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Editions du sous-sol [corriger]

Créées en 2011 par Adrien Bosc, les éditions du sous-sol offrent un écrin à la narrative nonfiction, ce genre entre fiction et réalité. Ils publient les revues Feuilleton et Desports. Depuis 2014, la maison, département du Seuil, a ouvert ses portes aux beaux-livres et aux romans, avec la traduction de chefs-d’œuvre injustement oubliés. site: http://www.editions-du-sous-sol.com/

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Les Naufragés du Wager

Impressionnant récit de l’aventure réelle vécue par l’équipage du vaisseau de ligne HMS Wager , navire de la flotte anglaise , dont la route s’acheva sur un naufrage en 1741 sur une île déserte et peu hospitalière au large de la Patagonie.

Le portrait des hommes qui ont vécu ce drame est précis ; la description détaillée des périples que certains d’entre eux ont vécu est terrifiante.

Un récit du réel, très documenté, qui se lit comme un roman.
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Aliène

L'étrange amalgame de sensations, personnages troubles, émotion de peur décortiquée, décalquée, le fait de ne pas se situer vraiment ni dans le temps ni dans l'espace, la dureté, l'écriture tout aussi éclatée, qui cherche, un monde perdu qui se cherche. Tout ça aurait pu me plaire beaucoup, mais ça n'a pas marché. Je n'ai pas marché avec Fauvel et la chienne Hannah. Sans doute, n'ai-je pas envie ni besoin de frayeurs, d'horreurs supplémentaires, même esthétisées, même métaphorisées, dans mon existence.
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Hot Milk

Hot Milk ou encore une belle claque des @ed_sous_sol.



En lisant le bouquin de Deborah Levy, j’me suis imaginé une autrice anarpunk faisant partie de cette nouvelle génération qui dégomme à coup d’prose bien placée les réac du PAF.

 

J’avais à moitié tort ou raison parce que Deborah Levy est britannique et qu’à 64 ans c’est une autrice chevronnée et internationalement reconnue. Et plus punk et moderne qu’elle, y’a pas ! Car en plus de savoir manier la richesse de la langue avec subtilité et intelligence, elle a su, dans Hot Milk, briser avec élégance les stéréotypes générationnels en mettant en scène, et brillamment svp, une jeune femme de 25 ans. L’autrice est une artiste accomplie qui sait vraisemblablement jongler avec tous les supports, casser les codes et les genres et rappeler aux ignares et aux ingrats, comme moi, qu’il n’y a pas que les jeunes qui savent déconstruire le monde.

 

Hot Milk est un roman d’une légèreté perspicace, doux et terriblement puissant, qui nous emmène le temps d’un été au sud de l’Espagne avec Sofia et sa mère. Rose, malade et désespérée, mise tout sur la clinique privée du Dr Gómez, un médecin extravagant aux techniques médicales douteuses. Elle espère qu’il posera les mots sur le mal qui la ronge, qu’il lui offrira le diagnostic de la délivrance. Et Sofia, qui se trouve à la merci (ou est-ce l’inverse ?) d’une mère carnassière et dépendante, attend beaucoup de cette prise en charge de la dernière chance. Pendant que Rose se consacre à ses soins, Sofia, elle, fait des rencontres. Sofia l’anthropologue ratée, la « serveuse » looseuse, enivrée par le désir, l’aventure et l’amour, croise la route d’Ingrid et de Juan.



Mais Sofia ne peut s’empêcher de considérer ses rencontres comme des sujets anthropologiques. Et même si sa vie se délite, sa logorrhée intérieure la pousse sans cesse à se questionner sur les autres et le sens de la vie. De sa vie. Jusqu’au jour où elle est poussée à gagner en intrépidité. Débute alors une quête identitaire dont elle n’a probablement aucune conscience et qui signe le début de sa métamorphose.

 

Deborah Levy entrelace plusieurs sujets dans son roman aux allures de conte initiatique où elle mélange mythe, psychanalyse et anthropologie. Elle s’intéresse principalement à la figure de la femme, au rôle de la mère, au lien avec le père, puis au rôle de l’enfant et à la définition de la famille.

 

Dans son récit décomplexé, elle dépeint un tableau tout à fait excentrique mais bien réel, à la psychologie profonde, qui nous amène à nous questionner sur ces notions de bien, de mal, de limites, de règles, de droits et de légitimité. Pour cela elle s’amuse de nos représentations, déstructure les normes, ridiculise les peurs, joue avec le flou et les nuances. Elle prend comme exemple concret et parfait ce lien à l’autre, altérable, fluctuant, tantôt pervers, tantôt amoureux, tantôt sulfureux, tantôt toxique et les conséquences de nos actions ou au contraire de notre immobilisme en mettant l’accent sur le pouvoir de la beauté et de l’attraction.

 

Deborah Levy déchire les étiquettes et la bienséance grâce à l’allégorie du monstre qui porte ici le visage de Medusa et balaye le monde avec des métaphores majestueuses et évocatrices qui tapissent encore nos réflexions après la dernière page tournée.



Hot Milk est une petite bombe à se mettre sous la dent, sur la plage et entouré de méduses, c’est encore mieux.

 

*un grand merci à Laetitia et @ed_sous_sol pour ce service de presse.
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