Grasset [corriger]

On dit que les mariages de raison ont un avenir plus durable que ceux engendrés par l’amour.

Ce n’est pas le cas de celui d’Aliénor d’Aquitaine et de Louis VII dont la vision du pouvoir et de la vie est non seulement différente mais opposée.

Le roman est un dialogue indirect entre les deux monarques, révélant le malentendu permanent.

Placé sous le signe de la fiction, j’attendais de ce roman un langage plus moderne. Mon espoir a été déçu et ma lecture a été laborieuse. Pour autant je salue le projet littéraire et l’intérêt du procédé.

Une fois de plus, l'auteur nous embarque dans le système judiciaire français où cette fois il est question d'erreur judiciaire.



Ce roman met en lumière l'acharnement autour d'un présumé coupable car détenteur d'un véhicule similaire à celui dont des témoins d'un crime font référence.



On y suit la descente aux enfers de Gustavo, père de famille ordinaire qui se retrouve happé par la recherche d'un coupable idéal peu importe les méthodes employées et qui n'a cure des conséquences.



Un livre à 100 à l'heure, très vraisemblable à la société actuelle. Encore un match pour moi et l'univers de cet auteur.

Excellent témoignage d'Anne Berest.

Sans avoir été élevée dans la tradition juive (ni s amère d'ailleurs), elle sait bien qu'elle est juive de par sa mère. A la naissance de sa fille, elle a envie de savoir et interroge sa mère. Celle-ci avait fait des recherches auparavant, sa propre mère ne lui ayant elle-même jamais parlé de la guerre ou de sa famille. Un jour, elle avait reçu une carte postale mentionnant le nom de ses grand-parents et de ses oncle et tante morts en camp de concentration. De là était parti ses premières recherches qu'elle raconte alors à sa fille.

Intéressant car on se rend vraiment compte de ce qu'ils ont traversé : les exils fréquents avant la guerre, leur honnêteté, leur naïveté et leur obéissance face à la France qui les a accueillis. Jamais ils n'auraient pu croire aux atrocités qui ont eu lieu.

Anne a eu envie par la suite de continuer les recherches et de découvrir notamment qui avait envoyé cette carte postale. Elle prend conscience, quand sa fille lui rapporte certains propos entendus à l'école contre les Juifs, que ceux-ci sont toujours mal perçus en France.

C'est toute la période de la guerre, l'entrée en résistance de ses aïeuls qu'elle raconte alors.

On a donc des chapitres qui relatent les faits de l'époque et d'autres où la mère et la fille expriment leurs sentiments par rapport à cette appartenance au judaïsme (sans pour autant pratiquer). C'est aussi une quête d'identité que fait Anne Berest.

Alors un témoignage de plus, direz-vous, mais à lire car vu d'un autre angle. Très bien construit. Cela méritait bien plusieurs prix.