vite au cauchemar, dans un monde où des humains puissants et organisés ont développé la technologie uniquement dans le but de mieux exploiter la nature et les êtres vivants (humains compris), sans limite et sans éthique.



Original et dérangeant, « Hutte » imagine un futur terrifiant « que nous ne pourrons nous empêcher de rejoindre » comme le mentionne la postface. Un livre qui bouscule et interroge.

Wilson, cette BD de Daniel Clowes, raconte le destin de Wilson sous la forme de gags indépendants d’une page, avec un titre pour chacun.

Wilson est un homme d’âge moyen qui vit en Californie à Oakland. Des lunettes, une calvitie naissante, divorcé, il vit seul avec sa chienne. Il cherche à reprendre sa vie en main avant de replonger dans la déprime quotidienne.

La vie de cet être solitaire, antisocial, misanthrope, plein de suffisance, jamais content, à la fois complexe et ordinaire est un récit à la fois amusant et effrayant d’un homme qui cherche sa place dans le monde.

J’ai été un peu désemparée à la lecture des premières pages, puis peu à peu, j’ai pris possession du personnage et pris de plus en plus de plaisir à découvrir tous ses travers, amusée par le cynisme qu’il utilise envers ses contemporains et souvent étonnée par la pertinence de ses réflexions.

Comique et tragique à la fois, le burlesque de certaines situations fait ressortir le pathétique du personnage tout comme sa suffisance et son mépris révèlent sa détresse. Ceci est le plus souvent perçu dans la fin inattendue de la planche, l’auteur maîtrisant à merveille l’art de la chute.

Avec Wilson, Daniel Clowes propose le récit d’une trajectoire de vie assez pessimiste et désespérante sur la médiocrité humaine, racontée de manière très ironique et cinglante.

J’ai apprécié le style graphique qui varie d’une planche à l’autre, passant du naïf à l’hyperréalisme, modulant les couleurs, passant de la bichromie en pastel à des teintes plus soutenues.

Une découverte intéressante que je dois une nouvelle fois au désherbage de ma médiathèque.


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De la bande-dessinée sous forme de petite nouvelle individuelle et non dans une traditionnelle anthologie ? C’est ce que nous propose la collection « Kim » de la maison d’éditions Cornélius ! Hutte est également la première publication de Louis Chalumeau.



Je ne m’attendais pas vraiment à un tel récit. Dans le monde crée par notre auteur, chacun doit être utile. Il y a des zones libres, heureusement, où l’on peut y vivre tranquillement en faisant ce que l’on veut. C’est vers là que la petite famille se dirige. Mais attirée par les bruits de la nuit, l’aînée des enfants décide de faire le mur…

Evidemment, rien ne se passe comme prévu.



Il ne faut pas prendre en compte les couleurs et la douceur des traits de Louis Chalumeau : il nous trompe ! Un profond sentiment de malaise m’a traversé tout le long de ma lecture. Hutte est dérangeant, Hutte semble être fait pour nous déranger. Le récit est glauque, contrastant avec ces planches si semblent si douces…

Malheureusement, je pense que Hutte mériterait deux ou trois planches supplémentaires car les transitions sont brusques. Mais en même temps, je pense que cela joue énormément sur notre dérangement.



Malgré tout, j’ai vraiment apprécié ma lecture. Je conseillerai Hutte à toutes personnes appréciant les dystopies.
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