CRER BAYARD [corriger]

" Le lutin du Tilleul" est un conte de sagesse, de prudence et de charité.

La morale se situera placée à mi chemin de la voie sacrée d'une fourmi - s'organiser, anticiper pour voir venir, s'entraider - et de celle d'une cigale - profiter et vivre pleinement - .

Mais comment au début de cette aventure prévoir et vivre pleinement quand on a pas un sou?



Avec le conte tout est toujours possible et apparait un lutin qui aura entendu gémir un digne propriétaire ruiné par une crise économique du Royaume. Sans doute, le lutin aura t-il jugé son coeur assez pur pour qu'il lui apporte son secours (on se fera notre propre explication).

Dans ce conte, le secouru devra se montrer perfectible et remercier l'aide extraordinaire apporté devant le Tilleul en rendant à un autre le service rendu.

Dans d'autres histoires, le bienfaiteur aurait demandé à signer cette charité de son nom. Mais pas ici.

Une belle entreprise.

Très biblique tout cela et à l'identique de ces paraboles, les trois conditions pour bénéficier du crédit à long terme du lutin se transformeront en épreuves pour Alfred assurerant aussi que une morale sauve.

Le lutin investira sur des personnages valeureux, prometteurs et pleins de promesses. Alfred aura le choix de changer son destin et celui des autres.

Trois conditions.



Mais comme souvent, avec le temps, on oublie, sans contrôleur judiciaire "divin" ou "lutin".

Et le service basculera en pénitence.

Trois conditions:

- Accueillir le pauvre qui demande un repas

- Offrir un banquet à Noël

- Marier à un prince

Nous nous étonnerons de cette dernière condition qui ne nous semblera, bien que non consentie par la princesse, si difficile et au contraire répondre à une fin heureuse de Contes de Fées.

Pourquoi ne pas aussi proposer la main de la jeune fille à un honnête sans le sou (Alfred connait sans doute le sens de la dote?)

Où trouver un prince, puisque c'est une obligation fixée par le lutin?

Quitte ou double, si Alfred ne le trouve pas, il perdra sa nouvelle fortune, lui dit-on, et même plus.



Les jeunes lecteurs auront évidemment envie de savoir si Alfred réussira et ne rompra pas son contrat moral établi avec le lutin du Tilleul.

Le lutin du Tilleul, lui, semblera serein avec tout cela, avec le quitte ou double, avec les terribles renversements du destin, fumant la pipe allongé confortablement sur un champignon sur la 1ère de couverture.

Croit-il déja en Alfred?

Offrir le souper à chaque mendiant. Cela en fait des invités surprises, surtout à une époque où, nous raconte t-on, que le royaume est en désuétude.

Finalement, on le réalisera bien, cette fortune de pièces d'or déterrée deviendra l'aide sociale aux plus démunis, le " Restaurant du Coeur" géré par le personnage d'Alfred.

De cette fortune, il en aura amplement assez et avec le reste, il pourra apporter son aide et relever le pays à genoux, voici ce que c'est.



Alfred sera t-il commandé par sa raison ou ses sentiments, par son coeur ou la peur de perdre fortune?

S'il ne sait écouter son coeur, saura t-il écouter celui de sa fille?

À vous de le découvrir.

Tome 2 de cette mini série pour enfants de fin de primaire, collège, qui met en scène une sorte de club des 5 dans le cadre d'une paroisse. Enfants de chœur aux personnalités et vies bien différentes, Côme, Juliette, Émile, Félix et Lucie entrent dans cet épisode à couverture violette dans la période du Carême.

Une rencontre inattendue va perturber la célébration du Mercredi des Cendres : un joli et gentil petit chien à été abandonné devant leur église.

Qui en est le propriétaire et pourquoi l'a t'il confié à la paroisse St Bruno ?



Le fil de l'intrigue mêle toujours très intelligemment la catéchèse et une aventure pleine de bons sentiments: ici la prise de conscience de l'isolement social lié à la précarité, à travers le nouveau personnage d'Anna. Anne-Isabelle Lacassagne décrit tout aussi bien les liturgies du dimanche que les initiatives un peu trop audacieuses de la petite troupe qui lance un championnat du monde des bêtises.

Certains passages ont beaucoup fait rire mes enfants de 7 et 10 ans à qui j'ai lu le livre à voix haute. Ils ont beaucoup aimé et moi aussi.



À ce jour cette série est le seul support édité que j'ai trouvé où l'on voie des filles et des garçons servants de messe à égalité et sans discrimination. Je suis donc très reconnaissante à l'autrice de son travail.

J'ai offert ce petit roman jeunesse à ma fille de 10 ans qui intègre l'équipe de service de l'autel de notre paroisse. Le dessin pétillant en couverture m'avait fait bonne impression, confirmée par l'enthousiasme de ma jeune lectrice et finalement ma propre lecture.



Retraçant la constitution d'une équipe de servants et servantes d'autel autour d'un prêtre nouvellement installé dans une paroisse, ce premier épisode de la série (qui en compte 4 à ce jour) comporte une mini enquête et pas mal d'informations sur la liturgie. Les relations qui se nouent entre les enfants et adolescents, et le curé, sont pleines d'humour. Les illustrations de Julie Olivier n'en manquent pas non plus.



J'ai beaucoup apprécié le côté inclusif de cette série où filles et garçons sont à égalité dans l'équipe, ce qui ne va pas de soi dans la littérature jeunesse catholique (malheureusement). Il y a bien une allusion aux servantes d'assemblée quand même, à voir comment le sujet est traité dans la suite. J'ai trouvé vraiment intelligente la catéchèse développée l'air de rien au fil des pages, et les témoignages de vie spirituelle propres à la personnalité de chacun des enfants, délicate et réaliste.



Série à poursuivre donc avec le tome deux, une rencontre inattendue. J'ai également sur ma pile le roman de l'autrice, Les femmes en noir, qui a inspiré le film Magnificat sorti cet année en salles. Une voix qui m'interpelle dans le paysage de l'édition catholique !